SOMMAIRE 1er Forum-Export par Daniel Allard Le 1er Forum-Export tenu au Palais des congrès de Montréal les mercredi 12 et jeudi 13 novembre 2003 a-t-il été un succès? S'interroger ainsi en rappelant que les organisateurs ont décidé d'en faire une " première " du genre à Montréal confirme à la fois que l'événement est voué à se produire à nouveau, mais aussi qu'il représentait un renouveau... un nouveau départ! À la fois, donc, un constat de succès et un aveu qu'il avait bien fallu repartir, avec en mémoire un passé, que le mot succès n'arrivait plus à qualifier! L'initiative des organisateurs, la firme Martin International, avec ses principaux partenaires dits " fondateurs ", soit le Gouvernement du Canada, le Gouvernement du Québec et la Banque Nationale, une importante institution financière privée (surtout présente au Québec, mais aussi particulièrement active en Amérique latine et en Asie), se voulait donc une relance d'une tradition qui méritait d'être renouvelée. Serge Martin lui-même, le président-fondateur de Martin International, dans son discours remarqué lors du 5e Gala de l'Exportation qu'organisait dans la même foulée l'association des Manufacturiers et Exportateurs du Québec le mercredi soir, a rappelé que: " (...)L'événement prend également une signification toute particulière pour Martin International puisqu'il vient couronner 20 ans d'un long combat que nous avons mené pour développer l'économie au Québec. En 1982, nous avons créé le Salon Épargne-Placements pour que les Québécois prennent en main la gestion de leurs épargnes et deviennent des investisseurs avertis, capables de soutenir l'expansion de leurs propres entreprises. En 1985, nous avons poursuivi notre action en lançant le Salon International Le Monde des Affaires qui pendant 16 ans, allait canaliser l'entrepreneurship d'une nouvelle génération qui partait à la conquête des marchés étrangers. C'est d'ailleurs dans le cadre de ce Salon qu'est né le Gala de l'Exportation dont nous fêtons ce soir le 5e anniversaire(...) " Le concept du Forum-Export est donc né des cendres de 16 ans des salons " Le monde des affaires " (un événement qui se déroulait d'ailleurs parfois autant à Montréal qu'à Québec, selon les années). " À l'été 2002, une merveilleuse rencontre s'est produite alors que Paul-Arthur Huot des Manufacturiers et Exportateurs du Québec m'a proposé d'unir nos forces dans une co-entreprise pour produire le Forum-Export ", explique Serge Martin. L'idée était de " doter le Québec d'un forum de concertation, de formation et de contacts de haut niveau ". UN SUCCÈS OUI ET NON! Il y a eu foule pendant les deux demi jours - les portes ouvraient à midi pour fermer à 17h00 - de cette édition 2003. Le coût à l'entrée de 75$, pour ceux qui n'avaient pas eu la chance de se faire offrir un laisser-passer visiteur pourtant très facile à obtenir, n'a pas fait peur à des centaines de gens d'affaires qui faisaient la file, dès midi, le premier jour de la foire, pressés de rentrer sur le site. La quantité de visiteurs faisait cependant contraste avec la quantité de kiosques à leur disposition. Outre les incontournables immenses kiosques institutionnels des gouvernements et autres organismes publiques, le nombre de kiosques de véritables entreprises n'était certainement pas à la hauteur du potentiel d'une ville comme Montréal. D'autant plus que l'événement avait une dimension beaucoup plus large et visait en fait l'ensemble du Québec et même l'Ontario. Avec à peine 80 kiosques, en plus de celui du Canada, du Québec, de la Banque nationale, de l'impressionnant " ESPACE INNOVATION PRODUCTIVITÉ " du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), du surpeuplé " PAVILLON DE RÉSEAUTAGE " des MEC et de l'imposante présence de la France, ce Forum-Export 2003 ressemblait plus à un événement à grand succès pour une ville comme Québec. Mais même si les statistiques de l'exportation au Québec sont en forte diminution (elles ont chuté de 75 à 65 milliards $ par an entre 2000 et 2002) et que l'année 2003 est plutôt à oublier pour plusieurs entreprises dans l'import-export, la métropole économique du Québec, Montréal, pouvait assurément offrir un bien plus gros événement. Quand la section de l'INTERNATIONAL d'un tel événement comporte à peine une petite dizaine de kiosques, moins d'ailleurs que la section TELECOM-INTERNET, et que la délégation étrangère vedette lors de la cérémonie d'ouverture officielle est celle de la Lituanie, il faut se faire aveugle pour ne pas s'imposer une interrogation sur le succès de l'entreprise. Une semaine avant l'événement, les organisateurs avaient encore soutenu: " [Forum-Export 2003] doit attirer 2500 à 3000 exportateurs du Québec et de l'Ontario, de même que de 100 à 150 grands donneurs d'ordres, de 25 pays, avec des contrats de centaines de millions à accorder. GM arrive avec des contrats potentiels de 400 millions et Airbus, avec des commandes juteuses pour son nouveau gros-porteur A-380 " (article de Laurier Cloutier, dans le quotidien montréalais La Presse du 7 novembre 2003, page A5). Aucun kiosque de GM ou de Airbus n'était visible sur les parterres de Forum-Export 2003 et les " donneurs d'ordres de 25 pays " devaient être parmi les visiteurs, s'ils étaient présents! Que réserve l'avenir? Sans vouloir trop s'avancer, Marc Ferland, sous–ministre adjoint à la Direction générale de l’exportation et de la promotion des investissements à Développement économique et Régional (MDER), a plutôt laissé entendre que le gouvernement du Québec serait un partenaire fidèle, lorsque questionné sur le sujet. Mais il attend évidemment, comme les autres, le bilan officiel. Y-AURA-T-IL UN FORUM-EXPORT 2004? La question se pose: y-aura-t-il un Forum-Export en 2004? " Assurément ", répondront les portes-paroles de Martin International. Sur le parterre de l'événement, un jeune homme d'affaires en discussion avec son professeur de collège retrouvé n'a pourtant pas hésité à dire spontanément qu'il pensait "qu'il y aura peut-être une deuxième édition en 2005 "! C'est dire comment les gens d'affaires sur le terrain sont d'un réalisme rassurant quant à la capacité des gouvernements, et des " gros joueurs " habitués de travailler avec eux, de véritablement répondre à leurs attentes, lorsque vient le temps de penser que les pouvoirs publiques peuvent jouer un rôle en matière de développement de l'exportation (il est connu que les gouvernements ne s'intéressent pas beaucoup au volet importation du commerce international). Les habitués du monde du commerce international au Québec ont reconnu la liste imposante des acronymes des autres partenaires importants impliqués dans la création de Forum-Export (AMCEQ, EDC, CRIQ, FITT, les entreprises de services privées UMEN innovation et PQM.net, ainsi que le journal La Presse). Des acteurs qui ont contribué à la brochure du programme de Forum-Export 2003 - de 56 pages en beau papier glacé - et qui est assurément à mettre dans la colonne des succès de l'événement (une véritable " petite bible " de l'import-export au Québec). Serge Martin Ce qu'il faut aussi certainement retenir des mots du président-fondateur de Martin International, toujours dans son discours lors du Gala de l'Exportation, c'est la manière dont il a magistralement exprimé ce que devrait être " un exportateur du Québec parfait " :
Et il est heureux que dans la salle du banquet, pleine à craquer avec ses quelque 500 convives à 250$ le couvert, étaient à l'écoute Michel Audet, l'influent ministre du Développement économique et régional du Québec (pour qui ce 12 novembre était aussi le jour anniversaire de sa naissance, un élément qui n'a pas été oublié par les organisateurs) et Suzanne Tining, sous-ministre adjointe à Développement économique Canada.
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Commerce Monde #38 |