SOMMAIRE Valorisation de la R&D par Daniel Allard La Société de valorisation des applications de la recherche (SOVAR), fondée il y a trois ans pour contrer l'exode des cerveaux de la région de Québec, a plus que dépassé les attentes. Elle a déjà lancé une dizaine d'entreprises, alors que selon son plan d'affaires, elle devrait à peine commencer à le faire. SOVAR a ainsi généré, dans la région de Québec, plus de 50 nouveaux emplois en R&D, injecté directement 20 M$ et généré des retombées économiques de l'ordre de 40 M$. L'organisme - une mutation de l'ex-Bureau de valorisation et d'aide à la recherche (BVAR) qui oeuvrait à l'intérieur de l'université - s'est privatisé en une société en commandite regroupant l'Université Laval et le Centre hospitalier universitaire de Québec (et bientôt le Centre de recherche Robert Giffard, en négociation pour joindre le groupe). Depuis avril 2000, période à laquelle SOVAR a débuté ses activités, plus de 100 technologies ont été analysées. Une cinquantaine de celles-ci ont été retenues pour analyse approfondie, alors que plus d'une trentaine de projets de valorisation sont présentement à des stades de développement divers. L'initiative n'était donc pas une mauvaise idée. SOVAR a pour mandat d'accélérer, en vue de leur commercialisation, le développement de technologies, de découvertes ou d'expertises issues des activités de recherche de l'Université Laval et du CHUQ. Ses deux principaux secteurs d'activité sont celui des sciences physiques, de l'ingénierie et des logiciels et celui du biomédical, des nutraceutiques et de l'alimentation. Comment expliquer l'écart entre la croissance prévue et l'atteinte plus rapide de bons résultats? « On pensait devoir travailler plus longtemps avant de voir démarrer les technologies en entreprise. Nous avons analysé environ 110 technologies en trois ans. C'est beaucoup plus que prévu. Environ 30 nouvelles technologies par an émergent de l'Université et du CHUQ, alors que je pensais plafonner à 15-20 (…)C'est un signe que les chercheurs ont encore plus la fibre d'entrepreneur que nous le pensions », se réjouit le pdg, Pierre Pedneau, qui précise que le rôle de SOVAR n'est pas de faire de l'incubation et qu'il souhaite toujours rendre les entreprises autonomes le plus vite possible. Sur cette bonne lancée, le secrétaire d'État responsable de Développement économique Canada (DEC), Claude Drouin, a d'ailleurs annoncé, le 25 août 2003, un investissement de 1,5 million $ sous forme de contribution remboursable sur une période de quatre ans pour permettre à SOVAR de maintenir son rythme de développement. «DEC nous offre ainsi une latitude qui nous permettra d'être encore plus performant. SOVAR a investi 3,9 M$ dans les entreprises créées, induisant par ailleurs des investissements de 12,6 M$ de la part d'autres partenaires. Nous réussissons à obtenir de la part de divers partenaires un ratio de 3,2 dollars pour chaque dollar investi», a alors souligné le pdg de SOVAR. Qui sont ces principaux partenaires investisseurs: Innovatech Québec Chaudière-Appalaches, le Fonds bio-alimentaire de la Fédération des travailleurs du Québec, la Caisse de dépôt et placements du Québec (Sofinov), GTI capital, la Banque de développement du Canada, Capitech et Pangaea Venture Fund, un fonds de Vancouver. UN AVENIR À CONSOLIDER « L'inconnu, c'est qu'est-ce qui arrive après les 5 ans. Nous, et trois autres agences comparables au Québec, avons été mis sur pied avec l'appui de Valorisation Recherche Québec selon un plan de financement pour cinq ans. Dans notre cas, il reste un an et demi. Mais que nous arrivera-t-il à partir de mars 2005? », lance Pierre Pedneau à travers la discussion, en expliquant que la récente contribution de DEC est une bonne nouvelle, mais qu'il faudra beaucoup plus.
Parmi les compagnies créées, on retrouve notamment DICOS Technologies, spécialisée dans la gestion de fréquences optiques et Médictus Recherche, une société nutra-pharmaceutique qui se consacre au développement de nouvelles approches thérapeutiques pour le traitement de plusieurs maladies, dont le diabète et les maladies cardiovasculaires, en utilisant les technologies de pointe en nutrition, en médecine et en pharmacologie. La liste complète des dix compagnies financées à ce jour par SOVAR apparaît dans l'encadré ci-haut. En mars 2003, SIMCO Technologies inc., une entreprise dérivée de l'Université Laval qui se spécialise dans l'élaboration de modèles numériques permettant de prédire le comportement et la durabilité d'ouvrages de béton, obtenait un financement de 350 000 $ de SOVAR. Grâce à cet investissement, SIMCO poursuit le développement de ses produits en plus de consolider son équipe de gestion et de finaliser son plan de commercialisation et de vente en Amérique du Nord et en Europe. Son expertise répond aux besoins de l'industrie du béton et des propriétaires d'ouvrages de génie civil pour des outils de prédiction fiables. La jeune entreprise compte déjà parmi ses clients des organisations telles que la US Navy, des cimentiers canadiens et des bureaux d'avocats aux États-Unis. Fondée à Québec par le Dr Jacques Marchand et Élisabeth Reid, SIMCO Technologies inc. a mis au point une technologie unique qui est en instance de brevet. En effet, à l'aide du logiciel Stadiummc développé par les experts de la compagnie, il est désormais possible d'analyser l'état et le comportement d'ouvrages de génie civil, de prévoir la dégradation du béton soumis à différents types d'agressions chimiques et de prédire la durée de vie de ces ouvrages. L'optimisation technique et économique du matériau est ainsi assurée lors de la construction et de la réhabilitation d'infrastructures de béton. Les bureaux de la corporation Gestion Sovar inc. sont situés dans le Parc technologique du Québec métropolitain. |
Commerce Monde #37 |