SOMMAIRE Rayonnement international par Daniel Allard Le Parc technologique du Québec métropolitain a signé plusieurs ententes de collaboration en 2002-2003 avec plusieurs parcs technologiques en Europe, mais aussi en Asie et en Océanie. Il cumule actuellement des ententes formelles avec 10 parcs dans neuf pays. C'est d'ailleurs particulièrement parce que le PTQM a fait le plein d'alliances internationales que sa pdg, Carole Voyzelle, a retenu l'attention du Prix Rayonnement hors-Québec de la Chambre de commerce de Québec en 2002. D'abord finaliste, c'est elle qui a aussi remporté les grands honneurs parmi les six candidatures au prix. Qu'en est-il et qu'ont donc en commun ces parc scientifiques ou technologiques? Pourquoi développer des relations particulières avec ces parcs et pas avec d'autres? Et pourquoi ne pas développer des relations avec des parcs technologiques américains? « Nos relations internationales, au Parc technologique, ne sont qu'à leur balbutiement. Bien sûr, la corporation a eu une première expérience de partenariat international, il y a 5 ou 6 ans, avec la Technopole Sofia Antipolis, située dans la magnifique Provence, mais pour ceux qui connaissent l'endroit, nous n'avions rien en commun avec ce mégaparc scientifique. Depuis un an, à l'opposé, nous travaillons à tisser des liens avec des partenaires qui nous ressemblent, en premier lieu, en terme d'entreprises: secteurs d'activités, taille et nombre d'organisations, propriété locale ou versus multinationales et, en second lieu, en terme de corporation de développement qui offre des services de support à ces entreprises et qui encourage l'internationalisation des organisations qu'elle abrite », explique Roger Poulin, responsable de la coopération internationale au PTQM. « Aux États-Unis, malgré nos multiples tentatives très ciblées pour nous rapprocher de parcs technologiques ou scientifiques, celles-ci n'ont encore abouti à aucune entente de collaboration. Il est important de mentionner ici que le modèle américain de parc technologique repose presque uniquement sur l'aspect immobilier et que le support aux entreprises ne fait pas partie de l'offre aux entreprises localisées sur leur territoire », poursuit-il. De son côté, l'équipe du PTQM priorise le développement des liens étroits avec des partenaires et encourage les entreprises et les centres de recherche à aussi développer des relations dans ces « régions-partenaires ». DES OBJECTIFS BIEN PRÉCIS « Les ententes de collaboration signées entre notre Parc technologique et cette dizaine de parcs triés sur le volet à partir de leurs secteurs d'activités prioritaires visent une action concrète de mise en relation de nos entreprises, de nos centres de recherche et de nos universités dans un but réciproque de développement économique, mais aussi d'avancement de la recherche et de l'innovation » expose Roger Poulin. Stimuler des ventes de produits et de services, des projets de recherche et de développement avec des partenaires outremer sont aussi un objectif. Des licences pourraient éventuellement se vendre entre organisations présentes dans les parcs respectifs. Au niveau de la main-d'oeuvre, les individus, les organisations, les processus d'innovations et les régions respectives peuvent aussi bénéficier d'un programme d'échanges croisés, d'une part, entre les étudiants de l'Université Laval et des universités associées aux partenaires du PTQM, et d'une autre part, entre les entreprises du PTQM et les entreprises localisées sur les territoires de ses partenaires. Le travail en collaboration avec l'Université Laval et les partenaires internationaux afin de mettre sur pied un tel projet de stages/échanges à l'international est justement un des fruits rapportés de son passage à Taïwan, en février 2003. « Les gens de la National Chiao Tung University, à Hsinchu, sont très, très intéressés à développer des choses. Depuis mon retour, je suis en négociation avec les responsables à la Faculté des sciences et génie de l'Université Laval. Bien sûr, il y a la question de la langue d'enseignement, mais au PTQM on veut que des Taïwanais viennent ici. Il se fait pour 135 millions $US de R&D par an juste en optique dans cette université », expose Roger Poulin. Ce voyage asiatique de février dernier visait surtout une rencontre du « E+ » en Australie. La visite d'un parc technologique à Singapour avait aussi été incluse dans l'itinéraire. Et puisqu'il repart pour participer au congrès de 2003 de l'International Association of Science Parks à Lisbonne, du 1er au 4 juin, il sera en mesure de rencontrer plus de la moitié de son réseau particulier. Outre sa conférence à l'IASP, il présentera également le PTQM aux gens du Tagusparc, également à Lisbonne. Ensuite, c'est la tournée folle: Turin pour une réunion du « E+ », Chambéry, Louvain la Neuve et Warwick. Le réseau des ententes internationales du PTQM est donc bien vivant. Des masses d'échanges d'informations stratégiques en découlent et bien des espoirs de développement à long terme. La possibilité d'un transfert de technologie d'une entreprise de Québec vers l'Australie a été identifiée. Tout ce brassage d'information entre parcs amis pourrait aussi permettre au PTQM d'accueillir, d'ici 18 à 24 mois, une entreprise étrangère. Il n'en fait pas la promesse, mais Roger Poulin a bon espoir de faire atterrir une telle implantation. Le dossier de cette PME étrangère mystérieuse avance et il s'attend à pouvoir en dire plus cet automne. Mais qu'en est-il, justement, de ce réseau avec une dizaine de partenaires internationaux? EN ANGLETERRE University of Warwick Science Park (www.uwsp.co.uk) Situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Londres, le UWSP a été fondé en 1993 et accueille maintenant une centaine d'entreprises et centres de recherche, dont 70% ont moins de 10 employés. Leurs secteurs d'activités sont les logiciels et systèmes informatiques pour 41% d'entre elles, l'ingénierie mécanique et électrique pour 33% et le secteur médical et les biotechnologies, qui comptent pour 5% des entreprises. Pour ce qui est de l'Université de Warwick, elle se classe au 5e rang des 100 universités britanniques pour la qualité de sa recherche et de son enseignement. EN AUSTRALIE Technology Park Western Australia (www.techparkwa.org.au) Situé à Perth, dans la partie ouest de l'Australie, ce parc technologique a été fondé en 1985 et abrite maintenant 70 entreprises et centres de recherche. Il regroupe des concentrations importantes d'entreprises dans les domaines de l'environnement et des technologies de l'information. Le TPWA travaille en collaboration avec les quatre universités présentes dans la région de Perth et ces institutions regroupent plus de 90 000 étudiants pour une population régionale de 1,2 million d'habitants. Étant donné sa situation géographique, ce parc a établi des relations étroites avec plusieurs partenaires asiatiques. À TAIWAN Hsinchu Science-based Industrial Park (www.sipa.gov.tw/en/) Situé à 70 km de Taipei, ce parc technologique est souvent comparé à Silicon Valley pour le nombre et la concentration des entreprises de haute technologie qu'il abrite et les budgets de R&D qui y sont associés. Actuellement, ce parc accueille plus de 312 entreprises qui comptent plus de 96 000 employés et leurs budgets combinés de recherche et de développement y dépassent 1,5 milliard US$. Au niveau des brevets, ces organisations en avaient obtenus plus de 1 200 en l'an 2000 et ce, à l'extérieur de leur frontière nationale. « Pourquoi nous associer à un tel parc? Plusieurs raisons nous motivent: le secteur de l'optique y est très présent avec plus de 135 millions US$ de dépenses annuellement et 1 000 employés uniquement en R&D dans ce secteur, l'ouverture sur le monde et la facilité de communication y sont indéniables et, finalement, la structure de gestion de ce parc technologique qui nous permet de croire en une collaboration réciproque pour rapprocher nos entreprises, nos centres de recherche et nos universités », d'expliquer monsieur Poulin. EN BELGIQUE, EN FRANCE ET AU PORTUGAL C'est dans le contexte de la tenue à Québec du XIXe congrès de l'IASP, en septembre 2002, que le PTQM avait confirmé la conclusion d'une entente avec ce parc de Taïwan, tout comme celui d'Angleterre et avec le Tagusparc de Lisbonne, au Portugal, hôte du congrès annuel de l'IASP en juin 2003. La responsable de la promotion des parcs scientifiques et de l'administration des domaines de l'Université catholique de Louvain, madame Carole Blanc, avait aussi profité de son passage à Québec en septembre 2002 pour signer une entente avec le PTQM. Le parc belge, créé il y a 50 ans, regroupe des entreprises en technologies de l'information, sciences du vivant, sciences des matériaux et des procédés. Les deux parcs s'entendaient alors pour offrir à leurs entreprises des occasions de collaboration entre elles, en maximisant les services offerts par l'UCL et l'Université Laval. Les échanges au niveau des étudiants et de la recherche devaient aussi être encouragés.
Plutôt la même année, un protocole d'entente intervenu entre la Technopole Anticipa, à Lannion (France) et le PTQM (Québec), au début de 2002, avait donné naissance à un nouveau partenariat entre ces deux organisations qui ont beaucoup en commun. Le partenariat s'est concrétisé en mai 2002 lors d'un séjour de la pdg du parc québécois, Carole Voyzelle, à l'Agence de développement industriel du Trégor (Adit) qui gère la technopole Anticipa à Lannion, en Bretagne (France). Avec le président Robert Le Gougec, elle a alors officialisé le partenariat par une visite des lieux et des rencontres avec plusieurs dirigeants d'entreprises, entre autres : le Laboratoire Lannionnais d'optique, SR Telecom (une entreprise canadienne), Highwave Optical Technologies, le Centre d'études et de valorisation des Algues. Une délégation lannionnaise avait séjourné à Québec, en novembre 2001. Les représentants avaient pu visiter le Parc technologique, quelques entreprises et centres de recherche de même que l'Université Laval. On avait alors pu constater qu'il existait plusieurs niveaux d'affinités et d'intérêt entre les deux sites. On y avait établi les premières pistes de collaboration qui ont débouché sur la conclusion de l'entente. À partir de septembre 2002, l'ADIT offrait une aide financière à des étudiants de l'École nationale supérieure des sciences appliquées et de technologie (ENSSAT) et de l'Institut universitaire de technologie (IUT), à Lannion, qui venaient effectuer un stage au sein d'une entreprise québécoise ou une année d'études à l'Université Laval. Il existe déjà un protocole d'échange entre l'ENSSAT et l'Université Laval pour la formation et la recherche. Cette entente vise la mobilité d'étudiants-chercheurs et la reconnaissance des acquis des étudiants à l'étranger. Il permet d'apposer la mention « profil international » sur le diplôme. Anticipa, technopole des télécommunications, regroupe près de 45% de la recherche française en télécom. Autour de France Télécom R&D (ex CNET) se sont implantés les leaders de l'électronique : Alcatel, SAGEM, Lucent Technologies, Pirelli et une centaine de PME high tech. L'agroalimentaire et les bio-industries constituent le deuxième pôle fort d'Anticipa. Anticipa, ce sont aussi 4 000 étudiants répartis dans 10 établissements d'enseignement supérieur, dont cinq consacrés aux télécoms, quatre pépinières d'entreprises, plusieurs parcs d'activités, plus de 8 000 emplois (6 000 dans les télécoms, 2 000 dans l'agroalimentaire). Toujours en France, le PTQM a aussi une entente de partenariat avec SAVOIE Techno-Lac, un parc situé près de la ville de Chambéry. LE RÉSEAU «E+» Seul membre nord-américain du réseau environnemental de parcs «E+», le PTQM, en plus de se retrouver ainsi en lien avec le parc australien cité plus haut, échange aussi avec le parc de Turin, en Italie, le parc de Stockholm, en Suède, et un parc en Finlande. Ce qui totalise dix parcs dans neuf pays.
|
Commerce Monde #35 |