SOMMAIRE

Baptême réussi pour la CODEM
L'organisme s'appelle maintenant Pôle Québec/Chaudière-Appalaches

par Daniel Allard

Il avait été dit dès le début que le nom CODEM, pour Corporation de développement économique métropolitain, était temporaire. Avec l'arrivée dans ses fonctions du nouveau PDG de l'organisme le 10 mars 2003, le dossier du nom définitif est une autre affaire de réglée. Le boss s'appelle Charles Boulanger et la boîte Pôle Québec/Chaudière-Appalaches.

Il faut vite oublier la CODEM, ainsi que GATIQ-Technorégion, SPEQM (Société de promotion économique du Québec métropolitain), Québec - Cité de l'optique et d'Émergence Entrepreneur, les quatre anciens organismes dont Pôle combine l'expertise et qui sont carrément fondus dans l'équipe élargie de « Pôle ».

Le nouveau nom a le mérite d'être accrocheur et très explicite quant au territoire qu'il représente, soit la grande région de Québec et de Chaudière-Appalaches. Il facilite également les considérations linguistiques, car on dit aussi « pole » en anglais, alors qu'en espagnol on dit « polo ».

Le mot pôle est évidemment à prendre ici dans son sens de « pôle d'attraction », de « ce qui attire ». Son budget annuel sera de 4,5 millions $, soit trois fois plus que la SPEQM.

Pour vendre Québec/Chaudière-Appalaches à l'étranger, on vise dorénavant à mettre l'accent sur le développement de quatre grands secteurs porteurs:

  • les technologies de l'information (informatique et optique-photonique);
  • les biotechnologies;
  • le manufacturier innovant;
  • les productions audiovisuelles (cinéma, vidéo, etc).

Un « enveloppage » différent de la SPEQM qui avait pour tradition, depuis une bonne dizaine d'années, de porter l'attention sur huit secteurs de force: biomédical, technologies de l'information, transformation du bois et foresterie, technologies de l'environnement, pétrochimie et plasturgie, bioalimentaire, matériaux nouveaux et optique-photonique.

Visant on ne peut plus clairement à travailler conjointement au nom de la région de Québec et de celle de la Rive-Sud, la région de Chaudière-Appalaches, le nouvel organisme devra aussi composer avec la volonté de mise en place sur la rive sud de Québec de la CELCA, pour Conseil économique Lévis Chaudière-Appalaches. Le maire Jean Garon faisant savoir mi-avril que la Ville de Lévis réservait plusieurs milliers $ pour le nouvel organisme. Ce projet de super-commissariat industriel pour la région Chaudière-Appalaches pourrait démarrer d'ici septembre 2003.

Extraits du discours des co-présidents et du pdg devant la Chambre de commerce de Québec le 15 avril 2003

Cap sur la croissance : un nouvel outil de développement économique pour les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches

par Jean Leclerc, Dr Éric Dupont et Charles Boulanger

« (…)Il y a, ici, de chaque côté du fleuve, une multitude de talents, de savoir-faire, d'énergie et d'entrepreneurship que nous avons décidé de faire fructifier. Et aujourd'hui, grâce à nos efforts et à nos initiatives, nous avons insufflé à notre région un dynamisme remarquable. Quand les gens viennent chez nous, de Montréal, Toronto, Boston, Paris et même d'Asie, ce n'est pas seulement pour voir la parade du Carnaval ou le Château Frontenac; il y en a de plus en plus qui viennent s'établir ici parce qu'il y a, chez nous, des emplois de qualité pour des gens de haut calibre.

(…)Maintenant, il faut passer à la deuxième phase de notre développement. Nous avons besoin d'une vision concertée du développement économique et nous devons travailler en synergie pour mettre en œuvre nos choix stratégiques. Pour répondre à ces besoins, nous avons enfin un organisme qui va nous permettre de travailler ensemble et de nous positionner sur la planète.

Depuis le mois de janvier, on parlait de la CODEM. C'était un nom temporaire. Nous voulions trouver un nom qui évoque un leadership rassembleur, un nom positif, parfaitement bilingue et unique.

Qui ne connaît pas les expressions suivantes :

  • « pôle d'intérêt »
  • « pôle d'attraction », et
  • « pôle position »

L'expression « pôle de développement » signifie « région industrielle ou secteur d'activité exerçant un rôle d'entraînement sur le développement de l'économie ».

Ce sont toutes des expressions avec une connotation positive forte. Alors le nom qui a fait l'unanimité est : PÔLE Québec-Chaudière-Appalaches

Dans le logo, la lettre «O» représente le centre de développement, à la fois le pivot, le point de repère et le centre d'attraction duquel émane le rayonnement. L'intervention courbe dans la lettre «L» accentue l'effet de rayonnement du symbole. Un des croissants du rayonnement suggère l'accent circonflexe.

Quant au choix de couleur, le «gris» évoque le côté sérieux et réfléchi de l'organisme, inspirant la confiance. Le vert, quant à lui, communique l'effet dynamique et positif du rayonnement. Le vert est une couleur active qui symbolise la croissance et le développement.

La synergie entre les interventions graphiques, typographiques, ainsi que la coloration dotent «PÔLE» d'un logotype unique et riche en symbolique. Il est tout aussi puissant et évocateur en anglais qu'en français. Il s'en dégage une force représentative des objectifs de personnalité recherchés par «PÔLE» : le dynamisme, la vision, la détermination et la proaction.

La création de Pôle Québec-Chaudière-Appalaches marque une étape importante pour la région : nous avons fait nos classes au cours des dernières années; maintenant, nous nous préparons à jouer dans les ligues majeures. À l'ère de la mondialisation où tout change rapidement, il faut accélérer notre développement et s'outiller pour être compétitif.

Nous nous préparons
à jouer dans
les ligues majeures

Aujourd'hui, ce n'est plus la Rive-Sud du St-Laurent contre la Rive-Nord. C'est nous ensemble contre le reste de la planète. Nos compétiteurs sont partout : à Atlanta aux États-Unis; à Montpellier en France; à Monterrey au Mexique ou même à New Delhi en Inde.

(…)Les défis sont énormes. Si on éparpille nos efforts, on risque de s'essouffler rapidement. Si on combine nos forces, nos chances sont bonnes.

C'est pourquoi les gens d'affaires de la région ont demandé le regroupement des structures existantes en un seul organisme responsable du développement économique.

Pôle Québec-Chaudière-Appalaches est issu d'une réflexion en profondeur. Nous avons pris le temps d'examiner ce qui était déjà en place, d'identifier les besoins des entreprises et d'évaluer les différents modèles possibles pour appuyer notre développement économique.

(…)Le rapport conjoint du Bureau de la Capitale-Nationale et de la Ville de Québec a permis de définir ce nouvel organisme et de le doter d'une mission claire :

d'exercer un rôle de leader en matière de vision du développement économique régional et de synergie des acteurs ;

d'offrir aux entreprises technologiques et manufacturières une gamme intégrée de services ainsi que l'accès à des réseaux, dans le but de soutenir leur démarrage, leur croissance et leur expansion ;

et finalement, de promouvoir l'image de marque de notre territoire et faire la prospection d'entreprises et d'investisseurs aux plans national et international.

Pôle Québec-Chaudière-Appalaches établit un nouveau rapport entre la communauté des affaires et les pouvoirs publics. Il donne aux gens d'affaires une voix forte et bien documentée pour enrichir les décisions stratégiques que doivent prendre les instances politiques et leurs partenaires au sein du Comité pour une action en partenariat, le CAP. Et, par son biais, les gens d'affaires assureront eux-mêmes la mise en œuvre de certaines décisions qui les touchent directement, dans le cadre d'ententes de financement avec ses bailleurs de fonds. Les élus sont toujours évidemment les responsables ultimes de l'usage des deniers publics face à la population. »

(Dr. Éric Dupont)

« (…)Pôle représente un solide appui pour nous aider à consolider nos acquis et à continuer sur notre lancée. Une des grandes forces de Pôle est son conseil d'administration qui réunit une brochette impressionnante de chefs d'entreprise qui représentent tous les principaux secteurs d'avenir pour la région. La plupart de ces leaders de la communauté des affaires ont déjà vécu un cycle complet avec leur entreprise, du démarrage jusqu'à l'exportation massive. Ils savent d'expérience ce qu'il faut pour bâtir une entreprise, en faire un chef de file dans son domaine et s'imposer sur les marchés mondiaux.

(…)Pôle est plus que la fusion de quatre organismes : notre région change et l'univers dans lequel nous évoluons se modifie constamment. C'est pourquoi l'appui au développement économique doit se faire différemment.

Comme l'explique Michael Porter, le célèbre professeur du Harvard Business School, il faut changer notre façon de concevoir le développement économique régional pour affronter un monde de plus en plus complexe.

L'ancien modèle était simple : le gouvernement était le moteur du développement économique à travers ses politiques et ses mesures incitatives.

Aujourd'hui, ça ne peut plus fonctionner comme ça. Le développement économique est devenu un processus qui fait appel à la collaboration des gouvernements, des entreprises, des institutions d'enseignement et de recherche, et des bailleurs de fonds.

Pôle est précurseur. C'est un modèle audacieux. Il ne devra pas se contenter d'être un organisme de développement économique, mais il devra agir comme une entreprise de développement économique. Pôle doit être à la fois dynamique, souple, innovateur, compétitif et être à l'affût des opportunités d'affaires.

Et nos attentes, qui sont également vos attentes, sont claires : Pôle doit assumer le leadership nécessaire pour faire bouger tous les partenaires dans la même direction. Pôle devra offrir des services pertinents, de qualité supérieure.

Pôle :

  • devra développer des activités de réseautage et de maillage;
  • devra offrir une gamme de services pour améliorer la productivité des entreprises;
  • devra être un moteur de développement de nouvelles entreprises.

Pôle devra rassembler toute la connaissance nécessaire au développement économique de notre territoire. Vous le savez, nous naviguons aujourd'hui sur des mers agitées, changeantes et turbulentes.

La connaissance, ce qu'on appelle en anglais « competitive intelligence », est essentielle. Elle nous indique les tempêtes qu'on devra affronter en chemin et nous informe des meilleurs vents pour se rendre rapidement à destination.1

Pour diriger une telle entreprise, le Conseil d'administration cherchait une personne d'expérience, avec une solide connaissance de la dynamique internationale et régionale, capable de comprendre à la fois l'univers de la grande entreprise et les enjeux qui confrontent les PME.

(…)C'est à l'unanimité que les membres du CA ont choisi un PDG à l'image de ce que l'on veut projeter…Monsieur Charles Boulanger.

(…)Antoine de Saint-Exupéry a dit : « Le plus beau métier d'homme est le métier d'unir les hommes. » C'est là le beau défi de Charles, d'unir les gens de son organisation, Pôle, et d'unir les gens des deux côtés du fleuve Saint-Laurent.

Je l'invite à nous dire comment il fera de Pôle une entreprise à l'image des gens d'affaires. »

(Charles Boulanger)

« (…)Pôle propose un changement fondamental, soit celui du passage d'un leadership institutionnel à un leadership du secteur privé. Comme l'a si bien dit Éric, Pôle sera une entreprise de développement économique.

(…)Depuis mon entrée en fonction le 10 mars dernier, je me suis affairé à connaître, analyser et écouter, mais surtout, je me suis affairé à la façon d'arrimer notre modèle d'affaire à celui des entreprises, en misant bien sûr sur les forces des organismes existants, mais aussi, et surtout, en poussant plus loin, afin d'obtenir une entreprise dynamique, coordonnée et axée sur les résultats.

D'ailleurs, je parle davantage de la création d'une entreprise nouvelle que de la fusion de quatre organismes.

On le sait, rien n'est statique! Ce qui a été fait au cours des dernières années dans la région, les bons résultats, ne font que démontrer que nous avons la capacité de prendre plus de place sur l'échiquier mondial et, de la place, il y en a. Oui il y a de la concurrence mais cela doit nous stimuler à performer, à cibler nos efforts et à capitaliser sur nos forces. La véritable compétition est ailleurs et une chose est claire : nous avons tout à gagner à unir nos forces pour réussir ce défi d'ouverture sur le monde, qu'on soit sur la rive sud ou nord du fleuve.

En fait, les intervenants économiques de la région de Québec et de Chaudière-Appalaches doivent, de manière concertée, adopter des stratégies de croissance économique, notamment :

  • Il nous faut bien connaître les forces de notre région, mais aussi celles des zones économiques avec lesquelles nous sommes en concurrence et développer un produit « Québec-Chaudière-Appalaches ».

  • Il nous faut faire la promotion de notre région, de ses atouts et surtout de ses avantages concurrentiels au plan international, et il faut les développer éventuellement.

  • Il nous faut renforcer notre culture d'innovation et d'entrepreneuriat.

  • Il nous faut renforcer la présence d'une main-d'œuvre qualifiée et l'accueillir.

  • Il nous faut attirer des capitaux, des capitaux, et encore des capitaux.

Ceci étant dit, à quoi devez-vous vous attendre au cours de 2003?

À des changements, des changements importants mais progressifs…

Progressifs parce que nous devons intégrer des équipes, mettre en place une nouvelle structure et assurer une transition tout en maintenant des services aux entreprises qui démarrent, qui exportent et qui se développent.

Progressifs, également, parce qu'il y a des activités performantes qui sont déjà planifiées et dans lesquelles nous sommes déjà engagées, des activités qui répondent aux besoins de croissance des entreprises régionales. Je pense par exemple à :

  • Bio Contact - TI Contact - Défense Innovation - Bio Agro Contact - qui au cours des mois d'octobre et novembre, accueilleront près de 2000 participants en quête de partenariats d'affaires.
  • Je pense aussi, à FuturAllia Québec 2003, ce forum international de matchmaking dédié aux PME qui accueillera plus de 700 entreprises et plus de 1000 participants en provenance de 24 pays, à Québec du 21 au 23 mai.

Ensuite, des changements importants :

  • Importants, parce que, comme je l'ai mentionné plus tôt, nous désirons arrimer notre modèle d'affaire à celui des entreprises.
  • Importants, parce qu'une nouvelle équipe de direction doit être constituée. D'ailleurs, une partie de celle-ci a déjà été mise en place.
  • Importants, parce qu'au cours des prochains mois, nous allons entreprendre des actions afin de nous permettre de développer une stratégie et d'élaborer un plan d'action triennal 2004 - 2006.
  • Importants, parce qu'à l'automne, nous tiendrons une première réunion du Comité d'action en partenariat. Le CAP, je vous le rappelle, est une table de discussion et de concertation qui sera chargée de dégager et de réviser une vision du développement économique.
  • Le CAP fait partie intégrante du modèle « Pôle » et sera un élément important de son succès pour les années futures.
  • Importants, finalement, parce que suivra dès lors la mise en œuvre d'une stratégie corporative régionale et de stratégie sectorielle à la fois cohérentes, ambitieuses et exigeantes.

Mais, je ne voudrais pas vous faire attendre jusqu'à l'automne sans vous donner une idée de ce que nous mettrons graduellement en place d'ici là.

Déjà, je peux vous dire :

  • que Pôle va poursuivre un objectif d'enrichissement collectif, donc viser l'accroissement d'un « Produit régional brut par secteur ». Ces secteurs seront composés des différentes filières identifiées comme porteuses. Ces filières se retrouvent, pour l'instant, au sein de quatre secteurs de développement, soit :
  • Les technologies de l'information qui regroupent l'informatique et l'optique-photonique;
  • Les biotechnologies dont l'environnement, le biomédical et sciences de la vie;
  • Le manufacturier innovant, et, finalement;
  • Le cinéma et la production audiovisuelle.
  • Je peux vous dire aussi, que Pôle aura pour chaque secteur de développement une équipe dédiée qui verra à élaborer des stratégies en fonction des principaux enjeux et défis de leur secteur. Le tout afin d'assurer la croissance de chacune d'entre elles et la coordination des services nécessaires à leur succès. Pôle investira, investira des ressources humaines, techniques et financières dans un objectif ultime, celui de créer une richesse collective. En ce sens, Pôle n'est pas un organisme de services mais une entreprise de création de valeurs.
  • Je peux aussi vous dire que, dans cette logique, pôle aura, à l'image des entrepreneurs qui décident où ils veulent aller et ensuite s'en donnent les moyens, trois (3) axes de services spécialisés qui viendront appuyer les secteurs en fonction des besoins de chacune des filières. Ces services seront donc arrimés aux mêmes fonctions qui créent de la valeur au sein des entreprises; on y retrouvera :
  • Tout ce qui touche l'accroissement des ventes et le développement des entreprises (développement de marché, produit, exportation);
  • Tout ce qui touche l'efficacité et l'amélioration de la productivité ou qui permet d'en faire plus avec ses actifs (ressources humaines, formation, accueil de travailleurs stratégiques, processus technologique, ...), et finalement;
  • Tout ce qui touche la création ou l'accroissement de l'actif, soit le transfert technologique/propriété intellectuelle, le démarrage ou l'émergence d'entreprises et leur accompagnement.

De cette façon, Pôle pourra vous offrir un leadership et une vision appuyés par des actions, des moyens et une équipe performante.

Finalement, je ne saurais assez insister sur le fait que pour positionner Québec sur la carte, lui faire prendre la place qui lui revient et pour que les entreprises technologiques et manufacturières puissent être concurrentielles et prendre de l'expansion, nous avons besoin de votre support, de votre implication et de votre appui. C'est là une condition incontournable pour que la mise sur pied de Pôle Québec-Chaudière-Appalaches soit un succès. Vous serez donc, au cours des prochains mois, consultés et mis à contribution. Soyez-en assurés. »


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Commerce Monde #35