Bordeaux et Québec renforcent leur
jumelage Avec des Rencontres Champlain-Montaigne en tête de liste, mais sans représentation économique permanente dans l’air par Daniel Allard
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Une cinquantaine de Bordelais étaient en mission à Québec, dans le cadre du jumelage des deux villes, du 1er au 5 octobre 2001. Avec Alain Juppé, le député-maire de Bordeaux et ancien premier ministre français, à sa tête, la délégation bordelaise était au plus haut niveau. Surtout qu’elle comptait également un volet économique regroupant une quinzaine de personnes ayant à leur tête le président de Conseil Régional d’Aquitaine, Alain Rousset. PREMIER DÉFI: RÉUSSIR LES PREMIÈRES RENCONTRES CHAMPLAIN-MONTAIGNE S’il y avait autant d’élus municipaux, de représentants du monde des affaires, de la communauté universitaire, du secteur institutionnel, du milieu associatif et des médias, c’est pour beaucoup parce que se tenaient les premières Rencontres Champlain-Montaigne. Les Rencontres Champlain-Montaigne sont une initiative largement inspirée d’un événement du même type qui anime les communautés universitaires des villes de Lyon, en France, et de Montréal, au Québec, depuis plusieurs années. Entre Québec et Bordeaux, cette initiative vise à constituer un forum d'échanges proposant d'examiner les relations existantes et désirables entre les universités et les partenaires socio-économiques des espaces urbains et régionaux dans lesquels elles évoluent. Concentrées sur trois journées, les “ Rencontres ” visent à favoriser les discussions entre des universitaires de diverses disciplines, des élus ainsi que des citoyens des régions de Québec et d'Aquitaine sur des sujets qui interpellent les communautés locales et régionales. C’est d’ailleurs sous le titre VILLES, RÉGIONS ET UNIVERSITÉ: les acteurs et leurs pratiques que le président du Comité directeur de l’événement, Gilles Breton, conviait les participants. Le rendez-vous de Québec se concentrant particulièrement sur le volet “ Les formations universitaires ”. Pour cette première édition, l’amphithéâtre du Pavillon de la Laurentienne de l’Université Laval, où se tenait l’essentiel des “ Rencontres ”, n’a cependant compté rarement plus de 40 personnes présentes à la fois. Le recteur de l’Université Laval, François Tavenas, pour sa part, a assisté avec assiduité à tous les événements des trois journées d’échanges et de réflexions. Il n’a pas caché, dans son mot de clôture, sa petite déception de ne pas avoir eu à ses côtés autant de participants québécois qu’il l’escomptait et a promis que la délégation de Québec serait à la hauteur pour les deuxièmes “ Rencontres ” qui se dérouleront cette fois à Bordeaux, en 2002, pour ensuite continuer d’alterner entre les deux villes jumelles mais à un rythme biannuel (Québec en 2004, Bordeaux en 2006, Québec en 2008 avec l’année du 400e de la fondation de la ville en fond de scène, etc...) Les villes de Bordeaux et de Québec sont jumelées depuis 1962. Un programme d'actions de coopération, à l'intérieur duquel s'inscrivent notamment les Rencontres Champlain-Montaigne, a été signé en 1999.
TOUJOURS PAS DE PIED À TERRE BORDELAIS OU D’AQUITAINE EN VU À QUÉBEC Les gens d'affaires de Bordeaux et de la région d’Aquitaine étaient à Québec pour discuter d'aéronautique, d'agroalimentaire, de biotechnologies, de technologies de l'information et de communication, de transfert technologique entre universités et entreprises. Les échanges ont été encadrés à l'occasion d'une rencontre économique d’une demi-journée ayant pour thème Bordeaux, 5e agglomération française, et l'Aquitaine, 3e région française créatrice d'emploi. Organisée par la Chambre de commerce et d'industrie du Québec métropolitain en collaboration avec la Société de promotion économique du Québec métropolitain, cette rencontre du vendredi 5 octobre, à l'hôtel Québec Hilton, a eu le mérite d’aller beaucoup plus loin que le petit-déjeuner avec échange de cartes d’affaires avec ses voisins de table. Effectivement “ brieffés ” par les présentations d’Alain Juppé, d’Alain Rousset et de Robert Ghilardi de Benedetti, le directeur général de l’Agence de développement économique Bordeaux-Gironde, les gens d’affaires québécois présent au 23e étage du Hilton ont - en profitant au surplus d’un splendide panorama de la région de Québec - obtenu un portrait substantiel des perspectives économiques qu’offrent à la fois Bordeaux et la région de l’Aquitaine. Mais après ce petit-déjeuner, des rencontres en privé où les médias n’étaient pas admis complétaient le programme de cet avant-midi de travail. Questionné, en entrevue avec COMMERCE MONDE, sur l’intérêt de prendre exemple sur la Région française de Poitou-Charentes qui se fait représenter officiellement au Québec en partenariat avec les acteurs économiques de la ville de Sherbrooke depuis plusieurs années, ou encore sur la Région Rhône-Alpes, qui compte une équipe de six professionnels économiques à Montréal au sein d’ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International), Alain Rousset n’a pas caché ses intentions. Il a fait clairement comprendre que ce n’est pas parce que le maire Juppé est jumelé avec la Ville de Québec qu’il se sent une obligation d’établir une représentation économique de l’Aquitaine à Québec. “Moi, mon rôle est de servir les meilleurs intérêts économiques pour nos entreprises et la région d’Aquitaine. Effectivement, je suis intéressé à aller de l’avant avec une telle initiative et je considère de plus en plus la possibilité d’établir une représentation de notre région au Québec, et je regarde actuellement du côté de Montréal ”, a-t-il expliqué. Alain Juppé et Alain Rousset sont des adversaires politiques déclarés sur la scène politique, autant régionale que nationale, en France. La délégation bordelaise a visité quelques entreprises installées dans le Centre national des nouvelles technologies de Québec (CNNTQ) dont le Centre de développement des technologies de l'information (CDTI). AUTRES ACTIVITÉS Un échange entre des " seniors " bordelais, environ 80, et les clubs d'aînés québécois sur le thème du bénévolat, a aussi eu lieu le jeudi 4 octobre, au Musée du Québec. Les diverses associations bordelaises et québécoises y ont discuté des préoccupations des personnes aînées et des personnes vivant avec des déficiences physiques ou sensorielles. La délégation bordelaise aura aussi visité l'exposition photographique Pièges à conviction, présentée à VU, centre de diffusion et de production de la photographie. Cette exposition du duo français Maitextu Etcheverria et Jean-Christophe Garcia, deux artistes bordelais, faisant partie des rencontres photographiques placées sous le thème Le Vertige de l'évidence. La Bibliothèque Gabrielle-Roy était également au programme des visites officielle, pour l'exposition Cent ans d'objets d'écriture. De la plume à l'encrier, du buvard au stylo bille, cette exposition présente plus de 600 objets à l'intérieur de vitrines thématiques. L'Affiche, revue murale de poésie, qui réunit sur un même support un texte littéraire et une oeuvre plastique, présentée à la Galerie des arts visuels de l'Université Laval, puis une exposition de photographies qui permet de redécouvrir le patrimoine architectural bordelais grâce à des images panoramiques et classiques de Bordeaux, à la Maison Fornel, ont été officiellement visitées par la délégation bordelaise. DOUZE RESTAURATEURS SAVOURENT LE JUMELAGE QUÉBEC - BORDEAUX À LEUR MANIÈRE À l'occasion de la mission que menait à Québec le député et maire de Bordeaux, ex-premier ministre français, Alain Juppé, 12 restaurateurs appuyés par la Ville de Québec et la Corporation des restaurateurs de Québec offraient à leur clientèle de petites attentions toutes spéciales. Atmosphère de fête, menus spéciaux, sélection de vins de Bordeaux (et même la possibilité de déguster certains crus au verre): ces douze restaurateurs ont su mettre à profit leur talent et leur créativité pour accueillir avec éclat la délégation bordelaise et la clientèle québécoise. Les restaurants suivants ont participé à cette initiative:
Chaque restaurant participait à l'événement à sa façon. |