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D'une guerre sainte à l'autre Les événements de Manhattan et de Washington provoquent en moi plusieurs réflexions et interrogations. Je ne comprends pas comment les Américains ont pu concentrer tant de personnes ressources et décisionnelles en un seul endroit. J'ai travaillé sept ans pour une compagnie américaine en Europe et j'ai vécu un attentat à trois bâtisses près, de nombreux exercices d'évacuation, des portiques de détection pour entrer, même, pour les employés. Comment ont-ils pu rassembler 40 000 personnes dans un de ces temples du capitalisme? Rien que le nom porté par ces édifices «World Trade Center» témoigne du gigantisme et du nombrilisme à outrance. C'est certain que les personnes décédées ne sont pas responsables de ces excès. Un endroit décisionnel proche de la bourse. Deux milieux qui vivent en une étrange symbiose. Capables de faire croître un titre sans que cela n'aie aucun gros bon sens, d'embaucher en conséquence, et dès que, comme pour les sondages précieux aux politiciens, dès que le marché éternue, on restructure, on compresse sans aucun égard pour les humains concernés! Qui a le pouvoir de décision économique? Les chefs d'entreprises, les marchés financiers avec les épargnes de Monsieur et Madame tout le monde, ou les spéculateurs? Et voilà qu'un pan de ce «Fric Bazar» s'écroule et ébranle notre confiance dans la démocratie et le sacro-saint système du consumérisme. On s'en fout de savoir qui a produit le bien de consommation, où cela a été produit, si ce travail offre une vie décente au travailleur. Tout ce qui compte c'est de l'offrir au prix le plus bas au consommateur en ayant payé grâcement tous les intermédiaires. Ceux qui ont ébranlé notre confiance connaissaient bien le système, ils l'ont infiltré minutieusement et patiemment. L'ennemi a frappé de manière inattendue, rapide et efficace. On peut s'interroger sur les causes. Avec un haussement d'épaules, on peut dire que ces civilisations se font la guerre depuis des millénaires. Ou que le foyer de cette instabilité se trouve au Moyen Orient. Ce que je ne comprends pas c'est que j'ai un ami Algérien, que je chéris. Avec lui j'ai discuté de questions religieuses et culturelles. Comme c'est une personne instruite, il a lu le Coran et est capable de prendre du recul. Comme notre civilisation d'ailleurs par rapport à la Bible. Et suite à ces conversations j'ai pu constater des points communs et des différences enrichissantes. Notre Civilisation Occidentale a déjà été fanatique et a commis des crimes horribles au nom de la religion. Actuellement, la religion ayant perdue son poids, on devrait dire au nom de la civilisation. Mais que sont nos armes face à la guérilla? Sadam Hussein est devenu l'ennemi à abattre, mais il n'a pas été atteint par les projectiles de l'Alliance Occidentale. Tout ce que cette guerre a provoqué c'est de la haine encore plus forte entre les Irakiens et les Occidentaux. Au nom de quoi peut-on faire souffrir un peuple entier? Je pense sincèrement que le monde a besoin d'un autre Martin Luter King ou d'un autre Gandhi. Les premiers mots de Monsieur Bush étaient des paroles de vengeance et des menaces à l'égard d’un ennemi inconnu. Pourquoi n'a-t-il pas d'abord offert sa sympathie aux familles des victimes? Pourquoi n'a-t-il pas d'abord mis l'accent sur l'entraide, sur le rassemblement pour la reconstruction et le rétablissement d'une « vie normale » au lieu d'attiser la haine? Je pense que cela va mener à l'escalade, peut être à une sorte de guerre civile à l'intérieur de nos sociétés vis-à-vis des gens de confession musulmane. Vera-t-on à la télévision des écrans de frappe des avions alliés avec le presse bouton comme s'il s'agissait d'un jeu Nintendo? À quoi sert notre système judiciaire si le pouvoir exécutif se met à rendre justice. Comment Monsieur Bush va-t-il pouvoir prétendre réduire la criminalité dans son pays? Comment pourra-t-il exiger de ses citoyens qu'ils ne se rendent pas justice eux même? Encore une fois, la justice est une vieille dame qui va se faire violer! L'utilisation du mot guerre est assez révélateur. Cet acte terroriste a une violence extrême, mais personne n'a déclaré la guerre, officiellement en tout cas. Alors on rassemble tout le monde pour répondre à une attaque commise par des gens qui se sont tués eux mêmes. Laissant familles et enfants. C'est choquant pour nous qui avons un tel attachement à la vie. Nous nous battons avec des remèdes, des hôpitaux contre la maladie et la mort. Avec notre culture occidentale, nous sommes dans l'incompréhension, car nous ne connaissons pas la culture de l'autre. Le mépris vient de la méconnaissance.
Avec
notre culture occidentale, nous sommes dans l'incompréhension, D'autre part notre monde n'est pas idéal non plus. Sommes nous en harmonie avec nos semblables et avec nous même? La trahison et la rébellion nous sont elles inconnues? Le nombre d’exclus, de drames familiaux, de déchirements, de dépressions et les maladies qui en découlent en témoignent. Je suis d'accord avec les Cégépiens qui manifestent pour la paix. Je préconise une analyse en profondeur de ce qui a provoqué cela. Le soin et le temps apporté à cette opération montrent la volonté de détruire de façon structurée et planifiée. Les pirates doivent être considérés comme des héros dans l'autre camp. Je ne sais pas ce qu'en pensent leurs femmes et enfants? Alors il faudra du temps pour remonter le mécanisme, le comprendre, et alors la réponse sera appropriée.
Les
pirates L'être humain en s'associant à ses semblables a une force fantastique qui peut être utilisée pour le bien ou le mal. Espérons que le rassemblement provoqué par ces événements ira vers la paix et non vers un déchirement plus grand encore !
Corine Markey,
Québec |