Le
Canada y participera par Daniel Allard
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Le
Sommet de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) qui s'est déroulé
à Lusaka, en Zambie, du 9 au 11 juillet 2001, a entre autres inauguré la
Décennie de la médecine traditionnelle en Afrique (2001-2010).
Les membres du sommet de Lusaka ont adopté à l’unanimité la
proposition soutenue par le Conseil des ministres de l’OUA. À
Ottawa, la réponse n’a pas tardé: "Nos efforts pour sensibiliser
les gouvernements africains à cette question essentielle ont porté
fruit", a commenté Brian Davy, chef d'équipe de l'initiative
Utilisation durable de la biodiversité au Centre de recherches
pour le développement international (CRDI), un organisme canadien qui
se réjouit de cette initiative. Selon le CRDI, cette décision était
vitale pour la santé des populations africaines qui dépendent largement
de la médecine traditionnelle et des plantes médicinales étant donné
leurs maigres moyens. Les
plantes médicinales constituent des ressources précieuses pour la grande
majorité des populations rurales des pays en développement, particulièrement
en Afrique : plus de 80 % des populations africaines s’en servent pour
assurer leurs soins de santé. Maigres revenus, insuffisance des
infrastructures modernes de santé et coutumes locales font des plantes médicinales
un atout majeur. De plus ces plantes constituent des ressources
inestimables pour l’industrie pharmaceutique. On
estime que 25% À
l’aube de cette nouvelle décennie inaugurée par l’OUA et afin de
parvenir à une utilisation intelligente de ces ressources vitales, le
CRDI travaille avec divers partenaires à la création d’un réseau
africain sur la diversité des plantes médicinales. “ Nous devons
parvenir à rationaliser les efforts et à favoriser l’échange
d’informations entre les nombreux acteurs – institutions de recherche,
industrie pharmaceutique, ONG, commerces, gouvernements, etc – si nous
voulons conserver cette richesse ”, précise aussi M. Davy dans le
communiqué de presse du CRDI. Le nombre élevé des intervenants dans le
domaine des plantes médicinales, les enjeux et les défis tant au niveau
local qu’international ont fait naître l’idée de ce réseau. “
Le stock des plantes médicinales continue de s’épuiser à grande
allure à cause de la dégradation de l’environnement et des activités
humaines, et les savoirs transmis d'une génération à l'autre
disparaissent au même rythme que les précieuses variétés végétales
”, souligne M. Davy, un biologiste. La déforestation au profit de
l’agriculture et des besoins en énergie domestique, l’utilisation
accrue de ces plantes en médecine traditionnelle, des méthodes de
cueillette non appropriées, leur commerce et une demande croissante sur
les marchés sont autant de facteurs qui menacent la durabilité de cette
biodiversité. “ Et on sait à quel point l’Afrique a besoin de ces
ressources à cause des nombreux défis qu’elle doit relever dans le
domaine de la santé et qui ont pour noms paludisme et SIDA, pour ne
nommer que ceux-là ”. Depuis
1990, le CRDI a appuyé 76 activités de recherche liées directement au
domaine des plantes médicinales dans les pays en développement,
contribuant près de 11 millions $CAN. Ainsi le réseau TRAMIL ou TRAditional
Medicine for the IsLands, créé en 1994, couvre l'Amérique centrale,
du Belize à Panama, et relie des chercheurs de plus de vingt pays. TRAMIL
vise, entre autres, à garantir la sûreté, l'efficacité et
l'accessibilité des médicaments naturels aux populations locales.
D’autre part, le Programme des plantes médicinales et aromatiques en
Asie (PPMAA), établi en 1993 par le CRDI, a pour but de favoriser
l'utilisation durable et équitable de ces plantes en Asie. Le programme
appuie la recherche stratégique, la création de partenariats parmi les
intervenants clés incluant les donateurs et la consolidation du réseautage
régional et international. En Ouganda, un projet sur les plantes médicinales
et la biodiversité poursuit des buts semblables depuis 1994. Information
en Afrique :
La
médecine traditionnelle en Afrique Document
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sur le 37e Sommet de L'OUA :
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