La Cité de l’optique de Québec marque des points avec le Royaume-Uni et en Bavière par
Vincent
Doyon et Daniel Allard |
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Personne
ne sera surpris d’apprendre que le domaine de la fibre optique connaît
une évolution considérable dans la plupart des pays industrialisés,
principalement en raison d’Internet et du besoin de communication de
plus en plus rapide qui anime la société d’aujourd’hui. Ce
système, qui consiste en un laser semiconducteur qui est utilisé pour
transmettre de l’information digitalement sous forme de pulsations de
lumière le long d’une fibre optique de l’épaisseur d’un cheveu,
comporte plusieurs avantages majeurs. Par
exemple, sa capacité de stockage d’information est 1000 fois plus
grande que celle d’un fil ordinaire. De plus, les signaux optiques ne
sont pas affectés par l’interférence électromagnétique, ce qui rend
la communication plus claire, alors que les fibres optiques elles-mêmes
n’émettent pas d’énergie électromagnétique. UN
FUTUR PROMETTEUR Présentement,
le marché mondial des composantes optiques est évalué à 20 milliards
$, alors que celui des communications optiques est trois fois plus
important. Encore plus renversant, les experts prédisent que ces marchés
connaîtront une augmentation de 25% par année pendant les cinq
prochaines années. Sans compter que l’évolution d’Internet, des
intranets de compagnies et des communications en général pourraient nous
surprendre et être encore plus importantes.
Il
n’est donc pas étonnant que plusieurs pays jouent du coude pour se
positionner avantageusement sur le marché mondial en ce qui concerne
cette industrie. Le Royaume-Uni possède actuellement une telle position,
puisqu’il est le plus important fournisseur de fibre optique en Europe,
avec près de 50% de la production européenne. RENCONTRE
INÉVITABLE Alors
que ce même marché connaît également un développement considérable
à Québec, il était donc normal d’organiser une rencontre entre divers
intervenants provenant des deux territoires.
Une mission a été organisée par le
United Kingdom Consortium for Photonics and Optics (UKCPO)
et commanditée par le gouvernement du Royaume-Uni et le Ministère
britannique du Commerce et de l’Industrie. Au
cours de cette mission de quatre jours en sol canadien, Québec a
accueilli des experts d’une dizaine d’entreprises et d’institutions
de recherche du Royaume-Uni, dans le but d’échanger l’expérience
commune et de démontrer aux invités ce qui se fait en la matière au
Canada. “Cette
mission était davantage de type technologique qu’économique, précise Francis
Raveneau, de la Société
de promotion économique du Québec métropolitain. Nous
avons organisé un 5 à 7 au Château Frontenac
auquel une vingtaine de personnes ont participé. Cela nous a permis de créer
un réseau de contacts avec le Royaume-Uni en plus de resserrer nos liens
avec les consulats de Montréal et d’Ottawa.” Membres
de la délégation du Royaume-Uni de passage à Québec le 22 mai 2001
Voici
un bref résumé de certaines des entreprises présentes lors de l’événement. UKCPO À
l’origine de cette mission, The
UK Consortium for Photonics and Optics
est une organisation générale qui unit les associations du commerce et
les organisations professionnelles qui représentent des membres de toutes
sections de la communauté de la photonique et de l’optique technique du
Royaume-Uni. Afin d’achever ses buts d’unification et de promotion,
l’UKCPO a mis au point le projet ALERTT
(Accelerate Laser and ElectRo-optic Technology), qui consiste en une base
de données sur la compétence en photonique au Royaume-Uni.
Grâce à son moteur de recherche, il est possible de dénicher les
produits, services et compétences établis dans ce pays.
Il se retrouve sur le site Internet de l’UKCPO,
www.ukcpo.org.uk
. UNIVERSITY
OF BRISTOL Le
Department of Electrical and Electronic Engineering de l’Université de
Bristol regroupe 25 chercheurs et trois membres du personnel académique.
Ses plus récentes recherches incluent le développement de
convertisseurs et de régénérateurs d’ondes utilisant un amplificateur
au laser intégré, entre autres. MARCONI
COMMUNICATIONS LTD Cette
entreprise embauche plus de 5 000 personnes en R&D et en fabrication
de produits de réseaux optiques. Elle
n’hésite pas à investir largement pour développer une position de
leader dans les systèmes DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing).
Elle possède la plus grande part de marché en ce qui concerne la
SDH (Synchronous Digital Hierarchy), une technologie qui procure une
grande capacité de transport pour les opérateurs de réseaux publics.
L’efficacité de Marconi dans ce domaine lui a permis de développer des
relations avec des partenaires de distribution majeurs tels que Siemens et
Ericsson. OXFORD
FIBER OPTICS TOOLS LTD Cette
compagnie est réputée dans le monde des composantes de fibre optique.
Elle entretient une relation étroite avec sa clientèle pour développer
les meilleurs produits sur le marché et détient une licence de
manufacture internationale pour sa Fibre Bragg Gratings (FBGs). COMPOUND
SEMICONDUCTOR TECHNOLOGIES LTD L’entreprise
a été fondée pour commercialiser la recherche et développer des
produits à la fine pointe de la technologie, en agissant comme une
liaison entre les marchés mondiaux et académiques. Elle est une
compagnie incubatrice pour les entreprises en démarrage en leur offrant
du support à plusieurs niveaux, les accompagnant dès la création de
leur concept jusqu’à sa distribution sur le marché. _____________
Au
cours des ans, le Royaume-Uni s’est toujours maintenu parmi les pays les
plus avancés dans la recherche optique et photonique.
Bon nombre de découvertes ont été réalisées dans ce pays, dams
l’invention de la fibre optique elle-même au Centre de recherche Nortel
à Harlow, l’amplificateur de fibre optique à l’Université de
Southampton et les émetteurs de lumière en polymer à l’Université de
Cambridge. Le
gouvernement s’implique grandement dans ces recherches. La preuve, il a
augmenté le budget alloué à la science de un milliard£ entre 1999 et
2002, soit une hausse de 15%. De
plus, un autre investissement d’un milliard£ sera ajouté au cours des
trois prochaines années pour renouveler les infrastructures existantes et
ainsi procurer aux scientifiques des édifices et de l’équipement à la
fine pointe de la technologie. À
Québec, près d’une trentaine de compagnies se spécialisent dans la
fibre optique. Leur futur est prometteur, tout comme celles qui sont établies
au Royaume-Uni. L’avenir nous apprendra si l’événement tenu à la
fin du mois de mai dernier aura des répercussions positives.
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