Nous,
les chefs d'État et de gouvernement démocratiquement élus des Amériques,
réunis à Québec, à notre troisième Sommet, renouvelons notre
engagement à l'égard de l'intégration hémisphérique et de la
responsabilité nationale et collective quant à l'amélioration du bien-être
économique et de la sécurité de nos peuples. Nous avons adopté un Plan
d'action visant à renforcer la démocratie représentative, promouvoir la
saine gestion des affaires publiques et protéger les droits de la
personne et les libertés fondamentales.* Nous cherchons à créer une
plus grande prospérité et à élargir les débouchés économiques tout
en favorisant la justice sociale et le développement du potentiel humain.
Nous
réaffirmons notre engagement ferme à l'égard des principes et des
objectifs des Chartes des Nations Unies et de l'Organisation des
États américains (OÉA) et notre adhésion à celles-ci.
La
diversité et la richesse de nos traditions offrent des possibilités sans
pareille pour la croissance et pour le partage des expériences et du
savoir de même que pour la création d'une famille à l'échelle de l'hémisphère,
au nom d'un ordre international plus juste et démocratique. Pour y
parvenir, nous devons relever les défis inhérents aux différences de
taille et de niveau de développement social, économique et
institutionnel dans nos pays et dans notre région.
Nous
avons progressé dans la mise en oeuvre des engagements collectifs que
nous avons pris à Miami en 1994 et approfondis à Santiago en 1998. Nous
reconnaissons la nécessité de continuer de remédier aux faiblesses de
nos processus de développement et d'accroître la sécurité humaine.
Nous sommes conscients qu'il reste beaucoup à faire si nous voulons que
le processus du Sommet des Amériques ait sa place dans le cadre de la vie
quotidienne de nos peuples et contribue à leur bien-être.
Nous
reconnaissons que les valeurs et les pratiques de la démocratie sont
fondamentales pour l'atteinte de tous nos objectifs. Le maintien et le
renforcement de l'état de droit et du respect scrupuleux du système démocratique
sont à la fois un objectif et un engagement commun, ainsi qu'une
condition essentielle de notre présence à ce Sommet et aux Sommets
futurs. Par conséquent, toute altération ou interruption
inconstitutionnelle de l'ordre démocratique dans un État de l'hémisphère
constitue un obstacle insurmontable à la participation du gouvernement de
cet État au processus du Sommet des Amériques. Tenant dûment compte des
mécanismes hémisphériques, régionaux et sous-régionaux actuels, nous
nous entendons pour tenir des consultations dans l'éventualité d'une
interruption du système démocratique d'un pays participant au processus
du Sommet.
Aujourd'hui,
les menaces à la démocratie prennent diverses formes. Pour nous aider à
les contrer, nous demandons à nos ministres des Affaires étrangères de
préparer, dans le cadre de la prochaine Assemblée générale de l'OÉA,
une Charte démocratique interaméricaine, laquelle renforcera les
instruments de l'OÉA pour la défense active d'une démocratie représentative.*
Notre
engagement à l'égard du plein respect des droits de la personne et des
libertés fondamentales est fondé sur des convictions et des principes
partagés. Nous soutenons le renforcement et le perfectionnement de
l'efficacité du système interaméricain des droits de la personne, qui
inclut la Commission interaméricaine des droits de l'homme et la Cour
interaméricaine des droits de l'homme. Nous chargeons la XXXIe
Assemblée générale de l'OÉA d'envisager une augmentation adéquate
des ressources pour les activités de la Commission et de la Cour en vue
d'améliorer les mécanismes des droits de la personne et de promouvoir la
mise en application des recommandations de la Commission et le respect des
jugements de la Cour.
Nous
réaffirmons notre engagement à l'égard du maintien de la paix et de la
sécurité grâce au recours efficace à des modes hémisphériques de règlement
pacifique des différends et à l'adoption de mesures de renforcement de
la confiance et de la sécurité. Nous appuyons et saluons les efforts déployés
par l'OÉA à ce propos. Nous réaffirmons notre pleine adhésion au
principe qui oblige les États à s'abstenir de recourir à la menace ou
à la force, en conformité avec le droit international. Fidèles aux
principes du droit humanitaire international, nous condamnons énergiquement
les attaques menées contre les populations civiles. Nous prendrons toutes
les mesures à notre disposition pour que les enfants de nos pays ne
participent pas à des conflits armés et nous condamnons l'utilisation
d'enfants par des forces irrégulières. Nous réitérons que la
subordination constitutionnelle des forces armées et des forces de sécurité
aux autorités civiles légalement constituées de nos pays ainsi que le
respect de l'état de droit de la part de toutes les institutions
nationales et tous les secteurs de la société sont fondamentaux pour la
démocratie. Nous nous efforcerons de limiter les dépenses militaires,
tout en maintenant les effectifs correspondants à nos besoins légitimes
en matière de sécurité, et nous encouragerons une meilleure
transparence dans les acquisitions d'armes.
Nous
réitérons notre engagement à faire face aux nouvelles menaces
multidimensionnelles à la sécurité de nos sociétés. Soulignons parmi
celles-ci, le problème mondial de la drogue et les crimes s'y rattachant,
le trafic illicite et l'usage criminel des armes à feu, le danger
croissant que représente le crime organisé et le problème général de
la violence dans nos sociétés. Reconnaissant que la corruption mine les
valeurs démocratiques fondamentales, ébranle la stabilité politique et
nuit à la croissance économique, et de ce fait, menace les intérêts
vitaux dans notre hémisphère, nous nous engageons à raviver notre lutte
contre la corruption. Nous reconnaissons également la nécessité d'améliorer
les conditions favorables à la sécurité humaine à l'échelle de l'hémisphère.
Nous
renouvelons notre engagement à l'égard de la mise en oeuvre totale de la
Stratégie antidrogue de l'hémisphère, fondée sur les principes
de la responsabilité partagée, d'une approche globale et équilibrée,
et d'une coopération multilatérale. Nous saluons le développement du Mécanisme
multilatéral d'évaluation et réaffirmons notre engagement à faire
de ce mécanisme unique au monde un des piliers centraux d'une coopération
hémisphérique efficace dans le contexte de la lutte contre l'ensemble
des facteurs qui constituent le problème mondial de la drogue. Nous
exprimons notre soutien aux programmes de développement alternatif
efficaces visant à éradiquer la culture illicite et nous nous
efforcerons de faciliter l'accès au marché pour les produits qui résultent
de ces programmes.
Nous
reconnaissons que le VIH/sida constitue une autre menace importante à la
sécurité de nos peuples. Nous sommes unis dans notre détermination à
adopter des stratégies multisectorielles et à développer notre coopération
afin de lutter contre cette maladie et ses conséquences.
Nous
réaffirmons l'importance d'un ordre judiciaire indépendant et notre détermination
à garantir l'égalité d'accès à la justice et une administration
opportune et impartiale de celle-ci. Nous nous engageons à accroître la
transparence à tous les paliers gouvernementaux.
Des
économies libres et ouvertes, l'accès aux marchés, des mouvements
d'investissements soutenus, la formation de capital, la stabilité financière,
des politiques publiques appropriées, l'accès à la technologie ainsi
que le développement et la formation des ressources humaines sont
essentiels pour réduire la pauvreté et les inégalités, élever les
niveaux de vie et promouvoir le développement durable. Nous collaborerons
avec tous les secteurs de la société civile et avec les organisations
internationales pour faire en sorte que les activités économiques
contribuent au développement durable de nos sociétés.
Nous
saluons les progrès importants réalisés à ce jour quant à la création
de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), y compris l'élaboration
d'un avant-projet d'Accord de la ZLÉA. Tel que convenu lors du Sommet de
Miami, le libre-échange, exempt de subventions et de pratiques déloyales,
accompagné d'un flux croissant d'investissements productifs et d'une plus
grande intégration économique, encouragera la prospérité à l'échelle
régionale, permettant ainsi d'élever le niveau de vie, d'améliorer les
conditions de travail des peuples des Amériques et de mieux protéger
l'environnement. La décision de rendre public l'avant-projet de l'Accord
de la ZLÉA démontre clairement notre engagement collectif à l'égard de
la transparence et d'une communication accrue et soutenue avec la société
civile.
Nous
demandons à nos ministres de s'assurer que les négociations relatives à
l'Accord de la ZLÉA soient conclues au plus tard en janvier 2005, et de
voir à son entrée en vigueur le plus tôt possible ou au plus tard en décembre
2005.* Ceci
constituera un des éléments clés favorisant la croissance économique
et la prospérité à l'échelle de l'hémisphère, contribuant ainsi à
l'atteinte des objectifs généraux du Sommet. L'Accord doit être équilibré,
global et conforme aux principes et disciplines de l'Organisation
mondiale du commerce (OMC) et constituera un engagement unique. Nous
accordons beaucoup d'importance à l'élaboration d'un accord qui tienne
compte des différences de taille et de niveau de développement des économies
participantes.
Nous
reconnaissons le défi que représente la gestion de l'environnement dans
l'hémisphère. À cet effet, nous demandons à nos gouvernements de
s'engager à renforcer la protection de l'environnement et l'utilisation
durable des ressources naturelles en vue d'établir un équilibre entre le
développement économique, le développement social et la protection de
l'environnement, ceux-ci étant des éléments interdépendants qui se
renforcent mutuellement. Notre objectif est d'atteindre un développement
durable dans l'ensemble de l'hémisphère.
Nous
favoriserons le respect des normes fondamentales du travail reconnues au
niveau international, telles qu'elles ont été incluses dans la Déclaration
relative aux principes et droits fondamentaux au travail et son suivi
adopté en 1998 par l'Organisation internationale du travail (OIT).
Nous prendrons en considération la ratification ou l'adhésion des
ententes de base de l'OIT, comme il convient. Afin de concrétiser notre
engagement à créer de meilleures possibilités d'emploi, à enrichir les
compétences des travailleurs et à améliorer les conditions de travail
dans l'ensemble de l'hémisphère, nous reconnaissons la nécessité
d'aborder dans les forums hémisphériques et internationaux pertinents
les questions de la mondialisation liées à l'emploi et au travail. Nous
demandons à la Conférence interaméricaine des ministres du Travail de
poursuivre son étude des questions liées à la mondialisation ayant un
impact sur l'emploi et le travail.
Reconnaissant
l'importance de l'énergie comme l'une des principales assises du développement
économique et de la prospérité de la région ainsi que d'une meilleure
qualité de vie, nous nous engageons à poursuivre les initiatives en matière
d'énergie renouvelable, à étendre l'intégration de l'énergie et à
parfaire les cadres de réglementation et leur application, tout en préconisant
les principes du développement durable.
La
démocratie et le développement économique et social sont interdépendants
et s'épaulent mutuellement, étant tous deux des conditions fondamentales
à la lutte contre la pauvreté et l'inégalité. Nous ne ménagerons pas
nos efforts pour libérer nos concitoyens des conditions déshumanisantes
de la pauvreté absolue. Nous nous engageons à déployer davantage
d'efforts pour atteindre les objectifs en matière de développement
international, notamment une réduction de 50 % de la proportion de
personnes vivant dans la pauvreté absolue, et ce, d'ici l'année 2015.
Nous
nous engageons à promouvoir divers programmes visant l'amélioration de
l'agriculture et de la vie rurale, ainsi que des agro-industries, ces
programmes constituant une contribution essentielle à la réduction de la
pauvreté et au développement intégral.
Nous
nous engageons à renforcer la coopération dans l'hémisphère ainsi que
les capacités nationales pour mettre au point une approche plus intégrée
de la gestion des catastrophes naturelles. Nous continuerons à mettre en
oeuvre des politiques renforçant notre capacité de prévenir et d'atténuer
l'impact des catastrophes naturelles ainsi que d'intervenir dans de telles
situations. Nous convenons d'étudier des mesures permettant de faciliter
un accès opportun aux ressources financières nécessaires pour répondre
aux besoins en cas d'urgence.
Nous
reconnaissons les contributions culturelles et économiques des migrants
aux sociétés qui les accueillent ainsi qu'à leurs communautés
d'origine. Nous nous engageons à assurer le respect de la dignité des
migrants, un traitement humain et des protections juridiques appropriées,
la défense des droits de la personne ainsi que des conditions de travail
saines et sécuritaires. Nous renforcerons les mécanismes de coopération
hémisphérique pour répondre aux besoins légitimes des migrants et
adopter des mesures efficaces contre le trafic de personnes.
L'avancement
vers des sociétés plus démocratiques, des économies en expansion et l'équité
sociale repose sur une population instruite et une main-d'oeuvre qualifiée.
Nous avons convenu d'une série de politiques visant à améliorer l'accès
à une éducation de qualité par le biais de la formation des
enseignants, l'enseignement des valeurs civiques et l'utilisation des
technologies de l'information à la fois dans nos salles de classe et pour
mesurer les progrès réalisés vers l'atteinte de ces objectifs. De
meilleures politiques en matière d'éducation et un investissement accru
dans nos systèmes d'éducation aideront à réduire la disparité des
revenus et à combler le fossé numérique dans notre hémisphère.
Les
efforts que nous déployons collectivement à l'échelle de l'hémisphère
seront plus efficaces grâce à l'utilisation novatrice des technologies
de l'information et des communications pour brancher nos gouvernements et
nos peuples et pour partager les connaissances et les idées. Notre Déclaration
sur la connectivité souligne cette conviction.
Nous
soulignons que la bonne santé et l'égalité d'accès aux soins médicaux,
à des services de santé et à des médicaments à un coût abordable
sont essentiel au développement humain et à l'atteinte de nos objectifs
politiques, économiques et sociaux.
Nous
réitérons notre engagement à l'égard de la protection des droits de la
personne et des libertés fondamentales de tous, y compris ceux qui sont
vulnérables, marginalisés, handicapés ou qui ont besoin d'une
protection particulière. Nous sommes déterminés à mettre fin à toute
forme de discrimination, dont le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie
et autres formes connexes d'intolérance dans nos sociétés, ainsi qu'à
promouvoir l'égalité des sexes et à atteindre la pleine participation
de tous à la vie politique, économique, sociale et culturelle de nos
pays.
Nous
nous efforcerons de nous assurer que les résultats issus du Conclave
des peuples autochtones des Amériques, tenu au Guatemala, et du Sommet
des peuples autochtones des Amériques, tenu à Ottawa, seront prises
en considération dans la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan
d'action du Sommet des Amériques. Nous appuyons les efforts déployés
pour permettre la conclusion hâtive et fructueuse des négociations
concernant le Projet de Déclaration américaine sur les droits des
peuples autochtones, laquelle favorisera et protègera leurs droits
humains et leurs libertés fondamentales.
Nous
considérons que la diversité culturelle qui caractérise notre région
est source de grande richesse pour nos sociétés. Le respect et la
valorisation de cette diversité doivent constituer un facteur de cohésion
qui fortifie le tissu social et le développement de nos nations.
C'est
à nos gouvernements qu'incombe la principale responsabilité de la
coordination et de la mise en oeuvre du Plan d'action ci-joint. Les
rencontres ministérielles donnent d'importants résultats en appui aux
mandats des Sommets. Nous continuerons à développer cette coopération.
Nous
apprécions le soutien actif de l'Organisation des États américains et
de ses organes spécialisés, notamment l'Organisation panaméricaine
de la santé, l'Institut interaméricain de coopération pour
l'agriculture et l'Institut interaméricain de l'enfant, ainsi
que la Banque interaméricaine de développement, la Commission
économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes et la Banque
mondiale. Nous invitons ces institutions et d'autres organisations régionales
et internationales à développer une plus grande coordination pour le
soutien à la mise en oeuvre et au suivi du Plan d'action de ce Sommet.
L'OÉA
joue un rôle central dans la mise en oeuvre des décisions des Sommets
des Amériques. Nous chargeons nos ministres des Affaires étrangères de
faire avancer et approfondir, lors de la prochaine Assemblée générale,
le processus de réformes au sein de l'OÉA, soutenu par des ressources
appropriées, afin d'améliorer le fonctionnement de l'Organisation et de
lui permettre de mieux mettre en oeuvre les mandats du Sommet.
Nous
accueillons avec satisfaction et apprécions les contributions de la société
civile à notre Plan d'action, incluant des associations des chefs
d'entreprises et des syndicats. Nous affirmons que l'ouverture et la
transparence sont vitales à la sensibilisation du public et à la légitimité
de nos travaux. Nous faisons appel à tous les citoyens des Amériques
afin qu'ils contribuent au processus des Sommets.
Nous,
les chefs d'État et de gouvernement des Amériques, avons accepté
l'offre du gouvernement de la République argentine de recevoir le Quatrième
Sommet des Amériques.
La
raison d'être des Sommets des Amériques est de servir les peuples. Nous
devons mettre au point des solutions efficaces, pratiques et solidaires,
pour répondre aux problèmes auxquels sont confrontées nos sociétés.
Nous ne craignons pas la mondialisation et ne sommes pas aveuglés par son
éclat. Nous sommes unis dans notre détermination à léguer aux générations
futures un hémisphère démocratique et prospère, plus juste et généreux,
un hémisphère où personne n'est laissé pour compte. Nous nous
engageons à faire de ce siècle le siècle des Amériques.
------------------------------------------------------------------------
*
Venezuela réserve sa position
Plan
D'action
1.
Pour le meilleur fonctionnement de la démocratie
2.
Droits de la personne et libertés fondamentales
3.
Justice, état de droit et sécurité de la personne
4.
Sécurité hémisphérique
5.
Société civile
6.
Commerce, investissement et stabilité financière
7.
Infrastructure et environnement réglementaires
8.
Gestion des catastrophes
9.
Fondation écologique pour un développement durable
10.
Gestion de l'agriculture et développement rural
11.
Travail et emploi
12.
Croissance avec équité
13.
Éducation
14.
Santé
15.
Égalité des sexes
16.
Peuples autochtones
17.
Diversité culturelle
18.
Enfants et jeunes
Plan
D'action
Pour
renforcer la démocratie, créer la prospérité et réaliser le potentiel
humain, nos gouvernements vont:
1.
Pour le meilleur fonctionnement de la démocratie
Procédures
et processus électoraux
Reconnaissant
la relation entre la démocratie, le développement durable, la séparation
des pouvoirs et des institutions gouvernementales efficaces, et prenant
acte du fait que la transparence et la responsabilité des systèmes électoraux
ainsi que l'indépendance des organes chargés de la conduite et de la vérification
d'élections libres, justes et régulières, sont des éléments
essentiels pour susciter l'appui en faveur des institutions démocratiques
nationales et la participation à ces dernières:
-
Mettre
en commun les pratiques exemplaires et les meilleures technologies
pour accroître la participation des citoyens aux processus électoraux,
notamment dans les domaines de l'éducation des électeurs, de la
modernisation et de la simplification de leur inscription, du mode de
scrutin et du processus de dépouillement des votes, tout en tenant
compte de la nécessité de préserver l'intégrité du processus électoral
et de promouvoir la pleine participation et intégration de toutes les
personnes admissibles à exercer leur droit de vote, sans
discrimination;
-
Continuer
d'améliorer les mécanismes électoraux, en utilisant les
technologies de l'information et des communications dans la mesure du
possible, afin de garantir réellement l'impartialité, la promptitude
et l'indépendance d'action des organismes, des tribunaux ou des
autres instances chargées de la conduite, de la surveillance et de la
vérification des élections à l'échelle nationale et
infranationale, et de renforcer et de faciliter, avec l'appui de
l'Organisation des États américains (OÉA) et d'autres organisations
régionales et internationales, la coopération hémisphérique et l'échange
d'expériences législatives et technologiques dans ces domaines, et
le déploiement d'observateurs, lorsqu'il est sollicité;
-
Convoquer,
sous l'égide de l'OÉA et en collaboration avec la Banque interaméricaine
de développement (BID), des réunions d' experts pour faire un examen
plus approfondi de questions telles que l'inscription des partis
politiques, l'accès des partis politiques au financement et aux médias,
le financement des campagnes électorales, la surveillance et la
diffusion des résultats électoraux, et les relations des partis
politiques avec les autres secteurs de la société;
Transparence
et bonne gouvernance
Reconnaissant
que la bonne gouvernance nécessite des institutions gouvernementales
efficaces, représentatives, transparentes et tenues de rendre compte à
tous les niveaux, la participation du public, des freins et contrepoids
efficaces ainsi que la séparation des pouvoirs, et prenant note du rôle
des technologies de l'information et des communications dans la réalisation
de ces objectifs:
-
Promouvoir
la coopération entre les organismes nationaux de l'hémisphère chargés
d'élaborer et de maintenir des procédures et des pratiques pour la
préparation, la présentation, la vérification et la surveillance
des comptes publics avec l'assistance technique, le cas échéant, des
organisations multilatérales et des banques multilatérales de développement
(BMD), et encourager les échanges de renseignements sur les activités
de surveillance liées à la collecte, à l'affectation et à la dépense
des fonds publics;
-
Encourager
la coopération et l'échange d'expériences et de pratiques
parlementaires exemplaires entre les législateurs nationaux de l'hémisphère,
tout en respectant la séparation et l' équilibre des pouvoirs, grâce
à des mécanismes bilatéraux, sous-régionaux et hémisphériques,
tels que le Forum interparlementaire des Amériques (FIPA);
-
Travailler
conjointement afin de faciliter la coopération entre les institutions
nationales ayant la responsabilité de garantir la protection, la
promotion et le respect des droits de la personne ainsi que l'accès
à l'information et la liberté de l'information, dans l'optique d'élaborer
des pratiques exemplaires pour améliorer l'administration de
l'information que détiennent les gouvernements sur les personnes,
tout en facilitant l'accès des citoyens à cette information;
-
Créer
et mettre en œuvre, avec l'appui technique et financier des
organisations multilatérales et des BMD, le cas échéant, des
programmes pour favoriser, en recourant, lorsqu'il y a lieu, aux
technologies de l'information et des communications, la participation
du public et la transparence dans les processus décisionnels et dans
la prestation de services gouvernementaux, et pour publier
l'information, dans les délais prévus par les lois nationales, à
tous les niveaux du gouvernement;
Médias
et communications
Notant
que l'accès aux technologies de l'information et des communications,
nouvelles et existantes, a des incidences de plus en plus notables sur la
vie des particuliers et recèle des possibilités considérables en ce qui
concerne le développement démocratique, et que les médias ont un rôle
important à jouer dans la promotion d'une culture démocratique:
-
Faire
en sorte que les médias ne subissent pas d'interventions arbitraires
de la part de l'État et, plus précisément, œuvrer pour éliminer
les obstacles juridiques ou réglementaires à l'accès aux médias
par les partis politiques inscrits, notamment en facilitant, lorsque
cela est possible, un accès équitable aux stations de radio et de télévision
pendant les campagnes électorales;
-
Encourager
la coopération entre les radiodiffuseurs publics et privés, incluant
les câblodistributeurs, et les organismes indépendants chargés de
la réglementation de la radiodiffusion et les organisations
gouvernementales, de manière à faciliter l'échange des pratiques
exemplaires dans le domaine de l'industrie et des meilleures
technologies à l'échelle hémisphérique, afin de pouvoir garantir
la liberté, l'ouverture et l'indépendance des médias;
-
Encourager
les efforts d'autoréglementation des médias, notamment les normes de
conduite éthiques, pour répondre aux préoccupations de la société
civile à l'égard, notamment, de la réduction de la diffusion de
l'extrême violence et de stéréotypes négatifs à l'égard des
femmes, et des groupes ethniques, sociaux, ou d'autres groupes,
contribuant ainsi à la promotion des changements d'attitudes et de
modèles culturels, grâce à la projection d'images pluralistes, équilibrées
et non discriminatoires;
Lutte
contre la corruption
Reconnaissant
que la corruption porte sérieusement atteinte aux institutions politiques
démocratiques et au secteur privé, affaiblit la croissance économique
et compromet les besoins et les intérêts fondamentaux des groupes les
moins privilégiés d'un pays, et que la prévention et le contrôle de
ces problèmes sont la responsabilité du gouvernement ainsi que des
institutions législatives et judiciaires:
-
Envisager,
dans les meilleurs délais et selon le cas, de signer et ratifier, ou
de ratifier la Convention interaméricaine contre la corruption,
ou d'y adhérer, conformément à leurs cadres législatifs
respectifs, et promouvoir la mise en œuvre efficace de la Convention,
notamment par le biais du Programme interaméricain de coopération
dans la lutte contre la corruption, et des programmes et activités
connexes de coopération technique, incluant ceux des organisations
multilatérales et des BMD pertinentes, dans les domaines de la bonne
gouvernance et de la lutte contre la corruption, ainsi que de
programmes que chaque pays conçoit et met en œuvre, conformément
aux lois nationales, en recourant à ses propres organes appropriés,
qui sont susceptibles d'avoir besoin d'aide;
-
Appuyer
la création, dès que possible, et en tenant compte de la
recommandation de l'OÉA, d'un mécanisme de suivi pour la mise en œuvre
de la Convention interaméricaine contre la corruption par les
États parties à cet instrument;
-
Soutenir
la consolidation du Réseau interaméricain de coopération contre la
corruption dans le contexte de l'OÉA, ainsi que les initiatives
visant à renforcer la coopération entre les conseillers en éthique
et les membres de la société civile;
-
Renforcer,
en collaboration avec les organisations multilatérales et les BMD, le
cas échéant, la participation de la société civile à la lutte
contre la corruption, au moyen d'initiatives qui promeuvent
l'organisation, la formation et les réseaux de groupes de citoyens
ayant des projets concrets destinés à accroître la transparence et
la responsabilité dans la gouvernance;
-
Continuer
de promouvoir des politiques, des processus et des mécanismes qui
protègent les intérêts publics, le recours à des mécanismes de
divulgation des actifs pour les fonctionnaires, afin d'éviter d'éventuels
conflits d'intérêts et incompatibilités, ainsi que d'autres mesures
augmentant la transparence.
Renforcer
le pouvoir des administrations locales
Reconnaissant
que la participation des citoyens et une représentation politique
appropriée sont le fondement de la démocratie et que les administrations
locales sont les plus proches des citoyens dans leur vie quotidienne:
-
Promouvoir
des mécanismes visant à faciliter la participation des citoyens à
la vie politique, en particulier dans les administrations locales ou
municipales;
-
Promouvoir
le développement, l'autonomie et le renforcement institutionnel des
administrations locales, afin de susciter les conditions favorables au
développement économique et social durable de leurs communautés;
-
Renforcer
la capacité institutionnelle des administrations locales, pour
permettre la pleine et équitable participation des citoyens aux
politiques publiques, sans aucune discrimination, faciliter l'accès
aux services fondamentaux pour améliorer la qualité de vie des
citoyens, et renforcer la décentralisation et le développement intégral
de ces services, en partie grâce à un financement proportionnel et
opportun et à des initiatives permettant aux administrations locales
de générer et d'administrer leurs propres ressources;
-
Promouvoir
le partage de l'information, des pratiques exemplaires et de
l'expertise administrative entre le personnel des administrations
locales, les associations d'administrations locales, les associations
communautaires et le public, en facilitant notamment l'accès des
municipalités aux technologies de l'information et des communications
et en encourageant la coopération et la coordination entre les
associations de maires et d'administrations locales, au niveau
national, infrarégional et régional;
-
Stimuler
la coopération internationale en ce qui concerne la formation des
directeurs et des gestionnaires des administrations locales;
-
Appuyer
la convocation, en Bolivie, d'une réunion des ministres ou des plus
hautes autorités au responsables des politiques de décentralisation,
de la participation des administrations locales et des citoyens aux
administrations municipales, et examiner soigneusement les
recommandations de la sixième Conférence interaméricaine des
maires, ainsi que d'autres processus pertinents;
-
Appuyer
le Programme de coopération et de décentralisation des
administrations locales de l'OÉA, notamment, avec l'appui de la BID,
l'élaboration de programmes et la véritable inclusion des citoyens
aux processus décisionnels;
2.
Droits de la personne et libertés fondamentales
Reconnaissant
que la protection et la promotion universelles des droits de la personne,
notamment des droits civils, culturels, économiques, politiques et
sociaux, ainsi que le respect des normes et principes du droit humanitaire
international basé sur les principes d'universalité, d'indivisibilité
et d'interdépendance, sont fondamentaux pour le fonctionnement de la société
démocratique et, soulignant l'importance du respect de l'état de droit,
de l'accès réel et équitable à la justice et de la participation de
tous les éléments de la société aux processus décisionnels publics:
Mise
en œuvre des obligations internationales et respect des normes
internationales
-
Envisager,
dans les meilleurs délais et selon le cas, de signer et ratifier, ou
ratifier tous les instruments universels et hémisphériques relatifs
aux droits de la personne, ou d'y adhérer, prendre des mesures concrètes
au niveau national pour promouvoir et renforcer le respect des droits
de la personne et des libertés fondamentales de tous, notamment les
femmes, les enfants, les personnes âgées, les peuples autochtones,
les migrants, les citoyens de retour, les personnes handicapées et
les personnes appartenant aux autres groupes vulnérables ou victimes
de discrimination, et noter que l'utilisation du mot « peuples »
dans ce document ne peut être interprétée comme ayant des
incidences quant aux droits qui s' attachent au terme en vertu du
droit international; et les droits associés à l'expression « peuples
autochtones » ont une signification spécifique selon le
contexte, qui est dûment déterminée dans les négociations multilatérales
des textes des déclarations traitant spécifiquement de tels droits;
-
Réaffirmer
leur détermination à combattre et à éliminer l'impunité à tous
les niveaux de nos sociétés, en renforçant les systèmes
judiciaires et les organismes nationaux des droits de la personne;
-
Combattre
le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, où
qu'ils se produisent, conformément au droit international et, plus
particulièrement, demander à tous les États d'envisager de ratifier
le Statut de Rome de la Cour pénale internationale ou d'y adhérer,
selon le cas;
-
Reconnaître
l'importance de la Conférence préparatoire régionale des Amériques
pour la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination
raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, qui a
eu lieu à Santiago, au mois de décembre 2000, et entreprendre de
participer activement à la Conférence mondiale qui doit avoir lieu,
en Afrique du Sud, en 2001, en promouvant ses objectifs et en
insistant sur le fait que les programmes politiques basés sur le
racisme, la xénophobie ou les doctrines de supériorité raciale
doivent être condamnés comme étant incompatibles avec la démocratie
et une gouvernance transparente et comptable;
-
Soutenir
à l'OÉA les efforts relativement à la nécessité d'élaborer une
convention interaméricaine contre le racisme et les formes connexes
de discrimination et d'intolérance;
Renforcer
les systèmes de droits de la personne
-
Continuer
de promouvoir des mesures concrètes pour renforcer et améliorer le
système interaméricain des droits de la personne et, en particulier,
le fonctionnement de la Cour interaméricaine des droits de l'homme et
de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), en
mettant l'accent sur l'universalisation du système interaméricain
des droits de la personne, l'augmentation de l'adhésion à ses
instruments fondamentaux, le respect des décisions de la Cour interaméricaine
des droits de l'homme et le suivi des recommandations de la
Commission, la facilitation de l'accès des personnes à ce mécanisme
de protection, l'augmentation substantielle des ressources affectées
au maintien des opérations courantes, notamment en encourageant les
contributions volontaires, l'examen de la possibilité que la Cour et
la CIDH fonctionnent en permanence, et charger la XXXIe Assemblée générale
de l' OÉA, qui aura lieu à San José, au Costa Rica, au mois de juin
de cette année, d'initier des mesures visant à atteindre les
objectifs mentionnés ci-dessus;
-
Renforcer
la capacité des institutions gouvernementales chargées de la
promotion et de la protection des droits de la personne, telles que
les organismes nationaux des droits de la personne, reconnaissant
ainsi leur rôle important, et contribuer à la constitution effective
d'un réseau réunissant toutes les institutions de ce type de l'hémisphère,
en recourant aux technologies de l'information et des communications
pour promouvoir et concrétiser une coopération durable et une
meilleure coordination;
-
Créer
et renforcer des plans d'action nationaux en matière de droits de la
personne, conformément au mandat de la Déclaration et Programme
d'action de Vienne de 1993 et encourager des organismes indépendants
nationaux des droits de la personne en cherchant, le cas échéant, le
soutien technique et financier d'organisations multilatérales, des
BMD et d'organismes multilatéraux spécialisés;
-
S'efforcer
de promouvoir et de mettre en œuvre la Déclaration sur le droit
et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société
de promouvoir et protéger les droits de l' homme et les libertés
fondamentales universellement reconnus (appelée parfois la Déclaration
des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l'homme);
-
Faire
progresser, au sein de l'OÉA, les négociations sur le Projet de Déclaration
américaine sur les droits des peuples autochtones, en vue de
parvenir à sa conclusion et à son adoption le plus tôt possible;
Migration
Réaffirmant
les engagements pris en 1998, lors du Sommet de Santiago, à l'égard de
la protection des droits de la personne des migrants, notamment des
travailleurs migrants et de leurs familles:
-
Renforcer
la coopération entre les États pour aborder, avec une orientation
globale, objective et à long terme, les manifestations, les origines
et les incidences des migrations dans la région;
-
Promouvoir
la reconnaissance de la valeur d'une coopération étroite entre les
pays d'origine, les pays de transit et les pays de destination, afin
d'assurer la protection des droits de la personne des migrants;
-
Élaborer
un programme interaméricain, au sein de l'OÉA, pour la promotion et
la protection des droits de la personne des migrants, notamment des
travailleurs migrants et de leurs familles, en tenant compte des
activités de la CIDH, et appuyer le travail du Rapporteur spécial
relativement aux travailleurs migrants de la CIDH et celui du
Rapporteur spécial de l'ONU sur la migration;
-
S'engager
à se lancer dans la coopération et l'échange d'information les plus
vastes possibles entre les États au sujet des réseaux de trafic
illicite, en organisant, notamment, des campagnes préventives sur les
dangers et les risques auxquels se trouvent confrontés les migrants,
en particulier les femmes et les enfants qui, souvent, peuvent être
victimes d'un tel trafic, en vue d'éliminer ce crime;
-
Créer
des liens avec les processus sous-régionaux, tels que la Conférence
régionale sur les migrations et la Conférence sud-américaine sur
les migrations, qui sont des forums de dialogue, afin d'échanger des
informations sur le phénomène des migrations et de promouvoir la
collaboration avec des organisations internationales spécialisées,
telles que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM),
pour faire progresser et coordonner les efforts déployés pour la
mise en œuvre des mandats du Sommet;
Droits
de la personne des femmes
- Continuer
de mettre en œuvre les recommandations contenues dans le Rapport du
rapporteur spécial de la CIDH sur le statut de la femme dans les Amériques
de 1998, et assurer, le cas échéant, leur évaluation et la mise en
place de mécanismes de suivi nationaux;
- Intégrer
pleinement les droits de la personne des femmes dans les travaux des
institutions de l'hémisphère, notamment de la Cour interaméricaine
des droits de l'homme et de la CIDH, et élargir la nomination de
femmes comme candidates à des postes dans ces organes;
- Demander
à l'OÉA, par l'intermédiaire de ses organes spécialisés et, en
particulier, de la Commission interaméricaine des femmes (CIM), de
faciliter l'intégration d'un point de vue tenant compte des différences
entre les sexes dans les travaux de tous ses organes, organismes et
entités, en recourant à l'élaboration de programmes de formation et
à la diffusion de l'information sur les droits de la personne des
femmes, et de soutenir les gouvernements dans la compilation et la
diffusion systématiques des données non regroupées sur le sexe;
- Élaborer,
examiner et mettre en œuvre des lois, des procédures, des codes et
des règlements pour garantir la compatibilité avec les obligations
juridiques internationales et pour interdire et éliminer toutes les
formes de discrimination fondées sur le sexe, et continuer les
travaux entrepris au Sommet de Santiago, qui ont fixé pour objectif
d'instaurer l'égalité juridique entre les hommes et les femmes d'ici
2002;
- Élaborer
des politiques et des pratiques supplémentaires pour combattre la
violence contre les femmes, notamment la violence familiale, conformément
à la définition établie dans la Convention interaméricaine sur
la prévention, la punition et l'élimination de la violence contre
les femmes (Convention de Belém do Pará);
- Envisager,
dans les meilleurs délais et selon le cas, de signer et ratifier, ou
ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes des Nations Unies et de son Protocole
facultatif, ou d'y adhérer;
Droits
de la personne des enfants et des adolescents
-
Envisager
comme une question prioritaire, dans les meilleurs délais et selon le
cas, de signer et ratifier, ou ratifier les deux Protocoles
facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant
des Nations Unies, plus particulièrement sur la participation des
enfants aux conflits armés, et sur la vente d' enfants, la
pornographie juvénile et la prostitution enfantine, ou d'y adhérer;
chercher à intégrer pleinement leurs obligations d' après la Convention
des Nations Unies relative aux droits de l' enfant et des autres
instruments internationaux en matière de droits de la personne dans
les politiques, les pratiques et les textes de lois nationaux;
-
Intégrer
pleinement les droits de la personne des enfants et des adolescents
aux travaux des institutions de l'hémisphère, notamment à ceux de
la Cour interaméricaine des droits de l'homme, de la CIDH et de
l'Institut interaméricain de l'enfant (IIE);
Liberté
d'opinion et d'expression
- Continuer
à appuyer les travaux du système interaméricain des droits de la
personne dans le domaine de la liberté d'expression, par le biais du
Rapporteur spécial chargé des questions relatives à la liberté
d'expression de la CIDH, ainsi que procéder à la diffusion de la
jurisprudence comparée, et s'efforcer de veiller à ce que les textes
de lois nationaux sur la liberté d'expression soient conformes aux
obligations juridiques internationales;
- Veiller
à ce que les lois nationales relatives à la liberté d' expression
soient appliquées à tous de manière équitable, en respectant la
libre expression et le libre accès à l'information de tous les
citoyens, s'assurer que les journalistes et les guides d'opinion
soient libres d'enquêter et de publier sans crainte de représailles,
de harcèlement ou de mesures de rétorsion, notamment d'un emploi
abusif des lois anti-diffamation;
3.
Justice, état de droit et sécurité de la personne
Reconnaissant
que l'égalité d'accès à une justice indépendante, impartiale et
opportune est l'une des pierres angulaires de la démocratie, du développement
économique et social, accueillant favorablement la tenue plus fréquente
de réunions, de consultations et une plus grande collaboration, notamment
entre nos ministres de la Justice, nos juges des Cours suprêmes, nos
procureurs généraux, nos ombudsmans, nos responsables de l'application
de la loi et autres, et prenant note avec satisfaction de l'intérêt
accru porté à la collaboration et au partage des expériences pour élaborer
et mettre en œuvre des réformes en matière judiciaire et d'application
des lois:
Accès
à la justice
-
Soutenir
les initiatives et les programmes publics et privés visant à
informer les personnes de leurs droits à l'égard de l'accès à la
justice, et promouvoir des mesures assurant un accès prompt, équitable
et universel à la justice;
-
Promouvoir
la coopération pour échanger des expériences en matière de mécanismes
alternatifs de règlement des différends, afin d'accélérer
l'administration de la justice, notamment chez les peuples
autochtones, ce pour quoi ils peuvent avoir besoin, selon le cas, du
soutien de l'OÉA, de la BID et de celui d'autres entités;
Indépendance
du pouvoir judiciaire
-
Encourager
des mesures visant à renforcer l'indépendance du pouvoir judiciaire,
notamment une sélection transparente de l'appareil judiciaire, un
mandat des magistrats d'une durée stable, des normes de conduite et
des systèmes appropriés de reddition des comptes;
Réunions
des ministres de la Justice de l'hémisphère
-
Continuer
à appuyer les travaux réalisés dans le cadre des réunions des
ministres de la Justice et des procureurs généraux des Amériques,
dont la quatrième réunion aura lieu à Trinité-et-Tobago, ainsi
que dans les réunions ultérieures, et la mise en œuvre de leurs
conclusions et recommandations;
-
Élaborer
pour le Centre d'études juridiques des Amériques un plan de
financement qui tienne compte des intérêts et des ressources des
gouvernements et des autres donateurs probables, et qui permettra au
Centre de contribuer non seulement à la modernisation et à la
formulation de la politique publique dans ce domaine, mais aussi au développement
institutionnel des systèmes judiciaires de la région;
-
Élaborer,
par le biais de réunions des ministres de la Justice et d'autres mécanismes
pertinents, en recherchant le soutien technique et financier d'autres
organisations multilatérales et BMD, le cas échéant, un échange de
pratiques exemplaires et de recommandations conforme aux normes
internationales en matière de droits de la personne, pour réduire le
nombre des personnes en détention préventive, mettre en œuvre des
formes alternatives de peines pour les délits mineurs et améliorer
les conditions dans les prisons de tout l'hémisphère;
-
Créer,
au sein de l'OÉA, un réseau d'information sur Internet réunissant
les autorités juridiques compétentes en matière d'extradition et
d'assistance juridique mutuelle, afin de faciliter les communications
directes et régulières entre ces autorités et de cerner les problèmes
communs qui se posent dans le traitement de questions et de cas
particuliers méritant une attention et un règlement collectifs;
Lutte
contre le problème de la drogue
Reconnaissant
la nature extrême du problème de la drogue dans la région, renouvelant
leur engagement inconditionnel en faveur de la lutte sous toutes ses
formes, dans une perspective intégrale, conformément au principe de
responsabilité partagée, grâce à la coordination d'efforts nationaux
et dans un esprit de coopération et de respect mutuel, tel qu'il est établi
dans la Stratégie antidrogue dans l'hémisphère, et reconnaissant
aussi les travaux accomplis par la Commission interaméricaine de la lutte
contre l'abus des drogues (CICAD) et le groupe gouvernemental d'experts
nommés pour lancer le premier cycle du Mécanisme multilatéral d'évaluation
(MME):
-
Prendre
note avec satisfaction de la création et de la mise en œuvre du MME,
et réitérer leur engagement à faire de cet instrument, unique au
monde, un pilier d'une coopération hémisphérique constructive dans
la lutte contre tous les éléments liés au problème de la drogue;
-
Mettre
en œuvre les propositions et les recommandations trouvées dans les
rapports nationaux et le rapport hémisphérique, approuvés par la
CICAD, conformément à la situation spécifique à chaque pays;
-
Continuer
de renforcer et examiner le MME pour surveiller les efforts nationaux
et hémisphériques dans le cadre de la lutte contre les drogues, et
recommander des mesures concrètes pour encourager la coopération
interaméricaine et les stratégies nationales visant à lutter contre
ce fléau;
Recommander:
-
L'intensification
des efforts communs de la BID et de la CICAD afin d'obtenir des
ressources financières de la communauté internationale des donateurs
grâce à des groupes consultatifs soutenant les efforts antidrogues,
pour des programmes alternatifs de développement et de réduction de
la demande;
-
Créer
des unités ayant des fonctions de renseignements financiers dans les
pays qui ne l'ont pas encore fait, avec l' appui de la CICAD et
d'organismes internationaux spécialisés dans ce domaine, ce pour
quoi, dans ce contexte, il est recommandé que les efforts de
formation de la CICAD et de la BID soient élargis;
-
Élaborer,
dans le cadre de la CICAD, une stratégie à long terme incluant un
programme d'une durée de trois ans, pour mettre au point un mécanisme
de base homogène en vue d'estimer les coûts sociaux, humains et économiques
du problème de la drogue dans les Amériques, et soutenir les pays en
leur apportant l'assistance technique nécessaire;
-
Promouvoir
une coopération bilatérale et multilatérale et un échange
d'information sur les politiques et les mesures relatives à la prévention,
au traitement, à la rééducation et au contrôle de
l'approvisionnement en matière de drogue, et organiser des campagnes
de sensibilisation pour favoriser la sensibilisation du public aux
risques que représente la consommation de drogues;
-
Soutenir
des mesures visant à faire obstacle au crime organisé, au
blanchiment d'argent, au détournement de précurseurs chimiques, au
financement de groupes armés et à d'autres activités illicites découlant
du trafic des drogues et des armes;
-
Promouvoir
la coopération bilatérale et multilatérale, afin d' étudier d'une
manière intégrale le phénomène du déplacement de différents
facteurs liés au problème de la drogue, notamment le déplacement de
personnes et les récoltes illicites;
Criminalité
transnationale organisée
-
Encourager
tous les pays de l'hémisphère, dans les meilleurs délais et selon
le cas, à signer et ratifier, ou à ratifier la Convention sur la
criminalité transnationale organisée, des Nations Unies, son Protocole
contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, et de
son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir
la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants,
ou à y adhérer, ainsi que son Protocole contre la fabrication et
le commerce illicites des armes à feu, de leurs pièces et de leurs
munitions, lorsque ce protocole sera prêt pour la signature;
-
Mettre
en œuvre des stratégies collectives, dont celles se dégageant des réunions
des ministres de la Justice des Amériques, afin de renforcer la
capacité institutionnelle des États d'échanger des informations et
des éléments de preuve, en concluant, au besoin, des accords
internationaux sur l'assistance juridique mutuelle, d'élaborer et
diffuser des rapports nationaux, de renforcer la coopération, en
recherchant le soutien technique et financier d'organisations multilatérales
et des BMD, le cas échéant, en vue de lutter conjointement contre
les formes naissantes d'activités criminelles transnationales,
notamment contre le trafic de personnes et le blanchiment des produits
et des actifs découlant du crime et du crime cybernétique;
-
Examiner
les lois et les politiques nationales afin d'améliorer la coopération
dans des domaines tels que l'assistance juridique mutuelle,
l'extradition et la déportation vers les pays d'origine, en
reconnaissant les préoccupations majeures des pays qui déportent
certains ressortissants étrangers ayant commis des crimes vers ces
pays et les préoccupations majeures des pays d'accueil à l'égard
des effets négatifs qu'entraînent ces déportations sur les
incidences de la criminalité dans les pays d'origine, et expriment le
souhait de travailler ensemble, au besoin, afin d'atténuer les effets
négatifs sur nos sociétés;
-
Promouvoir,
si nécessaire, et conformément aux lois nationales, l'adoption de
techniques d'enquête, prévues par la Convention contre la
criminalité transnationale organisée des Nations Unies; ces
techniques sont un outil très important dans la lutte contre le crime
organisé;
Prévention
de la violence
Reconnaissant
que la violence et le crime sont de sérieux obstacles à l'harmonie
sociale et au développement démocratique et socio-économique de l'hémisphère,
et prenant également note de la nécessité urgente d'une approche intégrale
pour la prévention de la violence:
-
Encourager
nos institutions nationales à travailler de concert et à coordonner
avec toutes les organisations multilatérales et les BMD compétentes
afin de mettre en œuvre des programmes intégrés, notamment des
initiatives portant sur le règlement des différends, s'il y a lieu,
pour susciter une prévention soutenue, une attention permanente, une
sensibilisation de la population et un traitement pertinent dans les
cas de violence contre des personnes, des familles et des communautés,
en renforçant les capacités institutionnelles nationales dans ces
domaines
-
Envisager
d'instaurer une coopération avec les médias et l' industrie du
divertissement, afin d'éviter la promotion et la diffusion d'une
culture de violence, en contribuant à une culture de paix;
-
Encourager
une plus grande utilisation des techniques policières communautaires,
pour instaurer un dialogue et une interaction accrue des autorités
chargées de l'application de la loi avec les groupes de la société
civile et les communautés locales;
-
Promouvoir
la coopération pour moderniser le droit pénal, en recourant aux
technologies de l'information et des communications, au besoin, et en
mettant l'accent sur la formation en matière de droits de la personne
et sur la prévention des actes de violence, en particulier de la
violence perpétrée par des fonctionnaires chargés de l'application
de la loi, en vue de réduire la violence contre les civils et de
promouvoir, dans nos sociétés, les valeurs nécessaires pour
conserver l'harmonie sociale;
-
Promouvoir
l'échange d'expériences et de pratiques exemplaires nationales sur
le recours aux techniques policières de profilage dans l'intention de
prévenir les détentions fondées sur la partialité, qui tendent à
frapper principalement les minorités et les personnes défavorisées;
-
Élargir
les possibilités de mettre en commun les expériences, les techniques
et les pratiques exemplaires entre les organismes du gouvernement et
la société civile qui interviennent dans la lutte contre la violence
psychologique, sexuelle ou physique, au foyer et en milieu de travail,
en reconnaissant que cette violence vise, dans l'immense majorité des
cas, des femmes et des enfants;
-
S'efforcer
d'adopter les mesures nécessaires pour prévenir, empêcher et punir
la violence, la ségrégation et l'exploitation des femmes, des
mineurs, des personnes âgées, des personnes handicapées et des
autres groupes vulnérables, et de veiller à ce que la législation
nationale prévoie les actes de violence contre eux et à ce que ces
lois soient appliquées, en reconnaissant que, lorsque les victimes de
la violence ont besoin d'une aide juridique pour obtenir réparation,
tous les efforts doivent être déployés pour garantir qu'elles reçoivent
cette aide;
-
Demander
aux organisations multilatérales et aux autres organismes participant
à la Coalition interaméricaine pour la prévention de la violence
d'intensifier leur soutien et leur assistance technique à l'égard
des pays qui en font la demande, dans le cadre de l'élaboration de
stratégies et de mesures nationales portant sur ce sujet;
-
Promouvoir
des mesures concrètes pour empêcher les actes hostiles contre les
minorités de l'hémisphère ainsi que les activités violentes
locales, régionales et internationales de mouvements soutenant et
promouvant des idéologies racistes et des pratiques terroristes pour
atteindre leurs objectifs;
-
Accroître
la coopération régionale en vue d'empêcher l'utilisation d'armes à
feu et de munitions à des fins criminelles et examiner, au besoin,
des mesures et des lois additionnelles au niveau national;
-
Mettre
en œuvre, dès que possible, la Convention interaméricaine contre
la fabrication et le trafic illicites des armes à feu, munitions,
explosifs et autres matériels connexes, et appliquer, s'il y a
lieu, les Règlements modèles de la CICAD;
4.
Sécurité hémisphérique
Reconnaissant
que la démocratie est un élément fondamental de la sécurité, de la
paix et du développement dans l'hémisphère, qui, de leur côté,
constituent les meilleures bases pour améliorer le bien-être de nos
peuples, prenant acte que la subordination constitutionnelle des forces
armées et des services de sécurité aux autorités légalement constituées
de nos États est indispensable à la démocratie:
Renforcement
de la confiance mutuelle
-
Tenir
en 2004 la Conférence spéciale sur la sécurité pour laquelle le
Comité sur la sécurité hémisphérique de l'OÉA conclura l'examen
de toutes les questions relatives aux approches en matière de sécurité
internationale dans l'hémisphère, tel que déterminé lors du Sommet
de Santiago;
-
Poursuivre,
de façon prioritaire, les activités relatives à la prévention des
conflits et au règlement pacifique des différends, réagir aux préoccupations
partagées en matière de défense et de sécurité traditionnelle et
non traditionnelle, de même qu'appuyer les mesures visant à accroître
la sécurité humaine;
-
Soutenir
les efforts des petits États insulaires en développement pour
aborder leurs préoccupations spéciales en matière de sécurité, en
reconnaissant que, pour les États les plus petits et les plus vulnérables
de l'hémisphère, la sécurité revêt une portée à facettes
multiples, met en jeu des acteurs étatiques et non étatiques, et
inclut des éléments politiques, économiques, sociaux et naturels,
et que les petits États insulaires en développement ont conclu que
parmi les menaces à leur sécurité figurent le trafic de drogues
illicites, le commerce illégal des armes, les niveaux croissants de
criminalité et de corruption, la vulnérabilité environnementale
exacerbée par la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et au
transport de déchets nucléaires, la vulnérabilité économique,
particulièrement en ce qui a trait au commerce, les nouvelles menaces
pour la santé, notamment la pandémie du VIH/sida, et les niveaux
accrus de pauvreté;
-
Accroître
la transparence et la responsabilité des institutions de défense et
de sécurité, et promouvoir une meilleure compréhension et une plus
grande coopération entre les organismes gouvernementaux s'occupant de
questions de sécurité et de défense, par des moyens tels qu'un
partage accru de documents relatifs aux politiques et aux doctrines de
défense, des informations, et des échanges de personnel, incluant,
lorsque cela est possible, une coopération et une formation en vue
d'une participation à des activités de maintien de la paix des
Nations Unies, et mieux satisfaire aux besoins légitimes en matière
de défense et de sécurité en accroissant la transparence en ce qui
concerne l'acquisition d' armes, dans le but d'augmenter le degré de
confiance et de sécurité dans l'hémisphère;
-
Continuer
de renforcer les niveaux de confiance et de sécurité dans l'hémisphère,
en continuant, en particulier, de soutenir des mesures telles que
celles énoncées dans les Déclarations de Santiago et de San
Salvador sur les mesures de confiance et de sécurité (MCS),
ainsi que les mécanismes, les ententes et les fonds existants et
envisager de signer et ratifier, ou ratifier la Convention sur
l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du
transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, la Convention
interaméricaine sur la transparence des acquisitions d' armes
conventionnelles et la Convention interaméricaine contre la
fabrication et le trafic illicites des armes à feu, munitions,
explosifs et autres matériels connexes, ou d'y adhérer, dans les
meilleurs délais et selon le cas; en appuyant sans réserve la Conférence
des Nations Unies sur les armes légères, qui doit avoir lieu au mois
de juillet 2001, tout en gardant à l'esprit les résultats de la Réunion
préparatoire régionale de l'Amérique latine et des Caraïbes, tenue
à Brasilia en novembre 2000, et le travail de l'OÉA, qui ont
contribué à l' établissement d'une perspective régionale pour les
discussions;
-
Appuyer
vigoureusement la troisième réunion des États membres de la Convention
sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du
transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction qui se
tiendra en septembre 2001 à Managua, au Nicaragua, et la prochaine
Conférence qui aura lieu à Genève en décembre 2001 dans le but de
réviser la Convention sur l'interdiction ou la limitation de
l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées
excessivement nocives ou ayant des effets des Nations Unies de 1980,
de même que les efforts de l'OÉA en vue d'atteindre les objectifs de
transformer l'hémisphère occidental en une zone exempte de mines
antipersonnel.
-
Demander
une réunion d'experts, avant la Conférence spéciale sur la sécurité,
comme suivi des conférences régionales de Santiago et de San
Salvador sur les MCS, afin d'évaluer la mise en œuvre et d'étudier
les prochaines étapes pour consolider davantage la confiance
mutuelle;
-
Promouvoir
le soutien financier au « Fonds pour la paix: règlement pacifique
des différends territoriaux » de l'OÉA, créé pour fournir
des ressources financières en vue d'aider à défrayer les coûts inhérents
aux procédures antérieurement acceptés par les parties concernées
pour un règlement pacifique des différends territoriaux entre États
membres de l'OÉA;
-
Soutenir
les travaux menant à la cinquième Réunion des ministres de la Défense
des Amériques, qui se tiendra au Chili, ainsi que des réunions supplémentaires
qui auront lieu par la suite;
Lutte
contre le terrorisme
-
Soutenir
les travaux entrepris par le Comité interaméricain contre le
terrorisme (CICTE) formé au sein de l'OÉA, découlant de l'Engagement
de Mar del Plata adopté en 1998, et encourager la coopération hémisphérique
afin de prévenir, de combattre et d'éliminer toutes les formes de
terrorisme, en tenant compte du statut et du plan de travail approuvé
du CICTE;
-
Envisager,
dans les meilleurs délais et selon le cas, de signer et ratifier, ou
de ratifier les accords internationaux relatifs à la lutte contre le
terrorisme, ou d'y adhérer, dans les meilleurs délais et selon le
cas, conformément à leur législation interne respective;
5.
Société civile
Reconnaissant
le rôle important de la participation de la société civile dans la
consolidation de la démocratie, et que cette participation constitue l'un
des éléments cruciaux de la réussite de l'élaboration des politiques,
prenant note que les hommes et les femmes ont le droit de participer, en
toute égalité et équité, aux processus décisionnels touchant leur vie
et leur bien-être, et considérant que la diversité d'opinions, d'expériences
et d' expertises techniques de la société civile constitue une ressource
importante et précieuse pour les initiatives et les réponses du
gouvernement et des institutions démocratiques:
Renforcement
de la participation aux processus hémisphériques et nationaux
-
Chercher
à établir des instruments de financement publics et privés qui
seraient destinés à accroître les capacités des organisations de
la société civile afin de mettre en évidence les travaux et les
contributions de ces organisations et de promouvoir leur obligation de
rendre compte;
-
Élaborer
des stratégies au niveau national et par l' intermédiaire de l'OÉA,
d'autres organisations multilatérales et des BMD, pour accroître la
capacité de la société civile de participer plus pleinement au système
interaméricain, ainsi qu'au développement politique, économique et
social de leurs communautés et de leurs pays, en favorisant la représentativité
et en facilitant la participation de tous les secteurs de la société,
et accroître la capacité institutionnelle des gouvernements de
recevoir et d' intégrer les contributions et les arguments de la société
civile et d'y donner suite, en recourant, notamment, à l'utilisation
des technologies de l'information et des communications;
-
Promouvoir
la participation de tous les groupes minoritaires au développement
d'une société civile plus forte;
-
Élaborer
des programmes éducatifs, de concert avec des organisations
pertinentes de la société civile, des spécialistes universitaires
et d'autres intervenants, au besoin, afin de dispenser une formation
sur la démocratie et les droits de la personne et de promouvoir
l'introduction de livres et de matériel didactique reflétant la
diversité ethnique, culturelle et religieuse des Amériques dans le
cadre de programmes d'études primaires et secondaires;
6.
Commerce, investissement et stabilité financière
Commerce
et investissement
-
Faire
en sorte que les négociations sur l'accord de la Zone de libre-échange
des Amériques (ZLÉA) soient terminées au plus tard en janvier 2005
et tenter de mettre cet accord en vigueur dès que possible par la
suite mais, quoi qu'il en soit, au plus tard en décembre 2005,
conformément aux principes et objectifs formulés dans la Déclaration
ministérielle de San José, plus précisément ceux visant à
parvenir à un accord compréhensif et équilibré, conforme aux règles
et aux disciplines de l'OMC, et dont les résultats représenteront un
engagement unique qui renferme les droits et obligations tels
qu'acceptés sur une base mutuelle;
-
Faire
en sorte que le processus de négociation soit transparent, notamment
par la publication, dans les meilleurs délais, de l'ébauche préliminaire
de l'entente de la ZLÉA dans les quatre langues officielles et par la
diffusion de renseignements supplémentaires sur les progrès des négociations;
-
Favoriser,
par le biais des mécanismes nationaux respectifs de discussion et par
le biais des mécanismes pertinents de la ZLÉA, un processus de
communication accrue et soutenue avec la société civile afin de
faire en sorte qu'elle ait une perception claire des progrès du
processus de négociation de la ZLÉA; inviter la société civile à
continuer à contribuer au processus de la ZLÉA et, pour ce faire, élaborer
un choix d'options qui pourrait inclure des programmes de diffusion
destinés aux petites économies, lesquels pourraient recevoir l'appui
du Comité tripartite et d'autres sources;
-
S'assurer
de l'entière participation de tous nos pays à la ZLÉA, en tenant
compte des différences de taille et de niveau de développement des
économies de l'hémisphère, afin de créer des possibilités
favorisant la pleine participation des plus petites économies et
d'accroître leur niveau de développement;
-
Superviser
et appuyer, par l'entremise de l'assistance technique, la mise en œuvre
complète des mesures de facilitation du commerce déjà adoptées;
-
Charger
nos représentants dans les institutions du Comité tripartite de
continuer à sécuriser l'allocation des ressources nécessaires afin
de contribuer au soutien du travail entrepris par le Secrétariat
administratif de la ZLÉA;
-
Exhorter
les institutions membres du Comité tripartite à continuer
d'acquiescer aux demandes de soutien technique formulées par les
entités de la ZLÉA; et demander aux institutions, conformément à
leurs procédures internes respectives, d'accueillir favorablement les
demandes d'assistance technique concernant les questions relevant de
la ZLÉA provenant des pays membres, plus particulièrement celles des
petites économies, dans le but de faciliter leur intégration au
processus de la ZLÉA;
Stabilité
économique et financière
-
Accueillir
et appuyer le travail amorcé par nos ministres des Finances, qui se
sont rencontrés à Toronto, au Canada, les 3 et 4 avril 2001,
afin de promouvoir la stabilité économique et financière ainsi que
la croissance durable et forte, en tant que conditions préalables et
essentielles au développement accéléré et à la réduction de la
pauvreté, et de faire en sorte que les bénéfices de la
mondialisation soient répartis équitablement et de façon générale
à toutes nos populations;
-
Reconnaître
la valeur des efforts entrepris en faveur de l'avancement de l'intégration
hémisphérique, notamment ceux visant à rendre les biens, les
services, le capital et les technologies plus accessibles, afin
d'atteindre tous les objectifs sociaux et autres;
-
Appuyer
les efforts des ministres des Finances visant à relever les défis liés
à la mondialisation, à protéger les plus vulnérables et à prévenir
les crises, et affirmer l'importance de voir les bénéfices de la
mondialisation être distribués largement à toutes les régions et
dans tous les secteurs sociaux de nos pays, reconnaissant ainsi les défis
uniques que doivent relever les petits États;
-
Affirmer
qu'il importe d'accorder une plus grande attention au renforcement de
la croissance économique et à la réduction de la pauvreté de manière
à ce que ces facteurs se renforcent mutuellement, et que cette
priorité doit comprendre dans le domaine social des politiques
sectorielles qui mènent de manière efficace à la réduction de la
pauvreté et à un plus grand investissement dans la personne, grâce
à un meilleur accès à l'éducation de base et aux services de santé;
-
Charger
nos ministres des Finances de continuer d'examiner des moyens de faire
en sorte que les institutions financières internationales, les
banques régionales de développement et les autres institutions
internationales tiennent compte de manière adéquate des initiatives
du Sommet dans l'établissement de leurs politiques de prêt et de
leurs programmes d'assistance technique pour l'hémisphère;
Responsabilité
sociale des entreprises
Reconnaissant
le rôle central que jouent les entreprises de toutes tailles dans la création
de la prospérité ainsi que des flux et du maintien du commerce et de
l'investissement dans l' hémisphère, constatant qu'elles peuvent
contribuer considérablement au développement durable et élargir l'accès
aux débouchés tout en réduisant les inégalités dans les communautés
au sein desquelles elles travaillent, et tenant compte des attentes
croissantes de nos citoyens et des organismes de la société civile pour
que les entreprises mènent à bien leurs activités d'une manière
conforme à leurs responsabilités sociales et environnementales:
-
Soutenir,
à l'OÉA, l'analyse et l'étude continues de la responsabilité
sociale des entreprises, en veillant à ce que la société civile, et
notamment le secteur privé, soient consultés de manière appropriée
et régulière et à ce que ce processus tire profit des expériences
d'autres organisations internationales, agences nationales et acteurs
non gouvernementaux;
-
Convoquer
une réunion, dès que possible en 2002, avec le soutien de l'OÉA, de
la BID et d'autres organisations interaméricaines pertinentes, en
faisant participer des représentants des gouvernements, de la société
civile, et notamment et principalement du milieu des affaires, pour
approfondir le dialogue sur la responsabilité sociale des entreprises
dans l'hémisphère, accroître la sensibilisation aux questions clés
devant être déterminées et étudier des moyens de promouvoir l'élaboration,
l'adoption et la mise en œuvre, par le milieu des affaires, de
principes de bonne conduite qui feront progresser la responsabilité
sociale et environnementale des entreprises;
7.
Infrastructure et environnement réglementaires
Reconnaissant
que le développement de l'infrastructure est un complément important de
l'intégration économique; que les progrès dans le domaine de
l'infrastructure libéreront de nouvelles forces motrices susceptibles de
favoriser une vaste et profonde intégration, mettant en marche des
dynamiques qui devraient être encouragées; et que les projets
d'infrastructure axés sur l' intégration devraient être complétés par
l'adoption de régimes réglementaires et administratifs qui facilitent
leur mise en œuvre :
Télécommunications
Reconnaissant
que les États ont le droit souverain de réglementer leurs propres
secteurs des télécommunications et qu'un accès abordable et universel
aux nouvelles technologies de l'information et des communications
constitue un moyen important de hausser les niveaux de vie de nos citoyens
et de réduire le fossé entre les populations rurales et urbaines et
entre les pays; prenant note de l'importance d'augmenter la coopération
avec le secteur privé pour moderniser et élargir davantage nos secteurs
des télécommunications; constatant et réaffirmant nos efforts et notre
dévouement à l'égard de l'ouverture des marchés et d'une concurrence
libre, loyale et équitable dans tous les services de télécommunications,
tout en respectant le cadre de réglementation de chaque pays, afin d'
attirer l'investissement nécessaire pour élaborer l'infrastructure et
pour réduire le coût des services; insistant sur l'importance d' adopter
des politiques visant à protéger les intérêts des utilisateurs et à
améliorer la qualité, l'efficacité, la couverture et la diversité des
services, toutes fondées sur le respect de la vie privée des
utilisateurs; et gardant à l'esprit les besoins sociaux, politiques, économiques,
commerciaux et culturels de nos populations, en particulier de celles des
communautés les moins développées:
-
Proposer
des mesures conçues pour moderniser les lois nationales, le cas échéant,
qui soient fondées sur des principes tels que: la permanence
d'organismes de réglementation solides et indépendants; une approche
bénéfique à la concurrence, notamment l'adoption de règles sur les
exploitants dominants; un cadre de réglementation souple, compatible
avec la convergence technologique; et développer la capacité humaine
et institutionnelle afin de soutenir ces principes;
-
Faciliter
la mise à niveau des ressources humaines dans le secteur des télécommunications,
grâce à des programmes de formation permanents sur les politiques,
les réglementations, la gestion et la technologie en matière de télécommunications,
et demander à la Commission interaméricaine des télécommunications
(CITEL), en coordination avec les organismes nationaux, le Centre
d'excellence pour les Amériques de l'Union internationale des télécommunications
(UIT), et en partenariat avec les organisations régionales et infrarégionales
et le secteur privé, de créer un centre de liaison pour
l'information sur les programmes de développement des ressources
humaines, afin de favoriser les échanges d'information sur les
programmes de formation pertinents entre les gouvernements, les
universités, les associations industrielles et le secteur privé,
pour aider les pays des Amériques à répondre à leurs besoins
croissants de personnel formé et compétent dans une économie du
savoir en rapide évolution;
-
Prendre
les mesures appropriées afin de rendre opérationnel l'Accord
de reconnaissance mutuelle (ARM) pour l' évaluation de la
conformité élaboré par la CITEL, sans porter préjudice au droit
souverain de chacun des participants de réglementer son propre
secteur des télécommunications, et encourager l'étude de normes adéquates
pour assurer l'interopérabilité des réseaux de télécommunications
existants et futurs, et en temps opportun, l'introduction de la
technologie sur les marchés nouveaux et existants, en tenant compte
des réglementations et des recommandations de l'UIT et des autres
organismes appropriés d' établissement des normes;
-
Appuyer
la convocation du Sommet mondial de l'UIT sur la société de
l'information, qui doit avoir lieu en 2003 et qui sera axé sur
l'utilisation des technologies de l'information et des communications
pour le développement social et économique;
-
Recommander
que nos organismes nationaux travaillent au sein de la CITEL pour élaborer
des lignes directrices sur le Service universel, fondées sur des
principes devant être établis par la CITEL, et pour élaborer une définition
claire des responsabilités des gouvernements et des entités privées;
-
Demander,
le cas échéant, à nos autorités et à nos organismes de réglementation
pertinents en matière de télécommunications, travaillant au sein de
nos agences et organismes sous-régionaux et régionaux, d'élaborer
et de mettre en œuvre, avant le prochain Sommet des Amériques, un
programme coopératif et collaboratif pour soutenir un programme de
connectivité pour l'hémisphère;
-
Encourager
une plus grande concurrence et une plus grande productivité de tous
les secteurs, grâce à des applications telles que le téléenseignement
et la télésanté, et promouvoir la création d'activités nationales
ayant pour but la production d'industries qui eposent sur Internet;
-
Demander
aux ministères ou aux départements chargés des télécommunications
et aux organismes de réglementation pertinents de coopérer au sein
de la CITEL afin de clarifier et de simplifier les règles régissant
la fourniture de services par satellite dans nos pays, et de
travailler à parachever l'élaboration d'un site Web à l'échelle de
l'hémisphère, contenant les formules de demande et les exigences
requises par chaque pays pour l'obtention d'un permis en vue de
fournir des services de télécommunications par satellite;
-
Promouvoir
la modernisation et l'élargissement de l' infrastructure des télécommunications
dans les zones rurales et urbaines, par l'introduction opportune de
nouvelles technologies et de nouveaux services, en particulier de
technologies à large bande, par l'adoption de nouvelles normes en
matière de télédiffusion, de diffusion Web, et de Protocole
Internet (PI), en accordant une attention particulière à la gestion
du spectre, aux politiques d' interconnexion, au rythme de développement
approprié, et aux communications d'urgence;
-
Prévoir
des fonds de contributions volontaires pour la mise en œuvre des
mandats additionnels de la CITEL énoncés dans le présent Plan
d'action;
Transports
Reconnaissant
que des systèmes de transport écologiques, sûrs et efficaces, notamment
des couloirs pour le transport combiné, sont essentiels à la qualité de
vie quotidienne des peuples des Amériques ainsi qu'au commerce de
marchandises et de services entre nos pays; et réaffirmant notre soutien
aux efforts permanents déployés par nos ministres des Transports, par
l'intermédiaire de l'Initiative de transport de l'hémisphère occidental
(ITHO), pour accroître l'intégration de nos systèmes et de nos méthodes
de transport:
-
Approuver
les domaines de coopération déterminés à la Réunion des ministres
qui a eu lieu à Punta del Este, en Uruguay, au mois de mars 2001;
-
Promouvoir
et faciliter une coopération, une convergence et un partage de
l'information accrus dans les activités relatives aux transports des
cinq sous-régions de l'hémisphère et avec les organisations
multilatérales, en vue de poursuivre le développement de la capacité
humaine et institutionnelle, et d'assurer la durabilité écologique
des systèmes et de l'infrastructure des transports; demander, à
cette fin, que la Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique
latine et les Caraïbes (CEPALC) continue d'apporter son précieux
soutien à l'ITHO;
-
Améliorer
les programmes de développement des ressources humaines en
encourageant les échanges de personnel entre les pays et les
institutions de la région, ainsi que le développement des programmes
de formation liés aux transports, de même que la participation à
ces derniers, et la diffusion de l'information relative à ces
programmes au moyen, entre autres, du site Web de l'ITHO;
-
Mettre
l'accent sur la nécessité d'élaborer une infrastructure propre et
des normes de sécurité élevées comme priorité principale pour le
programme de travail de l'ITHO, tout en reconnaissant l'importance du
développement de la capacité humaine et institutionnelle pour
garantir la sécurité des services de transport;
-
Encourager
activement et collectivement les transporteurs maritimes et aériens
internationaux à se conformer totalement aux normes de sécurité de
l'Organisation maritime internationale (OMI), de l'Organisation de
l'aviation civile internationale (OACI) et de l'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA) régissant le transport de matières
dangereuses, notamment de substances et de déchets nucléaires,
dangereux et nocifs, et insister sur l' importance de la mise en place
de mécanismes de responsabilité efficaces;
-
Encourager
activement et collectivement les transporteurs maritimes
internationaux, en particulier les paquebots de croisière, à se
conformer aux normes de l'OMI relatives à la protection du milieu
marin, et à tenir pleinement compte du Statut de zone spéciale des
Grandes Caraïbes;
-
Constatant
les préoccupations de certains États au sujet du transport de matières
radioactives, incluant les déchets, par des routes proches des côtes
des États ou le long des cours d'eau navigables de l'hémisphère,
ainsi que les conséquences potentielles pour la santé de nos peuples
et la menace éventuelle que cela représente pour le milieu marin,
et, conformément aux droits et obligations maritimes en matière de
droit international; encourager et soutenir la pleine conformité des
conventions, des normes et des codes de pratique existants de l'OMI et
de l'AIEA, et insister sur l'importance de la mise en place de mécanismes
de responsabilité efficaces; encourager l'étude, par l'AIEA, l'OMI
et d'autres institutions internationales compétentes en la matière,
de mesures internationales approfondies ou additionnelles, au besoin,
susceptibles d'inclure: l'assurance de la non contamination du milieu
marin; la récupération des matières radioactives, notamment des déchets,
dans les cas de fuites accidentelles; les prestations de secours et la
réhabilitation pour les personnes touchées en cas d'accident ou de
reconstruction, selon le cas; et inviter les pays expédiant des matières
radioactives, notamment des déchets, à fournir en temps utile
l'information aux États potentiellement touchés de l'hémisphère au
sujet de ces expéditions, conformément à la nécessité de
maintenir et d'assurer la sécurité de ces expéditions;
-
Charger
nos ministres des Transports d'explorer la possibilité de discuter de
la modernisation des services aériens, afin de faire face au flux
croissant de personnes et de marchandises dans l'hémisphère;
Énergie
Reconnaissant
qu'en recherchant l'intégration régionale des marchés de l'énergie,
des questions telles que la réforme et la stabilité des marchés, les réformes
réglementaires et la libéralisation du commerce seront abordées;
soutenir et approuver l'Initiative pour l'énergie dans l'hémisphère qui
promeut des politiques et des pratiques visant à faire progresser une
telle intégration;
8.
Gestion des catastrophes
Reconnaissant
la nécessité d'élaborer, de mettre en œuvre et de soutenir des stratégies
et des programmes communs complets de gestion des catastrophes pour réduire
la vulnérabilité de nos populations et de nos économies aux
catastrophes naturelles et à celles qui sont provoquées par l'homme, et
pour maintenir ou restaurer rapidement des niveaux minimums de
consommation, de revenu et de production dans les foyers et dans la
communauté dans la période consécutive aux catastrophes, notamment pour
les établissements irréguliers de personnes; constatant, à cet égard,
la nécessité d'élargir la communauté des parties intéressées aux
niveaux régional, national et local, qui sont engagés dans la
formulation de systèmes d'alertes rapides, la gestion des risques et les
opérations d'intervention en cas de catastrophes, et les stratégies intégrées
de développement durable:
-
Créer
la capacité de prévoir les incidences potentielles des risques
naturels et de ceux qui sont provoqués par l'homme, de s'y préparer
et de les atténuer; promouvoir la réduction de la vulnérabilité;
adopter et appliquer de meilleurs codes et normes de construction;
assurer des pratiques appropriées d'utilisation des terres;
inventorier et évaluer la vulnérabilité des installations et de
l'infrastructure essentielle; estimer la variabilité des changements
climatiques et la hausse du niveau de la mer, et en évaluer les
incidences éventuelles; et, dans cette optique, créer le cadre légal
requis et mettre en place les mécanismes coopératifs pour accéder,
en les partageant, aux progrès de la science et de la technologie et
à leurs applications dans les domaines de l'alerte rapide, de la préparation
à ces risques et de leur atténuation;
-
Promouvoir
l'échange d'information sur la vulnérabilité de l'infrastructure
exposée aux catastrophes ainsi que la capacité d'alerte rapide, en
particulier dans les régions frontalières des pays des Amériques,
afin de concevoir des mesures de prévention spécifiques dans les
domaines de l'ingénierie et de la législation, dans le but de réduire
les incidences socio-économiques des catastrophes naturelles;
-
Créer
ou renforcer, le cas échéant, des partenariats regroupant tous les
acteurs pertinents, notamment le secteur privé, les associations
professionnelles techniques, les institutions régionales, la société
civile, les établissements d'enseignement et de recherche et d'autres
organismes multilatéraux de coordination, tels que le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires (BCAH), dans le cadre de l'élaboration
et de la mise en œuvre de politiques et de programmes de gestion des
catastrophes aux niveaux national et communautaire, et promouvoir une
plus grande sensibilisation et une intégration efficace de ces
politiques et de ces programmes auprès des décideurs nationaux, des
autorités locales, des communautés et des médias, et promouvoir
l'assurance et la réassurance de l'infrastructure sociale et économique
ainsi que la décentralisation de l'information et de la prise de décision;
-
Promouvoir
l'échange de connaissances et d'expériences concernant la lutte
contre les pratiques incorrectes dans l'exploitation des ressources
naturelles et les modes de consommation non durables, notamment les
problèmes de gestion des déchets, qui augmentent la vulnérabilité
des personnes aux catastrophes naturelle
-
Promouvoir
le développement de télécommunications pour l'aide humanitaire;
encourager activement une plus grande utilisation et interopérabilité
des télécommunications et des autres technologies et systèmes
d'information permettant l'observation et la surveillance des différents
phénomènes naturels; recourir aux systèmes d'alerte rapide tels que
les images de télédétection, les données du Système d'information
géographique (SIG) qui sont nécessaires pour traiter les urgences et
les éviter; promouvoir la compatibilité de ces systèmes, tant dans
le cadre de la planification d'opérations d'urgence que pour y répondre,
au sein des gouvernements, des organismes spécialisés, des
organismes internationaux pertinents et des Organisations non
gouvernementales (ONG) et envisager dans cet esprit, dans les
meilleurs délais et selon le cas, de signer et ratifier, ou de
ratifier la Convention de Tampere sur la fourniture de ressources
en matière de télécommunications pour l' atténuation des
catastrophes et des opérations de secours, ou d'y adhérer;
-
Créer
des réseaux d'information, avec la participation du Comité interaméricain
pour la réduction des catastrophes naturelles (IACNDR) et d'autres
organisations régionales et internationales pertinentes, pour échanger
des connaissances et des expériences scientifiques et technologiques;
encourager une action régionale et infrarégionale plus poussée afin
de réduire les risques et de mieux réagir aux catastrophes
naturelles; promouvoir les techniques conjointes de recherche et de développement,
et contribuer à renforcer la coordination des agences nationales de
prévention et d' intervention dans des situations de catastrophes
naturelles; pour y parvenir, s'appuyer sur les travaux de la CEPALC
dans le contexte de l'amélioration, de l'actualisation et de la mise
en œuvre de ses méthodes d'évaluation des dommages, et continuer de
promouvoir l'atténuation des catastrophes naturelles et la
sensibilisation et la préparation à la réduction des risques;
-
Envisager
la création, à l'échelle de l'hémisphère, d'un système de prévention
et d'atténuation des catastrophes susceptible d'inclure, entre
autres, une base de données spécialisée, contenant les meilleurs
renseignements sur les caractéristiques, les expériences, les points
forts et les faiblesses des organismes nationaux et régionaux chargés
de la prévention et de l'atténuation des catastrophes, et fournir un
nouveau cadre pour la coopération technique et la recherche, dans le
but de créer une culture de prévention et de solidarité hémisphérique;
-
Adopter
et soutenir, le cas échéant, des initiatives visant à promouvoir la
création de capacités à tous les niveaux, telles que le transfert
et le développement de technologies pour la prévention B réduction
des risques, sensibilisation, préparation, atténuation B et la réaction
aux catastrophes naturelles et aux autres catastrophes, ainsi que la
remise en valeur des régions touchées;
-
Promouvoir
des mécanismes incorporant des méthodes de gestion et de réduction
des risques dans les investissements publics et privés en matière de
développement;
-
Convoquer,
dans un délai d'une année, une réunion hémisphérique sur l'état
de préparation et les mesures d'atténuation des catastrophes, avec
le soutien de l'IACNDR et la participation d'un large éventail
d'entités gouvernementales, de banques régionales et de BMD, d'entités
privées, d'organisations non gouvernementales et du milieu de la
recherche, ainsi que des communautés scientifiques et techniques,
pour discuter et déployer des efforts coopératifs en vue de
faciliter la mise en œuvre des mandats du Sommet en matière de
gestion des catastrophes;
-
Demander
à la BID d'entreprendre une étude de faisabilité en partenariat
avec l'OÉA, la Banque mondiale, la Banque de développement des Caraïbes
(BDC) et d'autres organisations interaméricaines pertinentes, ainsi
que le secteur privé, notamment les compagnies d'assurance, sur des
mesures visant à réduire et/ou à répartir les risques, de manière
à diminuer les primes d' assurance contre les catastrophes, et sur
des mécanismes visant à faciliter le financement de l'éventuelle
reconstruction et le déblocage immédiat de fonds pour couvrir les
besoins urgents du pays touché; cette étude examinerait la relation
entre la réassurance et les capacités nationales et communautaires
de gestion des catastrophes, ainsi que les tendances au désinvestissement
et aux pertes d'emplois dans les secteurs économiques exigeant une
couverture d'assurance onéreuse contre les catastrophes, et le rôle
que ces mesures pourraient jouer à cet égard; partager avec le
secteur privé des expériences dans les domaines de l'élaboration et
de l'application d'outils de gestion des risques tels que des
instruments de transfert des risques, des méthodes d'évaluation de
la vulnérabilité et des mesures incitant à la réduction des
risques pour le secteur privé;
9.
Fondation écologique pour un développement durable
Gestion
de l'environnement et des ressources naturelles
Reconnaissant
que la protection de l'environnement et l'utilisation durable des
ressources naturelles sont essentielles à la prospérité et à la
durabilité de nos économies, ainsi qu'à la qualité de vie et de la
santé des générations actuelles et futures; et étant déterminés à
faire progresser le développement durable dans tout l'hémisphère
conformément aux Déclarations et aux Plans d' action de nos Sommets des
Amériques de 1994 et de 1998, et à la Déclaration et au Plan d'action
du Sommet de Santa Cruz de la Sierra de 1996:
-
Accepter
les résultats et entériner les secteurs de coopération déterminés
à la dernière réunion hémisphérique des ministres responsables de
l'Environnement, tenue à Montréal;
-
Réaffirmer
notre détermination à mettre en œuvre les accords multilatéraux
sur l'environnement (AME) auxquels nous sommes parties, notamment par
la promulgation et l'application efficace de toutes les lois
nationales nécessaires, réaffirmant les responsabilités communes et
distinctes telles que formulées dans le Principe 7 de la Déclaration
de Rio sur l' environnement et le développement de 1992, et
tenant compte des besoins et des préoccupations des petits pays en développement,
et prenant acte, dans ce contexte, de la Convention mondiale sur
les polluants organiques persistants récemment conclue, insister
également sur la nécessité de créer des synergies parmi les AME
pour renforcer leur efficacité dans le cadre de la mise en œuvre et
pour renforcer la coopération internationale;
-
Soutenir
le processus préparatoire pour le Sommet mondial sur le développement
durable de 2002, pour examiner les progrès réalisés dans la mise en
œuvre des résultats de la Conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement, en se concentrant sur les
domaines où d'autres efforts sont nécessaires pour la mise en œuvre
d'Agenda 21, et pour explorer des moyens de revigorer
l'engagement mondial à l'égard du développement durable;
-
Demander
que l'OÉA, par l'intermédiaire de son Secrétariat général et en
coordination avec d'autres organismes, organise avant la fin de 2001
une réunion au niveau ministériel, qui aura lieu en Bolivie, à
l'occasion du cinquième anniversaire du Sommet de Santa Cruz de
1996, et pour présenter les contributions au Sommet de Rio » 10 en
2002, reconnaissant que, de par sa nature, le développement durable a
des objectifs à long terme qui exigent que les pays de l'hémisphère
agissent de concert dans ce domaine;
-
Demander
au Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et à l'OPS
d'appuyer la convocation d'une réunion régionale des ministres de
l'Environnement et de la Santé afin de faire le point sur les progrès
accomplis, de déterminer les secteurs prioritaires propices à des
initiatives de coopération et nécessitant une énergie renouvelée,
et d'examiner des moyens de progresser dans les Amériques et
mondialement, tout en contribuant au Sommet mondial de 2002 sur le développement
durable, reconnaissant ainsi l'existence de liens entre
l'environnement et la santé;
-
Résoudre,
en tant que parties de la Convention cadre sur les changements
climatiques des Nations Unies, de poursuivre ses objectifs conformément
à ses dispositions et d'étudier la question des changements
climatiques en priorité afin de définir les actions à prendre, en
travaillant de manière constructive par le biais des processus
internationaux dans le but de réaliser les progrès nécessaires afin
de trouver des solutions appropriées et efficaces aux changements
climatiques; en reconnaissant les vulnérabilités de tous nos pays,
en particulier des petits États insulaires en développement et des
États côtiers à faible altitude, ainsi que la nécessité de
soutenir la conduite d'études de vulnérabilité, le développement
et la mise en œuvre de stratégies d'adaptation, la création de
capacités et le transfert des technologies;
-
Promouvoir
l'adoption, la mise en œuvre et l'application de législations, de réglementations,
de normes et de politiques nationales qui prévoient des mesures pour
assurer de hauts niveaux de protection environnementale, reconnaissant
le droit de chaque pays d'établir ses propres niveaux de protection
environnementale, renforcer à cette fin les partenariats coopératifs,
en mettant particulièrement l'accent sur l'obtention d'un air plus
pur, en améliorant l'accès à une eau salubre et à des services
d'hygiène publique, et en renforçant les capacités nationales et régionales
de gestion intégrée des ressources en eau et de gestion des déchets;
-
Consulter
et coordonner aux niveaux national et régional, le cas échéant,
dans le but d'assurer que les politiques économiques, sociales et
environnementales se soutiennent mutuellement et contribuent au développement
durable, en s'appuyant sur les initiatives existantes entreprises par
les organisations régionales et internationales pertinentes;
-
Soutenir
des initiatives telles que la Table ronde de l' hémisphère sur une
production plus propre pour faire avancer nos efforts en faveur de la
promotion de partenariats entre le gouvernement, l'industrie et la
société civile, et faire progresser les plans d'action, le cas échéant,
et le Réseau mondial d' information sur une production plus propre,
lancé lors du Sommet international sur la prévention de la
pollution, qui a eu lieu en 2000 à Montréal;
-
Promouvoir
et soutenir la mise en œuvre, au niveau national, des priorités
d'action établies dans la Déclaration de Bahia sur la sécurité
chimique, et en particulier celles visant à élargir l' accès du
public à l'information sur les substances toxiques, et à renforcer
les capacités dans ce domaine;
-
Promouvoir
l'amélioration de la gestion de l'environnement au niveau municipal,
notamment au moyen d'échange d'information entre les communautés
locales, de l'élaboration de technologies écologiques saines et de
la promotion de partenariats pour faciliter, le cas échéant, le
transfert de technologies, la création de capacités, incluant le
renforcement des institutions et des services locaux, et soutenir des
initiatives telles que l' Initiative sur la pureté de l'air de la
Banque mondiale et les programmes de la BID dans ce domaine;
-
Faire
progresser la conservation, au niveau de l'hémisphère, des plantes,
des animaux et des écosystèmes par, le cas échéant: la création
de capacités, l'élargissement des réseaux de partenariats et des
systèmes de partage de l'information, notamment du Réseau interaméricain
d'information sur la diversité biologique; la collaboration à la
lutte contre le commerce illégal d'animaux sauvages; le renforcement
des ententes en matière de coopération pour les zones naturelles
protégées terrestres et marines, incluant les parcs attenants à la
frontière et les zones importantes pour les espèces communes; le
soutien des mécanismes régionaux de conservation de l'écosystème;
l'élaboration d'une stratégie hémisphérique pour soutenir la
protection des espèces sauvages migratrices dans l'ensemble des Amériques,
avec l'engagement actif de la société civile et en promouvant les
objectifs et la mise en œuvre de la Convention sur la diversité
biologique et de la Convention pour la lutte contre la désertification;
-
Promouvoir
l'adoption de mesures concrètes et urgentes en faveur de la mise en
œuvre d'une gestion durable des forêts; promouvoir des politiques,
des pratiques, des incitatifs et des investissements pour soutenir une
gestion durable des forêts, en s'appuyant sur les initiatives et sur
la coopération existantes dans l'hémisphère, et soutenir le Forum
de l'ONU sur les forêts et son programme de travail;
-
Réaffirmer
notre engagement à faire progresser la bonne intendance
environnementale dans le domaine de l'énergie, par la promotion de
politiques, de pratiques, de transferts de technologies et d'accès
aux technologies économiquement efficients, et prendre en considération
les incidences du développement et de l' utilisation de l'énergie;
et approuver et soutenir les travaux, dans ce domaine, de l'Initiative
pour l'énergie dans l' hémisphère;
-
Promouvoir
le développement d'une gestion et d'une exploitation écologique des
minéraux et des métaux, en reconnaissant l'importance des dimensions
sociales et économiques des activités du secteur de l'exploitation
minière, et appuyer le travail entrepris par les forums régionaux et
internationaux dans ce domaine;
10.
Gestion de l'agriculture et développement rural
Reconnaissant
l'importance fondamentale de l'agriculture comme mode de vie pour des
millions de familles rurales de l'hémisphère, ainsi que le rôle qu'il
joue dans la création de la prospérité en tant que secteur stratégique
de notre système socio-économique, et prenant note de l'importance de développer
son potentiel d'une manière qui soit compatible avec le développement
durable et qui assurerait une attention et un traitement adéquats pour le
secteur rural:
-
Promouvoir
un dialogue qui inclut les ministres gouvernementaux, les
parlementaires et la société civile, en particulier les
organisations liées aux régions rurales, ainsi que les communautés
scientifiques et universitaires, ayant pour objectif de promouvoir des
stratégies nationales à moyen et à long terme, en vue de favoriser
l'amélioration durable de l'agriculture et de la vie rurale;
-
Soutenir
les efforts nationaux visant à renforcer les entreprises rurales, en
particulier les petites et moyennes entreprises, et à promouvoir, le
cas échéant, un environnement favorable à l'agro-industrie;
encourager, de manière complémentaire, la formation de petits et
moyens entrepreneurs ruraux, ainsi que la modernisation d'établissements
de formation dans ce domaine;
-
Encourager
le développement de marchés dans l'hémisphère pour les
marchandises obtenues grâce à l'utilisation durable de ressources
naturelles;
-
S'efforcer
de faciliter l'accès aux marchés pour les marchandises dérivées
des programmes subsidiaires de développement mis en œuvre dans les
pays engagés dans la substitution de récoltes illicites;
-
Charger
les ministres de l'Agriculture, au cours de la prochaine réunion du
Conseil interaméricain de l'agriculture et en collaboration avec
l'Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture (IICA),
de promouvoir une action conjointe par tous les acteurs du secteur
agricole, pour travailler à l'amélioration de la vie agricole et
rurale qui permet la mise en œuvre des Plans d' action des Sommets
des Amériques;
11.
Travail et emploi
Reconnaissant
que l'emploi est le lien le plus direct entre l' activité économique et
l'amélioration du niveau de vie de nos citoyens, que la véritable prospérité
ne peut être atteinte que si elle inclut la protection et le respect des
droits fondamentaux des travailleurs ainsi que la promotion de l'égalité
d'accès à l' emploi et l'amélioration des conditions de travail dans
tous les pays de la région, avec une attention particulière pour ceux
qui se trouvent dans le secteur non structuré, pour les personnes
appartenant à des minorités ethniques et religieuses, pour les personnes
vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les autochtones, les
travailleurs migrants, les personnes handicapées et les personnes
atteintes du VIH/sida; et constatant l'importance d' investir dans le
perfectionnement des ressources humaines, de promouvoir la sécurité de
l'emploi compatible avec la croissance économique et d'élaborer des mécanismes
visant à aider les travailleurs en période de chômage, ainsi que de
renforcer la coopération et le dialogue social sur les questions de
travail entre les travailleurs, leurs organisations, leurs employeurs et
les gouvernements:
-
Réaffirmer
l'importance fondamentale de la Conférence interaméricaine des
ministres du Travail, accueillir favorablement les progrès réalisés
grâce à son Plan d'action adopté en 1998, soutenir le processus préparatoire
de la Douzième Conférence en 2001; et demander aux ministres de
s'appuyer sur la Déclaration de Viña del Mar, qui était axée sur
les dimensions sociales de la mondialisation et sur la modernisation
des ministères du Travail, en collaborant à l'examen des dimensions
du travail dans le cadre du processus du Sommet des Amériques, afin
de déterminer des points d' entente et des questions sur lesquelles
il faut travailler davantage;
-
Respecter
la Déclaration internationale du travail relative aux principes et
droits fondamentaux au travail et son suivi de l'Organisation
internationale du travail (OIT), adoptée en 1998, et adopter et
mettre en œuvre une législation et des politiques prévoyant
l'application efficace des normes fondamentales du travail, telles que
reconnues par l'OIT, et envisager la ramification et la mise en œuvre
des conventions fondamentales de l'OIT;
-
Consulter
et coordonner à l'échelle nationale et régionale dans les forums
pertinents, en vue de contribuer à améliorer le niveau de vie et les
conditions de travail de toutes les personnes des Amériques; créer
un processus pour améliorer la collaboration et la coordination sur
les dimensions du travail dans le cadre du processus du Sommet des Amériques
entre les ministères du Travail et les autres ministères appropriés,
et les institutions internationales clés des Amériques ayant un rôle
essentiel à jouer dans l'amélioration des conditions de travail, en
particulier l' OÉA, l'OIT, la CEPALC, ainsi que la BID et la Banque
mondiale;
-
Mettre
au point de nouveaux mécanismes pour accroître l'efficacité des
projets et des autres modes d'assistance technique conçus pour créer
les capacités des économies de petite taille et de leurs
institutions de mettre en œuvre efficacement les lois et les normes
relatives au travail, et pour favoriser l'égalité des chances,
notamment l'égalité des sexes, dans les stratégies, afin de
promouvoir l'emploi, la formation, l'éducation permanente et le développement
de programmes de ressources humaines dans le but de promouvoir l'accès
à de meilleurs emplois, et en plus grand nombre, dans la nouvelle économie;
-
Renforcer
la capacité des ministres du Travail d'élaborer et de mettre en œuvre
des politiques efficaces en matière de travail et de marché du
travail; collaborer avec les employeurs et les syndicats pour mettre
au point et produire de l'information sur les marchés du travail;
participer au dialogue, aux consultations tripartites et aux stratégies
de règlement des différends; et adopter des stratégies et des
programmes permanents comme éléments de base pour le
perfectionnement professionnel sur les marchés du travail;
-
Poursuivre
le travail entrepris visant à éliminer le travail des enfants, et en
priorité, promouvoir la ratification et la mise en œuvre dans l'hémisphère
de la Convention concernant les pires formes de travail des enfants et
l'action immédiate en vue de leur élimination de l'OIT adoptée en
1999 (numéro 182), et veiller à ce que les lois, les réglementations
et les politiques nationales soient compatibles avec cette Convention,
et prendre des mesures immédiates pour éliminer les pires formes de
travail des enfants;
-
Promouvoir
et protéger les droits de tous les travailleurs, et en particulier
ceux des femmes qui travaillent, et prendre des mesures pour lever les
obstacles structurels et juridiques, et mettre fin aux attitudes stéréotypées
face à l'égalité des sexes au travail, en s'attaquant entre autres:
au sexisme dans le cadre du recrutement; aux conditions de travail; à
la discrimination professionnelle et au harcèlement au travail; à la
discrimination concernant les avantages sociaux; à la santé et à la
sécurité des femmes au travail; à l'inégalité des possibilités
de carrière et à l'inégalité salariale;
12.
Croissance avec équité
Reconnaissant
que la croissance économique est fondamentale pour vaincre les disparités
économiques et pour renforcer la démocratie dans l'hémisphère et,
qu'afin d'atteindre une croissance économique et une stabilité politique
et sociale durables il est nécessaire de relever le principal défi
auquel se trouve confronté l'hémisphère - l'élimination de la pauvreté
et de l'inégalité, cela exige une approche intégrée et ciblée qui
favorise une meilleure concurrence, l'équité renforçant le commerce et
un accès plus équitable aux chances, en tenant compte des difficultés
auxquelles se trouvent confrontés les pays de la région, notamment ceux
faisant partie de l'initiative concernant la dette des pays pauvres très
endettés (PPTE) pour obtenir des fonds pour leur développement; et qu'il
est nécessaire de prendre des mesures aux niveaux national et hémisphérique,
afin de créer un environnement propice aux affaires, maximiser les
avantages d'une migration ordonnée, réduire les effets de la volatilité
économique et des catastrophes naturelles, et encourager la stabilité et
la mobilité sociales afin de promouvoir une distribution plus équitable
des retombées de la croissance économique:
Financement
du développement
-
Reconnaître
la nécessité de financement pour le développement, notamment d'aide
de donateurs bilatéraux et de prêts des BMD à des conditions
appropriées, et de s'engager à soutenir nos ministres des Finances
et les BMD dans la promotion de politiques visant à élargir et à
maintenir l'accès aux marchés financiers internationaux pour
financer nos efforts en matière de développement durable;
reconnaissant que le service de la dette constitue une contrainte
majeure à l'investissement pour bien des pays de l'hémisphère;
Permettre
le développement économique
-
Concevoir
et mettre en œuvre, avec la coopération de la BID, de la Banque
mondiale, d'autres donateurs, selon le cas, ainsi que de l'OIT, en
s'appuyant sur les travaux commencés dans le cadre des programmes régionaux
et sous-régionaux après le Sommet des Amériques de Santiago du
Chili, en 1998, des législations, des politiques et des réglementations
visant à réduire les coûts de démarrage, soutenir la création de
nouveaux produits financiers pour les groupes à faibles revenus et
pour les jeunes, favoriser la création de coopératives d'épargne et
de crédit, de BMD communautaires et d' institutions de soutien,
telles que les agences d'évaluation du crédit, créer des conditions
qui encouragent les banques commerciales et d'autres institutions
financières appropriées afin d'élargir leur clientèle pour y
inclure davantage des micro, petites et moyennes entreprises, et
renforcer les capacités des agences de développement des micro,
petites et moyennes entreprises;
-
Fournir
et améliorer, au besoin, tant dans les régions rurales qu'urbaines,
l'accès à des systèmes d'information de qualité pour les micro,
petites et moyennes entreprises, par la création de mécanismes non
discriminatoires, avec la coopération de la BID, de la Banque
mondiale et d'autres donateurs, le cas échéant, ainsi que de la
CEPALC, et créer des programmes visant à promouvoir l'utilisation
d'ordinateurs et de l'Internet, basés sur un partenariat avec les
secteurs public et privé, pour avoir un meilleur accès aux
technologies d'information, aux crédits et aux marchés, et à des
instruments conçus pour les aider dans tous ces domaines;
-
Soutenir
et encourager, avec la coopération de la BID et d'autres donateurs,
selon le cas, la création d'incubateurs d'entreprises, de réseaux
associatifs, de projets conjoints, de programmes nationaux de compétitivité,
de coopératives d'épargne et de crédit, et d'accords complémentaires
entre les micro, petites et moyennes entreprises, dans le cadre d'une
stratégie plus large, leur permettant de partager les pratiques
exemplaires, d'améliorer l'accès à l'information, aux crédits et
à des systèmes de commercialisation adéquats, et de briser les
situations d'isolement qui prédominent actuellement;
-
Améliorer
l'accès aux débouchés afin de favoriser l'entrepreneuriat, la
productivité et l'emploi durables chez les jeunes;
-
Améliorer,
le cas échéant, les filets de sécurité sociale aux niveaux
national et régional pour stabiliser les revenus individuels et
familiaux et la consommation, par des moyens tels que des fonds de
stabilisation, des mécanismes de micro-crédit, des programmes
d'assurance-récolte, le recyclage professionnel et la formation
d'habiletés dans les domaines professionnel, entrepreneurial et
commercial, avec la participation des BMD et des agences de développement,
ainsi que d'organisations non gouvernementales et communautaires, afin
de créer des réseaux régionaux pour le partage des pratiques
exemplaires et des expériences;
-
Promouvoir,
en coopération avec la CIM et l'ICCA, et d'autres institutions
interaméricaines appropriées, ainsi que la Banque mondiale, un
meilleur accès aux marchés pour les entrepreneurs désavantagés,
notamment pour les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les
autochtones et les populations rurales en élaborant des programmes
favorisant l'emploi local et proposant la formation, le recyclage et
l'acquisition continue du savoir, particulièrement dans le domaine
des nouvelles technologies et des services abordables dans la gestion
des entreprises, le développement de produits, le financement, le
contrôle de la production et de la qualité, la commercialisation et
les aspects juridiques de l'entreprise; en créant des programmes de
sensibilisation pour informer les populations défavorisées et à
faible revenu, en particulier dans les régions rurales et éloignées,
des possibilités d'accès aux marchés et à la technologie, et en
leur offrant de l' aide, un suivi, des services consultatifs et
d'autres services de soutien, pour que ces groupes puissent profiter
de telles possibilités;
Migration
Reconnaissant
les aspects positifs et les avantages des migrations effectuées de manière
ordonnée, tant dans les pays d'origine que de transit et de destination,
comme un facteur contribuant à la croissance économique et au développement
national et régional:
-
Soutenir
les initiatives conçues pour renforcer les liens entre les communautés
migrantes à l'étranger et leurs lieux d'origine, et promouvoir des mécanismes
coopératifs qui simplifient et accélèrent les transferts d'argent
des migrants et en réduisent considérablement les coûts;
-
Soutenir
les initiatives volontaires conçues par les communautés ou les
particuliers pour l'utilisation de fonds dans l'investissement et des
projets productifs bénéfiques pour le bien-être général des
communautés d'origine;
-
Favoriser
la discussion sur le phénomène de la migration au niveau de l'hémisphère,
en accordant toute l'importance voulue à sa nature
multidimensionnelle et aux différences régionales et, ce faisant,
envisager l'inclusion du sujet des migrations dans les discussions sur
l'intégration commerciale et économique;
-
Soutenir
des programmes de coopération dans le domaine des formalités
d'immigration pour les marchés de travail transfrontaliers et de la
migration des ouvriers, tant dans les pays d'origine que dans les pays
de destination, comme moyens de stimuler la croissance économique, en
pleine connaissance du rôle que peut jouer la coopération en matière
d'éducation et de formation dans l'atténuation de toute incidence néfaste
du mouvement du capital humain provenant des États de petite taille
et des États les moins développés;
-
S'efforcer
de veiller à ce que les migrants puissent accéder aux services
sociaux de base, conformément au cadre légal interne de chaque pays;
-
Créer
et harmoniser des systèmes de renseignements statistiques, et
favoriser le partage de l'information et des pratiques exemplaires, en
recourant à l'utilisation des nouvelles technologies de l'information
et des communications, dans le but de promouvoir la modernisation des
systèmes de gestion des migrations;
Renforcer
la stabilité et la mobilité sociales
-
Continuer
et approfondir les progrès en vue de la mise en œuvre du programme
visant à améliorer le mode d'enregistrement des biens de propriété
mis en place au Sommet des Amériques de Santiago du Chili de 1998, en
mettant un accès particulier sur la régularisation des droits de
propriété officieux, conformément à la législation nationale,
afin de veiller à ce que tous les droits de propriété valables
soient officiellement reconnus, que les différends soient réglés,
et que des cadres juridiques modernes des régimes cadastres soient
mis à jour, et encourager l'adoption des titres de propriété
commercialisables; ces mesures incluent la formulation de réformes
institutionnelles, politiques et réglementaires qui faciliteront l'
utilisation de l'enregistrement des biens de propriété comme un mécanisme
rendant possible l'accès au crédit pour les propriétaires et
permettant aux banques commerciales et aux BMD d'élargir leur clientèle
parmi les secteurs à faible revenu; promouvoir une plus grande coopération
et l'échange accru d'information et de technologies dans le but de
moderniser les systèmes de registres et de cadastres dans l'hémisphère,
et demander aux institutions de coopération multilatérales et bilatérales
de continuer à appuyer et à renforcer leurs programmes de
financement et d'assistance technique de façon complémentaire;
-
Soutenir,
en coopération avec la CEPALC et la Banque mondiale, la recherche au
niveau de l'hémisphère, pour produire des données subdivisées
portant sur les incidences différentielles des politiques et des
processus économiques sur les femmes et les hommes, les populations
rurales et urbaines, les autochtones et non-autochtones, et les
communautés sociales à mobilité faible ou élevée, et sur leur
participation respective à la croissance économique;
-
Promouvoir
la reconnaissance de la contribution sociale et économique apportée
par le travail non rémunéré exécuté par les femmes,
principalement à la maison, et envisager de leur fournir des filets
de sécurité sociale novateurs, en conformité avec le droit
national;
-
Promouvoir
une plus grande reconnaissance de la contribution économique des
activités des femmes dans les secteurs de subsistance et dans les
secteurs non structurés, et apporter, par l'intermédiaire des BMD
internationales et régionales et de la communauté des donateurs,
l'aide nécessaire aux communautés participant à ces activités en
suscitant, au niveau national, une plus grande sensibilisation aux
questions d'égalité des sexes dans le cadre de la planification
macro-économique et de l'élaboration des politiques;
-
Travailler
conjointement et promouvoir un dialogue sur les déplacements forcés,
axé sur l'amélioration de l'attention accordée aux populations déplacées
par la violence, en tenant compte des problèmes auxquels ces
populations sont confrontées, et harmoniser les législations
nationales conformément aux règles et aux normes du droit
humanitaire international, notamment de la Convention de Genève de
1951;
-
Inviter
la CIDH et son Rapporteur spécial sur les personnes déplacées à
l'intérieur de leur propre pays à continuer d'exercer leur
surveillance et de présenter des rapports sur les situations de déplacements
forcés, en vue de promouvoir des solutions durables visant à
s'attaquer aux causes profondes de ces phénomènes;
13.
Éducation
Reconnaissant
que l'éducation est la clé du renforcement des institutions démocratiques,
de la promotion du développement du potentiel humain, de l'égalité et
de la compréhension entre nos peuples, ainsi que du soutien de la
croissance économique et de la réduction de la pauvreté; constatant par
ailleurs que, pour parvenir à ces fins, il est essentiel qu'une éducation
de qualité soit accessible à tous, notamment aux filles et aux femmes,
aux habitants des régions rurales, aux personnes handicapées, aux
autochtones et aux personnes appartenant aux minorités; réaffirmant les
engagements pris lors des Sommets antérieurs en vue de promouvoir les
principes d'équité, de qualité, de pertinence et d'efficacité à tous
les niveaux du système d'éducation, et de veiller à ce que, d'ici 2010,
tous les enfants jouissent d'un accès universel à une éducation
primaire de qualité et achèvent leurs études, et à ce qu' au moins 75 % des
jeunes puissent suivre une éducation secondaire de qualité, avec une
augmentation du nombre de diplômés et la possibilité, pour la
population en général, de suivre un apprentissage tout au long de la
vie; et réitérant l'engagement d' éliminer les disparités entre les
sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005:
-
Confier
à l'OÉA l'organisation, dans le cadre du Conseil interaméricain
pour le développement intégral (CIDI), d'une réunion des ministres
de l'Éducation en Uruguay, qui aura lieu avant la fin de l'année
2001, avec pour mandat de:
*
déterminer et créer des mécanismes hémisphériques appropriés
afin d'assurer la mise en œuvre des initiatives en matière d' éducation
contenues dans ce Plan d'action, et veiller à ce que l' on continue de
faire progresser les priorités dégagées lors des Sommets antérieurs,
sur la base d'une évaluation rigoureuse de nos réalisations collectives
dans ce domaine;
*
établir un calendrier et des repères permettant d'assurer le
suivi de la mise en œuvre de nos engagements en matière d' éducation;
*
mettre sur pied, vu l'importance fondamentale que revêt la
mobilisation des ressources pour maintenir un investissement durable en éducation
à tous les niveaux, un mécanisme de coopération favorisant le développement
de partenariats constructifs entre gouvernements et avec des organismes régionaux
et internationaux, et les BMD;
*
promouvoir la participation des organismes pertinents de la société
civile et un dialogue avec eux, en vue de renforcer les partenariats entre
le secteur public et d'autres secteurs de nos sociétés dans le cadre de
la mise en œuvre de ce Plan d'action;
Formuler
et mettre en œuvre des politiques qui, dans le cadre d'une stratégie
visant à réduire les inégalités sociales, promeuvent l'accès à une
éducation de base de qualité pour tous, y compris les jeunes enfants et
les adultes, en particulier pour favoriser l' alphabétisation, tout en prévoyant
des méthodes de rechange qui répondent aux besoins des segments défavorisés
de la population ou des personnes exclues des systèmes d'éducation
officiels, en particulier les filles, les minorités, les autochtones et
les enfants en difficulté d'apprentissage; partager l'information et les
expériences fructueuses visant à encourager la fréquentation et la persévérance
scolaires et à assurer le maintien aux études de certains groupes d'étudiants,
spécialement les garçons, en particulier dans les pays des Caraïbes,
qui présentent un taux d' abandon élevé au niveau des études
secondaires dans certaines régions;
*
en offrant des programmes variés basés sur les compétences, les
connaissances, le développement des valeurs civiques et démocratiques;
*
en proposant des mécanismes de prestation de service souples,
notamment l'utilisation des technologies de l'information et des
communications, pour favoriser l'employabilité, le développement
individuel et l'engagement social; et
*
en assurant la certification des compétences acquises en milieu de
travail;
*
en encourageant la participation de tous les secteurs de la société,
afin de parvenir à un consensus sur les politiques viables et qui
garantissent une répartition adéquate et permanente des ressources;
*
en décentralisant la prise de décision et en promouvant la
participation de la société civile, particulièrement des parents; et
*
en promouvant une gestion scolaire transparente, afin d' assurer
une affectation adéquate et stable des ressources pour que les établissements
d'enseignement puissent jouer un rôle prépondérant en tant qu'acteurs
du changement;
*
en améliorant leurs conditions d'exercice; et
*
en revalorisant l'image de la profession en offrant, outre une
solide préparation initiale, des possibilités de perfectionnement
professionnel continu, et en concevant des stratégies de formation
accessibles, souples, dynamiques et pertinentes faisant appel, entre
autres moyens, aux nouvelles technologies de l'information et des
communications;
-
Appuyer
les projets régionaux actuels issus du Sommet de Santiago, qui visent
à établir des indicateurs et des méthodes d' évaluation
comparables en matière d'éducation, y compris les initiatives de
coopération fondées sur des programmes d'évaluation du rendement
aux plans des processus et des réalisations pédagogiques, en tenant
compte des études en pédagogie et des méthodes d'évaluation développées
antérieurement par les pays; élaborer des indicateurs comparables
pour évaluer les services fournis par chaque pays aux personnes ayant
des besoins spéciaux en éducation, et promouvoir l'échange
d'information sur les politiques, les stratégies et les pratiques
exemplaires dans les Amériques;
-
S'efforcer
d'assurer que l'enseignement secondaire soit plus sensible aux
exigences d'un marché du travail en évolution, en favorisant la
diversification des programmes et l'expérimentation grâce à des méthodes
d'enseignement nouvelles, plus souples, qui mettent l'accent sur les
sciences et la technologie, notamment sur l'utilisation des nouvelles
technologies de l'information et des communications, et en soutenant
la création de mécanismes de reconnaissance et de certification des
compétences acquises; promouvoir, à cette fin, l'échange
d'information et de pratiques exemplaires, et soutenir des projets de
coopération;
-
Favoriser
un dialogue plus efficace entre la société et les établissements
d'enseignement supérieur, et faciliter l'accès pour tous à ces établissements,
en équilibrant la demande croissante avec des normes de qualité plus
élevées, et le financement public avec un engagement plus important
du secteur privé; soutenir la coopération hémisphérique en faveur
de la recherche en sciences et technologie visant à résoudre les
problèmes spécifiques de la région et à faciliter les transferts
de savoir;
-
Appuyer,
entre les pays de l'hémisphère, la mobilité des étudiants, des
enseignants et des administrateurs dans les établissements au niveau
de l'enseignement supérieur, ainsi que celle des enseignants et des
administrateurs aux niveaux primaire et secondaire, afin de leur
offrir de nouvelles possibilités de participer à la nouvelle société
du savoir, d'élargir leur connaissance d'autres cultures et d'autres
langues, et de leur permettre d'avoir accès à de l'information sur
les possibilités d' apprentissage et d'études post-secondaires
offertes dans l' ensemble de l'hémisphère, grâce à des réseaux hémisphériques
nouveaux ou existants, tels que le site Web pédagogique créé après
le Sommet de Santiago; continuer de soutenir des initiatives dans ce
domaine, telles que celles que mènent la BID et l'OÉA;
-
Promouvoir
l'accès des enseignants, des étudiants et des administrateurs aux
nouvelles technologies de l'information et des communications appliquées
à l'éducation, en recourant à une formation axée sur de nouvelles
approches d'enseignement, à un appui à la constitution de réseaux,
et à un renforcement constant des centres de diffusion de
l'information, en vue de réduire les disparités dans le domaine du
savoir et le fossé numérique au sein des sociétés de l'hémisphère
et entre celles-ci;
Les
sciences et la technologie
-
Promouvoir
la vulgarisation des sciences et de la technologie, nécessaire à
l'implantation et la consolidation d'une culture scientifique dans la
région; et de favoriser le développement des sciences et de la
technologie en lien avec la connectivité régionale grâce aux
technologies de l'information et des communications, qui sont un outil
essentiel aux sociétés du savoir;
-
Soutenir
la formation d'un capital humain de haut niveau pour promouvoir le développement
des recherches et de l'innovation en sciences et technologie, ce qui
renforcera les secteurs agricole, industriel, commercial, de
l'environnement et des affaires ainsi que le développement durable de
l'environnement;
-
Promouvoir,
avec le soutien des mécanismes de coopération existants, le développement
du programme régional d'indicateurs en matière de sciences et
technologie;
-
S'efforcer
de mettre en œuvre les activités scientifiques et technologiques
mentionnées ci-haut et d'en assurer le suivi, en comptant sur le
soutien de la coopération et des mécanismes de coordination hémisphériques
liés à ce domaine;
14.
Santé
Reconnaissant,
suite aux engagements pris lors des Sommets de Miami et de Santiago, et
conformément aux objectifs internationaux approuvés en matière de développement
dans les domaines de la santé des mères, des nourrissons, des enfants et
de la santé génésique, qu'une bonne santé physique et mentale est
essentielle à une vie productive et pleinement satisfaisante, et que
l'accès équitable à des services de santé de qualité est un élément
essentiel au développement des sociétés démocratiques et à la
stabilité et la prospérité des nations; que la jouissance des plus
hautes normes de santé est l'un des droits fondamentaux de tout être
humain, sans distinction de race, de religion, de convictions politiques,
de conditions économiques ou sociales, tel qu'énoncé dans la Constitution
de l'Organisation mondiale de la santé; que l' égalité des sexes et
les préoccupations à l'égard des peuples autochtones, des enfants, des
personnes âgées et des groupes mal servis doivent être le souci
primordial dans le cadre de l' élaboration des politiques en matière de
santé; que les résultats dans le domaine de la santé sont liés aux
facteurs physiques, sociaux, économiques et politiques et que la coopération
technique de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et d'autres
organisations internationales pertinentes devrait continuer de soutenir
les actions sanitaires dans l'hémisphère, conformément au Programme
commun en matière de santé dans les Amériques signé par
l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), la BID et la Banque
mondiale:
Réforme
du secteur de la santé
-
Réaffirmer
leur engagement à l'égard du processus de réforme du secteur de la
santé orientée sur l'équité, en soulignant leurs préoccupations
à l'égard des services essentiels de santé publique, de la qualité
des soins, de l'égalité d'accès aux services de santé et à la
couverture en matière de santé, notamment dans les domaines de la prévention
des maladies et de la promotion de la santé, et en améliorant
l'utilisation des ressources et l'administration des services de santé;
promouvoir l'utilisation continue d'indicateurs communs, approuvés et
scientifiquement validés, pour évaluer l'efficacité, l'équité et
l'efficience des systèmes de santé;
-
Renforcer
et promouvoir l'élaboration de normes internes de pratique, de procédures
d'accréditation et de délivrance des licences, de codes de déontologie
et de programmes de formation pour le personnel du secteur de la santé;
améliorer la combinaison de ce personnel dans le cadre de la
prestation de services en matière de santé afin de mieux répondre
aux priorités nationales en matière de santé;
-
Intensifier
les efforts, et partager et promouvoir les pratiques exemplaires pour:
*
réduire la morbidité et la mortalité maternelles et infantiles;
*
assurer la prestation de soins et de services de santé génésique
de qualité pour les femmes, les hommes et les adolescents; et
*
tenir les engagements pris lors des deux Conférences
internationales sur la population et le développement qui ont eu lieu au
Caire et à New York cinq ans plus tard pour en assurer le suivi;
Maladies
transmissibles
-
S'engager,
au plus haut niveau, dans la lutte contre le VIH/sida et ses effets,
en reconnaissant que cette maladie menace sérieusement la sécurité
de nos peuples; plus particulièrement chercher à accroître les
ressources en matière de prévention, d' éducation et d'accessibilité
aux soins et aux traitements ainsi que dans le domaine de la
recherche; adopter une approche multisectorielle sensible à la spécificité
des sexes à l'égard de l'éducation, de la prévention et du contrôle
de la propagation du VIH/sida et des maladies transmises sexuellement
(MTS), en élaborant des programmes participatifs réservés aux
populations à haut risque, et en favorisant les partenariats avec la
société civile, notamment les mass-médias, le monde des affaires et
les organismes bénévoles; encourager l'utilisation de mécanismes de
coopération horizontaux existants, pour veiller à la sécurité du
sang; élargir l'accès au niveau national au traitement des maladies
connexes au VIH/sida , en prenant des mesures visant à assurer que
des médicaments soient disponibles et abordables, y compris grâce à
des systèmes de distribution et de livraison fiables et à des mécanismes
de financement respectant les lois nationales et les ententes
internationales auxquelles les pays ont adhéré; continuer le
dialogue avec l'industrie pharmaceutique et le secteur privé en général,
pour encourager l'accessibilité, à des prix abordables, des antirétrovirus
et des autres médicaments pour le traitement du VIH/sida, et
promouvoir des stratégies visant à faciliter le partage de
l'information sur la fixation des prix des médicaments, notamment, le
cas échéant, celle disponible dans les banques de données
nationales; promouvoir et protéger les droits de personnes de tous
ceux atteints du VIH/sida, sans discrimination en fonction du sexe ou
de l'âge; utiliser la Session extraordinaire de l' Assemblée générale
des Nations Unies de juin 2001 sur le sida comme plate-forme pour
susciter un soutien en faveur des programmes de lutte contre le
VIH/sida à l'échelle nationale et hémisphérique;
-
Renforcer
les programmes aux niveaux hémisphérique, national et local, pour prévenir,
contrôler et traiter les maladies transmissibles telles que la
tuberculose, la dengue, la malaria et la trypanosomiase;
-
Promouvoir
le développement d'une enfance saine, grâce aux soins prénataux,
aux programmes d'immunisation élargis ainsi qu'au contrôle des
maladies respiratoires et des maladies diarrhéiques au moyen de
programmes tels que le programme de prise en charge intégrée des
maladies de l'enfant, à l'éducation sanitaire, au maintien de la
bonne forme physique, à l'accès à une alimentation saine et
nutritive, et à la promotion de l'allaitement maternel;
Maladies
non transmissibles
-
Mettre
en œuvre des programmes communautaires de soins de santé, de prévention
et de promotion, pour réduire les risques pour la santé et
l'incidence des maladies non transmissibles, telles que les maladies
cardiovasculaires, notamment l'hypertension, le cancer, le diabète,
les maladies mentales, ainsi que les incidences de la violence et des
accidents sur la santé;
-
Participer
activement à la négociation d'un projet de convention cadre sur la réglementation
du tabac; élaborer et adopter des politiques et des programmes visant
à réduire la consommation de produits du tabac, particulièrement
parce qu'elle nuit aux enfants; partager les pratiques exemplaires et
les leçons apprises dans le cadre de l'élaboration de programmes
visant à accroître la sensibilisation du public, et en particulier
des adolescents, aux risques pour la santé qui sont associés au
tabac, à l'alcool et aux drogues;
Connectivité
- Fournir
aux professionnels de la santé et au public des informations
scientifiques et techniques sûres, en recourant à des innovations
telles que la Bibliothèque virtuelle de la santé des Amériques;
encourager l'utilisation de la télésanté comme moyen de joindre les
populations éloignées et de fournir des services et des informations
en matière de santé aux groupes mal servis, comme complément aux
services de soins de santé existants;
15.
Égalité
des sexes
Reconnaissant
que le renforcement de l'autonomie des femmes, leur pleine et égale
participation au développement de nos sociétés, ainsi que des chances
égales d'être en position d'exercer leur leadership sont essentielles:
à la réduction de la pauvreté, à la promotion de la prospérité économique
et sociale, au développement durable axé sur les personnes, à la
consolidation de la démocratie et au règlement des conflits, ainsi qu'à
la création de partenariats égaux entre femmes et hommes; reconnaissant
de plus que ces principes constituent la base sur laquelle reposent la
promotion de l'égalité des sexes et des droits de la personne des femmes
dans les Amériques et les efforts pour éliminer les inégalités de
toutes sortes:
-
Entériner
le Programme interaméricain sur la promotion des droits fondamentaux
de la femme, de l'équité et de l'égalité entre les sexes approuvé
lors de la première Rencontre des ministres ou des hautes autorités
responsables de l'avancement des femmes, tenue au mois d'avril 2000
par la CIM; entériner aussi le Plan d'action régional pour les
femmes d'Amérique latine et des Caraïbes et d' autres mesures et
initiatives adoptées lors de la Vingt-troisième Session
extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies (Beijing +
5) pour mettre en œuvre la Déclaration de Beijing et son Programme
d'action; et intégrer un point de vue qui tienne compte de l'égalité
des sexes dans les programmes, les actions et les ordres du jour des
rencontres nationales et internationales, pour veiller à ce que l'expérience
des femmes et l'égalité des sexes fassent partie intégrante de la
conception, de la mise en œuvre et de l'évaluation des politiques et
des programmes gouvernementaux et interaméricains dans tous les
secteurs d'activité;
-
Renforcer
les instances nationales et les autres organes gouvernementaux chargés
de l'avancement de la cause des femmes et de la promotion et de la
protection des droits de la personne de celles-ci; leur fournir les
ressources humaines et financières nécessaires, en explorant
notamment des plans de financement novateurs, afin que la notion de l'égalité
des sexes soit intégrée dans tous les programmes, projets et
politiques; et soutenir à la fois, le rôle fondamental qu'ont joué
et continueront de jouer les organismes de femmes dans la progression
vers l'égalité des sexes, et les efforts conjoints des gouvernements
et du secteur privé qui contribuent au respect et à la compréhension
des droits de la personne des femmes;
-
Promouvoir
l'équité et l'égalité des sexes et des droits de la personne des
femmes en renforçant et en favorisant la participation pleine et égale
des femmes à la vie politique de leurs pays et aux prises de décisions
à tous les niveaux;
-
Renforcer
le rôle de la CIM en tant que conseiller technique auprès du Groupe
de suivi du Sommet (GSS) pour tous les aspects de l'équité et de l'égalité
des sexes, et reconnaître l'importance du rôle que joue la CIM dans
le suivi des recommandations pertinentes du Sommet; prévoir un niveau
de ressources approprié pour la CIM, afin de lui permettre de mener
à bien son rôle de principal forum hémisphérique, créateur de
politiques pour l' avancement des droits de la personne des femmes, et
notamment de l' égalité des sexes; promouvoir le soutien et la
participation de la BID, de la Banque mondiale et de la CEPALC dans la
mise en œuvre et le suivi de ce Plan d'action;
-
Promouvoir
le recours aux technologies de l'information et des communications
comme un moyen permettant de remédier aux inégalités entre les
hommes et les femmes et assurer l'égalité d'accès des femmes à ces
nouvelles technologies et à la formation nécessaire; à cette fin,
veiller à ce que les programmes gouvernementaux en matière de
connectivité et la programmation à l'échelle locale, nationale et régionale
intègrent un point de vue sur l'égalité des sexes qui soit représentatif
de la diversité des femmes au sein de divers groupes, notamment des
peuples autochtones et des minorités rurales et ethniques;
-
Renforcer
les systèmes de collecte et de traitement de données statistiques
subdivisées par sexe, et adopter l'utilisation d'indicateurs de sexe,
qui contribueront à une analyse de base de la condition féminine et
à la mise en œuvre de politiques publiques aux niveaux national et régional,
et qui rendront possible l' amélioration de la surveillance et de l'évaluation
des accords régionaux et internationaux;
16.
Peuples autochtones
Constatant
que le caractère unique des cultures, de l'histoire et de la situation démographique,
socio-économique et politique des peuples autochtones (tel que le
terme est expliqué dans la section de ce Plan d'action intitulé «
Droits de la personne et libertés fondamentales» ) des Amériques
requiert des mesures spéciales pour les aider à réaliser leur plein
potentiel au plan humain, et que leur inclusion dans l'ensemble de nos
sociétés et de nos institutions constitue un aspect essentiel du
renforcement soutenu, non seulement des droits de la personne au sein de
notre collectivité hémisphérique, mais aussi, plus largement, de nos démocraties,
de nos économies et de nos civilisations; notant que, si des progrès ont
été réalisés, il est nécessaire de renforcer la participation des
organisations, des collectivités et des peuples autochtones, de favoriser
un dialogue ouvert et continu entre ces derniers et les gouvernements, et
de continuer de collaborer afin d' assurer la mise en œuvre efficace des
mandats pertinents du Plan d' action du Sommet de Santiago:
-
Faire
tout leur possible, conformément aux textes de loi nationaux, pour
encourager les organismes donateurs, le secteur privé, les autres
gouvernements et les organisations régionales et internationales,
ainsi que les BMD, à soutenir les conférences nationales et hémisphériques,
afin d'échanger des expériences entre les peuples autochtones et
leurs organisations dans le cadre de la mise en œuvre d'activités
visant à favoriser leur développement culturel, économique et
social durable, et dans d'autres domaines semblables susceptibles d'être
déterminés par les peuples autochtones;
-
Reconnaître
la valeur que les visions du monde, les usages, les coutumes et les
traditions uniques des peuples autochtones peuvent apporter aux
politiques et programmes liés à la gestion des terres et des
ressources naturelles, au développement durable et à la biodiversité;
sur ces fondements, élaborer des stratégies et des méthodes
correspondantes pour prendre en considération et respecter les
pratiques culturelles des peuples autochtones et pour protéger leur
savoir traditionnel, conformément aux principes et objectifs de la
Convention sur la diversité biologique;
-
Accroître
la disponibilité et l'accessibilité des services éducatifs, en
consultation avec les peuples autochtones, notamment les femmes, les
enfants et les jeunes, conformément à leurs valeurs, coutumes,
traditions et structures organisationnelles, en favorisant la diversité
culturelle et linguistique dans les programmes pédagogiques et de
formation destinés aux communautés autochtones; promouvoir des stratégies
nationales et régionales pour les femmes, les enfants et les jeunes
autochtones; dans le même ordre d'idées, encourager des programmes
d'échanges internationaux et des stages dans les secteurs public et
privé, afin de favoriser l'égalité des chances, d'élever l'âge
moyen de fin de scolarité, de porter à leur maximum les réalisations
individuelles et collectives, et de promouvoir l'éducation tout au
long de la vie pour tous les autochtones;
-
Promouvoir
et répondre, le cas échéant, aux besoins culturels, linguistiques
et de développement particuliers des peuples autochtones, que ce soit
dans un contexte urbain ou rural, dans l' élaboration et la mise en
œuvre d'initiatives et de stratégies éducatives, en accordant une
attention particulière au renforcement des capacités
institutionnelles, de la connectivité et des liens avec les autres
peuples autochtones de l'hémisphère, notamment grâce à des centres
de liaison nationaux;
-
Promouvoir
et renforcer, dans tous les secteurs de la société, et notamment
dans le domaine de l'éducation, la compréhension de la contribution
apportée par les peuples autochtones au façonnage de l' identité
nationale des pays dans lesquels ils vivent;
-
Élaborer
des stratégies, des mesures et des mécanismes visant à assurer la
participation efficace des peuples autochtones à la conception, à la
mise en œuvre et à l'évaluation de plans, de politiques, de systèmes
et de programmes complets en matière de soins de santé, qui
reconnaissent la valeur du développement de communautés holistiques
et qui tiennent compte des circonstances et des réalités
culturelles, économiques et sociales;
-
Soutenir
l'Initiative concernant la santé des peuples autochtones pilotée par
l'OPS, pour aider les États, en consultation avec les peuples
autochtones, à formuler des politiques et des systèmes de santé
publics intégrés favorisant la santé des peuples autochtones, pour
concevoir et en mettre en œuvre des cadres et des modèles
interculturels de soins spécifiquement ciblés pour répondre aux
besoins et priorités des peuples autochtones en matière de santé,
et pour améliorer la collecte, l'analyse et la dissémination de
renseignements sur les conditions sanitaires et sociales de ces
peuples, en insistant particulièrement sur les enfants;
-
Réduire
les écarts existant sur les plans du numérique, des communications
et de l'information entre la moyenne nationale et les peuples et les
communautés autochtones, grâce à des programmes et des projets de
connectivité et de communications pertinents, qui fournissent des
services dans les domaines du développement politique, économique et
social en recourant notamment à des réseaux d'information entre
peuples autochtones;
-
Promouvoir
la collecte et la publication de statistiques nationales pour produire
de l'information sur la composition ethnique et les caractéristiques
socio-économiques des populations autochtones, afin de définir et d'évaluer
les politiques les plus appropriées pour répondre aux besoins;
-
Soutenir
le processus de réforme de l'Institut indianiste interaméricain,
fondé sur de vastes consultations entre les États et les peuples
autochtones de l'hémisphère, et élaborer davantage les processus
pour assurer une large et pleine participation des peuples autochtones
dans tout le système interaméricain, notamment les discussions sur
le Projet de Déclaration américaine sur les droits des peuples
autochtones;
17.
Diversité culturelle
Reconnaissant
que le respect pour la diversité culturelle et l' appréciation de sa
valeur contribuent au dynamisme social et économique et sont des facteurs
positifs dans la promotion de la saine gestion des affaires publiques, de
la cohésion sociale, du développement humain, des droits de la personne
et de la coexistence pacifique au sein de l'hémisphère, et que les
effets de la mondialisation offrent d'importantes possibilités de
promouvoir la diversité culturelle mais suscitent également des préoccupations
quant à la capacité de certaines collectivités d'exprimer les différents
aspects de leur identité culturelle; reconnaissant aussi le rôle unique
de la propriété culturelle dans le renforcement des liens géographiques,
sociaux, historiques et anthropologiques au sein des sociétés;
constatant la nécessité de renforcer les stratégies pour empêcher le
trafic illicite de biens culturels, qui est préjudiciable à la préservation
de la mémoire collective et du patrimoine culturel des sociétés et
menace la diversité culturelle de l'hémisphère; et ayant présent à
l'esprit que l'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré l'an
2001, Année du dialogue entre les civilisations:
-
Renforcer
les partenariats et les échanges d'information en recourant,
notamment, aux technologies de l'information et des communications, en
organisant une série de séminaires regroupant des experts, des hauts
fonctionnaires et des représentants de la société civile, sur
l'importance que revêt la diversité linguistique et culturelle de
l'hémisphère pour promouvoir une meilleure acceptation, une plus
profonde compréhension, une plus large appréciation et un plus grand
respect parmi les populations de la région;
-
Encourager
la convocation d'une réunion au niveau ministériel ou au plus haut
niveau approprié, avec le soutien du CIDI, pour discuter de la
diversité culturelle en vue d'approfondir la coopération sur cette
question dans l'hémisphère;
-
Créer
un environnement favorisant la sensibilisation à la diversité
culturelle et linguistique des pays des Amériques et sa compréhension,
en recourant à divers moyens, notamment à l'utilisation des
nouvelles technologies de la communication, ainsi qu'à celle de
l'Internet; soutenir, grâce à une large collaboration, des projets
de nouveaux médias privilégiant le dialogue interculturel, par le
biais de la production et de la distribution de produits culturels créés
pour la télévision, le cinéma, l'industrie du disque et celle de l'édition
et des médias électroniques; enrichir la diversité du contenu
culturel de ces industries en, entre autres mesures, préservant et en
restaurant les biens culturels et en assurant le retour des biens
culturels illégalement acquis conformément à ses obligations
internationales;
-
Promouvoir
la cohésion sociale, le respect mutuel et le développement:
*
en reconnaissant la contribution apportée par l'éducation
physique et les sports pratiqués de façon loyale, sans recours à la
drogue; et
*
en soutenant des initiatives qui préservent et valorisent les
sports traditionnels et autochtones, renforcent le rôle de la femme dans
les sports, et augmentent les possibilités offertes aux enfants et aux
jeunes, aux personnes handicapées et aux groupes minoritaires de
participer aux sports et à l'activité physique et d'en bénéfici
-
Engager
une coopération active entre diverses institutions tant au niveau
national qu'international, pour éliminer le trafic illicite de biens
culturels, comme suite à la Convention concernant les mesures à
prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le
transfert de propriété illicites des biens culturels de l'UNESCO
adoptée en 1970; promouvoir également l'action conjointe avec les
organisations de la société civile, pour mettre en œuvre et
soutenir des politiques, des plans et des programmes qui renforceront
et favoriseront la recherche, la restitution, l'étude, la
conservation, le maintien, la restauration, l'accès au patrimoine
culturel et aux biens culturels et leur appréciation, grâce à des
précautions appropriées, à leur préservation et à leur
jouissance;
18.
Enfants et jeunes
Reconnaissant
que promouvoir les droits des enfants et leur développement, leur
protection et leur participation sont essentiels pour leur permettre
d'atteindre leur plein potentiel; constatant de plus l'efficacité et la nécessité
des interventions centrées sur la protection contre la discrimination,
l'inégalité, l'abus, l' exploitation et la violence, notamment des
personnes les plus vulnérables, tout en tenant compte de l'égalité des
sexes; et faisant valoir l'importance de la coopération approuvée lors
du dixième Sommet des chefs d'État et de gouvernement ibéro-américains
à Panama, ainsi que des possibilités significatives de progrès pour les
enfants en 2001, dans le contexte de l'Année interaméricaine de l'enfant
et de l'adolescent et des objectifs adoptés lors du Sommet mondial pour
les enfants de 1990; et reconnaissant la contribution majeure de la
Convention relative aux droits de l' enfant à la promotion et à la
protection des droits des enfants, et le travail entrepris par l'Institut
interaméricain de l'enfant (IACI):
-
Mettre
en œuvre et soutenir les engagements figurant dans le Programme pour
les enfants touchés par la guerre agréé par 132 États à la Conférence
internationale sur ce thème, tenue à Winnipeg, au Canada, en
septembre 2000, en favorisant notamment la participation active
des enfants et des adolescents à la politique, à la programmation et
au dialogue relatif aux enfants et aux adolescents touchés par les
conflits armés, et en encourageant la constitution d'un réseau pour
eux; envisager des moyens additionnels d'assurer le suivi, de présenter
des rapports et de défendre les droits, la protection et le bien-être
des enfants touchés par les conflits armés dans l'hémisphère,
conjointement avec le rapporteur de la CIDH pour les questions
touchant le droit des enfants;
-
Promouvoir
les actions permettant de créer, de renforcer et de mettre en œuvre
des politiques publiques visant à assurer le bien-être et le développement
intégral des enfants et des adolescents, et préconiser la
convocation de conférences, de séminaires et d'autres activités
nationales ou multilatérales vouées aux enfants et aux adolescents,
en particulier tout au long de l'année 2001, dans le contexte de
l'Année interaméricaine de l' enfant et de l'adolescent;
-
Veiller
à ce que chaque enfant en conflit avec la loi soit traité au mieux
de ses intérêts, conformément à nos obligations eu égard à la
Convention sur les droits de l'enfant et aux autres instruments
internationaux pertinents en matière de droits de la personne,
notamment le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques; garder à l'esprit l'ensemble des Règles minima des
Nations Unies relatives à l'administration des Tribunaux de la
jeunesse; et offrir aux personnes qui prennent part à
l'administration de la justice des possibilités de suivre une
formation, s'il y a lieu, incluant, entre autres, une sensibilisation
à l'égalité des sexes et sur les droits de la personne;
-
Déterminer,
partager et promouvoir les pratiques et approches exemplaires, en
particulier les approches communautaires, visant à soutenir les
familles, répondre aux besoins des enfants et des adolescents en
danger, et les protéger des abus physiques ou mentaux, des blessures
ou de la violence, de la discrimination, de la négligence, des
mauvais traitements et de l'exploitation, notamment des abus sexuels,
de l'exploitation commerciale et des pires formes de travail des
enfants, telles qu'exprimées dans la Convention 182 de l'OIT; élaborer,
conformément aux textes de loi nationaux, des politiques et des modèles
nationaux de réhabilitation ou des systèmes judiciaires pour les
mineurs qui comprennent des initiatives pour la prévention du crime,
protègent l'application régulière de la loi, et permettent l'accès
aux institutions et aux programmes pour la réhabilitation et la réintégration
des enfants et des adolescents contrevenants dans la société et dans
leur famille;
-
Entériner
le Consensus de Kingston et rechercher des moyens concertés pour
faire avancer les recommandations contenues dans ce Consensus, dégagé
à la cinquième Réunion ministérielle consacrée aux enfants
et à la politique sociale, tenue en Jamaïque, en octobre 2000,
qui représente la contribution de la région à la Session
extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants qui aura
lieu au mois de septembre 2001;
-
Encourager
la coopération pour réduire les cas d'enlèvements d'enfants par
l'un de leurs parents; envisager, dans les meilleurs délais et selon
le cas, de signer et ratifier, ou de ratifier la Convention de La Haye
du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement
international d'enfant, la Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la
protection des enfants et la coopération en matière d'adoption
internationale, et la Convention interaméricaine sur le retour
international des enfants de 1989, ou d'y adhérer; et se conformer à
nos obligations eu égard à ces conventions, afin d'empêcher les cas
d'enlèvements internationaux d'enfants par l'un de leurs parents et
d'y remédier;
-
Afin
de protéger et de promouvoir les droits des enfants, élaborer et
mettre en œuvre des politiques et des programmes intersectoriels
pouvant inclure la promotion de l'enregistrement civil de tous les
enfants, et allouer les ressources appropriées pour entreprendre ces
tâches; établir et soutenir la coopération entre les États, ainsi
qu'avec la société civile et les jeunes, afin d'assurer une mise en
œuvre et une surveillance efficaces des droits des enfants, notamment
d'indicateurs sur la santé, sur le développement et sur le bien-être
des enfants propres à chaque pays, grâce au partage de pratiques
exemplaires sur la manière de rendre compte au moyen de rapports
nationaux pour les États parties à la Convention relative aux droits
de l'enfant;
-
Promouvoir
la consultation, la participation et la représentation des jeunes
dans tous les domaines les touchant, en leur donnant accès à des
renseignements fiables et en leur offrant la possibilité d'exprimer
leurs vues et de contribuer aux discussions dans les activités et les
forums locaux, nationaux, régionaux et internationaux;
-
Renforcer
le rôle de l'OPS, de l'IACI et de la CIDH en tant que conseillers
techniques auprès du GSS sur tous les aspects des questions touchant
les enfants, et reconnaître l'importance de ces institutions dans le
suivi des recommandations pertinentes du Sommet.
SUIVI
DU PLAN D'ACTION
À
l'occasion de notre troisième réunion, à Québec, nous soulignons la nécessité
d'approfondir et d'élargir notre collaboration pour répondre aux besoins
et aux aspirations des citoyens. Pour atteindre ces objectifs, il est
fondamental que nous mettions efficacement en œuvre les engagements que
nous avons pris. À cette fin:
-
Nous
reconnaissons le rôle prépondérant des gouvernements dans la mise
en œuvre du Plan d'action.
-
Nous
accueillons avec satisfaction et encourageons la coopération
sectorielle étendue qui existe au niveau ministériel dans divers
secteurs et qui constitue la composante de base de la coopération hémisphérique.
Nous demandons à nos ministres respectifs de continuer de soutenir la
mise en œuvre des mandats contenus dans ce Plan d'action et de rendre
compte des progrès réalisés.
Gestion
du Sommet:
-
Nous
continuons de soutenir le GSS en tant qu'organe principal tenu de
rendre compte, par l'intermédiaire des ministres des Affaires étrangères,
de la surveillance de la mise en œuvre des mandats du Sommet.
-
Dans
l'objectif de renforcer l'inclusion hémisphérique dans le processus
du Sommet des Amériques, nous approuvons la création d'un Conseil exécutif
du GSS représentatif au niveau régional, avec un Comité directeur
permanent composé des hôtes passés, présents et futurs du Sommet.
Le Conseil exécutif servira à:
*
évaluer, renforcer et soutenir le suivi des initiatives du Sommet,
l'OÉA servant de secrétariat technique et de mémoire institutionnelle
du processus du Sommet;
*
maximiser la cohérence entre le processus et les mandats du Sommet
des Amériques et les processus sous-régionaux du Sommet;
*
approfondir les partenariats et la coordination entre le processus
du Sommet des Amériques et ses institutions partenaires (l'OÉA, l'OPS,
l'IICA, la BID, la CEPALC et la Banque mondiale), incluant l'examen de la
pertinence de nouvelles relations avec les BMD infrarégionales;
*
promouvoir un engagement et des partenariats plus grands avec les
fondations infrarégionales et avec les groupes de la société civile,
incluant le milieu des affaires et le secteur bénévole, dans l'appui aux
mandats du Sommet.
Le
Comité directeur aidera le président du Sommet à se préparer pour les
Sommets futurs, en particulier pour les préparatifs des réunions du GSS.
Mise
en œuvre et financement
Nous soulignons la
nécessité d'une coordination et d'un dialogue permanents dans le
système interaméricain, pour assurer la mise en œuvre efficace et
efficiente des mandats du Sommet. Nous nous réjouissons de l'engagement
des partenaires institutionnels (l'OÉA, l'OPS, l'IICA, la BID, la CEPALC,
et la Banque mondiale) à tous les paliers du processus du Sommet des
Amériques, et approuvons: * le dialogue régulier entre le GSS et les
institutions partenaires, pour assurer la coordination de la
planification, du financement et de la mise en œuvre des mandats du
Sommet; * la participation des chefs des institutions partenaires aux
futures réunions du GSS au niveau ministériel; et, * le renforcement de
la collaboration et davantage d'échanges d'information et d'expertise
entre les BMD, les organismes interaméricains et les agences nationales,
en vue d'encourager l' utilisation efficace de leurs ressources,
d'optimiser l' efficacité de l'exécution du programme, d'éviter les
chevauchements et répétitions inutiles dans les mandats existants, de
maximiser les possibilités de financement pour les bénéficiaires, et
d'assurer l'uniformité de la mise en œuvre des initiatives du Sommet
visant à promouvoir une plus grande équité sociale. Nous reconnaissons
le rôle essentiel des BMD et des agences de financement dans la
mobilisation de l'expertise et des ressources pour soutenir les objectifs
sociaux et économiques du Plan d' action. Nous demandons à nos
ministres, en collaboration avec le GSS, d'explorer avec les institutions
partenaires les manières d'assurer un soutien financier permanent des
initiatives, et d' encourager:
* nos représentants nationaux au sein des Conseils d' administration de
ces institutions à promouvoir l'élaboration de programmes soutenant les
objectifs sociaux et économiques du Sommet;
* les efforts de la BID et de la Banque mondiale pour fournir l'expertise
et mobiliser les ressources pour des initiatives compatibles avec les
domaines prioritaires des programmes;
* la recherche active d'une meilleure communication et d'une meilleure
coordination entre les coordonnateurs nationaux et les directeurs
exécutifs de la BID et de la Banque mondiale, incluant une réunion entre
le GSS et les directeurs exécutifs pour discuter de la mise en œuvre des
mandats du Sommet; * le renforcement des relations, au niveau national,
entre les ministères et agences gouvernementales chargées de la mise en
œuvre des mandats du Sommet, la BID et la Banque mondiale, pour assurer
un plus grand échange dans le cadre de la planification et de la mise en
œuvre des mandats du Sommet; * les ministres des Finances de l'hémisphère
occidental à accroître leur engagement et leur soutien à l'égard de
l'ensemble du programme du Sommet des Amériques, tant dans le cadre de
leurs fonctions de ministres des Finances que, le cas échéant, comme
gouverneurs des BMD; nous chargeons nos ministres des Finances d'envisager
la création de mécanismes financiers pour soutenir les initiatives du
Sommet; * les efforts de l'Agence interaméricaine de coopération et de
développement (AICD) de l'OÉA, pour l'obtention de financement, tant à
partir de sources traditionnelles que de sources nouvelles, notamment
celles découlant des nouveaux partenariats avec le secteur privé, et ses
efforts pour que l'élaboration de son Plan stratégique 2002-2005
reflète les objectifs du Sommet.
Nous reconnaissons le rôle central de l'OÉA pour soutenir le processus
du Sommet des Amériques, et les fonctions du Comité spécial sur la
gestion des Sommets interaméricains (CSGSI) de l'OÉA dans la
coordination des efforts de l'OÉA à cet égard, ainsi que comme forum
pour permettre à la société civile de contribuer au processus du Sommet
des Amériques.
Nous chargeons nos ministres des Affaires étrangères, à la prochaine
Assemblée générale de l'OÉA à San José, au Costa Rica, de renforcer
et réformer, selon le cas, les mécanismes institutionnels et la
capacité financière du Secrétariat général de l'Organisation pour
soutenir le processus du Sommet des Amériques en tant que secrétariat
technique, et pour fournir un soutien aux réunions ministérielles et
sectorielles pertinentes pour l'OÉA. Nous les chargeons aussi d'envisager
la création d'un fonds spécifique pour financer les activités visant à
soutenir le GSS.
Nous appuyons l'étude par l'OÉA, par d'autres organismes
interaméricains et par les gouvernements nationaux, de moyens par
lesquels la société civile peut contribuer à la surveillance et à la
mise en œuvre des mandats du Sommet, en vue de les recommander au GSS et
d'élaborer ensuite des mécanismes et des systèmes d'information pour
assurer la dissémination de l'information sur le processus des Sommets
des Amériques et les engagements pris par les gouvernements.
------------------------------------------------------------------------
1.
Le Mexique interprète que la totalité du Chapitre 4 du Plan d'action,
natamment son titre « Sécurité hémisphérique » et ses concepts
et dispositions, sera abordée lors des forums pertinents de l'OÉA,
conformément au mandat du Deuxième Sommet des Amériques, tenu à
Santiago de Chile, en avril 1998.
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