Le
CRIM change de nom et s’installe à Québec par
Daniel Allard |
Sans
changer les quatre lettres de son abréviation, Le Centre de recherche
informatique de Montréal (CRIM) s’apprête à changer la
signification de son M pour Multimédia, dans une opération visant
à élargir ses horizons, autant scientifiquement que géographiquement
parlant. Le réputé centre de recherche de la métropole, où travaillent
plus de 120 personnes, veut ainsi mieux couvrir l’ensemble du territoire
québécois. En plus de se donner un nom moins montréalais, le CRIM
entreprend également l’ouverture de bureaux dans d’autres régions du
Québec, dont Québec. Lorsque le conseil d’administration aura finalisé
le processus, le CRIM deviendra donc le Centre de recherche en
informatique et multimédia. Sur
cette lancée, la tenue de la dernière activité de formation du CRIM à
Québec, un diner-conférence de deux heures sur le thème de la gestion
du savoir, à l’Université Laval, le 29 mars dernier, a permis
au PDG de l’organisme, Yves Sanssousi, de confirmer la nomination
d’un directeur qui sera en poste bientôt à Québec: «Christian
Martin sera le directeur de notre bureau de Québec. Il devrait être
en poste pour le 1er juin. Il viendra rejoindre madame Monique
Miville qui assure déjà une représentation permanente du CRIM à Québec
à nos bureaux du 888 de la rue Saint-Jean». Avec l’installation d’un
directeur, l’organisme compte maintenant approfondir son développement
auprès des acteurs de la région de la capitale. On parlera dorénavant
du CRIM Montréal et du CRIM Québec. Les
organisateurs des Midi-Conférences du CRIM ont d’ailleurs une façon
très originale de récompenser leurs participants. Ils leurs permettent
de «gagner» un conférencier! Chaque inscription aux Midi-Conférences
donne une chance de participer au concours «gagnez un ... conférencier!»,
qui permet alors qu gagnant de choisir un thème qui répond aux besoins
de son entreprise, de proposer une date et un lieu et d’y inviter
jusqu’à 20 personnes de son choix, qui profiteront comme lui,
gracieusement et en exclusivité, du savoir d’un spécialiste recruté
par le CRIM. Pour
accompagner et répondre aux besoins de formation de sa clientèle, le
CRIM offre plusieurs séries de cours et d’activités ciblées. Sa série
Midi-Conférences compte d’ailleurs une demi-douzaine d’événements,
qui sont chacun présentés une fois à Montréal et une autre fois à Québec,
quelques jours plus tard. LES
SECRETS DE LA GESTION DU SAVOIR Pour
développer le thème de la gestion du savoir, une trentaine de personnes
étaient venues entendre le conférencier Joël Muzard, le 29 mars.
«La
confiance est la condition essentielle pour développer le capital
intellectuel dans l’entreprise...», a-t-il d’abord fait ressortir...
«...et le savoir augmente lorsqu’il est partagé! Un réflexe qui
n’est malheureusement pas dans notre culture, qui en est une d’objet.
Si je partage, si je donne un objet, je ne l’ai plus!», a logiquement
fait comprendre le conférencier. Ce qui fait dire au professeur Muzard
qu’il faut se forcer pour acquérir le réflexe de partager la
connaissance, surtout au sein des entreprises. «À
l’école, on n’apprend pas à regarder En
deux petites phrases percutantes, il résume l’ampleur du défi en
cause: «À l’école, on n’apprend pas à regarder la copie du voisin.
En entreprise, voilà pourtant un bon moyen d’échange et de partage de
la connaissance.» Pour lui, le gros du défi consiste à défaire le
mythe de l’individualité, tellement imprégné partout dans nos sociétés
modernes. Si
la culture occidentale entraîne à ne pas partager, il y a tout de même
des organisations qui sont allées plus loin dans le domaine. Joël Muzard
cite l’exemple de SKANDIA, une société d’assurance qui est la
grande référence, selon–lui. «Je sais aussi qu’IBM tente de
le faire, mais que c’est difficile. Au Québec, la banque CIBC a
travaillé sur cela. La CSST (Commission de la santé et de la sécurité
au travail) a créé un réseau de partage virtuel qui est aussi très intéressant.» Si
demain tout votre personnel partait à la retraite d’un seul coup, que
feriez-vous? Comment ne pas perdre la connaissance qui fait la force de
votre entreprise? Cette façon d’aborder la problématique de la gestion
de la connaissance peut donner des petits froids dans le dos! Et on ne
parle pas ici que de cas d’école: 70% des cadres de la Fonction
publique fédérale du Canada quitteront le marché du travail au
cours des sept prochaines années. Que
conseille Joël Muzard aux chefs d’entreprises qui s’intéressent à
la gestion de la connaissance: «Dans l’état actuel des choses, il faut
de l’aide de l’extérieur. Un gestionnaire ne trouvera jamais par
lui-même les outils et les sources de références pour avancer
efficacement dans ce chemin–là». Il
a entre autres fait remarquer que si l’esprit communique à 400
mots/minute, le langage écrit va au rythme de 15 mots/minute, ce qui
signifie que l’image est beaucoup plus efficace et stimulante dans la
communication. Pour
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