Nouveau joueur dans l’import-export
Le transitaire montréalais RENAISSANCE s’installe à Québec

par Daniel Allard

 

Une petite publicité dans un quotidien de Québec début janvier a causé une grosse surprise dans le petit monde des transitaires en import-export de la capitale. Sept entreprises s’y partageaient la tarte du petit marché de Québec depuis plusieurs années. Elles sont dorénavant huit! Il faudra compter sur la présence, bien physique, d’une entreprise montréalaise qui regardait du côté de Québec depuis quelques années et qui vient de trouver la bonne formule pour venir y faire sa place.

Les stratèges chez Les Transitaires RENAISSANCE internationale inc. (RENAISSANCE International Freight Forwarding Inc.) avaient fait réaliser une étude de marché en conséquence il y a quelques années et réalisèrent qu’il était impensable de vouloir couvrir le marché de Québec à distance, sans y avoir un représentant sur place. La pièce manquante de ce plan d’affaires a finalement été trouvée avec la transition vers le nouveau millénaire. L’entreprise montréalaise réussit même à s’implanter dans la capitale avec toute la profondeur d’une spécialiste de Québec qui a une quinzaine d’années d’expérience.

La photo de la publicité parue en janvier montrait effectivement un visage très connu en ville chez les transitaires en transport. Lyse Bélanger a quitté en décembre son poste chez Panalpina, où elle travaillait depuis 13 ans, pour se lancer à son propre compte. Et avant, elle avait aussi accumulé trois ans d’expérience chez Starber, où elle avait débuté comme secrétaire-réceptionniste, avant de saisir l’opportunité de mettre en place le département maritime et aérien, en acquérant sa formation à l’intérieur même de l’entreprise, qui portait alors le nom de St-Arnaud et Bergevin.

«On m’avait approché durant l’été. Fin août, au retour de mes vacances, j’ai vu les choses autrement face à mes perspectives d’avancement et me suis mise à y penser réellement. Je suis allée rencontrer l’équipe à Montréal en septembre. J’ai finalement décidé que j’étais mûre pour un nouveau défi. J’ai dit oui à Renaissance... Tout est allé très vite par la suite. Mon incorporation d’affaires a été acquise le 3 janvier et je suis officiellement en affaires depuis le 16 janvier», raconte-t-elle manifestement heureuse.

Pour des raisons fiscales, elle a créé sa propre entreprise sous la raison sociale Cibelye import-export inc. «Mais je fais affaires qu’avec Renaissance» explique-t-elle, dans son confortable bureau, pour l’instant dans le sous-sol de sa résidence du quartier Neufchâtel, à Québec. Une autre décision stratégique, «pour me permettre plus facilement de travailler plus longtemps», justifie-t-elle à ce propos. Madame Bélanger utilise effectivement une carte d’affaires aux couleurs exclusives de Renaissance, possède une adresse électronique renaissance-freight.com et offre ses services au nom de ce transitaire qu’elle s’efforce maintenant de faire connaître à Québec.

UN NOM À FAIRE CONNAITRE À QUÉBEC

«Renaissance n’est pas un nom connu à Québec, reconnaît d’ailleurs la première intéressée.» Mais la nouvelle femme d’affaires parle déjà d’engager une ou deux personnes: «Je débute ici, à Neufchâtel, mais il est fort possible que je doive déménager rapidement... J’ai une clientèle qui m’a suivie», poursuit-elle.

Elle n’a effectivement pas eu à attendre la fin de son premier mois pour fêter ses premiers contrats: «À Montréal, ils me taquinent en disant que je leur livre déjà des tonnes de marchandises... J’ai déjà deux contrats d’une tonne et demie à chaque fois par voie aérienne qui ont été réalisés», confie-t-elle avec un petit sourire de satisfaction.

Comme les autres transitaires, Renaissance est en mesure d’offrir les taux «conférence» et «hors conférence» sans problème. Et personnellement, madame Bélanger n’a pas l’intention d’offrir quelque service spécialisé que ce soit. Elle demeure dans le général. «Des toiles d’oeuvres d’art aux petites bouteilles de produits de hautes technologies», donne-t-elle en exemple de ce qu’elle a déjà fait, elle est en mesure de répondre aux besoins des clients de tous les horizons.

Fondée il y a sept ans, à Blainville, dans la région de Montréal, par J. Douglas Haines - un Ontarien devenu amoureux du Québec qui a plus de 23 années d’expérience dans cette industrie - et qui en est toujours le président propriétaire, Renaissance demeure une petite entreprise. Avec une équipe de moins de dix personnes à Montréal, l’entreprise est cependant aussi présente sur les marchés d’Ottawa et de Toronto. En ajoutant Québec à son territoire desservi, elle compte utiliser la même approche auprès de la clientèle, soit de rechercher la qualité plus que la quantité et de se démarquer par la qualité de son service.

En fait, bien que Lyse Bélanger soit maintenant avec Renaissance, le même nombre de spécialistes en transport dessert les entreprises de la grande région de Québec, mais au nom de huit transitaires plutôt que sept. La concurrence s’en trouve plus vive, probablement au bénéfice des entreprises clientes.