Le changement du climat menace l’économie (CMQC)
Le changement climatique risque d’avoir des conséquences «significatives
et irréversibles» sur l’économie, la santé publique et les paysages
de nombreuses régions du globe. Voilà une nouvelle estimation d’un
groupe d’experts de l’ONU chargé d’étudier les impacts du réchauffement
de la planète. Intitulé Changement climatique 2001: impacts,
adaptation et vulnérabilité, le rapport de 1000 pages du Groupe
intergouvernemental sur l’évolution du climat confirme que les
populations des deltas, des petits États insulaires et des régions
arides ont raison de s’inquiéter parce qu’elles seront les plus frappées. Le
réchauffement climatique accroîtra les maladies parasitaires comme la
malaria et la dengue. Il risque aussi de faire disparaître des espaces
naturels, aussi bien à basse altitude en raison de la montée du niveau
de la mer (coraux, mangroves, marais côtiers), qu’à très haute
altitude en raison de la fonte des glaciers. Même
limité à 2 degrés Celsius, il pourrait entraîner l’extinction de
plusieurs espèces comme les oiseaux des forêts de Tanzanie, les gorilles
africains de montagne, l’ours des Andes, le tigre du Bangale, par
exemple, sans compter que l’ours polaire et certains pingouins perdront
progressivement leurs habitats. Plus catastrophique, un affaiblissement du
Gulf Stream modifierait du tout au tout les conditions de vie
d’une partie de l’Europe. Fin
janvier, un autre groupe de travail du même organisme statuait sur l’inéluctabilité
de réchauffement d’ici 2100 en établissant une distinction entre un réchauffement
limité à 2 ou 3 degrés et une augmentation supérieure du thermomètre.
Dans l’hypothèse limitée, les effets seraient «légèrement positifs»
sur le plan économique dans les pays industrialisés de moyen ou haute
altitude, mais déjà négatif pour les autres. Dans la seconde hypothèse,
tous les pays en pâtiraient, surtout le tiers-monde. On parle alors de dévastation
pour des pays comme le Bangladesh et les petits États insulaires de
l’Océan Indien et du Pacifique. À
l’HEURE DE L’ÉCOTERRORISME Par
ailleurs, la police a récemment mis la main sur quatre individus accusés
d’avoir incendié, l’an dernier, des bâtiments dont ils estimaient
qu’ils endommageaient la nature. Il s’agirait d’une première pour
les forces policières aux États-Unis contre ce qui est décrit pour être
des opérations «écoterroristes». Il s’agirait d’un réseau
ultra-secret et très efficace, très difficile à infiltrer qui est connu
sous l’appellation du «Front de libération de la Terre» (ELF). Ironiquement,
une des quatre personnes arrêtées est un fils de policier new-yorkais.
Trois sont d’âge mineur et ils ont plaidé coupable. L’adulte est Connor
Cash et il est maintenant inculpé d’incendie criminel, pour avoir déposé
des bombes incendiaires dans des résidences luxueuses en construction
dans les rares espaces encore vierges de Long Island, dans la région de
New York. Pourtant
actifs depuis plusieurs années, c’est la première fois que des membres
de l’ELF sont arrêtés. L’ELF est né dans les années 90 de la
radicalisation de certains membres de la mouvance écologiste aux États-Unis.
Il est actuellement classé parmi les groupes terroristes dans ce pays.
L’ELF s’attaque surtout par le feu aux symboles de ce qu’elle considère
comme la destruction ou la colonisation de la nature. Les exploitations
forestières, les stations de ski, les maisons luxueuses dans les endroits
reculés, les laboratoires de recherche et les récoltes transgéniques
sont parmi ses cibles privilégiées. Jusqu’à
décembre dernier, l’ELF avait été plutôt actif dans le nord-ouest
des États-Unis. Sur l’ensemble du pays, les incendies criminels
reconnus comme étant sous la responsabilité de l’ELF ont causé à ce
jour pour quelques 40 millions $ de dégâts. Chiffre vérifiable, car le
mouvement a l’habitude de signer ses actes et de laisser près des lieux
incendiés des graffitis indiquant «Si vous construisez, nous brûlerons»!
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