Enjeu Kyoto

Le contenu rédactionnel de COMMERCE MONDE accorde une attention particulière aux enjeux environnementaux depuis toujours. Un choix éditorial que nous justifions par les conséquences fondamentales qu'ont les comportements des acteurs du commerce mondial autant sur le sol, l'air, l'eau, que la biodiversité; bref, sur la qualité globale de la vie sur Terre et la capacité de l'humanité à la maintenir et à l'améliorer. Surtout depuis le très médiatisé Sommet de la Terre (Rio de Janeiro, juin 1992), des expressions comme "Développement durable" ou "Penser globalement et agir localement" ont fait beaucoup de chemin. Le mot "environnement" est d'ailleurs devenu un concept tellement chargé de sens qu'on doit se poser des questions avant de savoir ce que veulent dire ceux qui l'utilisent.

Depuis son #17, COMMERCE MONDE Québec Capitale se fait plus précis et a choisi, dorénavant, de cibler des facettes très concrètes de l'enjeu environnemental. La rubrique ENVIRONNEMENT cède donc sa place à deux nouvelles rubriques sur:

  • l'eau, entre autres pour une raison évidemment très stratégique pour l'avenir de la planète entière, mais aussi pour une raison particulière pour l'avenir de la région de Québec, qu'il n'est pas possible de dévoiler actuellement, mais que vous découvrirez au fil des prochains mois.
  • Kyoto, c'est-à-dire les conséquences pour la région de Québec de l'application des engagements pris par le Canada lorsqu'il a signé la Convention de Kyoto sur le réchauffement de la planète.

Les «12 salopards» sous contrôle!

(CMQC) Un pas important a été franchi début décembre, par les délégués de 122 pays réunis à Johannesburg, qui sont parvenus à un accord sur une convention internationale interdisant ou limitant l’usage de douze polluants organiques persistants – les POP – considérés comme les produits chimiques les plus toxiques au monde. C’est un cycle de deux ans et demi de négociations qui aboutit ainsi. Un accord sur ces polluants, surnommés «les 12 salopards», était considéré comme prioritaire.

Comme c’est le cas dans ce type de traité, le texte ne deviendra légalement contraignant qu’une fois ratifié par un nombre important de pays, 50 dans le cas présent, un processus qui pourrait prendre jusqu’à cinq ans. Le directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Klaus Toepfer salue le nouvel outil comme un «traité solide et efficace». De son côté, Greenpeace juge qu’il «envoie à toutes les industries un message clair: elles doivent s’amender et cesser d’utiliser la Terre comme un terrain d’essai pour leurs polluants dangereux».

Ce nouveau traité instaure des mécanismes de contrôle pour la production, l’importation, l’exportation, l’élimination et l’utilisation des 12 POP suivants:

  • les hexachlorobenzènes

  • l’endrine

  • le mirex

  • le toxasphère

  • le chlorane

  • l’heptachlore

  • le dichloro-diphényl-trichloréthane (DDT)

  • l’aldrine

  • la dieldrine

  • les polychlorbiphényls (PCB)

  • les dioxines

  • les furannes

Une exception est faite concernant le DDT dont l’usage comme insecticide reste autorisé contre le paludisme – la malaria -, une maladie qui tue encore plus d’un million de personnes par an. Plus de 25 pays dépendent du DDT pour combattre le paludisme.    

ÉCONOLER RECOIT UN PRIX PRESTIGIEUX

Une entreprise de Québec, Éconoler International, a reçu fin novembre le «Climate Technology Leadership Award», remis au cours de la Conférence mondiale sur les changements climatiques tenue à La Haye. Ce prix, attribué par l’Agence internationale de l’énergie et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), veut récompenser les initiatives scientifiques et techniques originales en efficacité énergétique. Éconoler, une filiale d’Hydro-Québec International et de la firme d’ingénierie Dessau-Soprin, se spécialise dans le démarrage et l’exploitation d’entreprises éconergétiques principalement dans les pays en développement. Elle a ainsi réalisé quelque 2 500 projets à travers le monde depuis une quinzaine d’années.