Les
usines de production de magnésium sont rares à travers le monde. Les
doigts de deux mains suffisent pour les énumérer. Et si, comme pour le pétrole,
le magnésium avait son cartel, le Québec en serait le cœur. L'été
2000 a signifié le début des activités de l'usine de Métallurgie Magnola, à Danville, dans la région québécoise des
Cantons-de-l’Est. Tout près de là, à Bécancour, l’usine de la
multinationale scandinave Norsk-Hydro
est en activité depuis 1987. En additionnant les chiffres de la
production des deux sites, le Québec est dorénavant doté d’un cinquième
de la capacité de production de magnésium dans le monde.
Le
Québec devient d’ailleurs le premier producteur mondial prouvé de magnésium.
Que devons-nous décoder de cette situation? Pourquoi le nombre de
producteurs est-il si faible? Va-t-il augmenter rapidement? D’où
viendra la concurrence? Pourquoi cette technologie a tant d’avenir? La
filière du magnésium est pleine de surprises.
NE
PAS RÉPÉTER L’ERREUR DE L’ALUMINIUM
Si
le territoire québécois a pu accueillir deux géants industriels du magnésium
en moins de deux décennies, c’est beaucoup parce qu’il possède la
matière première. Pour l’aluminium, l’hydroélectricité et les bas
tarifs de l’énergie ont été stratégiques. Pour le magnésium, en
plus des bas tarifs de l’énergie, la présence d’immenses quantités
de résidus d’amiante facilement accessibles est également attrayante.
L'extraction du magnésium caché dans les résidus des mines d'amiante
qui s'accumulent depuis près d'un siècle fait dorénavant la force du Québec
en la matière. On considère même, dans le cas précis de la nouvelle
usine et du procédé Magnola, que cette nouvelle technologie permettra
d’exploiter une source de magnésium gratuite et inépuisable,
prenant en compte que 24% du poids de la roche présente contient du magnésium.
Mais
il s’agit bien ici d’une situation exceptionnellement avantageuse,
toute à l’honneur du Québec qui en fait sa chance, et les contraintes
de coût énergétique et d’infrastructures massives qui sont la norme
dans cette industrie expliquent pourquoi le nombre de producteurs reste si
faible dans le monde.
LE
PROJET MAGNOLA
Le
projet Magnola est gigantesque. L'usine, dotée d'une technologie
unique que Noranda met au
point depuis 11 ans, devrait atteindre une production de 63 000
tonnes métriques/an, environ 15% de la production mondiale. L'usine
fabriquera du métal au 3e trimestre de l'an 2000 et atteindra sa
pleine capacité de production au 3e trimestre de 2001.
Elle emploiera quelque 315 personnes. C'est un investissement qui dépasse
les 700M$, pour la firme de Toronto, qui en sera propriétaire à
80%, alors que la Société générale
de financement du Québec possèdera le 20% restant. Le nom MAGNOLA
provient des génériques MAGnésium,
NOranda la société mère et LAvalin
qui a mis au point la technologie. |
L’atout
des matières premières est déjà une chose, mais en regard aux impacts
économiques la valeur ajoutée d’une filière industrielle provient
beaucoup plus des opérations de seconde transformation et c’est ici que
l’histoire de la technologie du magnésium au Québec prend une tournure
particulière. «La motivation de départ, c’était de ne pas répéter
l’erreur du Québec avec l’aluminium, où on n’a pas su se faire une
place en matière de transformation secondaire, alors qu’on devenait une
terre de prédilection pour la production primaire», explique Jean
Renaud, un témoin privilégié du monde du magnésium actuellement
v-p Développement de produits chez INTERMAG
Technologies.
À
l’été 1989, la décision est prise de construire l'Institut
de la technologie du magnésium (ITM). Un an et 3,5M$ plus tard, en
juin 1990, le bâtiment est inauguré dans le Parc
technologique du Québec métropolitain. Très significatif, l’appui
public comporte également une contribution de 1 million $ par an en
R&D pendant quatre ans. Cette initiative commune des gouvernements du
Québec et du Canada pour créer au pays une expertise mondiale dans le
domaine correspond stratégiquement avec l’arrivée de Norsk-Hydro
à Bécancour, qui débute sa production en 1987, ainsi que de
l’expansion au début des années ‘80 de Meridian,
une entreprise de l’Ontario établie près de London, qui profitera
rapidement de l’augmentation de la production de pièces de magnésium
pour le secteur de l’automobile. Le geste était important, voire
particulièrement stratégique pour l’économie du Québec.
L’ITM
devenait, et ce à l’échelle mondiale, la première entreprise à se dédier
exclusivement au développement de nouveaux procédés d’applications et
de nouvelles technologies pour le magnésium. Bien que les lettres
patentes de l’organisme sans but lucratif (OSBL) parlaient d’un
institut national, l’ITM, qui a vite dû se donner un mandat
international pour survivre, n’a donc pas eu de difficulté à recruter
ses membres et son personnel qualifié.
À
ses débuts, l’équipe de l’ITM comptait 11 personnes. Au plus fort de
ses activités, en 1995, c’est 35 personnes qui travaillaient dans les
locaux d’origine, dont 11 chercheurs, alors que le rayonnement
international était d’une certaine façon à son maximum, puisque 5 de
ces chercheurs étaient d’origine étrangère.
Participation
à plus de 500
projets de pièces en magnésium,
dont près de 200
ont atteint la phase industrielle
Côté
membres–partenaires, en 1993, l’ITM en comptait 35 à travers le
monde, qui avec leurs cotisations supportaient une proportion importante
des coûts de R&D. La contrepartie de cette situation voulait
cependant que l’ITM redonne à tous ses membres les fruits de ses
recherches. La volonté initiale des gouvernements du Québec et
d’Ottawa de faire de cet institut un instrument permettant au Canada de
se doter d’une expertise exclusive ne tenait donc plus beaucoup. Ces
derniers mirent d’ailleurs fin à leurs subventions en R&D dès
1993. Une situation qui annonçait déjà pourquoi les dirigeants de
l’ITM dûrent finalement modifier le mandat et les structures de
l’organisme à la fin des années 90.
Ceci
prouve bien que la vision et l’initiative des gouvernements du Québec
et du Canada se sont avérées avant-gardistes. Le succès de l’ITM a
d’ailleurs inspiré la création d’autres initiatives de recherche en
Europe, aux États-Unis, au Japon et en Australie, dont un projet de 60M$
à lui seul dans ce dernier pays, confirmant ainsi l’importance
d’investir davantage pour le développement des usages du magnésium.
Paradoxalement, cette nouvelle situation à l’échelle mondiale causait
un problème de taille pour l’avenir de l’ITM dans sa forme
d’origine.
L’ITM
DEVIENT INTERMAG TECHNOLOGIES
En
avril 1998, le changement de nom correspond donc aussi à un important
changement de statut confirmant carrément la privatisation du centre de
recherche. INTERMAG Technologies
est alors devenue une société privée, dont le principal acteur est la Société
de développement du magnésium (SDM), à titre d’actionnaire
largement majoritaire. Trois partenaires ont
ainsi saisi l’opportunité que représentaient la connaissance et le
savoir faire de l’ITM en créant la SDM, avec pour objectif de développer
une entreprise de classe mondiale dans la transformation du magnésium et
faciliter la transition des technologies issues de l’ITM: la Société
générale de financement du Québec (SGF), SOFINOV
et le Fonds de solidarité
des travailleurs du Québec (FTQ).
Dix
ans après l’arrivée de Norsk-Hydro, juste au moment où l’arrivée
de Magnola allait donner au Québec un rôle de leader mondial en
production primaire de magnésium, l’opportunité de faire de l’ITM la
pierre angulaire du développement de toute la filière du magnésium ne
pouvait être manquée. D’autant plus que la faible intensité de la
R&D au niveau mondial pour le magnésium, par rapport à d’autres
matériaux, accordait déjà un bel avantage comparatif en faveur du Québec.
Opportuniste
dans un contexte qu’elle juge favorable, la SDM se perçoit donc comme
un groupe industriel qui cherche à développer un guichet unique pour
l’industrie du magnésium. Une approche avec laquelle elle ne se limite
d’ailleurs pas qu’au Québec. «Notre objectif, c’est de livrer une
solution intégrée au client», résume Gilles
Desharnais, directeur au développement des marchés pour la SDM.
«Le
secteur du moulage sous pression relié au magnésium
a offert 26% de
croissance annuelle
pour la période 1995-2000»
-
Gilles Desharnais
La
SDM ne s’est donc pas contentée de mettre la main sur INTERMAG. Elle
est également un actionnaire important, depuis juillet 1999, de Performag,
et également partenaire dans Modelex
et EDC,
trois autres entreprises québécoises. Établie à Pointe-Claire,
Performag est une entreprise de moulage sous pression qui a réalisé à
sa première année un chiffre d’affaires de 2M$. À Ville
Saint-Laurent, EDC est aussi dans le moulage sous pression, mais en
aluminium. Pour sa part, Modelex fait de la modellerie pour le moulage de
fonderie, de la conception de produits et de l’outillage pour la
production en série. Installé à Saint-Nicolas, sur la rive-sud de Québec,
son chiffre d’affaires est de l’ordre de 6M$.
Globalement,
les activités
des partenaires de la SDM représentent
un chiffre d’affaires annuel de 30 M$
et
250 emplois au Québec
Actuellement,
sous la direction générale de Louis Desrosiers, 45 personnes travaillent chez INTERMAG, dont 6 en
recherche. On y utilise autant les procédés de moulage au sable qu’au
plâtre. Avec une liste de clients prestigieux, INTERMAG demeure une
entreprise largement active sur la scène internationale. Surtout des USA,
ses clients se retrouvent aussi en Allemagne, au Japon, au Brésil, en
Italie et en Israël. Elle possède aussi un bureau des ventes au
centre-ville de Montréal. Son chiffre d’affaires devrait atteindre les
5,5M$ cette année, en nette progression avec les 2,7M$ de 1997, soit la
dernière année de l’ITM. «L’entreprise est rentable depuis deux
ans… D’ici 2005, je prédis qu’INTERMAG aura un chiffre d’affaires
de 10M$ et 80 employés. Et des spin off nous auront permis de grossir sans devoir nécessairement
agrandir nos locaux actuels [les même depuis 1989]», avance Jean Renaud.
INTERMAG
est certifiée
ISO 9002 depuis 1998
INTERMAG
a aussi la chance de rebâtir son programme de R&D à partir d’une
contribution de 6M$ sur cinq ans (1999-2004) du Gouvernement du Québec. Ce qui veut dire que globalement, avec les
4M$ investis, à parts égales, par Québec et Ottawa dans l’ITM pour la
période 1989-1993, la naissance d‘une industrie de seconde
transformation du magnésium au Québec aura coûté 10M$ de fonds publics
sur quinze ans d’efforts.
LE
PARI DE L’ITM A-T-IL ÉTÉ GAGNÉ?
Dix
ans et 10M$ de fonds publics déjà engagés plus tard, le pari de
l’Institut de la technologie du magnésium a-t-il été gagné? Dix ans
après l’inauguration de l’ITM à Québec, le manufacturier de pièces
de moteur d’avion Robert Mitchell,
de Montréal - qui était là avant - est encore une des seules autres
entreprises de la filière au Québec. Outre
la naissance de l’ITM, la création de Performag fait maintenant aussi
partie des acquis de l’opération. Faut-il conclure à l’échec de la
stratégie gouvernementale d’alors?
Jean
Renaud ne partage pas cette façon de voir les choses: «Non, le pari
n’a pas été tenu avec l’ITM, car les moyens n’ont pas permis
d’atteindre les objectifs. Mais avec la refonte de l’ITM en INTERMAG,
le pari est maintenant en train d’être gagné... et sans les efforts
pour créer l’ITM, INTERMAG Technologies n’existerait tout simplement
pas aujourd’hui», rappelle-t-il.
«Avec
ses quatre usines – deux en Ontario, une aux États-Unis et une en
Italie - la société Meridian est actuellement leader mondial dans son
domaine, avec 40% du marché mondial des pièces d’automobile en magnésium,
ce n’est pas rien non plus comme résultat», ajoute-t-il comme
argument.
Rentable
depuis deux ans, INTERMAG devient effectivement une entreprise offrant
d’intéressantes perspectives de croissance à moyen terme. Elle
devrait, comme ses dirigeants le souhaitent, rapidement devenir une
entreprise technologique à succès, fortement axée sur les nouveaux procédés,
pour des marchés en émergence. Après le projet déjà bien engagé de
la roue FORMULE FORD, le premier fruit de ses
efforts de R&D dont le profit reste à l’interne, l’avenir
à court terme promet déjà d’autres innovations: «… nous prévoyons
être en mesure de commercialiser deux autres nouveaux produits dès
l’an prochain et ensuite maintenir ce rythme de 2-3 nouveaux produits
chaque année», annonce Jean Renaud, sans donner plus de détail.
D’ici
quelques années, il pourrait donc être beaucoup plus aisé d’affirmer
sans nul doute que le pari de l’ITM, en 1989, fut une excellente décision
pour le Québec en général et pour sa capitale en particulier.
Pour
le directeur au développement des marchés de la SDM,
Gilles Desharnais, l’heure du jugement n’a
pas besoin d’attendre: «Le pari de 1989 fut excellent, considérant qu’il a été la
première initiative d’envergure après la deuxième guerre mondiale
dans la recherche du magnésium. Le succès de l’ITM, ayant permis de
regrouper tous les acteurs du monde du magnésium, d’amener des
chercheurs de classe mondiale à Québec, de faire rayonner le nom de Québec
dans toutes les grandes conférences internationales du magnésium et le
fait, surtout, que l’lTM est cité par tous les gens qui travaillent
avec le magnésium…. pour moi, cela est un succès… D’autant plus
que voilà la SDM qui prend en charge la destiné de l’ITM, pour
capitaliser sur le noyau d’expertise et constituer une entreprise de
classe mondiale dans la transformation du magnésium».
UNE
PRODUCTION MONDIALE HYPER CONCENTRÉE
Avec
la mise en production de l’usine de Magnola, la capacité de production
mondiale vient de passer à environ 470 000 tonnes/an. À moyen terme, ce
chiffre pourrait encore augmenter de 95 000 tonnes/an, si le projet dans
le Queensland, en Australie, de la Australian
Magnesium Corporation se concrétisait. Ce site, qui deviendrait le
plus important au monde et dans lequel la compagnie américaine Ford détient 50%, est toujours prévu pour 2003. Mais pour
l’instant, la capacité mondiale de production tient en moins d’une
douzaine de sites significatifs. Ceux-ci répondent à un marché mondial
du magnésium qui connaît actuellement une croissance de 6% par année.
NORANDA
ET SON PROCÉDÉ AVEC L’AMIANTE
NE RESTERA PAS SEULE LONGTEMPS
Une
autre région canadienne, aussi productrice d'amiante, envisage
maintenant de se lancer dans la production de magnésium. Cassiar Mines & Metals, en Colombie-Britannique, après avoir
redémarré l'extraction d'amiante en 1998, planifie maintenant
l'exploitation du magnésium.
Et
au Québec, un autre projet est dans l’air pour aussi produire du
magnésium avec des résidus d’amiantes, mais avec encore une fois
une nouvelle technologie, dans la région de Thetford Mines |
Au
Canada, on ne compte donc actuellement que trois producteurs primaires de
magnésium: un petit en Ontario et deux majeurs au Québec. L’Alberta
faisait aussi partie de ce petit groupe jusqu’au début des années
‘90, alors que MAGCAN
produisait 12 500 t/an. Mais des problèmes majeurs ont mis fin à cette
production définitivement.
Tableau
1
PRODUCTION
MONDIALE DE MAGNÉSIUM |
|
|
|
Entreprise |
Lieu
|
Capacité
de production
(tonnes métriques/an) |
Norsk
Hydro |
Porsgrünn,
Norvège |
60
000 |
Norsk
Hydro |
Bécancour,
Québec |
46
000 (+15 000 en recyclage) |
Magnola |
Danville,
Québec |
63
000 |
Mag
Corp |
Salt
Lake City, USA |
30
000 |
North
West Alloys |
USA |
30
000 |
Dead
Sea Magnesium |
Israël |
30
000 |
Péchiney |
France
|
16
000 |
RIMA
|
Brésil
|
12
000 |
Timminco
Metal |
Haley
Station, Ontario |
7
000 |
Sous-total
prouvé, sans la Chine: |
|
334
000 |
Chine |
|
80
à 140 000 (prétendue)* |
TOTAL
(estimé) : |
|
414
000 à 474 000 |
*
La production de la Chine reste très imprécise. On évalue que quelque
200 petits sites de production utilisant la technologie très polluante
silicotermique permettent à la Chine de produire annuellement autour de
100 000 t/a (130 000 t/a en 1999, selon Clive Burstow, de Metal
Bulletin Research) et que 20 000 t/a seraient produites par le plus
gros de ces sites.
(Sources :
Jean Renaud, INTERMAG, sept. 2000 et Clive Burstow, de Metal
Bulletin Research)
Quant
à la filière des transformateurs de magnésium au Canada, elle se résume
également à bien peu de joueurs, soit sept entreprises, qui sont, en
ordre d’importance:
-
Meridian,
Ontario
-
Trimag,
Ontario
-
Haley
Industries, Ontario
-
Thixotech,
Calgary
-
INTERMAG,
Québec
-
Robert
Mitchell, Québec
-
Performag,
Québec
À
QUOI SERT LE MAGNÉSIUM?
Présentement,
40% de la production mondiale est écoulé dans l’industrie de
l’alliage avec l’aluminium, principalement pour la fabrication des
fameuses canettes, dans lesquelles on compte de 1% à 4% de magnésium.
Pourquoi? Le magnésium est très léger et il a aussi la propriété
d’améliorer la résistance des feuilles d’aluminium.
40%
du magnésium
va dans les canettes
Mais
depuis les années 90, le secteur le plus en développement est celui du
moulage, principalement des pièces pour les automobiles. Une seule
statistique montre la progression dont il est ici question. En 1991, un
total de 19 000 tonnes de magnésium fut utilisé dans le secteur
automobile. Pour l’an 2000, on parle de 100 000 tonnes. En moyenne, la
consommation de magnésium entre 1990 et 2000 a donc augmenté de 14% par
an pour le secteur automobile.
Tableau
2
USAGES
DU MAGNÉSIUM DANS LE MONDE OCCIDENTAL |
|
|
|
Usages |
Consommation
occidentale
1999 en tonne |
%
de la demande |
|
|
|
SECTEUR
PRIMAIRE |
|
|
Alliage
d’aluminium |
159
800 |
43% |
Désulphurisation |
41
700 |
11% |
Fontes
spéciales |
8
900 |
2% |
Électrochimie |
11
700 |
3% |
Produits
chimiques |
5
100 |
1% |
Réduction
métallurgique |
2
100 |
1% |
Autres
|
5500 |
1% |
|
|
|
SECTEUR SECONDAIRE |
|
|
Moulage
sous pression |
133
400 |
36% |
Extrusions |
4
600 |
1% |
Moulage gravité |
2
700 |
1% |
(Source International Magnesium Association,
2000)
Et
ce n’est pas fini! Les constructeurs automobiles souhaitent porter à
100 kilos, la quantité de magnésium par voiture. Actuellement, les modèles
de voitures qui en contiennent le plus en comptent 35 kilos, alors que la
moyenne des véhicules nord-américains en compte 3,6 kg. Juste
avec cette projection, la production mondiale de magnésium pourrait
devoir atteindre, d’ici 25 ans, au-delà de 2,7 millions de tonnes métriques
par an, comparé à 400 000 t/a actuellement.
Avec
un prix moyen de 1,50 $US la livre, le monde de la transformation primaire
du magnésium trouve aussi des clients dans le secteur des pièces électroniques,
de l’appareillage médical, et particulièrement pour des usages
sportifs: des pièces de vélos, des putters de golf, des roller skate,
des raquettes de tennis et des poignées d’arc, des raquette à neige et
des moulinets de pêche, même de la course automobile.
La
légèreté et la rigidité du magnésium fait bien l’affaire,
effectivement, du monde de la course automobile. Un marché très spécialisé
flairé par les gens d’INTERMAG: «Nous avons mis au point une roue pour
la FORMULE FORD qui est
actuellement en phase finale d’essai», explique l’ingénieur Jean
Renaud, d’ailleurs responsable du dossier en question. Dès l’an
prochain, il aimerait bien vendre 500 unités de sa nouvelle roue dans ce
marché stratégiquement ciblé par l’entreprise.
Jean
Renaud avec la fameuse roue de FORMULE FORD
Mais
avec des besoins d’environ 3 000 t/an, c’est le secteur des
composantes électroniques qui constitue le secteur le plus fortement en
croissance après celui de l’automobile.
Actuellement,
on sait que le magnésium peut avantageusement remplacer l'acier dans la
construction automobile. Il a l'avantage d'être plus léger et plus
solide que l'aluminium. Mais il coûte deux fois plus cher! Les coûts
de fabrication seraient cependant moins chers avec le magnésium.
Selon
les évaluations d’INTERMAG, le coût d’utilisation du magnésium est
de 10% à 15% supérieur à celui de l’aluminium dans un cas de simple
substitution de matériau. Mais le magnésium devient à moindre coût
lorsque l’on pousse l’optimisation pour tirer pleinement avantage de
cette matière. Ce qui se fait déjà largement dans l’industrie. En
guise d’exemple, le magnésium permet d’usiner plus rapidement et il
requiert moins de puissance à l’usinage que plusieurs de ses
concurrents dans des rapports allant jusqu’à dix fois moins.
Tableau
3
PUISSANCE
REQUISE À L’USINAGE POUR LE MAGNÉSIUM
-
1,8
fois moindre que pour les alliages d’aluminium;
-
3,5
fois moindre que pour la fonte grise;
-
6,6
fois moindre que pour l’acier doux;
-
10
fois moindre que pour les alliages de nickel.
(Sources:
INTERMAG Technologies, Québec, septembre 2000) |
MAIS
OU TROUVE-T-ON LE MAGNÉSIUM?
…de l’amiante… à l’eau des lacs salés!
Si
au Québec les résidus d’amiante fournissent la source de magnésium
à l’état brute, à Salt Lake City et en Israël, c’est en
pompant les eaux très salées de leur lac qu’ils produisent le
fameux métal à partir du sel. En Chine, la magnésite se retrouve
sous forme de roche qu’on mène à l’état de fusion avec du
charbon. Dans les résidus de mine d’amiante, c’est la
serpentine qui est recherchée, soit le silicate de magnésium
hydraté. Une autre source géologique, la dolomite, est un
carbonate naturel double de calcium et de magnésium, constituant
essentiel de la dolomie, une roche sédimentaire calcaire caractéristique
de la région des Dolomites, en Italie. |
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