Aliments
Krispy Kernels inc.,
une entreprise de Québec qui détient une excellente part du marché au
Québec, dans les maritimes et dans l’Ontario avec 15 000 points de
vente, exporte ses produits dans des endroits tels que la Corée du Sud,
la Jordanie ou encore la Jamaïque. L’entreprise
s’est initiée avec l’exportation en 1996. Quatre ans plus tard et
avec l’alliance de partenaires solides, ses exportations constituent une
part intéressante des ses ventes annuelles.
Fondée
en 1945, Aliments Krispy Kernels offre près de 200 produits prêts à
manger, dont les arachides, les noix, les fruits séchés, le maïs à éclater,
les graines de tournesol et les bretzels. L’entreprise regroupe une
centaine d’employés. Ses principaux compétiteurs à l’exportation
sont les manufacturiers locaux dans les pays où l’on exporte ses
produits et la compagnie américaine Planters.
LA
ROUTE DE L’EXPORTATION : DES
PROGRÈS RAPIDES
Christine
Coté
est directrice des comptes directs et des exportations chez Aliments
Krispy Kernels depuis deux ans. Âgée de 33 ans, elle a une
longue
feuille de route en ventes et marketing. Ancienne coordonnatrice des
ventes pour le Challenge Bell
et le Centre de foires d’Expo-Cité,
elle a fait ses classes dans les clubs de hockey et travaillé dans les départements
des ventes et du marketing des Nordiques
de Québec, des Rafales de Québec
et de l’Océanic de Rimouski.
Les qualités principales pour occuper sa fonction: le dynamisme, la
vivacité, mais surtout... être une vendeuse! En d’autres termes,
rechercher constamment les opportunités, soutenir ses distributeurs en
communiquant avec eux sur une base régulière et en recherchant des
incitatifs pour les motiver à vendre davantage de produits.
Pour
exporter ses produits, il est nécessaire d’avoir des contacts et de
faire partie de réseaux. Aliments Krispy Kernels collabore avec les
intervenants suivants: le Club
Export, le MAPAQ, Agriculture
Canada, la Société de
promotion économique du Québec métropolitain et les maisons de
commerce. « La référence en matière d’aide à l’exportation,
le «must»
pour nous et l’industrie alimentaire au Québec,
c’est le Club Export. Cet organisme nous met en contact avec des
distributeurs ou des entreprises qui recherchent des produits spécifiques. Il
effectue préalablement une qualification des agents, des distributeurs ou
des délégués commerciaux, référés souvent par les ambassades »,
explique Christine Coté. Club Export travaille conjointement avec le
ministère de l’Agriculture des pêcheries et de l’Alimentation du Québec
et Agriculture Canada. Un autre partenaire significatif pour les Aliments
Krispy Kernels: la Société de promotion économique du Québec métropolitain,
qui participe à des événements de promotion des produits québécois.
Savoir
choisir ses partenaires
et
ses alliances
L’entreprise
s’associe également avec certaines maisons de commerce.
Ce sont des entreprises privées qui ont pour but de réunir des
distributeurs situés à travers le monde avec des entreprises de
fabrication ou de services. Elles effectuent la qualification des
distributeurs, les rencontrent et vérifient leur crédibilité. S’il y
avait entente de service entre un distributeur et une entreprise québécoise,
la maison de commerce aurait préalablement pris connaissance des normes
et des standards alimentaires des pays importateurs de façon à ce que
les parties réunies soient parfaitement aptes à transiger. « La
maison de commerce B. Terfloth
située à Westmount est un autre de nos partenaires important », précise-t-elle.
Les ambassades? « Nous n’avons pas eu de bonnes expériences avec
les ambassades. Elles ont pour la plupart des boîtes vocales et il faut
laisser un message. Le temps de nous rappeler, de vérifier notre demande
et d’obtenir une réponse, il peut s’écouler un délais. »
D’autres
entreprises de fabrication non-concurrentes peuvent également constituer
d’excellents partenaires: « Nous sommes régulièrement en contact
avec des entreprises exportatrices et nous nous échangeons des
renseignements. Il nous arrive même de préparer des soumissions en
collaboration avec certaines entreprises non-concurrences et parfois complémentaires. »
PRATIQUES
COURANTES DE L’EXPORTATION AU QUOTIDIEN
Au
quotidien, le département de l’exportation de l’entreprise s’est
doté de pratiques simples et efficaces. « Nous fonctionnons par
distributeurs ou agents. Nous en avons en France, en Pologne, en Corée du
Sud, aux Antilles, à la Barbade, en Jamaïque, à Cuba et en Colombie»,
explique Christine Coté. « J’envoie une liste de prix au
distributeur et il se paie à même les revenus récoltés. Pas d’autre
facturation à effectuer. Au point de vue juridique, il est rare que nous
signions des contrats. Mis à part nos clients directs importants, comme Air
Canada, nous avons des ententes verbales d’exclusivité territoriale
et nous n’avons pas de problème à nous respecter réciproquement. »
Parmi les facteurs importants
de ses succès, la jeune femme d’affaires cite la faiblesse du dollar
canadien, qui représente un atout de taille pour l’exportation.
Comment
composer avec les différentes monnaies? On s’est simplifié la vie:
« Tous nos prix sont FOB Montréal en argent canadien. Le distributeur nous paie donc en
argent canadien et prend son bénéfice à même les commandes qu’il a
prises. C’est donc lui qui gère la monnaie locale ainsi que les aspects
administratifs et légaux. »
Qu’en
est-il maintenant de la présentation des produits dans les langues des
pays importateurs? La plupart des clients étrangers de Krispy Kernels vont
acheter l’emballage anglais-français qui se vend ici. Donc, pas de réimpression
de produits d’emballage. Dans les autres cas, pour les pays d’Asie par
exemple, un collant sera apposé sur l’emballage, dans la langue locale,
mentionnant le poids et les composantes du produit. Les modifications à
l’emballage sont exécutées par des employés de l’entreprise; aucun
service de sous-traitance n'est nécessaire.
En
résumé, il importe de s’allier avec de bons partenaires, d’utiliser
les ressources mises à sa disposition et, surtout, de s’informer très
régulièrement.
TRUCS
ET ASTUCES APPRIS PAR L’EXPÉRIENCE
Avec
le temps et l’expérience, on a développé des techniques de
prospection et des stratégies chez Aliments Krispy Kernels. « Nous
nous déplaçons à l’étranger lorsqu’il y a déjà un distributeur
implanté et des clients. Nous rencontrons certains de ces clients ainsi
que des prospects et nous
essayons toujours de communiquer le plus possible dans la langue locale,
de façon à faire plaisir. Juste quelques mots dans notre présentation
de produits peuvent faire la différence. Comme langue commune, nous
utilisons l’anglais. »
Les
foires commerciales font également partie des stratégies de
commercialisation. « Lorsque nous planifions d’assister à des
conventions ou des missions économiques, nous devons être fin prêt à
pouvoir exporter dans le pays ciblé. Sinon, c’est une perte d’argent
et de temps. Évidemment, il est essentiel de s’associer avec des
distributeurs et des agents locaux; ils connaissent les normes, les lois,
les pratiques et les goûts des consommateurs de leur pays. »
Par
rapport à l'année précédente,
Christine Côté a fait augmenter de 78%
les ventes à l'exportation
dès la première année de son entrée en fonction
Après
l’Amérique du Sud, les Antilles et l’Asie, vise-t-on le marché des
États-Unis? « Pas tout de suite», lance Christine Côté. Dus aux
accords de libre-échange et certaines protections dans les importations
d’arachides, l’entreprise québécoise canalise ses énergies ailleurs
dans le monde. « Lorsque certaines réglementations nous permettrons
d’envahir le marché des États-Unis, nous serons là. Nous attendons. »
Les
énergies, elles, sont bien présentes... et rapportent: l’entreprise
s’est mérité le titre de finaliste pour le Méritas
Export 2000 en raison de l’excellence de ses démarches à
l’exportation et la rapidité de ses progrès et Christine Côté a
remporté personnellement le Prix d’excellence à l’exportation bioalimentaire du Québec, décerné
par le MAPAQ, en juin dernier.
|