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Québec-Namur par Daniel Allard
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Maintenant
qu'on l'a mis à l'épreuve, le concept de "Semaine de Québec à
Namur" assure au moins une chose! Cette semaine - ces semaines, en
fait, car les Belges étaient venus à Québec du 24 au 31 octobre dernier
- auront à coup sûr un prolongement manifeste dans le temps. Beaucoup
plus qu'une rencontre de maires avec quelques fonctionnaires, on parle ici
d'une force de frappe de 150 personnes. Et ces gens qui ont fait le
Namur-Québec/Québec-Namur constituent dorénavant le ferment d'une
relation de jumelage international inscrite dans le sens de la durée. "Lorsqu'on
y va en groupe, on dérange... et c'est le but! En groupe, on va plus
vite... on fait mieux, ensemble." Ces mots de Jean-Paul
L'Allier résument très bien la chose. Et le maire de Québec a ici
bien raison. Pour les membres du groupe, une opération du genre ouvre
toutes les portes, alors que la ville est un support, qu'elle est
facilitatrice. La semaine du 28 mai au 4 juin 2000 restera donc gravée
dans plus d'une mémoire en tant que "Semaine de Québec à
Namur". Particulièrement pour les quelque 75 Québécois qui auront
fait le déplacement en Belgique. Après
une semainde d'action, difficile de trouver de la déception dans tous ces
visages. Chacun y a manifestement trouvé son compte, à travers
spectacles, expositions, colloques, rencontres d'affaires et même
manifestations sportives. Dans le
domaine de l'économie, les entreprises Imagix
Multimédia, GID, la maison
d'édition Le Loup-de-Gouttière
et des commerçants du Quartier Petit Champlain reviennent tous avec des
acquis. Pour
les deux représentants d'Imagix, Bernard
Chartier et Francine Bergeron,
Namur n'était pas un terrain vierge. Ils sont surtout ravis d'y avoir
approfondi leurs liens avec l'Université de Namur, d'où des stagiaires
pourraient provenir pour des séjours de formation en multimédia à Québec.
(Depuis, Imagix a annoncé qu'elle avait été acquise, fin juin, par NURUN,
une filiale de Quebecor. Imagix
Multimedia avait été fondée par son président actuel, Bernard
Chartier, en 1988.) GID,
qui a déjà ses entrées dans le milieu d'affaires belge, a surtout
profité de l'événement pour faire des suivis. Le Groupe
Québex ramène aussi de bonnes nouvelles pour ses protégés: la
boutique d'artisanat La Feuille d'érable et La
Petite Cabane à sucre, qui offre des produits de l'érable. Comme une
vingtaine d'entreprises à Québec, ces dernières font affaires avec Québex,
qui les représente sur les marchés de l'exportation. "Lors de notre
première visite en décembre 1999, nous avions dû payer 3 000$ pour
chacune des deux cabanes utilisées lors du marché de Noël. Cette fois,
les mêmes cabanes étaient gracieusement à notre disposition et les gens
de la ville de Québec m'ont aidée à identifier l'entreprise avec
laquelle j'ai maintenant des ententes", explique Kathy
Poulin, directrice adjointe. L'entreprise en question, c'est La
Maison de Café Delahaut. "Nous importerons de chez-eux des cafés
fins et exporterons toute notre gamme de produits de l'érable". Québex
a aussi décidé de retourner en Belgique en décembre 2000, pour
participer au marché de Noël de Bruxelles, "...et nous irons peut-être
à Namur également", avance madame Poulin. La
maison d'édition de Québec Le
Loup de Gouttière, outre plusieurs événements servant de vitrines
à sa collection de quelque 125 titres (poésie, nouvelle, roman, essai),
rapporte de Namur une proposition concrète de contrat de diffusion pour
l'ensemble de ses livres, qui devrait faire en sorte qu'à partir de 2001,
l'entreprise profitera d'une distribution dans l'ensemble de la Belgique.
Le Loup de Gouttière revient également avec une invitation pour
participer au 4e Marché de la poésie
de Namur, en juin 2001, et avec des invitations pour la présentation
de ses auteurs à la Maison de la poésie de Namur. Sur un second volet,
à travers l'exposition, du 17 mai au 18 juin, des oeuvres de Francine
Vernac et de Gabriel Lalonde
à la Galerie Rive-Gauche Art
Contemporain, une quinzaine de collectionneurs, la Ville
de Namur, la Province de Namur
et l'Académie des Beaux-Arts
ont profité de l'occasion pour acquérir des oeuvres des deux artistes de
Québec. "Le Loup tire près de 30% de ses revenus de ses activités
internationales" note Francine Vernac, artiste mais aussi pdg, qui a
fondé cette maison d'édition il y a onze ans. Francine Vernac n'était
d'ailleurs pas partie seule pour Namur. Gabriel Lalonde, artiste et écrivain,
y a aussi passé la semaine. C'est lui qui avait fait le premier contact
avec des gens de Namur lors d'une rencontre d'artistes, à Bruxelles, en décembre
1999. La galerie Rive-Gauche de Namur lui avait alors fait savoir qu'elle
désirait exposer ses oeuvres en l'an 2000. L'artiste-entrepreuneure n'a
pas eu peine à faire intégrer son projet liant art et littérature à la
programmation de la Semaine de Québec à Namur. Vernac et Lalonde y
retourneront tous les deux, en décembre. Caroline Lepage, de la Société
de promotion économique du Québec métropolitain, était aussi à
Namur. Elle a présenté la région lors d'un petit-déjeuner d'affaires
devant un important aréopage de la communauté d'affaires namuroise. En
tant que directrice du volet exportation à la SPEQM, elle a continué de
jouer un rôle pivot à l'appui de toute initiative des entreprises de Québec. Le
jumelage de Québec et de Namur se prolonge également dans le jumelage de
deux quartiers, celui du Petit-Champlain
à Québec et le quartier Saint-Loup
de Namur. Danielle Rochefort,
qui représentait les commerçants de Québec, rapporte que les gens
d'affaires du quartier namurois, qui contrairement aux Québécois n'ont
pas d'association, ont été en mesure de constater les vertus d'une
association de gens d'affaires. Bien visibles, six cabanes de bois ont
servi les commerçants québécois installés à la place
de l'Ange, pendant onze jours. Autre façon de mesurer l'impact
promotionnel de l'opération des commerçants: il y avait 3578 billets
dans l'urne qui permettra à un Namurois de visiter prochainement Québec.
Une centaine de commerçants de Namur avaient remis à leurs clients les
billets d'un concours. Côté
tourisme et congrès, Pierre Labrie,
le directeur de l'Office du
tourisme et des congrès de la Communauté urbaine de Québec, revient
avec une possibilité d'entente de diffusion avec la chaîne spécialisée
Liberté Travel et la venue
possible d'un congrès à Québec l'an prochain ou en 2002. Mais son
principal trophée, il le tient d'une collaboration avec le voyagiste
belge Nouvelles Frontières: 10
000 dépliants titrant "A la découverte
de Québec et de la Belle Province" offrent un forfait à 9 400
francs belges (environ 335 $CAN). Neuf agences de voyage vendent
actuellement ce forfait à travers toute la Belgique, le Luxembourg et
quatres agences à Bruxelles même. Un tarif qui rend le Québec plus
accessible que l'Espagne pour un Belge! À
travers une semaine de présentations, d'ateliers avec des agents de
tourisme, d'entrevues télé... Pierre Labrie s'est aussi fait dire que déjà,
per capita, les touristes belges sont plus nombreux que ceux de France à
visiter le Québec. Il a aussi entendu des représentants belges de
l'industrie touristique ardemment réclamer un lien aérien direct Québec-Bruxelle.
Devant eux, Pierre Labrie s'est fait diplomate, faisant miroiter un
optimisme pour l'été 2001. Pour sa
part, à la recherche d'idées originales et de comparaisons inspirantes, Hélène
Lapointe, chargée de projet pour le Conseil
régional de concertation et de développement de la région de Québec
a dû faire des miracles pour éviter les frais de surplus de bagage sur
son vol de retour! Côté
gastronomique, des chefs cuisiniers des restaurants Le
Saint-Amour, Le 47e Parallèle
et Le Poisson d'Avril de Québec,
de même qu'une représentante du Collège
Mérici, ont partagé les fourneaux de restaurants de Namur pendant
toute la semaine. Les menus québécois ont gardé pleins des restos
belges aux propriétaires ravis. Pour le Collège Mérici, le menu de la Semaine se solde déjà par une abondance récolte à long terme. Grâce à une entente, il y aura échange de stagiaires entre l'Institut supérieur de gestion hotelière et Mérici. Le collège a aussi signé une entente avec le Ciria, une école de tourisme de Bruxelles. En novembre prochain, un étudiant de Mérici sera participant lors d'un concours, alors qu'un professeur, Sébastien Bonnefis, y sera membre du jury. Ce sera la première fois qu'un représentant d'un pays non-européen participera à ce concours gastronomique namurois.
La
porte de la culture est toujours grande ouverte lors des rapprochements
entre villes de la Francophonie et, sans surprise, le programme de la
Semaine en regorgeait. Il fallait vivre le spectacle de fermeture du Festival
des Arts Forains, alors que les six musiciens québécois du groupe ESS'N
Club ont dû multiplier les rappels avant de complètement rassasier
un public charmé. ESS'N Club confirme être déjà en négociation pour
retourner en Belgique à l'automne. Le poète Christian Vezina fait aussi partie des artistes qui auront l'occasion de retourner sur les traces de leur Semaine de Québec à Namur: "J'ai été réinvité pour quatre spectacles en novembre", explique l'artiste qui en était à sa première visite en Belgique. Même chose pour le chansonnier Mario Brassard, qui prépare maintenant une autre tournée, en Suisse, en septembre prochain, et qui tentera de faire un autre passage en Belgique. Globalement,
une place importante a été réservée aux artistes de la relève. La liste
est longue: vernissage de deux expositions-photos de Jonathan Lotin et Félix Bédard
et des sculptures de Diane Létourneau
à la Galerie du Beffroi;
vernissage de deux expositions à l'église Saint-Loup:
rencontre avec Michel Madore à
la Maison de la poésie;
spectacles des chansonniers Mario
Brassard, Paule-Andrée Cassidy
et Stéphane Côté; exposition
d'art contemporain de Francine Vernac et Gabriel Lalonde à la Galerie
Rive-Gauche; présentation de la cinématographie québécoise au Cinéma d'art et d'essai; rencontre-débat par Diane Létourneau et
les élèves de l'Académie des Beaux-Arts; et le fabuleux spectacle de la
compositrice-interprète et violoncelliste Jorane,
au Théâtre Royal de Namur,
devant 850 spectateurs! Deux
colloques, un sur l'expertise québécoise en matière de gestion
municipale, et un autre, particulièrement attendu par les Namurois, sur
la mise en valeur et la promotion du statut de capitale ont occupé une
journée et demi de la Semaine. À partir d'une présentation audiovisuelle de grande qualité, Pierre Boucher, le pdg de la Commission de la capitale nationale du Québec, a rendu un fier service à ceux qui rêvent, à Namur, d'une structure administrative comparable. Un dossier dont la région wallone parle depuis trois ans. Le ministre wallon Jean-Marie Sevrin visitait déjà Québec dès le 10 juin dernier, pour y rencontrer entre autres Pierre Boucher, à la CCNQ.
De
plus, un groupe de 22 cyclistes de la région de Québec a sillonné les
routes de la région namuroise et donné un volet sportif mais amical à
la Semaine. En
travaillant sous cette formule de "semaine", la ville de Québec
mobilise des partenaires qui absorbent du coup une bonne partie de la
facture. Dans le cas présent, l'initiative a été réalisée avec la
collaboration de la Commission
mixte Québec/Wallonie-Bruxelles, de l'Agence
Québec/Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse, du ministère de la Culture
et des Communications du Québec, dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Québec, et du Groupe
pour le rayonnement international de la région de Québec. (Retour
au sommaire du dossier spécial) DES VILLES QUI LÈVENT LA TÊTE DEVANT L'ÉTAT C'est sur le ton du concept de la micro-coopération que le maire L'Allier aime présenter la relation Québec-Namur: "Je vais toujours plaider pour les villes qui veulent se tourner vers l'avenir, améliorer leur sort, et qui choisissent des villes à leur mesure", disait-il lors d'un discours. Dans son allocution-réponse prononcée au Théâtre Royal de Namur à l'occasion de la réception officielle de la "Semaine de Québec à Namur", le 1er juin, le bourgmestre Jean-Louis Close allait dans le même sens: "Nous vivons à l'évidence aujourd'hui dans un monde de communication qui ne peut se confiner aux seules sphères de la finance et des grands groupes multinationaux... À ces multiples égards, les échanges Québec/Namur sont novateurs et exemplaires... Namur est redevable à Québec d'en avoir pris l'initiative en proposant de formaliser, organiser et optimiser des relations déjà nombreuses et anciennes dans un accord-cadre de coopération."
Dans
les deux hôtels de ville, on souhaite d'ailleurs être entendu par les
autorités supérieures respectives (Commission mixte Wallonie-Bruxelles,
MRI, etc...) pour que le jumelage soit reconnu à part entière. Mais ce
n'est qu'un début! À quoi doit servir cette marge de manoeuvre des
villes sur la scène internationale? Québec se cherche encore une ou
deux villes "C'est
plus facile de rentrer dans une porte ouverte (Xi'an) que de se faire un
trou dans la muraille de Chine", image le maire de Québec qui pense
à un appui respectif à l'international. Les discussions avec Jean-Paul
L'Allier ont justement permis d'apprendre que Québec se cherche encore
une ou deux villes en Amérique latine et une autre en Europe de l'Est.
Pour des jumelages formels, après, Québec dans sa forme actuelle va
s'arrêter là! Avec
Namur, Québec a déjà décidé de s'associer dans certains programmes de
coopération internationale, dans un premier temps, sur la base des
relations privilégiées déjà nouées par les deux villes avec la
capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Luciano
Dorotea et Serge Viau, deux fonctionnaires de la ville de Québec, se sont
rendus en mission à Ouagadougou, l'automne dernier, pour démarrer des
actions dans le cadre des programmes de la Fédération
canadienne des municipalités (FCM). Pour sa part, Namur est liée
avec Ouagadougou depuis plusieurs années. Et comme le bourgmestre aime
bien l'Afrique, la province de Namur a également un partenariat avec une
province du Sénégal. Coopération internationale croisée Pour
Namur, l'organisme NEW cherche par ailleurs actuellement de nouvelles entrées
en Amérique du Sud, car la Société
de développement économique de la Rive-Sud de Montréal, par le réseau
Sésame, n'est plus active pour le Chili et l'Argentine. Ici, c'est Québec
qui pourrait être très utile pour sa jumelle. Namur, qui n'a toujours
pas de Services des relations internationales proprement dit, et qui compte
en créer un cet automne, s'inspirera aussi de l'expérience de Québec et
de Luciano Dorotea, ici
manifestement en avance. "Le
rayonnement international de Québec est un don et un atout précieux pour
Namur et pour la Wallonie", affirmait d'ailleurs très officiellement
dans le même discours le bourgmestre Close. Allant plus loin, on se
convainc définitivement que des deux capitales, c'est manifestement Namur
qui retire le plus de ce jumelage officiel en entendant Thierry
Panier, conseiller adjoint au maire de Namur, qui n'hésite pas à
voir ce jumelage comme "un cadeau de Québec à Namur"! Mais à
ce jour, les succès de la relation Québec-Namur tiennent beaucoup à la
qualité de la relation personnelle qu'entretiennent Jean-Paul L'Allier et
Jean-Louis Close. Deux villes jumelées parce que leurs premiers élus
s'entendent à merveille, c'est un début. En fin de troisième mandat, le
premier prépare sa sortie de novembre 2001, et après 18 années à la tête
de Namur, il n'est pas assuré que le second gagnera le scrutin qu'il
sollicite le 8 octobre prochain! Qu'adviendra-t-il du jumelage Québec-Namur
lorsque la forte amitié liant leurs premiers élus sera du passé? Cette
question, à laquelle seul l'avenir répondra, mérite tout de même d'être
soulevée. Les maires ne font pas totalement les jumelages, mais ils les
impreignent fortement. C'est
par exemple en constatant le triangle Namur-La Fayette-Poitier que les
trois maires mutuellement jumelés ont fixé les bases de ce qui est
devenu le réseau SÉSAME: "Nous cherchions une manière de venir en
aide à une économie de PME", raconte encore Thierry Panier. Ce réseau
international de villes SÉSAME est une opportunité que le maire L'Allier
avait préféré ne pas saisir le moment venu, privilégiant le mode bilatéral
à cette forme de coopération internationale multilatérale. Le
regrette-t-il? Luc Arnould qui dirige NEW et le lien Namur-SÉSAME pense
franchement que oui et maintenant la ville québécoise membre de SÉSAME
est Longueil!
NAMUR ET SES OPPORTUNITÉS D'AFFAIRES La ville de Namur d'aujourd'hui est le résultat, au 1er janvier 1977, d'une fusion de 25 anciennes communes couvrant 176 km2, auxquelles, dix ans plus tard, au 10 décembre 1986, on accordait le statut de capitale de la Région wallone. Densément peuplée avec 597 hab/km2, Namur ne compte que 105 000 habitants, à 94% de nationalité belge. La ville fournit pourtant quelque 53 700 emplois, à 86% dans le secteur tertiaire et 13% dans le secteur secondaire. À 55 minutes de train de Bruxelles Son
Parc scientifique CREALYS de 48
ha regroupe 24 entreprises (200 emplois) alors que 143 entreprises (3 750
emploies) se trouvent dans un de ses trois parcs industriels. Au
croisement de la Sambre et de la Meuse, le Port
autonome de Namur est le 3ème port fluvial de
Wallonie en importance (22 entreprises y sont localisées, dont une unité
du géant SmithKline Beecham),
sans compter le Port de plaisance de Jambes. Namur possède également un
incubateur d'entreprises informatiques et une vingtaine de bâtiments
industriels avec encadrement. Les facultés universitaires de Namur regroupent 600 professeurs et chercheurs, 400 techniciens et près de 5000 étudiants autour de six spécialités:
Un diplôme
en droit et gestion des technologies de l'information et de la
communication y a été récemment créé. En
1987, on y créait un EuroInfo
Centre au sein d'un réseau européen d'encadrement des PME (il existe
aussi un EuroInfo Centre pour toute la Wallonie, à Montréal, depuis deux
ans) et en 1992 une Chaire Sud-Nord
favorisant la coopération inter-universitaire et l'expansion des pays du
Sud. Namur est aussi membre depuis 1992 du réseau Sésame
qui réunit 18 villes d'Amérique, d'Europe et d'Asie, dont Longueil, au Québec, et Moncton,
au Nouveau-Brunswick. Depuis 1998, Namur fait partie du club des
"villes amies" de Ogaki, proche de Nagoya, au Japon. L'économie
de Namur s'appuie énormément sur les PME. Elle compte 2 420 entreprises
de moins de 20 employés, soit 90% du toyal de 2690, contre 140
entreprises (5%) ayant entre 20 et 50 employés, alors que presque autant,
soit 130 (4,8%) sont des entreprises de 50 employés et plus. Et
presqu'autant de commerces et de professions libérales, environ 2000,
dont 610 médecins, 256 avocats et 67 officines de pharmaciens. Hormis ses
13 musées, 9 bibliothèques, 15 salles de cinémas, 14 hôtels, 170
restaurants, 7 discothèques et 150 cafés-bars ou tavernes, Namur est
aussi une ville qui, chaque année, programme plusieurs grands événements:
Parmi
les opportunités à saisir pour des entreprises de Québec, difficile de
ne pas faire de lien avec le dossier du Funiculaire
de la Terrasse Dufferin lorsque l'on apperçoit les longs cables qui décorent
la falaise de la Citadelle de Namur. Le téléphérique reliant le haut de
la Citadelle à la ville ne fonctionne effectivement pas depuis deux ans
et un débat reste à faire sur l'opportunité de le remettre en fonction,
confirme les Namurois interrogés sur la question. (Retour
au sommaire du dossier spécial)
ENTREVUE
AVEC RENAUD DEGUELDRE, D.-G. DU BUREAU ÉCONOMIQUE DE LA PROVINCE DE
NAMUR
Première chose qui frappe, toutes les filières spécifiques de Namur correspondent avec des points forts du tissu économique de Québec:
Même
observation concernant les secteurs liés aux forces des deux universités
namuroises:
"Mais
notre secteur du bois concerne surtout l'amont, la première
transformation avec spécifiquement les essences feuillues. Nous avons
donc un besoin d'expertise très fort en seconde transformation du bois,
tout comme en agro-alimentaire", précise Renaud Degueldre en pensant
à des opportunités pour les entreprises de Québec. CRÉDEQ-BEP, Lors
d'une visite à Québec en mai 1998, Renaud Degueldre, au nom du BEP,
avait signé avec le Centre régional
de développement d'entreprises de Québec, le CRÉDEQ un protocole de
coopération transatlantique inter-entreprise. L'entente permet, par
exemple, à une entreprise Québécoise de solliciter le CRÉDEQ qui va
ensuite demander au BEP de réaliser gratuitement une étude de marché à
son bénéfice. Faiblement exploité, l'accord n'aurait permis que 4-5
demandes, dont une étude de marché pour un produit québécois du
secteur médical et une rencontre à ce titre en Belgique. Tout à fait réciproque,
il faut souhaiter qu'à l'avenir, l'outil CRÉDEQ-BEP rejoindra davantage
les gens d'affaires de Québec et de Namur.
Parmi
les autres outils pouvant faciliter les partenariats d'affaires entre Québec
et la province de Namur, monsieur Degueldre mentionne que les entreprises
namuroises sont privilégiées par le Programme
Lauréat. Lauréat comprend une gamme complète d'incitants afin
d'apporter aux PME un "coup de pouce", financier mais aussi en
terme d'accompagnement, tout au long du processus de développement d'une
innovation. Ainsi,
chaque printemps voit revenir la Semaine
de l'innovation. Des "Bourses Lauréat" peuvent aussi
aider un scientifique ou un entrepreneur à se rendre à l'étranger pour
y rencontrer des partenaires potentiiels ou pour en recevoir. PERICLES est
l'acronyme de Program
for Extending Resources in Information and Communication by Local Exchange
System, né en1996 pour promouvoir à travers toute la province de
Namur une nouvelle culture de l'information et développer des
applications télématiques innovantes et faire de la province un pôle
d'excellence en technologie de l'information et de la commnication. Une de
ses applications, SYRECOS, acronyme de SYstème
Régional d'Échanges de COmpétences et de Services, est un catalogue
intelligent de formation dédié essentiellement aux PME. Par ces
programmes provinciaux d'impulsion à l'innovation technologique (Lauréat)
et à l'internationalisation (FOPPEX), Fonds
Provincial de Promotion à l'Exportation, une opération
d’implantation d’entreprise, par exemple, peut bénéficier de la
prise en charge de 50% du prix du terrain! Quant
à la province de Namur prise globalement, Renaud Degueldre fait remarquer
qu'elle possède une économie très diversifiée, avec cependant une
composante rurale très forte, donc très agricole, et aussi parce que 97%
des entreprises comptent moins de 50 employés. Mais la
province de Namur compte tout de même environ 500 entreprises
exportatrices, dont un pôle significatif d'entreprises namuroises tournées
sur l'exportation vers l'Afrique (Tunisie, Maroc et Côte d'Ivoire
surtout). (Retour
au sommaire du dossier spécial) ENTREVUE
AVEC LUC ARNOULD, DIRECTEUR DE NAMUR-EUROPE-WALLONIE (NEW) NEW,
c'est un peu la SPEQM des namurois. Créé d'ailleurs lui aussi il y a dix
ans, l'organisme a à sa tête un homme de très grande expérience qui a
même été en poste à Québec en 1988-90. À la différence de la SPEQM,
en tant qu'organisme mixte NEW compte pas moins de 360 membres dont
plusieurs entreprises et gens d'affaires individuellement. Il compte six
employés et un budget annuel approchant un million $CAN. "Après
le doublé Semaine de Namur à Québec, puis de Québec à Namur, le challenge
sera de faire un petit peu quelque chose tout le temps maintenant",
lance Luc Arnould. "Le
lien Université Laval-Facultés de
Namur est déjà important. Il y a sûrement 15 professeurs qui le
font vivre." Mais ici, l'homme de réseau à la franchise qui
l'honore ne cache pas un regret: l'absence de l'Université Laval dans la
délégation de la Semaine de Québec à Namur! "Ce que l'on peut faire ensemble? Certainement de la coopération nord-sud". Luc Arnould pense ici assurément à Ouagadougou. Grâce
à NEW et au Réseau SESAME, la province de Namur dispose aussi d'un
solide point de chute à Zhengzhou,
dans la province chinoise de Henan,
ainsi que d'un accord de coopération avec la province de Jiangsu,
toujours en Chine. Mais ce
qui est le plus à surveiller, c'est qu'il devrait y avoir une mission économique
de la Région wallone au Québec et à Québec autour de mai 2001. À
cette date, NEW s'approchera de l'inauguration de ses nouveaux locaux de
la Bourse rénové, fin 2001, où elle gèrera entre autres son propre
centre de conférences. (Retour
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