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AU QUÉBEC: 1 sou le litre! Dans les
deux derniers mois le ministre Paul Bégin,
ministre québécois responsable de l’environnement, a invoqué l'hypothèse
d'un sou du litre comme tarif commercial de l'eau au Québec. Pendant ce temps, une entreprise qui transforme du soya vient de choisir de construire son usine, un projet de 10 M$, dans le parc industriel de Val-Bélair, une municipalité de la banlieue de Québec, pour la qualité de son eau! ENTREVUE Résumé
de l'entrevue que nous a accordé monsieur Raymond
Jost, secrétaire général depuis sa création, en 1991, du Secrétariat
international de l'eau, une ONGI dont le siège social est à Montréal,
et qui a participé au 2e Forum
mondial sur l'eau, tenu aux Pays-Bas, à La Haye, en mars dernier. Entrevue réalisée par Daniel Allard (CMQC) Vous avez participé au 2e Forum mondial sur l'eau, à La Haye,
en mars dernier. Que doit-on en retenir? (Raymond Jost) "La Haye aura agi comme catalyseur et permis un
important tour d'horizon des connaissances. Parmi les points positifs, on a
touché toutes les facettes de l'enjeu, de l'agriculture jusqu'à l'aspect
culturel. Le 1er Forum avait plutôt été un lancement, pour lequel les
participants n'avaient pas eu autant de temps pour se préparer. Cette fois,
nous avons eu un an et demi et on sentait que c'était beaucoup plus complet
dans le sens de la préparation. Là où
le bât blesse, c'est au niveau de la mise en application. Constater est une
chose, mais mettre en application en est une autre. De La Haye n'est pas
sorti un consensus sur les priorités d'action. L'eau a
longtemps été considérée comme devant être gérée par des spécialistes.
Maintenant, nous savons que c'est aussi une question humaine et politique
qui présuppose une redistribution des pouvoirs... Le secteur privé, par exemple, doit accepter le fait qu'il n'a pas toutes les solutions.» (CMQC) Où faut-il mettre les priorités, selon vous? (Raymond Jost) "La priorité ne doit pas être au renforcement
des super-structures internationales. Il y a un nouvel équilibre qui doit
être établi entre l'aspect international et le local. Le défi est
d'investir correctement sur les mécanismes efficaces auprès des
populations. Il faut reconnaître que des compétences locales existent et débloquer du financement à ce niveau. Le coup de barre à donner, à mon avis, est au niveau de la reconnaissance du 3e secteur, c'est-à-dire les compétences que l'on retrouve au niveau du local, du citoyen, de la communauté de base et de son financement.» (CMQC) Le Secrétariat
international de l'eau a inauguré, durant le Forum, la Maison du Citoyen et
de l'Eau. S'agit-il d'une initiative permanente? Cette
Maison du Citoyen et de l'Eau était cette fois notre façon originale
d'agir. Durant cinq jours, elle a été un forum dans le forum. On y a présenté
des conférences, les gens venaient spontanément, dès qu’ils avaient une
minute. C’était très convivial. Non, la maison comme telle n'aura duré que cinq jours, mais l'initiative a fait marque et nous pensons déjà qu'elle inspirera quelque chose de similaire pour le 3e Forum mondial sur l'eau, au Japon, en 2002.» (CMQC) Y-a-t-il un déficit au niveau des
institutions? Avons- nous tous les outils nécessaires pour agir
correctement face aux défis de l'eau mondialement? (CMQC) La conférence ministérielle tenue en parallèle avec le forum a-t-elle pris des décisions importantes? (Raymond Jost) "La Conférence ministérielle n'a pas été capable de tout digérer et l'aspect mise en application est décevant. Comment agir est certainement un des défis des prochains mois." (CMQC) Dans quel esprit revenez-vous de La Haye? (Raymond Jost) "Plus clairvoyant... et extrêmement préoccupé
face aux changements qu'il faut faire. Je suis inquiet! Je ne sens pas, au
niveau des leaders, la volonté de changer les modes de pouvoirs trop
souvent de type oligarchique.» SITE INTERNET DU SIE: www.i-s-w.org |