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2e
Forum des partenaires de la Francophonie par Daniel Allard |
Le
Rest of Canada (ROC) francophone
avait à nouveau un grand rendez-vous avec le Québec, les 16-17-18 et 19
mars 2000. Un premier Forum
francophone de concertation avait eu lieu, aussi à Québec, en 1997
et réuni environ 470 personnes provenant de toutes les régions
francophones canadiennes comptant un minimum d'institutions,
d'associations ou d'organismes représentatifs.
Ce deuxième forum cherchait cette fois à mettre l'accent sur la
consolidation de véritables maillages entre organismes, en vue de
favoriser l'émergence de nouveaux partenariats. Son titre était sans équivoque:
Forum des partenaires de la
Francophonie - Des liens à renforcer, des réseaux à partager. Cette
initiative du Gouvernement du Québec
est un des moyens de mise en oeuvre de la Politique
du Québec à l'égard des communautés francophones et acadiennes du
Canada adoptée en 1995 et qui prévoit la tenue, tous les trois ans,
d'un forum rassemblant les principaux agents qui travaillent au sein des
secteurs de la culture, des communications, de l'éducation et de l'économie. "Je
note... que nous avons relevé le défi d'améliorer la représentation québécoise
au sein des participants inscrits au Forum. Avec plus de 140 participants
québécois sur un total de 378 participants actifs au Forum, la représentation
québécoise atteint presque 40% alors qu'elle était de 23% [en 1997]. Ce
n'est pas encore assez, mais c'est déjà mieux", faisait remarquer
le ministre Joseph Facal, lors
de son allocution d'ouverture du Forum le 17 mars dernier. Mais
qu'ils aient été un peu plus nombreux cette année à 140, que les 108
de 1997 (23% de 470), les Québécois présents étaient tout de même
loin de faire le poids de la force démographique francophone qu'ils représentent
au sein du Canada (devant 91 participants de l'Ontario, 40 du
Nouveau-Brunswick, 45 des trois autres provinces atlantiques,
42 des trois provinces des Prairies et 10 de la
Colombie-Britannique). Et en suivant l'évolution du plus pertinent des
trois ateliers portant sur l'économie, on constatait tout simplement que
les gens d'affaires du Québec avaient largement fait faux bond au grand
rendez-vous organisé par leur gouvernement! MAIS OÙ SONT PASSÉS LES DIRIGEANTS D’ENTREPRISES? Comme
c'est très souvent le cas - voire la norme! - pour les activités de la
Francophonie, l'Économie est
l'enfant pauvre de l'événement et ce Forum des partenaires de l'an 2000
n'a pas vraiment fait exception. La
table était pourtant bien mise. Les douze thèmes retenus, dont trois
dits du secteur Économie, ont finalement mobilisé en onze ateliers (les
quelques inscrits au thème Pour
encourager la formation dans les arts ayant finalement été regroupés
avec ceux du thèmes Pour améliorer
la diffusion culturelle) des groupes de 10 à 25 participants. Ces
ateliers, en trois étapes, constituaient le coeur du Forum. Après une Discussion
de 75 minutes le vendredi après-midi et une heure de Recherche d'intérêts communs à l'heure du premier café du matin
le samedi, la troisième étape, Émergence
de projets, avait pour but de permettre aux deux co-animateurs de
sortir de la salle vers midi avec des projets de nouveaux partenariats et
des porteurs de ballons bien identifiés. Qu'est-il
ressortit du plus pertinent des trois ateliers portant sur l'économie?
Intitulé Pour créer un réseau d'échange
d'information sur les entreprises francophones, l'atelier en question
était animé par André Leclerc,
professeur d'économie à l'Université
de Moncton, campus d'Edmundston et Maurice
McCarthy, commissaire industriel au Conseil
de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba.
Deux bénévoles qui sont impliqués dans cette démarche depuis cinq ans
déjà. "Le seul projet de partenariat affirmé que nous pouvons
annoncer à la plénière de cet après-midi concerne l'engagement de Nicole
Beaudoin, la présidente du Réseau
des femmes d'affaires du Québec" résume André Leclerc.
"Mais nous allons aussi recommander au ministre Facal d'aller de
l'avant avec l'idée de mettre en place un extranet qui permettra de
relier l'ensemble des organismes et associations d'affaires de la
francophonie canadienne", enchaîne-t-il. "Effectivement,
il n'y avait pas beaucoup de porteurs de ballon de la communauté des gens
d'affaires du Québec dans notre atelier. Je pense qu'ils se sont plutôt
concentrés dans l'atelier sur l'entrepreneurship, ce qui explique un peu
pourquoi notre atelier n'amène qu'un seul projet de partenariat concret.
Notre bilan démontre cependant une chose clairement: le fruit est mûr
[pour l'extranet en question] et dans les deux jours d'atelier que nous
venons de passer, le message de nos participants était très clair: ils
souhaitent un outil de ce genre, pour voir enfin poindre un mécanisme qui
va faciliter les contacts à partir des organismes intermédiaires de représentation.
Il ne reste qu'à Terre-Neuve où il n'y a pas encore une structure de
formée capable de permettre la concrétisation d'un tel projet, mais elle
est en formation." Il
va donc sans hésitation recommander au ministre Facal d'appuyer, à même
les ressources du SAIC, qu'il sait suffisantes, la mise en place de ce
projet d'extranet. Une recommandation qui ne devrait pas déplaire à Jacques Tremblay, qui au nom de la Maison de la Francophonie, sise au 150 boulevard René-Levesque Est,
en angle avec le Grand Théâtre de
Québec, a profité de l'atelier pour faire la promotion du projet de Portail
Internet pour les chambres de commerce francophones du monde que le GIDIF,
un groupe membre qui loge à la Maison de la Francophonie, développe
depuis plus d'un an déjà. Claire Bujold, chargée de projets au Conseil
économique du Nouveau-Brunswick, un organisme privé qui fêtera ses
vingt ans l'an prochain et qui s'intéresse depuis peu avec attention au
commerce international, était elle aussi participante au même atelier:
"C'est justement pour, entre autres, développer cet aspect que j'ai
été engagée" expliquait-elle pendant la pause avant d'amorcer la
troisième étape de l'atelier. Claire Bujold était donc aussi à Québec
pour tenter d'établir des contacts avec l'idée d'organiser une mission
économique de gens d'affaires du Nouveau-Brunswick au Québec dans un
avenir rapproché. Recroisée dans les corridors de l'Hôtel
Loews Le Concorde à quelques heures de la clôture de l'événement
de trois jours, la néo-brunswickoise cherchait encore la perle rare! La
douzaine de participants à l'atelier qui avait pour thème: Pour favoriser une culture entrepreneuriale, que co-animait Éthel
Côté, directrice générale du Conseil
de la coopération de l'Ontario, avec Marcel
Lafrance, un Québécois vice-président de la Fondation
de l'entrepreneurship, sont pour leur part ressortis manifestement
ravis. "J'étais à Bathurst [au dernier Forum
Francophone des Affaires en mai 1999]
avec le goût de bâtir avec les autres communautés francophones
du pays et je ne savais pas comment faire. Maintenant, je suis très
enthousiaste" y déclarait en mot de la fin Micheline
Locas, la directrice générale de l'Association
des clubs d'entrepreneurs étudiants du Québec (ACEEQ). EST-CE LA FIN DU BULLETIN DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE ? Autre
participante croisée sur le plancher du Salon
des exposants, l'ex-directrice du Bureau
du film de Québec, Liliane
Tremblay, qui habite maintenant Montréal depuis deux ans et qui édite,
avec l'ardeur qu'on lui connaît, à titre de rédactrice-journaliste, le Bulletin de la diversité culturelle - un média Internet spécialisé
qu'elle diffuse uniquement par courrier électronique à son réseau de
gens branchés - avouait qu'elle s'apprêtait à accrocher ses patins,
faute de soutien financier. "Les fonctionnaires font l'analyse que
mon Bulletin ne produit pas de valeur ajoutée!!! Je vais retourner au
droit, en me spécialisant en propriété intellectuelle",
confiait-elle, en promettant au journaliste qui l'a reconnue de lui
envoyer en bloc la bonne douzaine de numéros que son Bulletin à saveur
hautement stratégique pour le Québec compte à ce jour (pour ceux que la
diversité culturelle intéresse: liliane.tremblay@videotron.ca
). Parlant
lui aussi de la problématique des ressources financières, le ministre
Joseph Facal, toujours dans son discours d'ouverture, n'avait d'ailleurs
pas été encourageant pour le court terme: "Pour l'année qui vient,
le budget alloué par nous à la Politique sera maintenu au niveau actuel.
Ce budget est modeste, j'en conviens. Il est cependant l'un des rarissimes
budgets gouvernementaux à ne pas avoir fait l'objet de compressions au
cours des dernières années." Ce budget est actuellement de 1.1
million $. Pour les entrepreneurs qui se savent capables d'initier des projets sans appui financier gouvernemental, la bonne nouvelle c'est la Banque de partenaires potentiels du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, qui contient 1 400 noms, dont 600 d'organismes du Québec et 800 de l'extérieur du Québec et qui est diffusée sur Internet (www.cex.gouv.qc.ca/saic/francophonie/partenaires/html). Info générale sur le Forum: |