Depuis
quelques années, l'esprit de fête et de réjouissance propre au Carnaval de Québec est aussi une occasion pour la traditionnelle délégation
des gens de Calgary, ville jumelée avec Québec depuis les années '50,
de s'intéresser également au développement d'autres secteurs économiques.
En parallèle au carnaval de février 2000, la Société de promotion économique du Québec métropolitain
(SPEQM), qui prenait en change l'organisation de ce volet économique,
privilégiait cette année le domaine du bio-agro. Le Colloque
des intervenants du secteur bioagroalimentaire, tenu le 3 février au Pavillon
Comtois de l'Université Laval,
fut la pièce de résistance des six jours d'accueil de ce groupe d'une
dizaine de carnavaleux qui étaient aussi des gens d'affaires de Calgary
venus à Québec pour brasser des affaires.
Du
côté québécois, une vingtaine d'intervenants, dont surtout une
brochette très impressionnante de chercheurs de la Faculté
des sciences de l'agriculture et de l'alimentation invités à se présenter
tour-à-tour en marge de la présentation du doyen Jean-Claude
Dufour, hôte de l'événement, ont bien synthétisé ce que représente
la R&D en agro-bio à l'Université Laval (4 Centres de recherche, un
Institut, une Équipe, 6 Groupes, 5 Chaires et un Observatoire). Bref, à
travers des outils institutionnels qui font que plus de 250 personnes
travaillent en permanence en R&D dans cette faculté universitaire,
qui vient d'ailleurs au second rang au Canada - après celle de Guelph en
Ontario - pour le nombre d'étudiants et au premier rang en regard aux
sommes d'argents investies en recherche (17,4M$ en 98-99, dont 8,2M$ en
contrat, 5,4M$ en partenariat et 3,7M$ en subvention).
Une
des forces de cette faculté est d'ailleurs de réaliser d'importants et
de nombreux - environ 150 - partenariats de recherche avec le secteur privé
et le monde des entreprises. En 98-99, un peu plus de la moitié des
efforts en R&D de cette faculté universitaire ont été réalisés en
collaboration avec le secteur privé (8,8 millions $).
Mais
la plus excitante nouvelle que ces chercheurs de l'Université Laval
avaient à communiquer à leurs invités de Calgary concernait le début
prochain du chantier qui, entre septembre 2000 et septembre 2001,
transformera l'actuel Pavillon des
Services en Institut de
recherche sur les aliments fonctionnels et les nutraceutiques.
La
conclusion de Laval Poulin,
directeur régional du MAPAQ invité à présenter l'industrie
agroalimentaire du Québec et ses opportunités, n'a par ailleurs pas
manqué de rappeler que maintenant, la région de Québec, (selon le récent
Profil sectoriel de la
transformation bioalimentaire réalisé par la SPEQM) avait avantage
à ce démarquer selon trois axes stratégiques:
Ce
colloque d'une demi-journée, qui aura réuni une trentaine de personnes,
a été traité avec beaucoup d'attention par la SPEQM: son pdg, Pierre Boulanger, y a joué le rôle d'animateur et deux des quatre
membres de l'équipe à la promotion des exportations de la SPEQM, Caroline
Lepage et Julie Carrier, étaient aussi présents.
Calgary:
un modèle pour Ag-Bio Centre?
De
son côté, la délégation de gens d'affaires de Calgary avait de
quoi réjouir l'équipe du futur Centre
d'émergence d'entreprises en agro-biotechnologie de la région de
Québec (Ag-Bio Centre), qui était d'ailleurs représentée,
lors du forum, par Sophie
Veilleux.
D'abord
par le passage de Ian Strang,
le pdg du AVAC (Alberta Value Added Corporation), une structure indépendante créée
en 1997 et qui gère des fonds de 45M$ (35M$ du Gouvernement de l'Alberta et 10M$ du Gouvernement du Canada) afin d'agir comme catalyseur en
agro-innovation, en "Partners
in Agri-value Added Innovation", comme le dit si bien en
anglais son moto marketing. Et avec AVAC's Network: "We are
virtual!", lançait lors de sa présentation le colosse et du
premier coup d'oeil sympathique homme d'affaires d'expérience qui gère,
en guise de retraite, cet organisme manifestement tourné vers les réseaux
et l'efficacité des nouvelles technologies de l'information.
Rick Tofani, qui dirige le Olds
College Centre for Innovation, un collège parmi les leaders
en agro-bio au Canada, a aussi su attirer l'attention en expliquant
que le rôle de son centre était de devenir le HUB de toute
l'agro-industrie de l'Alberta.
Enfin,
deux représentants du Calgary
Innovation Centre, le directeur exécutif Lawrence
Bremner et le responsable à la commercialisation, Joe Tucker, ont présenté leur organisme, qui compte actuellement
35 entreprises dans l'édifice actuel, mais qui est aussi en pleine
phase d'expansion. En effet, le Calgary's
Technology Centre où ils logent tous offrira, en juillet
prochain, alors que les travaux d'agrandissement devraient être
terminés, 120 000pi2 de facilités, comprenant les 60 000pi2 de l'édifice
actuel, plus un nouvel édifice de 54 000 pi2 relié à un centre
d'affaires de 6000 pi2.
Le
passage à Québec des invités albertains de la SPEQM amènera
probablement un peu d'eau fraîche au moulin de Nour
Sayem, la directrice générale du projet Ag-Bio Centre. Mais
pour l'instant, l'incubateur agro-bio en devenir qu'elle incarne est
lui-même incubé à l'intérieur du Centre
québécois pour la valorisation des biotechnologies
( www.
cqvb.qc.ca ), dans l'Édifice
Le Delta II à Sainte-Foy. Et Nour Sayem a surtout les yeux
tournés vers Boston: "Je vais à Boston pour visiter quatre
incubateurs, dont le Massachusetts
Venture, qui existe depuis environ trois ans et qui représente,
à mes yeux, le modèle à suivre. Je vais là-bas faire du
benchmarking", expliquait-elle, en entrevue, le 14 février, en
plein préparatifs de son voyage exploratoire effectué du 17 au 20
février dernier.
Lorsqu'elle
a quitté le CRÉDEQ, un incubateur déjà en place dans la région
de Québec, pour débuter son mandat sur le projet d'Ag-Bio Centre,
en août 1999, Nour Sayem est aussitôt partie pour le Texas:
"...afin de suivre un cours sur les 60 étapes à suivre pour
construire un incubateur. C'est là-bas que j'ai identifié le Mass
Venture comme référence importante" explique-t-elle.
Le
mandat de Nour Sayem doit normalement se terminer en avril prochain.
Si tout se confirme comme elle le souhaite, l'Ag-Bio Centre sera
construit d'ici la fin de l'année et annexé au Complexe
technologique du Cégep de Lévis-Lauzon, sur la Rive-Sud immédiate
de Québec. Mais rien n’est encore gagné! Très confiante, en
entrevue téléphonique le 23 mars dernier, madame Sayem confirmait
qu’elle finalisait actuellement son plan d’affaires, qu’elle
doit remettre le 31 mars à ses patrons: le CQVB et le CLD
Desjardins, ainsi que le MAPAQ et DÉC qui financent actuellement ce
projet. À maturité, Ag-Bio Centre prévoit accueillir jusqu'à une
dizaine d'entreprises. Gageons que les gens de Calgary l'auront
aussi à l'oeil... et vice-et-versa! |
Pour
en savoir plus sur Calgary et le secteur agrobiotechnologie:
AVAC ltd, Partners in Agri-value Added
Innovation:
www.avacltd.com
Olds College Centre for Innovation:
www.occi.ab.ca
Calgary Research & Development
Authority (Calgary Innovation Centre): www.crda.calgary.ab.ca
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