L'économie
japonaise semble enfin sur la voie du rétablissement. La croissance du
PNB, après des années de quasi-stagnation et même des chutes de 0,1% en
1997 et de 1,9% en 1998, semble devoir être modestement positive (+0,6%)
pour l'année financière qui prendra fin le 31 mars prochain, d'après un
rapport gouvernemental de décembre dernier. Cette hausse a été
littéralement achetée par l'Etat japonais, au prix d'un
accroissement sensible des dépenses publiques et de la dette nationale
mais plusieurs croient qu'elle se poursuivra de façon plus "
naturelle ", car l'intervention gouvernementale comportait aussi de
sérieuses mesures d'assainissement du fonctionnement de l'économie.
Au cours des récents trimestres, les profits nets après impôts des
entreprises ont connu une hausse marquée, la plupart des dettes,
mauvaises créances, opérations déficitaires, etc., héritées de
l'éclatement de la " bulle " du début des années
quatre-vingts, ayant été liquidées ou passées à perte durant l'année
fiscale terminée en mars 1999. Cette dernière fut marquée par un grand
ménage dans les règlements relatifs aux comptes des entreprises : les
nouvelles règles auront pour effet de rendre presque impossible le
camouflage des pertes.
C'est dans ce contexte plus sécurisant pour l'investisseur, entre
autres, qu'il faut situer la hausse spectaculaire de l'indice Nikkei de la
Bourse de Tokyo depuis un an. Passé de 13, 320 yen au début de 1999 à
près de 19, 000 yen à la fin de la même année, il est présentement
(24 janvier 2000) de retour à ce dernier niveau, après avoir subi une
modeste correction au début de janvier. Cette performance, très
supérieure à celles de n'importe quelle bourse occidentale, reflète les
perceptions optimistes des investisseurs.
Celles du grand public, elles, sont un peu plus lentes à suivre le
mouvement, mais elles vont dans la même direction : selon un sondage
publié en décembre dernier par l'Asahi Shimbun, 66% des Japonais se
disent satisfaits ou plutôt satisfaits de leur niveau de vie (contre 29%
d'opinion contraire) ; ces taux étaient de 58% contre 39% en décembre
1998. Cette vision plus optimiste devrait se traduire par une résurgence
de la consommation, qui a d'ailleurs commencé à se manifester. La
remontée générale des autres économies d'Extrême-Orient,
particulièrement impressionnante en Corée, contribue aussi à
l'expansion au Japon, ce pays expédiant vers l'Asie 40 à 45% de ses
exportations.
Toutes ces considérations emmènent l'ensemble des grands think tanks
japonais à prévoir une hausse du PIB l'an prochain également. Le seul
bémol concerne les effets possibles d'une trop forte hausse du cours du
yen.
La remontée générale des autres économies d'Extrême-Orient,
particulièrement impressionnante en Corée, contribue aussi à
l'expansion au Japon, ce pays expédiant vers l'Asie 40 à 45% de ses
exportations.
Quelles conclusions faudrait-il tirer de ces constatations, en ce qui
concerne nos exportateurs ? Nous avons dit et écrit à maintes reprises
que la crise ne devait pas les dissuader de continuer à s'intéresser au
marché japonais et que, lorsque la reprise viendrait, ceux qui seraient
restés sur le marché seraient les mieux placés pour en profiter. De ce
point de vue, l'appui considérable du Québec à nos gens d'affaires
membres de la mission d'Equipe d'Équipe Canada, en septembre dernier, en
valait la peine. Et les résultats furent à la mesure de l'effort
consenti : le Québec a récolté 32% des ententes signées de tous types,
55% de leur valeur et 88% de la valeur des contrats fermes (soit quelque
157, 000, 000 $C dans ce dernier cas).
OPPORTUNITÉS POUR LES ENTREPRISES DU QUÉBEC
Le retournement actuel du cours de l'économie japonaise offre à nos
entreprises des perspectives attrayantes. L'un des éléments les plus
révélateurs de la reprise est la hausse des mises en chantiers
résidentielles. En particulier, d'après le Mokuzai Keizai Uikuri
("
L'hebdomadaire des matériaux de construction en bois ") du 17
janvier, la construction de maisons en 2 x 4 était en hausse de 12% pour
les onze premiers mois de 1999 par rapport à la même période, l'année
précédente. La DGQT poursuit donc ses efforts dans ce secteur en
conjonction avec Q-WEB, le réseau québécois de promotion des produits
forestiers. Un projet japonais du secteur privé pour l'importation
groupée des produits québécois de la construction est d'ailleurs en
marche avec notre appui ; il vise à résoudre les problèmes
qu'affrontent traditionnellement nos exportateurs dans ce domaine au Japon
: délais de livraison, risques liés aux fluctuations monétaires,
exigences du service après-vente, fragmentation des clientèles.
Le Japon reste par ailleurs, avec les
États-Unis, l'un des deux
grands foyers mondiaux de la haute technologie. Mais les Japonais ne
peuvent pas tout inventer : leur économie offre une multitude de
débouchés aux produits étrangers, par exemple des logiciels, visant à
répondre à divers besoins sectoriels. L'un des plus récents succès
d'un client de la DGQT est le logiciel " Coppernic " de la
société du même nom, qui a son siège à Sainte-Foy : il s'agit d'une
sorte de robot capable de mettre à l'œuvre sur l'internet plusieurs
moteurs de recherche simultanément. C'est aussi le côté sophistiqué de
l'industrie japonaise qui a incité Exfo, de Vanier, à ouvrir ici un
bureau permanent : l'entreprise manufacture un équipement d'entretien de
la fibre optique.
L'un des plus récents succès d'un client de la DGQT est le
logiciel
" Coppernic " de la société du même nom, qui a son siège à
Sainte-Foy
Enfin, on s'est fait parfois une idée excessive des effets de la crise
sur le Japonais moyen : ce dernier jouit d'un revenu qui, exprimés
exprimé en dollars, reste le double de celui de son homologue
québécois. Nous l'avons déjà dit : une masse énorme de Japonais est
loin de souffrir de la crise et continue à vouloir jouir davantage de la
vie : pour une cinquième année, nous organiserons, du 13 au 22 mars
prochain, le Festival culinaire québécois à l'Hôtel Okura,
conjointement avec l'exportateur André Pomerleau, de Québec, et avec le
support de l'ambassade canadienne. L'Okura, l'un des deux hôtels les plus
prestigieux de Tokyo, confiera une partie de ses cuisines à la direction
du Chef chef Jean-Luc Boulay, du Saint-Amour (Vieux Québec), et un grand
nombre de nos produits y seront à l'honneur.
Ce ne sont là que quelques exemples de réussites récentes, et nous
les avons choisis à dessein parmi des sociétés de la région de Québec
que notre personnel de la Délégation générale a eu le plaisir d'aider
; nous prions les autres entreprises québécoises désireuses de
pénétrer le marché japonais de ne pas hésiter à s'adresser à nous. |