Carnaval d'hiver de Québec de l'an 2000
La Belgique à l'honneur, au coeur de la grande fête hivernale québécoise

par Daniel Allard

Pendant 17 jours consécutifs, soit du 28 janvier au 13 février 2000, le 46e Carnaval d'hiver de Québec battra son plein. L'événement, depuis longtemps international, offrira sa longue liste d'activités, qui permettront aux petits comme aux grands de savourer tous les plaisirs de l'hiver du Québec. Parmi les principales nouveautés: la mise à l'honneur d'un pays étranger, en l'occurrence la Belgique.

CLIN-D'OEIL À LA BELGIQUE

Comme il l'avait fait pour la première fois l'an dernier avec la Suède, le Carnaval de Québec revient avec cette bonne idée de mettre, à travers sa programmation, un pays à l'honneur. Pour la seconde année de cette initiative, le clin-d'oeil reste européen et va cette fois à la Belgique: chefs-cuisiniers belges pour un festival gastronomique au Château Frontenac, équipe belge qui compétitionnera lors de la 28e édition de l'International de sculpture sur neige du Carnaval de Québec, peintre belge présente au Symposium de peinture du Carnaval. La participation belge aux deux défilés de nuit, les samedis 5 et 12 février, sera même assurée, grâce à de typiques échassiers du pays de Jacques Brel; un événement haut en couleurs, en lumière et en musique, qui s'ajoute aux nombreuses autres activités en plus d'être télédiffusé en direct à travers le Canada.

Ce nouveau volet international prend, aux dires des organisateurs, la forme d'un "...carrefour d'échanges sur le plan culturel, sportif et social..." tout au long du carnaval. Pays de la bande dessinée, des frites et de la bière, la Belgique devient donc le point de mire de ce deuxième "carrefour d'échanges" de l'histoire du Carnaval de Québec. Une délégation belge d'au moins 27 personnes, dont 18 échassiers pour les défiés de nuits, un Grand-chef et ses trois aides-cuisiniers, ainsi que l'adjointe au maire de Namur, est attendue dans la capitale du Québec.

Une délégation belge d'au moins 27 personnes!

Les Belges donneront le ton aux festivités dès la première fin de semaine. Un banquet d'ouverture aura lieu le dimanche 31 janvier pour souligner le début du festival gastronomique belge qui battra son plein jusqu'au 4 février au réputé Café de la Terrasse du Château Frontenac. Cette incursion gastronomique sera l'occasion de découvrir des mets typiquement belges concoctés par deux chefs réputés, Charles Jeandrain du Biétrumé Picar (Belgique) et Jean Soulard (Château Frontenac de Québec).

Annuellement, plus d'une vingtaine d'équipes provenant des quatre coins de la planète participent à l'International de sculpture sur neige pour y réaliser des oeuvres figuratives ou abstraites. Pour l'édition 2000, le Carnaval de Québec accueille aussi une équipe de la Belgique, représentée par le sculpteur Serge Gangolf, qui agira à titre de capitaine de l'équipe, secondé par Dimitri Gangolf et par Jean-Christophe Lempereur. Toutes les équipes participantes auront sept jours pour donner vie à leur bloc de neige de 70 mètres cubes (du 31 janvier au 6 février 2000). 

Toujours dans les arts, le Symposium de peinture qui tiendra l'affiche à Place Québec, du 10 au 14 février, sera également rehaussé de la présence de la peintre belge Nicole Bonameau.

"LA LIGNE DU TEMPS" FERA OFFICE DE PALAIS DU BONHOMME

Depuis trois ans, les organisateurs du plus gros carnaval d'hiver du monde ont largement renouvelé le déroulement de ce célèbre rendez-vous international. Et les résultats sont là! Le Carnaval de Québec Kellogg's est à nouveau une grande fête familiale, que les Québécois de la capitale se sont réappropriés. Si l'an 2000 motive bien des nouveautés, l'arrivée de la date magique n'y est cependant pour rien dans ce qui pousse encore une fois le Carnaval à modifier un autre "monstre sacré" des traditions de sa programmation. Les 46 éditions de l'ère moderne du carnaval québécois n'ont pas toutes eu leur Palais de glace - ou de neige - , mais les années où Bonhomme n'a pas eu de résidence officielle sont l'exception. L'équipe du Carnaval tient mordicus à la vitrine de prestige que constituent son Palais et son site devant le Parlement. L'imposant palais, bien visible, a toujours constitué une espèce de carte de bienvenue aux visiteurs de Québec. Le réaménagement de l'esplanade du Parlement ne permet cependant plus d'accueillir l'immense palais traditionnel. L'aménagement, réalisé en 98-99, a transformé en parc ornemental le grand parterre plat en façade de l'Assemblée nationale du Québec. Deux choix s'offraient au Carnaval: changer de site ou changer de concept!

Autre nouveauté importante de ce 46e carnaval,
la maison de Bonhomme Carnaval,
comme pour dire
au revoir au millénaire,
sera une "ligne du temps"!

Décision déchirante! Pas question de "cacher" le Palais sur les Plaines d'Abraham, à travers le Village de la famille, bien que ce site soit devenu le lieu le plus populaire des activités carnavalesques. Difficile de le déménager à la Place-d'Youville, qui le recevait dans les années 60. Une belle patinoire extérieure en anime le coeur dès les premiers jours de novembre et l'espace manquerait aussi. Impossible également d'utiliser la Place Georges V, prêtée par les Forces armées canadiennes l'an dernier pour "dépanner" le Carnaval, qui devant l'évidence d'un chantier de construction inhospitalier avait fait son deuil de l'esplanade du Parlement pour un an. De toute façon, le beau Palais de l'an dernier semblait finalement si petit, sur la place devant le gigantesque Manège militaire de la Grande-Allée, que personne ne souhaitait répéter l'expérience.

L'audace n'ayant pas manqué depuis les dernières années dans les décisions des organisateurs du Carnaval, ceux-ci ont finalement opté pour un nouveau concept. Pour l'an 2000, ce n'est donc pas volontairement qu'ils se prêtent à l'innovation. Mais "l'occasion fait le larron", dit-on au Québec! Le Carnaval en profite pour à nouveau provoquer la surprise! "Sacrilège, disparition pure et simple du Palais", protestent certains. Les concepteurs de "La ligne du temps" parlent plutôt d'un "Palais de glace transformé en un gigantesque assemblage spatio-temporel de glace et de neige"!

Quatre modules historiques - période glacière, igloo, village d'antan, tour moderne - le tout sur une longueur de 80 mètres, remplaceront le traditionnel monument. De retour devant le Parlement, "l'Hôtel de ville" de Québec le temps d'un carnaval - le maire remet effectivement les clés de la ville à Bonhomme, lors de la cérémonie d'ouverture, pour la durée de son Carnaval - offrira beaucoup pour plaire et séduire les foules carnavalesques. Comme à l'accoutumée, s'y dérouleront les cérémonies d'ouverture et de clôture. Le Bonhomme y aura encore sa tour, du-haut de laquelle il s'adressera solennellement à son peuple. Et comme c'était souvent le cas dans les versions les plus appréciées des ancien Palais du Bonhomme, les "sujets" auront le loisir d'entrer dans la demeure du roi de la fête. L'immense igloo qui constituera le coeur de "La ligne du temps" sera en fait un queenzy ouvert à tous.

Longtemps ancrée lors des deux premières semaines de février, la programmation du carnaval maintient par ailleurs sa nouvelle formule allongée sur trois week-end, plutôt que deux, en débutant dès le dernier week-end de janvier. Sur 17 jours, la fête offre ainsi plus de souplesse aux visiteurs étrangers.

Selon les bilans des organisateurs des plus récentes éditions du Carnaval de Québec, les principaux sites de cette fête de l'hiver, d'ailleurs situés en plein coeur de la Vieille Capitale, accueillent maintenant annuellement près de 1 000 000 de participants. En 1999, l'Office du tourisme et des congrès de la Communauté urbaine de Québec a effectué une analyse de presse hors Québec. Selon cette étude, 121 journalistes étrangers en devoir à Québec ont été répertoriés, venant de tous les pays pour rapporter avec eux des images de ce carnaval unique au monde.

Pour préparer un séjour de carnavaleux à Québec, consultez aussi Internet: www.carnaval.qc.ca