Les autochtones qui vivent dans
des collectivités rurales ou éloignées éprouvent plus de difficultés
à vendre leurs produits et services à l'extérieur de leur communauté
en raison de l'éloignement des marchés et de bon nombre de services
(centres d’informations, bureaux gouvernementaux et principales
organisations...), le manque d’information –
particulièrement l’information écrite pour et par des
autochtones et entreprises autochtones, constitue un autre obstacle
important au lancement ou à l’expansion d’une entreprise.
"C'est notamment pour contrer ces
limites, explique Johanne Robertson, PDG, que l'AAPP a été
fondée en 1994 à Wendake, dans la banlieue immédiate de la ville de
Québec." Cette association, équivalente à une chambre de commerce,
oeuvre à la promotion, au développement et à la mise en réseau de
gens d'affaires autochtones ainsi qu'à la mise sur pied de
partenariats entre entreprises autochtones et non-autochtones au
Québec et à travers tout le Canada. Cette association a vu le jour
grâce à une aide financière de base octroyée par le Secrétariat aux
affaires autochtones du Québec et vit aujourd'hui uniquement des
«memberships» (environ 350 membres à ce jour) et des projets qu'elle
organise.
L'AAPP a pour but le développement des entreprises
autochtones en offrant de l'information et de la formation. Elle est
notamment en démarche pour offrir un Centre
Info-Entrepreneurs pour les autochtones qui désirent obtenir de
l'aide au démarrage et à l'expansion de leur entreprise, en régions
éloignées autant qu'en zones urbaines, un programme qui s'apparente
à l'initiative gouvermentale québécoise Info Entrepreneurs. Une
partie de ce programme, qui devrait être fonctionnel dès l'an 2000,
est subventionné par le gouvernement du Québec. Le reste du
financement est encore en recherche auprès d'investisseurs
potentiels.
Des projets en
devenir
Mentorat 2000 – L’Audace
d’entreprendre
4 et 5 février 2000, au Centre des Congrès de Québec
L'AAPP travaille à monter
plusieurs projets pour permettre à des entreprises
autochtones d'être encouragées dans leur développement ou
même dans leur démarrage. Notons notamment le colloque Mentorat 2000 – L’Audace
d’entreprendre,
destiné à promouvoir la présence des jeunes
autochtones dans le monde des affaires et à soutenir la
relève entrepreneuriale, organisé sous l’alliance de la
Fondation de l’entrepreneurship du Québec et l’Association
d’affaires des Premiers Peuples, le 4 et 5 février 2000, au
Centre des Congrès de Québec. Il permettra à 10
jeunes entreprises autochtones de se présenter et de
participer à l’événement en étant parrainées par des
entrepreneurs d’expérience.
|
Soulignons également
une autre initiative intéressante impliquant l’AAPP, cette
fois en partenariat avec le World Trade Center de Montréal.
Objectif : mettre sur pied un programme de formation des
entrepreneurs autochtones désireux d’exporter sur le marché
international ainsi que l’organisation de missions commerciales.
Dans le cadre du concours « Collectivités
ingénieuses », lancé en juin 1999 par le gouvernement
canadien, l’AAPP, en partenariat avec la Société de crédit
commercial autochtone (SOCCA), le Régime des bénéfices
autochtones (RBA), la Corporation de Développement Économique
Montagnaise (CDEM), la Corporation Waskahegen et des entreprises
privées autochtones et non autochtones, telles que IbWeb et Le
Groupe Cleary, se sont unis pour développer ensemble un projet
novateur. Ils espèrent construire ensemble une communauté
virtuelle (Internet) autochtone de première classe, où les
individus, organismes, artisans, entrepreneurs des nations
autochtones pourront prendre connaissance de l’information la plus
récente. Pouvoir mieux communiquer entre eux et avec le monde ainsi
que d'être présent par le biais d'une vitrine mettra aussi plus en
valeur la culture, le savoir faire et l'entrepreneurship des
Premières Nations présentes au Canada. Un seul projet autochtone
à travers le Canada sera sélectionné. Le programme
« Collectivités ingénieuses » investira un maximum de
5 M$ par projet, une somme qui sera cependant complétée par un
autre 5 M$ provenant du milieu et diverses sources.
Soutenu par Développement économique Canada (DEC),
l'AAPP est par ailleurs en train d'élaborer un inventaire exhaustif
des entreprises autochtones. Ces fiches détaillées permettront un
recensement précis des entreprises existantes, un précédant quant à
son utilisation ultérieure. "Ces données pourront être la source de
stratégies commerciales communes et d'orientations diverses",
promet Johanne Robertson.
Afin de prouver l'authenticité des produits
autochtones, l'AAPP est également à conceptualiser un système
d'homologation (une sceau distinctif) qui serait apposé sur tout
produit fabriqué par des autochtones. Une initiative qui réglerait le problème
de la concurrence de produits fabriqués industriellement comme à
Taiwan, par exemple.
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Entreprise Autochtone Canada est un service
intégré à Industrie Canada depuis 1989. Plus de 5000
entreprises autochtones à travers le pays ont depuis profité de ces
services . Les investissements effectués entre 1989 et 1996 se
chiffraient à plus de 300 M$. Ils ont apporté un nouveau souffle aux
entreprises autochtones en favorisant le renouveau de l'économie des
Premières Nations.
La vocation
d'EAC est de travailler avec les entrepreneurs pour promouvoir le
développement, la compétitivité et le succès des entreprises
autochtones sur les marchés canadiens et mondiaux, notamment par de
l'information, des conseils et l'accès aux divers programmes
disponibles pour le démarrage, l'expansion et la consolidation
d'entreprises. Le programme offre divers services commerciaux et
autres aux Indiens inscrits et non-inscrits, aux Inuits, aux Métis
et aux associations autochtones, à l'intérieur ou à l'extérieur des
réserves.
L'organisme met avant tout l'emphase sur la petite
entreprise et s'efforce d'appuyer les propositions d'entreprises
innovatrices qui conduisent à l'expansion sur les marchés autant
intérieurs qu'extérieurs du Canada. Le tourisme et les technologies
sont particulièrement favorisés.
Depuis
quelques années, l'EAC appuie aussi la création de sociétés de
financement autochtone (SFA). Les SFA sont des établissements de
prêts aux entreprises contrôlés par des intérêts autochtones (comme
la SOCCA, à Québec, et la CEDEM,à Sept-Iles). Le programme d'EAC fait aussi la
promotion des réalisations d'entreprises autochtones et défend les
intérêts des entrepreneurs autochtones dans le monde des affaires
afin d'améliorer les liaisons et les maillages
d'entreprises.
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Au Canada, il existe 32 sociétés de crédit
commercial destinées aux autochtones dont deux au Québec : la
Société de crédit commercial autochtone (SOCCA,
existante depuis 1992, Wendake) dirigé par Jean Vincent (PDG) et la
Corporation de développement économique montagnaise (CEDEM,
depuis 1988, Sept-Îles).
Toutes deux ont reçu un montant de départ du
gouvernement fédéral (Industrie Canada) : "la SOCCA à reçu
5 M$ et la CEDEM, quant à elle, s'est vue allouer
5,3 M$", explique Paul Fournier, qui
dirige cette dernière sur la Côte-Nord du Québec. Ces montants de
démarrage ont permis à ces deux sociétés de crédit de faire des
prêts aux entreprises autochtones en démarrage ou en expansion à
travers le Québec. Elles se sont ensuite auto-financées à même les
services financiers aux autochtones.
Les prêts des sociétés de crédit sont offerts aux
mêmes taux d'intérêts et conditions que les prêts octroyés par les
autres institutions financières canadiennes. La différence repose
toutefois sur le fait que les prêts sont à plus hauts risques, étant
donné le fait qu'aucun bien d'un autochtone dans une réserve n'est
saisissable et ne peut donc pas être pris en garantie. Le cas
échéant, le Conseil de bande pourra se porter garant pour
l'entrepreneur afin que la Société de crédit accorde une aide
financières à celui-ci.
Les entreprises autochtones sur les réserves ne sont
pas assujetties aux taxes et aux impôts et ne sont donc pas obligées
de préparer des états financiers. Pour une demande d'aide dans une
institution financière, elles doivent néanmoins présenter des
chiffres si elles désirent recevoir une aide financière, sans quoi
aucun prêt ne leur sera octroyé. La seule exception réside
lorsqu'il s'agit d'une entreprise en démarrage. Une enquête sur le
passé et l'expérience professionnelle du demandeur est alors faite
et le prêt sera octroyé moyennant un taux d'intérêts plus
élevé.
"Depuis sept (7) ans, SOCCA a reçu 380
demandes de financement pour une moyenne annuelle de 54 projets
représentant une demande financière de plus de 24 M$. De ce
nombre, 232 dossiers ont été acceptés pour une moyenne annuelle
de 33 projets (64 %), représentant un financement autorisé de 11,5
M$. À ce jour, 207 projets d'affaires ont été financés pour une
moyenne annuelle de 30 projets (55 %), représentant des déboursés
de près de 10 M$", explique via Internet Marcelle D'Amours,
coordonnatrice de programmes à la SOCCA.
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Tourisme
Le
Répertoire du commerce et des exportations des autochtones
(Industrie Canada) traite de plus de 100 entreprises autochtones qui
sont actives dans le domaine du commerce international, incluant
celles du domaine touristique, qui sont encore sans contredit les
plus importantes. Les entreprises touristiques
autochtones au Canada comptent actuellement des revenus de 270 M$
par année. Potentiel, selon plusieurs sources du milieu: un milliard de
dollars!
Le Village Innusit Lac Édouard,
Haute-Mauricie
À l'inverse de la majorité des entreprises qui
commencent par développer leur marché dans leur province ou
leur pays, Le Village Innusit de Lac Édouard
(Haute-Mauricie) a, quant à lui, commencé par développer
l'Europe. En effet, un concours de circonstances a conduit
Vital Francoeur et Lorraine Hallé, les propriétaires,
directement en France, grâce à des contacts dans le milieu du
voyage. |
|
Ancien guide de chasse et pêche, Métis montagnais
d'origine et conteurs d'histoires de bois (vécues !), Vital
Francoeur connaît les goûts des Européens en matière de vie dans la
nature. Lorraine Hallé, sa conjointe non-autochtone, fait de
l'artisanat amérindien qu'elle vend aux visiteurs du Village
Innusit.
Pour démarrer leur projet, une subvention
d'Entreprises Autochtones Canada leur a permis de bâtir le village
de leurs propres mains. Lors d'Atelier-Canada (salon du
voyage), en 1993 à Paris, l'agence représentant le Village Innusit a
reçu le prix du projet le plus innovateur en matière de
développement touristique.
Depuis 7 ans, leur village amérindien - composé de
cinq tipis (habitations traditionnelles) et pouvant accueillir
jusqu'à 48 personnes - note une augmentation de visiteurs de 20%
annuellement. Leurs clients sont européens à 90%. Attirés par la
nature canadienne, le dépaysement et le mythe amérindien, ces
touristes apprécient découvrir un nouveau mode de vie au grand
air.
Le Village Innusit est un camp familial ouvert de
mai à octobre. Vital et Lorraine ne veulent pas augmenter le nombre
de places disponibles pour garder cet esprit de chaleur humaine et
d'intimité des groupes qui viennent chez eux. La capacité d'accueil
permet une augmentation de l'achalandage pour les années à venir.
Ils désirent maintenant développer leur marché au Québec, notamment
auprès des Scouts et des «classes vertes». Le couple préparent aussi
un nouveau projet pour permettre aux touristes de venir vivre des
moments de nature en hiver, autrement qu'avec du ski-doo ou du
traîneau à chiens.
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Tours
Innu, la Société touristique des autochtones du Québec
(STAQ) et les Voyages Inter Nations Wendake
Dans les années 1960 et 70, il était quasiment
inconcevable de penser faire du tourisme dans des territoires
autochtones. Les non-autochtones qui se rendaient dans les réserves
étaient avant tout des travailleurs (infirmières, travailleurs de la
construction, enseignants). La situation a aujourd'hui évolué. Les
trois raids Harricana (1989,1990 et 1991) ont mis les autochtones du
Québec sur la carte du monde en donnant aux territoires visités une
visibilité notoire.
Un
exemple de circuit de Tours Innu |
Afin de permettre aux touristes de vivre des
moments typiques avec des Amérindiens, Tours Innu,
agence réceptive de voyages, et la STAQ, organisme sans
but lucratif responsable de l'offre touristique chez plusieurs
nations du Québec, organisent des séjours de deux à cinq jours
dans divers sites amérindiens situés sur des réserves au
Québec.
Les visiteurs peuvent visiter six nations dans
huit régions touristiques du Québec, de Montréal jusqu'au Grand
Nord. Les groupes sont petits, six à dix clients, afin de
permettre un meilleur partage entre les autochtones et leurs
visiteurs. Le prix d'un séjour de cinq jours varie entre 3000
$ et 5000 $ suivant la distance à parcourir. En effet,
certaines destinations nécessitent des transports en avion ou
hydravion, ce qui augmente les
frais. |
Les produits de Tours
Innu rencontrent les normes de la STAQ : sous la trilogie
AUTHENTICITÉ, NATURE et CULTURE, les séjours sont organisés et
animés par des autochtones sur leur territoire. Pas de chasse
ni de pêche, mais des activités ethno-culturelles et de nature
attendent les touristes avides de découvrir de nouvelles
cultures et activités.
Les tours organisés par Tours Innu et la STAQ
sont représentés par Voyages Inter Nations. Depuis deux ans, Voyages Inter Nations,
grosssiste et agence de voyages, s'occupe de vendre les
produits de Tours Innu et de la STAQ en partenariat avec ces
derniers. La clientèle est avant tout européenne, notamment
allemande et italienne, mais aussi quelque peu française et
suisse.
|
Photo : Michel
Maillard
Soulignons que Voyages Inter
Nations, grosssiste et agence de voyages, est la propriété
des trois conseils de bandes de Mingan, La Romaine et
Pakuashipi. |
Pour les touristes étrangers, c'est l'occasion de
revivre l'étape de la colonisation et de découvrir le "nouveau
monde" grâce à du tourisme d'aventure, le dépaysement total, les
grands espaces, la nature à son meilleur, la flore et la faune
sauvages. Autant d'aspects qui contribuent à la diversité et à la
qualité du produit.
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Culture et traditions
Quand on parle de commerce international, on parle
toujours de produits et services. Mais la culture et les traditions
amérindiennes s'exportent aussi !!! Raymond Gros-Louis, huron de
Wendake, dans la région de Québec, a oeuvré depuis 1990 dans le
domaine des loisirs et de la culture de son Conseil de bande. Grâce
à son héritage et à son expérience, il anime souvent des événements
à caractère spirituel et traditionnel que ce soit au village, à
travers le Canada ou même à l'étranger.
C'est ainsi qu'il a notamment participé au Printemps
du Québec à Paris, en 1999, en permettant aux visiteurs de
découvrir la vie des Amérindiens en les faisant participer à des
cérémonies spirituelles, par exemple. Il a aussi été invité à animer
des cérémonies traditionnelles et à titre de conférencier dans les
écoles en Bretagne (France) afin de sensibiliser les jeunes à cette
culture d'outre-mer. Raymond Gros-Louis est reconnu
internationalement dans son domaine. On le contacte de plus en plus
des quatre coins du Québec, du Canada et d'Europe afin qu'il partage
ses connaissances.
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Nouvelles technologies
de l'information
Propriété du groupe Cleary, des montagnais
de Pointe-Bleue (Lac St-Jean), La piste amérindienne
est la référence numéro un sur le web en matière
autochtone. D'après Dominic Cleary, un des responsables, ce
site est une porte d’entrée pour les Autochtones dans les
technologies de l’avenir et un outil de développement
économique, culturel et social. Site d'intérêt général,
bilingue, il propose des informations complètes sur les us et
coutumes des différentes communautés autochtones, des
produits et services, des portraits et des nouvelles
quotidiennes du monde autochtone.
En partenariat avec IBWeb et Solutions MDI
Inc. (fournisseur de solutions E-commerce), la Piste amérindienne
propose en effet des ventes directes de produits amérindiens
sur son site. Poupées, mocassins, affiches, ceintures et
artisanat sont vendus à travers le monde grâce à la
technologie du commerce électronique. Les produits proposés
sont achetés aux artistes et artisans dans les réserves et
revendus par ce site web qui reçoit environ 20 000 visiteurs
par mois.
Fondé en tant que site web d'informations en
1997, La Piste Amérindienne a reçu du financement et du
support d'Entreprise Autochtone Canada, du Patrimoine canadien
et du Ministère de la Culture et des Communications du
gouvernement du Québec. Il emploie trois personnes à temps
plein.
|
Le
GROUPE CLEARY est une firme dont le
capital-action est entièrement détenu par des Autochtones.
Son siège d’affaires est situé sur la réserve indienne de
Wendake, en banlieue de la ville de Québec. Depuis sa
fondation, en 1990, le GROUPE CLEARY s’est donné comme
mission de contribuer, par son soutien professionnel, à l’autonomie
et au développement économique, social, et culturel des
groupes autochtones canadiens. Il vise aussi à promouvoir l’association
et le partenariat entre les peuples autochtones, les
organisations publiques et les entreprises privées
canadiennes et étrangères.
Le GROUPE
CLEARY est une entreprise autochtone qui développe des liens
d’affaires et des partenariats avec des entreprises
canadiennes reconnues afin de cibler le marché réservé à l’entreprise
autochtone dans le cadre de la stratégie d’approvisionnement
mise en oeuvre par le gouvernement fédéral.
|
|
IBWeb et WebTamTam.com Montréal |
Montagnaise d'origine, Micheline L'Espérance-Labelle a
oeuvré dans le domaine du multimédia depuis 1984. Forte de ses expériences
en développement de logiciels et en affaires, la femme d'affaire
fonde, en avril 1998, IBWeb, la première entreprise à
proposer des services de commerce international par internet, grâce
à son site web Webtamtam.com associé à Solutions MDI Inc.
(fournisseur de solutions E-commerce) et La piste amérindienne.
Cette entreprise, la première dans le genre au Québec, s'est donné
pour mission de permettre aux entreprises autochtones de se placer
dans l'ère du commerce international virtuel ainsi que de répondre
aux besoins d'approvisionnement de ces entreprises.
Projet innovateur et avant-gardiste, IBWeb a reçu un accueil
chaleureux dans le monde des affaires autochtones. En effet, au
Canada, 95% des PME non-autochtones sont informatisées alors que
seulement 35% des entreprises autochtones de même taille disposent
d'équipements informatiques. De ce 35%, seulement 11% sont
aujourd'hui branchées à internet.
IBWeb permet donc à des entreprises autochtones non branchées de
se faire connaître à l'échelle mondiale et de profiter de
services de commerce international virtuel grâce au site web
d'IBWeb, Webtamtam.com.
Depuis le 17 novembre 1999, le système de paiement sécurisé est
offert dans Webtamtam.com, permettant ainsi aux entreprises
qui y sont présentes de recevoir des commandes et des paiements en
direct. Le montant des transactions est acheminé dans un compte en
fiducie, offrant ainsi aux entreprises l'assurance d'être payées
pour leur produits/services, et aux consommateurs d'être remboursés
durant la période de garantie. La qualité des produits ainsi que
le délai de livraison est un des soucis principaux de Webtamtam.com.
Le site de Webtamtam.com agrandira sous peu la gamme des
produits et services à tous les domaines d'exportation : mocassins,
poupées, vêtements, oeuvres d'art, voyages d'aventures et / ou
spirituels, plantes médicinales, livres, canots, instruments
divinatoires, raquettes, tipis et foule d'autres articles. Un musée
amérindien sera même présent ainsi que des informations sur les
traditions, la situation politique et l'histoire des peuples
autochtones du Canada.
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Artisanat
|
Bastien Industries Wendake
Une quinzaine d'employés à l'année, une
charmante entreprise qui ne se remarque pas de l'extérieur
mais qui recelle une petite mine d'or, cette PME
manufacturière s'est taillé une position très respectable dans
son domaine. La manufacture de mocassins et de souliers en
cuir de Ginette Bastien produit en effet entre 45 000 et 55
000 paires de mocassins et de souliers
annuellement.
Cette petite affaire familiale a débuté en
1972. Ginette Bastien a débuté avec son père, Roland
Bastien, en 1978. Elle a, ensuite, acheté le commerce en 1995
avant d'amorcer une ouverture sur le marché international, en
1997. Elle exporte maintenant
25% de sa production aux États-Unis et 5% en Europe,
notamment en France. Le reste de la production, 70%, est en
majeure partie (60%) destinée aux magasins de tourisme et de
cadeaux du Canada. |
Le problème majeur de Mme Bastien a été la
concurrence féroce des fabriquants de mocassins «Made in
Taiwan». Cependant, les États-Unis ont mis un tollé à cette
invasion non-autochtone - même si les chefs d'entreprises des
manufactures de Taiwan sont autochtones ! - en demandant une
preuve d'authenticité des produits. Les mocassins des
Industries Bastien portent donc aujourd'hui une étiquette
prouvant que ceux-ci ont été fabriqués par des autochtones au
Canada.
Par ailleurs, un petit comité s'est formé au
village de Wendake afin de trouver le moyen d'apposer un sceau
officiel sur tout produit autochtone sortant de la
réserve. |
|
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Arts
C'est pour doter les coopératives du Grand
Nord québécois de moyens et de services pour atteindre les
marchés nationaux et internationaux, que la Fédération des
Coopératives du Nouveau-Québec a été fondée en 1967. Elle
est maintenant la propriété de treize coopératives affiliées
situées dans les villages inuits le long des côtes de la Baie
d'Hudson et de la Baie d'Ungava. Une région aujourd'hui
appelée le Nunavik, qui regroupe environ 9000 âmes.
La FCNQ s'occupe de la mise en marché de
nombreux produits ainsi que de fournir aux collectivités les
matières premières nécessaires à la vie dans le Grand Nord
(centrales d'achats et |
Le siège social de la FCNQ à Baie
d'Urfé |
de vente de produits (services bancaires,
poste, TV par câble, produits pétroliers, construction de bâtiments
divers, formation du personnel, etc.). Ces coopératives constituent
le plus important employeur de la région et le personnel est
entièrement autochtone.
LA FCNQ est active sur le marché national et
international par la vente en gros de sculptures en pierre à savon,
ces oeuvres d'art de couleurs verte foncée, grise ou noire, qu'on
retrouve dans tous les magasins touristiques. Sur près d'un million
de dollars de ventes de ces scultures en 1999, 5% ont été
acheminées aux États-Unis, 2% en Europe tandis que 93%
ont été distribués à travers le Canada.
La FCNQ a ses bureaux à Baie d'Urfé, région de
Montréal, où une grande
salle de montre pour les sculptures est ouverte uniquement aux
commerçants. Par son organisation et sa philosophie de ralliement,
cette Fédération a su démontrer que l'approche coopérative fondée
sur l'effort collectif est une réponse économiquement viable et
socialement équitable pour toute la population du
Nunavik.
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Raquettes GV est une autre histoire
d'entreprise qui a débuté toute petite. Fondée par Antoine
Gros-Louis en 1959 et rachetée par Maurice Vincent en 198, elle fait de l'exportation depuis 1977.
Que se soit pour des raquettes de bois,
d'aluminium et, depuis peu, de plastique, sa manufacture vend
pour plus de 2 M$ annuellement ( 80 % de sa production est
acheminée au USA, 15% reste au Canada et un autre 5% part en
Europe).
La principale difficulté des exportations de
raquettes en Europe, aux dires de Maurice Vincent, se situe au
niveau des mentalités : "les Européens ne font pas de
raquettes comme les Américains ou les Canadiens, ce qui
explique le peu de vente en Europe". Par ailleurs, les frais
de transports, de taxes et de douanes européennes découragent
plus d'un exportateur.
Maurice Vincent déplore aussi les difficultés de
financement dues au fait que son entreprise est située sur une
réserve et que ses biens ne peuvent être mis en garantie.
Il désire prendre de l'expansion, il a des demandes des USA et
d'ailleurs, mais ne peut faire grandir son entreprise
actuellement pour cause de raisons financières!
Il a toutefois eu de l'aide en R&D du
gouvernement du Québec pour mettre au point une nouvelle
raquette d'aluminium pour les grimpeurs, ainsi que pour ses
raquettes en plastique, nouvellement sur le marché.
|
arcticad@total.net
|
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Alimentation
|
Nunavik Arctic Foods
Nunavik
Nunavik Arctic Foods (1998) Inc. a vu
le jour en 1994. L'entreprise se spécialise dans la
commercialisation de viande sauvage, notamment le caribou du
Nunavik. C'est un des projets de Makivik, une société
privée à but non-lucratif, fondée en 1978, qui a investi
plusieurs millions de dollars dans ce
projet. |
Dans les années 1980-90, les caribous, alors
protégés, commençaient à se reproduire en trop grand nombre. On
devait trouver une façon de stabiliser le nombre de têtes afin
d'éviter les épidémies de maladie provoquant la diminution
désastreuse des cheptels. On estime actuellement la population de
caribous du Grand-nord québécois à près d'un million, ce cheptel
étant le plus grand en Amérique.
Commercialiser le caribou, pour les autochtones,
était interdit par la Convention de la Baie-James, celle-ci
n'autorisant les autochtones à tuer ces animaux que pour leur
subsistance. Un amendement fut donc négocié puis signé en 1993 et
une loi autorisant les autochtones à vendre de la viande sauvage fut
adoptée en 1994.
Le caribou étant migratoire, le gouvernement du
Québec, responsable des inspections, a dû mettre en place de
nouvelles réglementations afin d'assurer la qualité de la viande
commercialisée. Il a notamment fallu construire des abattoirs
mobiles afin que les bêtes tuées soit
traitées immédiatement selon les normes de l'industrie alimentaire.
Les chasseurs d'expérience ont dû apprendre aussi à abattre
les bêtes de façon à ne pas les abîmer et à les transporter dans des
conteneurs spéciaux à l'arrière de leur motoneige. La chasse à fin
de commercialisation est autorisée uniquement en hiver et sur la
toundra loin des villages.
Selon les chiffres de 1998, 3503 caribous ont été
abattus commercialement. Pour l'an 2000, Nunavik Arctic Foods espère
atteindre 7000 têtes. Afin de commercialiser l'ensemble de la bête,
des produits tels saucisses, pâtés, ragoûts et viande hâchée ont été
développés en plus de la production de steaks et filets. Les restes
de l'animal sont remis au village du Nunavik pour l'utilisation
locale et traditionnelle.
Nunavik Arctic Foods distribue la majorité de ses
produits de caribou (hauts de gamme) au Canada, exporte sur une base
régulière aux États-Unis et a commencé à développer des marchés en
Europe et en Asie. On retrouve actuellement ces produits dans des
restaurants spécialisés et des épiceries fines.
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Quelques
données
-
Au Canada, on compte plus de 500 000 Autochtones,
Métis et Inuits répartis entre 608 Premières Nations.
Celles-ci se regroupent en 52 nations ou groupes culturels.
Plus de la moitié de cette population est âgée de moins de
25 ans.
-
43% des collectivités des Premières Nations comptent
moins de 500 résidents. Alors que11% abritent plus de 2000
résidents.
-
Il existe 2 516 réserves indiennes au Canada, dont 56
au Québec.
-
En 1997, plus de 55% de la population autochtone
canadienne résidait dans les réserves, alors que 30% vivait
en milieu urbain. De 1991 à 1996, la population
autochtone habitant une grande ville canadienne a doublé,
passant de 118 000 à 239 000.
-
Les entrepreneurs autochtones de moins de 30 ans
représentent près de 19 % de tous les travailleurs
autochtones indépendants, soit presque deux fois plus que
les travailleurs canadiens en général (10 %).
-
Chez les femmes autochtones, le nombre de
travailleuses indépendantes croît deux fois plus vite que chez
les femmes en général.
-
Même si la grande majorité des entreprises
autochtones sont rentables, celles-ci accusent tout de même
un retard par rapport à la moyenne canadienne ( 62% par
rapport à 71 % pour les entreprise canadienne en général).
-
Les
travailleurs autochtones sont nettement sous-représentés
dans les services aux entreprises, ainsi que la finance, les
assurances et l’immobilier.
-
Seulement 14 % des entreprises autochtones forment
officiellement leurs employés, contre 38 % des petites
entreprises canadiennes.
Sources : Affaires indiennes et du Nord
Canada (MAINC), Industrie Canada, Secrétariat aux Affaires
autochtones (Québec)
|
La Loi sur les Indiens (1876)
Loi fédérale
canadienne, promulguée à l'origine en 1876, qui établit certaines
obligations du gouvernement fédéral et régit la gestion des
terres des réserves.
Parmi ses nombreuses
dispositions, la Loi stipule que le ministre des Affaires
indiennes et du Nord canadien est chargé de la gestion des
terres indiennes et de certains fonds qui appartiennent aux
Premières nations, de même qu'il est responsable de
l'approbation ou de la révocation des règlements établis par
les Premières nations.
La Loi
C-31
En 1985, le Parlement a voté une loi qui
mettait fin à plus de 100 ans de discrimination liée à la
Loi sur les Indiens. Cette loi modifiant la Loi sur
les Indiens est communément désignée par son titre
antérieur, le projet de loi C-31.
L’adoption du projet de loi C-31 a mis
fin à diverses formes de discrimination qui avaient cours
depuis que le Parlement du Canada avait voté la première
version codifiée de la Loi sur les Indiens, en 1876.
Cette mesure conférait au gouvernement des pouvoirs
considérables, lui permettant d’exercer de l’emprise sur
la vie des membres des Premières nations qui habitaient dans
les réserves.
Avant l’adoption du projet de loi C-31, une
personne pouvait perdre son statut d’Indien de plusieurs
façons, en vertu des dispositions de la Loi sur les
Indiens. (On appelle Indiens inscrits ceux qui ont été
enregistrés comme Indiens auprès du gouvernement fédéral,
conformément aux dispositions de la Loi sur les
Indiens. Les Indiens non-inscrits sont ceux qui ne sont
pas enregistrés. De nos jours, les personnes appartenant à l’un
ou l’autre de ces deux groupes sont considérées comme
membres des Premières
nations.) (texte complet)
Proclamation
Royale 1763
Déclaration sur
les Droits des Peuples
Autochtones |
13 MILLIONS $
UNE MANNE TOMBE SUR LES HURONS DE WENDAKE
(CMQC)
En acceptant, par une large majorité, l'offre de dédommagement
de 12 M$ du gouvernement fédéral canadien, la Nation amérindienne
des Hurons-Wendats
vient de régler un vieux conflit qui tirait ses origines d'un
territoire cédé aux Hurons
par les Jésuites
en 1794, illégalement vendu en 1904. Le gouvernement
du Canada n'a reconnu qu'en 1980 le caractère illégal de
la vente des 40 arpents en question, aujourd'hui situé sur le
territoire de de Val-Bélair,
la ville voisine à l'ouest de la réserve indienne. L'entente
qui vient d'être acceptée par référendum (73% des 2342
Hurons de Wendake se sont prévalus de leur droit de vote tenu
le 28 janvier 2000, acceptant l'offre
à 84%) prévoit aussi 1 000 000$
supplémentaire pour l'agrandissement de la réserve vers le
nord et la revitalisation de la route principale de la réserve,
le boulevard Bastien.
Au
total, c'est donc une manne de 13 M$ qui sera bientôt injectée
dans l'économie locale du village des Hurons de la région de
Québec, situé dans la partie nord-ouest de la Communauté urbaine de Québec, mais enclavé dans Loretville
pour une partie et coincé entre les villes de Québec
et Loretville pour une autre partie.
"Ce
sont des beaux projets qui se dessinent pour notre jeune génération",
résume le grand chef Wellie
Picard. Parmi la longue liste de besoins figure la
construction d'au moins 80 maisons et un projet de musée.
L'argent,
qui viendra du Bureau des revendications particulières du ministère des Affaires
indiennes et du Nord du Canada, servira exclusivement à
des projets qui favorisent toute la communauté.
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