Le
5e rendez-vous annuel Québec-Maine annulé par Daniel Allard
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Le Gouvernement
du Québec tenait beaucoup à ce que le rendez-vous annuel Co-Entreprise
se poursuive. Une 5e édition devait avoir lieu, à Bangor, au Maine, les
4 et 5 novembre dernier. Cinq régions du Québec s'étaient préparées
pour y participer: Québec, Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec, Estrie
et la Rive-sud de Montréal, avec trois MRC de la Montérégie. Cette 5e
édition a finalement été annulée à 48 heures d'avis, faute d'un
nombre suffisant d'inscriptions d'entreprises américaines! Largement soutenue par les
organismes de développement économiques régionaux de la capitale,
particulièrement la Société de
promotion économique du Québec métropolitain (SPEQM) dès les premières
années, cette initiative de réseautage amorcée la première fois en
1993 avait plutôt perdu la cote. La rumeur était forte, l'an dernier,
lors du rendez-vous de Québec, que l'événement ne reviendrait pas. Aux
yeux des organismes régionaux responsables, l'effort n'en valait plus la
chandelle. Les participants américains, d'année en année, représentaient
toujours plus des intermédiaires commerciaux, ce qui ne facilitait pas la
conclusion d'ententes directes entre entreprises manufacturières. Les éditions
'98 et '97 avaient cependant vu plusieurs centaines de gens d'affaires de
tout l'Est du Québec participer à ce rendez-vous avec le Maine et
d'autres représentants de l'ensemble des États de la
Nouvelle-Angleterre. Politiquement, le constat était
tout le contraire. Co-Entreprise est vite devenu une occasion de réaliser
une rencontre au sommet du premier ministre Lucien Bouchard et du gouverneur du Maine Angus S. King, particulièrement bien couverte par les médias
nationaux. Ceci expliquait pourquoi l'événement
n'était pas encore disparu des agendas et le fait que sa nouvelle version
était maintenant coordonnée par le ministère des Relations
internationales du Québec. À Québec, la SPEQM est demeurée impliquée
dans l'organisation, mais en mobilisant moins de ressources. Julie
Carrier, de l'équipe Développement des marchés de la SPEQM, devait
prendre la route du Maine après avoir préparé une délégation de trois
entreprises de la région, sélectionnées sur la base du thème de
Co-Entreprise '99: l'agroalimentaire et les matériaux de construction. Pour forcer le destin,
Co-Entreprise avait même doublement changé sa formule. Cette année, on
préparait une activité davantage thématique et ciblée uniquement sur
l'agroalimentaire et la construction. Elle ne comportait même plus
d'exposition commerciale avec kiosques. "Dorénavant, Co-Entreprise
se veut un forum avec des rendez-vous pré-arrangés pour des entreprises
sélectionnées", expliquait Françoise
Cloutier, responsable du
dossier au ministère des Relations internationales. De printanier qu'il
était, le rendez-vous devenait par ailleurs automnal. Enfin, on décidait
de le tenir conjointement avec Partnership
'99, un événement
comparable Maine-Provinces atlantiques né plusieurs années avant les
rencontres Co-Entreprise. Toute cette bonne volonté n'aura pas suffit à
attirer les clients. Tout a dû être annulé - les organisateurs américains
utilisent le mot anglais "postpone"
- même pour Partnership '99. Après cinq ans d'efforts,
bien des gens d'affaires des deux côtés de la frontière auront eu
l'occasion de tirer leur épingle du jeu, ou de tirer leurs conclusions!
TOUS les gens d'affaires disponibles, faut-il croire, avec ce qui vient de
se passer. L'axe Maine-Québec ne représente pas un réservoir infini
d'opportunités d'affaires et après cinq ans d'efforts d'encadrement
structurés, il semble bien que le potentiel soit atteint. On souhaite toujours Cette conclusion ne fait pas encore l'unanimité. À Québec, on souhaite garder Co-Entreprise en vie, en faisant correspondre l'événement avec la tenue de la rencontre annuelle des premiers ministres des provinces de l'Est du Canada et des gouverneurs des États de la Nouvelle-Angleterre. LES FAITS D'ARMES DE 5 ANS D'EFFORTS L'événement annuel de
jumelage proposant aux entreprises des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches
de faire des affaires avec les États-Unis, en partenariat avec le Maine,
avait débuté en 1995, en sol états-uniens. Cette initiative de la Maine
Chamber & Business Alliance qui organisait depuis déjà cinq
ans Partnership
Maine/New-Brunswick, un événement comparable, avait réuni 250
participants dont une quarantaine du Québec, surtout de la Beauce et de
l'Estrie, lors de la première de Co-Entreprise, tenue à Lewiston le 24
avril 1995. En 1996, à Québec, Co-Entreprise
'96 Maine-Québec avait, les 25 et 26 avril, mis l'accent sur les
entreprises de Chaudière-Appalaches, grâce à une forte implication de
l'Association régionale des commissaires industriels de cette région, l'ARCICA.
Les 90 participants du Maine, représentant une cinquantaine
d'entreprises, et les 210 participants du Québec, représentant une
centaine d'entreprises, faisaient dire aux organisateurs: mission
accomplie! "C'est à l'État du
Maine que revient maintenant
l'honneur d'avoir accueilli la plus imposante mission à l'étranger de
représentants de PME québécoises", avaient conclu les
organisateurs de la 3e édition de Co-Entreprise,
dans la petite ville côtière de Rockport, en avril 97. Ils avaient
regroupé plus de 400 gens d'affaires, dont une trentaine de PME de
chacune des régions du Bas-Saint-Laurent, de la Beauce, de Chaudière-Appalaches
et du Québec métropolitain. Ces participants de quelque 120 entreprises
québécoises étaient d'abord plus nombreux que leur vis-à-vis du Maine.
Selon la liste officielle, environ 80 entreprises et 160 Américains
accueillaient la délégation québécoise de plus de 200 participants,
mais des inscriptions de dernière minute avaient finalement porté la délégation
américaine à plus de 200 gens d'affaires également. En 1997, Co-Entreprise faisant aussi naître Le tête-à-tête
Bouchard-King de 1997 avait aussi fait naître l'original projet de développement
de la French Language Trail.
L'exploitation conjointe de la route Chaudière-Kennebec, qui compte
plusieurs dizaines de sites historiques en grande majorité non exploités,
constituait un nouveau produit touristique permettant de mener des actions
de promotion communes. Cette initiative inciterait les Européens à aussi
visiter le Maine. "Arrivant au Québec, ils pourraient finir leur
voyage en Amérique au Maine, et prendre leur avion de retour à
Portland", avait alors lancé le gouverneur du Maine. L'an dernier, pour Co-Entreprise '98, tenu à Québec du 30 avril au 1er mai, les représentants de quelque 200 entreprises avaient participé au 4e rendez-vous d'affaires annuel Québec-Maine, dont un peu plus du tiers avaient fait le voyage depuis le Maine et des États limitrophes. Des chiffres comparables à ceux de l'édition '97, à Rockport, au Maine. Mais même l'efficacité de l'ingénieux système électronique de "matchmaking" installé au Château Frontenac avait finalement déçu. Avec des panneaux électroniques situés dans toutes les salles, invitant sans cesse, à l'aide du numéro assigné à chacun des participants, ceux-ci à se présenter à la table des "matchmaking", on facilitait les prises de contacts entre participants.
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