La future "Cité de
l'optique" de Québec fera partie des sujets chauds des prochains
mois, dans la région de la capitale. Cette initiative de l'État est déjà
plus qu'un projet. Sa création a bel et bien été annoncée lors du
dernier budget du gouvernement du Québec, en début d'année. Elle doit
permettre à la région de la capitale québécoise de pousser plus loin
sa notoriété en tant que pôle important du domaine de la photonique, de
l'optique et du laser, à travers le monde.
Que sera concrètement cette
fameuse "cité"? Ayant rendu publics ses objectifs avant de
connaître les moyens à mettre en place pour les atteindre, le
gouvernement du Québec avait accordé 125 000$ à la Société Innovatech Québec-Chaudière-Appalaches afin de réaliser
une étude conceptuelle sur l'idée d'une "cité de l'optique"!
Le comité d'une dizaine de personne, présidé par Régis
Labeaume, vice-président du conseil de la Société Innovatech, a
remis son rapport début novembre.
Si
la métropole québécoise est bien à Montréal,
l'optopole, elle, sera à Québec!
La partie la plus difficile
du mandat était assurément d'en arriver à établir des propositions
faisant consensus auprès des acteurs du milieu. Les ténors du Parc
technologique du Québec métropolitain (PTQM) souhaitent que le
territoire du parc serve à tout le moins de coeur, voire d'"hôtel
de ville", comme le dit Jean-Guy Paquet, le pdg de l'Institut
national d'optique (INO), à une cité de l'optique. Mais une approche
trop territoriale a le défaut de ne pas toucher la majorité des gros
joueurs de cette industrie dans la région, qui ne résident pas dans le
PTQM (dont EXFO, Bomem, Nortech Fibronic, Lentille
Doric). Le volet "cité virtuelle" de la "cité de
l'optique" de Québec doit donc prendre une place importante dans le
plan d'action.
"Nous, on n'est pas
dans le business du consensus", expliquait fin octobre, en entrevue,
Régis Labeaume. Consensus ou pas, le rapport de plus de 300 pages, qui
titre simplement "LA CITÉ DE
L'OPTIQUE DE QUÉBEC", maintenant public, avance de toute façon
tellement de propositions que la table est mise pour que tous les
intervenants se disent présentement satisfaits. En fait, la bataille du
concept n'est pas encore jouée, car c'est dans la priorisation des
propositions du rapport que tout va concrètement se décider.
Le "Rapport
Labeaume" ratisse très large, très très large. Il ne manque
cependant pas d'originalité sur plusieurs points. Tentant de bâtir une
stratégie globale de développement, le document tire dans beaucoup de
directions et ne discrimine pas de manière tranchée l'importance des
suggestions l'une par rapport à l'autre. C'est donc l'échéancier de réalisation
et la priorisation des actions qui détermineront, dans les faits, qu'elle
vision s'imposera clairement dans le développement de ce qu'on propose
dorénavant d'appeler une "optopole"!
L'"HÔTEL DE VILLE" DE LA "CITÉ" AU
PTQM
Qui fera ces choix? Le
rapport donne cependant une idée assez claire de la structure qui risque
de prendre les commandes du chantier de la cité. D'abord, l'adresse
physique de la fameuse cité irait dans le Parc technologique. Il
s'agirait d'un petit bureau de deux professionnels, qui, selon la
RECOMMANDATION 48, offriraient entre autres des services qui
"...s'autofinancent par les bénéfices escomptés du Centre
d'affaires en ligne".
Voici l'argumentation qui défend
finalement ce choix: "Malgré le fait que plusieurs intervenants de
l'industrie souhaitent la mise en place d'une structure
"virtuelle" à la Cité, l'ampleur des tâches à réaliser dans
le plan de réalisation énoncé, la nécessité de concrétiser dans un
"lieu" des activités spécifiques à l'industrie, notamment
celles associées au Centre d'affaires en ligne de l'optique/photonique
et, enfin, le besoin d'une adresse visible du point de vue mondial,
imposent de créer un "service" propre à la Cité. Cependant,
ce "service" sera léger. Il agira essentiellement comme centre
de coordination ou de réseautage."
Et pour administrer
l'OPTOpole: "...toutes les entreprises et tous les centres de
recherche et de formation établis dans le territoire défini, qui
emploient plus de 5 personnes, seront membres de son regroupement de
direction. Entre eux, ils devraient naturellement élire un conseil
d'administration plus restreint qui pourra, le cas échéant, coopter
d'autres membres experts provenant de secteurs d'activités autres, ou du
milieu d'accompagnement et facilitant de la région."
UNE INDUSTRIE "HUMPTY DUMPTY" POUR BÂTIR UNE
"OPTOPOLE"!
Lorsqu'il prend l'image de Humpty
Dumpty, Régis Labeaume veut signifier que la région de Québec se
caractérise par la présence de beaucoup de "cerveaux de
l'optique", mais de peu d'entreprises manufacturières; une grosse tête
sur des petites pattes, comme le sympathique personnage du monde des
croustilles! (Aux États-Unis, la proportion entre les emplois industriels
et ceux des chercheurs est d'environ 10 pour 1, alors qu'à Québec, il
est plutôt de 2 pour 1.) L'objectif de créer une quinzaine de nouvelles
entreprises mentionné dans le rapport veut permettre d'influer sur cet état
de fait.
La Société INNOVATECH
s'engage déjà pour 15 millions $
Devant les membres du Cercle
des intervenants en développement technologique (CIDT), à l'INO, le
4 novembre dernier, Régis Labeaume a d'ailleurs présenté le document en
présence de la directrice générale de la Société Innovatech, Francine
Laurent. Elle a confirmé que son organisme irait de l'avant avec des
engagements financiers importants, dont 15 millions $ de la part
d'Innovatech. "Un partenariat spécialisé de financement en
optique/photonique est en voie de se réaliser pour subvenir aux besoins
de capitaux, de l'ordre de 75 à 90 millions de dollars, pour la création
de 15 entreprises, au cours des cinq prochaines années", cite précisément
le rapport. C'est l'identification, dans le rapport, de 25 technologies
dites "valorisables" dans les centres de recherche de la région
qui serait pour beaucoup dans cette décision d'Innovatech. L'argent
restant toujours le nerf de la guerre, voilà donc un pan concret de la
nouvelle cité déjà en chantier.
Innovatech s'engage également
à procéder rapidement à une étude de conception et de faisabilité du
projet Centre d'affaires enligne (e-business), afin qu'il soit opérationnel
en 2001.
UN SOMMET MONDIAL DE L'OPTIQUE EN 2001
L'autre élément
structurant qui prend aussi des allures de rendez-vous, puisque plusieurs
organismes de la région ont annoncé qu'ils y travaillaient déjà, c'est
le projet de la tenue d'un premier "Sommet
mondial de l'optique/photonique", à Québec, en 2001.
S'inspirant de la formule de
celui de Davos, en Suisse, l'événement en projet rassemblerait sur
invitation - à tous les deux ans - les leaders des plus grandes
entreprises mondiales du domaine, les décideurs gouvernementaux en
sciences et en technologies, ainsi que d'éminents chercheurs en
optique/photonique en provenance de divers pays. Le but: faire de Québec
un lieu incontournable au sein des marchés mondiaux, vendre l'OPTOpole,
afin d'ouvrir des marchés pour les entreprises et les centres, ainsi
qu'attirer des entreprises.
Régis Labeaume et son équipe
n'ont pas fait que proposer ce grand événement. Monsieur Labeaume
confirme déjà qu'il s'impliquera personnellement à faire un succès de
ce sommet, qui n'a pas encore de date connue autre que l'an 2001.
RÉSUMÉ
DU RAPPORT CONCEPTUEL DU "COMITÉ LABEAUME"
(Précisons que le résumé
ainsi que le rapport complet sont disponibles sur Internet sur le
site d'Innovatech, dans sa section publications: www.innovatech-quebec.qc.ca)
Parmi les
recommandations les plus originales, notons:
RECOMMANDATION 7
-
Gérer,
par la Faculté des Sciences et Génie, au profit des entreprises et des
centres de recherche, un guichet unique de formation et de
coordination des enseignements en optique/photonique collégiaux
et secondaires, avec ceux de l'Université.
-
Création
d'un "Centre international de formation continue" offrant, en français
et en anglais, des programmes de certificats et des formations
courtes et spécialisées de haut niveau, s'adressant à des spécialistes
diplômés et à des gestionnaires du domaine au Québec, au
Canada et à l'étranger.
-
Développement
d'un "Centre de
leadership" d'envergure mondiale proposant des activités
de formation et de sensibilisation en entrepreneuriat, gestion,
technologies et marchés de l'optique/photonique, etc., à
l'intention de dirigeants de l'industrie et/ou de d'autres
domaines (ex. courtiers en valeurs mobilières, haut
fonctionnaire, etc.).
RECOMMANDATION 8
Évaluer l'opportunité
de créer un baccalauréat en génie de l'optique/photonique à la
FSG.
RECOMMANDATION 18
Faciliter les procédures
d'immigration pour les ressources humaines hautement qualifiées en
optique/photonique, ex.: obtention de visas spéciaux dans des délais
rapides.
RECOMMANDATION 20
En matière de
commercialisation internationale, que, par la Cité, soit conçu et
réalisé un plan d'action particulier reposant, notamment, sur: ...
RECOMMANDATION 22
En fonction des
actions commerciales des entreprises, par la Cité: ...
RECOMMANDATION 24
De manière à télescoper
le développement en cours en matière de commercialisation électronique
de type "e-business", concevoir et développer un "Centre
d'affaires en ligne" (CAEL) au coeur de la Cité: ...
-
Le
doter de trois outils agissant en synergie: la promotion,
l'intelligence d'affaire et la transaction.
-
Réaliser
une étude de conception et de faisabilité, pour mettre au
point et vérifier les aspects financiers, le marché, la
structure, l'expertise, l'échéancier du CAEL etc. Cette étude
est à débuter de façon
extrêmement urgente.
RECOMMANDATION 36
Afin de dynamiser
encore plus le potentiel de recherche de la région et les revenus
des centres de recherche, mettre en place des offres commerciales
communes, ciblées sur des secteurs régionaux d'excellence mondiale
en R&D de la région, s'adressant aux marchés mondiaux par
l'entremise du Centre d'affaires en ligne projeté, (ex. laser,
vision et imagerie, LIDAR, communications optiques, etc.).
RECOMMANDATION 37
De manière à mieux
faire profiter l'industrie de la région de ses savoirs et de ses
ressources, en collaboration avec la Cité, soutenir le CRDV dans l'élaboration
d'une stratégie et des actions visant les actions suivantes: ...
-
Mettre
l'infrastructure excédentaire du CRDV à la disposition de la région
à diverses fins: incubation d'entreprises, centres de
formation, installations régionales, etc.
RECOMMANDATION 44
Que les membres de la
Cité de l'optique décident de la localisation de leurs services
d'affaires et de coordination, en tenant compte du "centre de
gravité" actuel de l'industrie qui se situe au Parc
technologique métropolitain de Québec, et dont l'organisation de
gestion est prête à assister leur démarrage et leur développement
en fournissant, au besoin, des services administratifs et des
infrastructures. |
DEUX MILLIONS $ DE SERVICES PROFESSIONNELS BÉNÉVOLES
Le "Rapport
Labeaume" comporte, par ailleurs, un ensemble d'engagements qui, pour
l'un, met à parti plusieurs firmes de professionnels de Québec:
ENGAGEMENT 6
Innovatech a invité des
firmes professionnelles à s'engager à participer, bénévolement, à
l'incubation et à la formation des 15 entreprises qu'elle veut financer,
ainsi que ses partenaires financiers. De ces entreprises, 14 ont accepté
de contribuer pour 1000 heures chacune pour une période de 5 ans, pour un
total de 14 000 heures, au tarif régulier de la région de Québec. Ces
firmes contribueront ainsi à cette action pour un total de plus de 2
millions $.
NOM
|
DOMAINE
|
CONTRIBUTION
|
Cain Lamarre Casgrain Wells
|
Avocats
|
1000 heures
|
Desjardins Ducharme
Stein Monast
|
Avocats
|
1000 heures
|
Flynn Rivard
|
Avocats
|
1000 heures
|
Géo Alliance International inc.
|
Services conseil Marketing
Inter.
|
1000 heures
|
Grondin Poudrier Bernier
|
Avocats
|
1000 heures
|
Heenan Blaikie Aubut
|
Avocats
|
1000 heures
|
Jolie-Coeur Lacasse Lemieux Simard
St-Pierre
|
Avocats
|
1000 heures
|
KPMG
|
Comptables
|
1000 heures
|
Kronstrom Desjardins
|
Avocats
|
1000 heures
|
Lavery De Billy
|
Avocats
|
1000 heures
|
Leger Robic Richard
|
Spécialistes en brevet
|
1000 heures
|
Martineau Walker
|
Avocats
|
1000 heures
|
McCarthy Tétrault
|
Avocats
|
1000 heures
|
Raymond Chabot Grant Thornton
|
Comptables
|
1000 heures
|
|
|
|
Total
|
|
14 000 heures
|
PEU DE NOUVELLES DEMANDES À L'ÉTAT
Ce qui frappe particulièrement
à la lecture du rapport conceptuel, c'est le peu de nouvelles demandes
faites directement à l'État. Il est vrai que début juillet, une annonce
gouvernementale était déjà venue fixer un pan de ce que deviendra la
future "Cité de l'optique": un crédit d'impôt équivalent à
40% de l'accroissement de la masse salariale attribuable aux employés de
production et de commercialisation d'une société oeuvrant dans le
secteur de l'optique, de la photonique ou du laser a été accordé par le
ministère des Finances du Québec. La mesure vise exclusivement la région
de Québec - rive nord et rive sud -, mais toute la région! En fait, la région
admissible correspond à celle de la Région
métropolitaine de resensement (RMR) de Québec, telle que décrite
par Statistique Canada. Et elle
couvre aussi bien les entreprises nouvelles qu'existantes. Ce ne sont
cependant que les entreprises de fabrication qui peuvent profiter du crédit
d'impôt, qui n'est d'ailleurs pas un crédit à la création d'emploi,
mais plutôt un crédit de 40% s'appliquant directement à l'augmentation
de la masse salariale de l'entreprise par rapport à l'année précédente.
Le programme sera en vigueur pour quatre ans débutant le 1er janvier
1999, donc jusqu'en 2002.
Le même programme comporte
aussi des subventions à l'égard de deux autres volets: un volet vise la
réalisation de projets de recherche conjoints entreprises-universités,
orientés vers des applications pratiques et commercialisables; un troisième
volet concerne des projets de pré-commercialisation ou de
commercialisation de nouveaux procédés ou produits mis au point par des
entreprises de la région de Québec.
Les seules autres
implications que l'on peut qualifier d'importantes que le "Rapport
Labeaume" propose concernant le gouvernement du Québec, d'ailleurs
commanditaire de l'étude, sont:
RECOMMANDATION 28
Pour l'achat d'équipement
de production, qu'Investissement-Québec
accélère et simplifie la procédure de son programme de garanties de prêt
auprès des prêteurs, notamment que le niveau moyen de garantie qui prévaut
soit plus élevé pour l'industrie optique/photonique.
RECOMMANDATION 29
Que le Ministère des Finances
enlève la date-butoir indiquée dans le programme fiscal.
RECOMMANDATION 30
Que le Ministère précise
la notion de rémunération dans le cas des dépenses admissibles au volet
commercialisation, afin d'inclure les modes de rémunération qui ont
cours à cet égard dans l'industrie.
RECOMMANDATION 32
Que l'industrie fasse usage
des mesures existantes de congés fiscaux pour la main-d'oeuvre de haut
niveau provenant de l'extérieur du pays (ex. chercheurs étrangers spécialisés
en optique/photonique).
RECOMMANDATION 38
Dans le cadre de sa
transformation en agence, que le CRDV
étudie et fasse place à la possibilité de détenir des actions ou de l'équité
dans les entreprises créées lors de ses transferts technologiques.
RECOMMANDATION 39
Pour consolider une
excellence de recherche et un rôle de soutien à l'industrie largement
reconnue, que l'INO étudie et
présente, aux deux paliers de gouvernement, les orientations et les
modalités d'un mode de financement public accru et plus souple, selon la
nouvelle formule suivante: "pour 2$ obtenus de contrats et de
ventes", l'INO recevra des deux gouvernements "un total de 1$ de
financement public". Ce faisant, les gouvernements devraient porter
à 5 ans la durée des ententes contractuelles de son financement.
À la section des conditions
facilitantes, on demande également:
" ...les instances
suivantes pourraient agir notamment comme suit:
-
Le
Ministre des Finances: Ses orientations, ses engagements envers la nouvelle économie
et l'innovation, les mesures fiscales et le soutien énoncé envers la
Cité de l'optique constituent un appui tel qu'il a accéléré, à ce
jour, le processus d'élaboration de la Cité. Cet appui est à
poursuivre aux phases à venir de la réalisation concrète de la Cité.
-
Le
Ministre des Régions: Il est lui aussi partie prenante du projet actuel de Cité.
En outre, il est en bonne situation pour agir sur le terrain de la
concertation et de l'entrepreneuriat régional, conditions générales
de réussite accrue, par les CRD et CLD régionaux. De même, le Fonds
de diversification de l'économie de la Capitale peut être mis à
profit pour accompagner les activités de l'OPTOpole.
-
Le
Ministère de l'Industrie et du Commerce:
Son rôle stratégique est majeur. Pour encadrer l'avenir de la Cité,
il s'impose de doter le Québec d'une politique sectorielle en
optique/photonique. Par ailleurs, par plusieurs de ses programmes et
mesures de soutien au développement d'entreprise, à l'exportation et
conseils, il est en mesure de favoriser concrètement l'industrie.
-
Le
Ministre de la Recherche et de la
Technologie: Il serait souhaitable qu'il agisse horizontalement
pour concerter les initiatives gouvernementales québécoises énoncées
ci-dessus. Par le Conseil de la
science et de la technologie, il lui est aussi possible de suivre
et d'influer sur le cadre stratégique de développement de la Cité,
lequel constitue une application régionale du système d'innovation
du Québec. Moindrement analysés à cette étape, les rôles et les
vastes ressources des instances régionales et technologiques du
gouvernement canadien devront être activés ultérieurement pour
soutenir les entreprises et les centres de l'industrie. Répétons que
ses initiatives, nombreuses depuis toujours, expliquent en partie
l'essor de l'industrie de l'optique/photonique de la région. Tout
indique qu'il est en mesure et disposé à jouer un rôle moteur dans
la Cité.
LE
CRÉDIT D'IMPOT EN DÉTAIL
À l'occasion du
Discours sur le budget du 9 mars 1999, un programme d'appui a été
annoncé afin de renforcer la vocation de la région de Québec dans
le domaine de l'optique et de la photonique et de faire de cette région
un pôle d'excellence d'envergure mondiale dans ce domaine. Il
s'agit d'abord d'une aide à la création d'emplois pour les
entreprises s'implantant ou prenant de l'expansion dans la région
de Québec. En complémentarité du programme budgétaire déjà en
place, le nouveau crédit d'impôt remboursable vise à compenser
les coûts liés à la période d'apprentissage de nouveaux employés.
Ce programme comporte aussi des subventions à l'égard de deux
autres volets. Un volet vise la réalisation de projets de recherche
conjoints entreprises-universités, orientés vers des applications
pratiques et commercialisables. Un troisième volet concerne des
projets de précommercialisation ou de commercialisation de nouveaux
procédés ou produits mis au point par des entreprises de la région
de Québec.
Pour l'application de
ce crédit d'impôt, une " entreprise de fabrication et de
commercialisation d'appareils ou d'équipements reliés au secteur
de l'optique, de la photonique ou du laser " désignera une
entreprise dont les activités consistent à fabriquer, en tout ou
en partie, des appareils ou équipements, notamment dans les
domaines de la fibre optique, de l'optique quantique, du laser, de
l'optoélectronique, de l'imagerie ou du traitement optique de
l'information, et, accessoirement, le cas échéant, à les
commercialiser, ou toute autre entreprise dont les activités sont
reliées à ces domaines, et pour laquelle un
certificat d'admissibilité aura été délivré par le MIC.
Une société
admissible pourra, à l'égard d'une année civile, bénéficier du
crédit d'impôt basé sur l'accroissement de la masse salariale
attribuable à ses employés admissibles, selon la formule suivante
:
Montant du crédit
d'impôt = 40 % x
(A - B)
Dans cette formule :
À cette fin, le
salaire devant être considéré sera le revenu d'emploi d'un employé
admissible, à l'exclusion des jetons de présence d'un
administrateur, d'un boni, d'une prime au rendement, d'une rémunération
pour du travail exécuté en sus des heures habituelles de travail,
d'une commission et des avantages imposables devant être inclus
dans le calcul du revenu d'emploi de cet employé. Le montant de référence
d'une société, pour une année civile donnée, sera égal à
l'ensemble des salaires versés, pendant la période de référence
de la société, pour cette année, à ses employés admissibles et
à des employés d'un établissement situé au Québec de la société
qui auraient été des employés admissibles s'ils avaient été des
employés d'un établissement de la société situé dans la région
de Québec. Des règles particulières, décrites ci-après, seront
prévues pour le calcul du montant de référence dans le cas de
sociétés associées entre elles, et dans les cas de fusion ou de
liquidation.
La période de référence
d'une société, pour une année civile donnée, correspondra au
nombre de jours de l'année civile précédente où une entreprise
de fabrication et de commercialisation d'appareils ou d'équipements
reliés au secteur de l'optique, de la photonique ou du laser était
exploitée au Québec par la société. Des modalités particulières,
décrites ci-après, seront prévues à l'égard des sociétés
issues d'une fusion et de celles auxquelles certaines dispositions
concernant les liquidations se seront appliquées.
Pour la détermination
du crédit d'impôt, toute société admissible ayant à la fois un
établissement dans la région de Québec et un autre établissement
ailleurs au Québec devra calculer le montant de l'accroissement de
la masse salariale attribuable à des employés admissibles comme si
elle n'avait un établissement que dans la région de Québec. Ce
montant ne pourra toutefois excéder le montant total de
l'accroissement de la masse salariale attribuable à ses employés
admissibles et à des employés d'un établissement situé au Québec
de la société qui seraient des employés admissibles s'ils avaient
été des employés d'un établissement de la société admissible
situé dans la région de Québec
Par ailleurs, des règles
similaires à celles prévues dans le cadre du crédit d'impôt pour
la création d'emplois dans l'industrie du vêtement et de la
chaussure seront applicables lorsque les activités qu'une personne
ou une société de personnes exerçait au Québec, relativement à
une entreprise de fabrication et de commercialisation d'appareils ou
d'équipements reliés au secteur de l'optique, de la photonique ou
du laser, diminuent ou cessent et que, de ce fait, les activités
d'une société admissible relatives à une telle entreprise
commencent, ou augmentent en importance, dans un établissement de
cette société situé dans la région de Québec. Ainsi, une société
nouvellement formée qui s'établira dans la région de Québec
pourra, à l'égard d'une année civile, bénéficier du crédit
d'impôt en fonction de l'accroissement total de la masse salariale
attribuable à ses employés admissibles, sous réserve, notamment,
des règles relatives aux sociétés associées et aux transferts
d'activités d'une personne à une autre.
Un "
employé admissible " d'une société admissible désignera
un employé d'un établissement de cette société situé dans la région
de Québec, qui n'est pas un actionnaire désigné de cette société.
De plus, les fonctions de ce particulier, auprès de la société
admissible, devront être consacrées, dans une proportion d'au
moins 90 %, directement à la fabrication ou, le cas échéant, à
la commercialisation d'appareils ou d'équipements reliés au
secteur de l'optique, de la photonique ou du laser. Ainsi, sous réserve
des autres conditions devant être respectées, un employé qui
consacrera au moins 90 % de son temps à entreprendre, à superviser
ou à supporter directement la fabrication ou, le cas échéant, la
commercialisation de tels appareils ou équipements, constituera un
employé admissible pour l'application de ce crédit d'impôt. Pour
plus de précision, les fonctions relatives à l'administration générale
ne seront pas admissibles.
Le montant total des
salaires versés à des employés admissibles par une société
admissible (ou à des employés d'un établissement situé au Québec
de la société qui seraient des employés admissibles s'ils avaient
été des employés d'un établissement de la société situé dans
la région de Québec), pour une année civile, devra être réduit
du montant de toute aide gouvernementale, de toute aide non
gouvernementale et de tout bénéfice ou avantage, selon des règles
similaires à celles applicables dans le cadre du crédit d'impôt
pour la création d'emplois dans l'industrie du vêtement et de la
chaussure. De plus, ce montant devra également être réduit du
montant des salaires à l'égard desquels un autre crédit d'impôt
remboursable aura été accordé, ou une superdéduction pour la R-D
aura été accordée. Toutefois, le crédit d'impôt pour la création
d'emplois ne sera pas pris en considération à cette fin, et une
société admissible pourra donc bénéficier, à l'égard de l'année
civile 1999, à la fois de ce crédit d'impôt et du présent crédit
d'impôt. Pour l'application de ce nouveau crédit d'impôt
remboursable, celui-ci ne sera pas considéré comme un montant
d'aide ni comme un paiement incitatif.
Sociétés associées:
Afin d'établir le
montant servant de base au calcul du crédit d'impôt d'une société
admissible qui, à la fin d'une année civile donnée, sera associée
à une ou plusieurs autres sociétés, les montants suivants seront
déterminés sur une base consolidée :
-
l'ensemble
des salaires versés pour l'année civile donnée par les sociétés
associées entre elles, à la fin de cette année civile, à
leurs employés admissibles; et
-
dans
le cas d'une société associée, à la fin de cette année
civile, qui n'a pas d'employés admissibles, le moindre de son
montant de référence qui serait déterminé par ailleurs, pour
l'année civile, ou des salaires versés, pour l'année civile,
à des employés d'un établissement situé au Québec de la
société qui seraient des employés admissibles s'ils avaient
été des employés d'un établissement de la société situé
dans la région de Québec;
-
l'ensemble
des montants de référence de chacune des sociétés associées
entre elles, à la fin de l'année civile donnée, qui seraient
déterminés par ailleurs pour cette année civile.
Pour l'application de
ces règles, toute société associée ayant à la fois un établissement
dans la région de Québec et un autre établissement ailleurs au Québec
sera considérée comme une société distincte à l'égard de
chacun de ces établissements. De plus, les sociétés associées
entre elles qui sont des sociétés admissibles devront se répartir
le montant de l'accroissement de la masse salariale attribuable à
des employés admissibles en produisant une entente à cet effet au
MRQ. Toutefois, le montant ainsi alloué à une société admissible
ne pourra excéder le montant de l'accroissement de la masse
salariale attribuable à ses employés admissibles.
Sociétés exclues:
Les sociétés
suivantes ne pourront bénéficier du crédit d'impôt à l'égard
d'une année civile :
-
une
société dont plus de 10 % du revenu brut, pour l'année
d'imposition dans laquelle se termine l'année civile, provient
d'une source autre que l'exploitation d'une entreprise
admissible;
-
une
personne exonérée d'impôt pour l'année d'imposition dans
laquelle se termine l'année civile;
-
une
société de la Couronne ou une filiale entièrement contrôlée
d'une telle société.
(Source: ministère
des Finances du Québec). |
L'INDUSTRIE MONDIALE DE LA
FIBRE OPTIQUE
LE CAS DES LIENS
SOUS-MARINS
par Anne-Catherine
Higham
The
development of the world’s telecommunications traffic has been
nothing short of remarkable over the past 20 years, growing at an
average of 15% worldwide. Here are but a few illustrative examples:
-
The
number of worldwide main telephone lines will double between
1990 and 2000.
-
Worldwide
traffic will grow over five times, from 40 billion minutes in
1997 to 210 billion minutes in 2009.
-
Prices
will drop on average 30% between 1990 and 2000.
This
growth trend is entering a new phase of dramatic expansion, where
voice traffic (voice and fax communications) will continue to rise
at a steady pace of 13 to 14% for the foreseeable future (2005), and
where data traffic (Internet including electronic commerce, e-mail,
on-line information services, video transmissions) will develop in a
phenomenal manner. Finally, Voice Over the Internet (VOIP), which is based on packet
switching systems, is in itself transforming the telecommunications
industry. The cost of communication is significantly reduced with
VOIP (up to 10 times lower) when compared with prevalent
communications means used today.
There
are several ways in which to carry communication signals: copper
cables, coaxial cables, satellites, and fiber optics. Today,
traditional copper cables are being replaced by fiber optic cables.
Coaxial cables are faster than copper cables, but require modems to
deliver data. Satellite systems are used to carry both voice and
data; however, voice communication by satellite suffers from delays
causing echos and poor quality of services. Since 1994, the use of
fiber optics surpassed that of satellites in both the Atlantic and
the Pacific. Fiber optics can carry a much higher traffic density
than satellites, and are therefore best suited for high-density
routes such as transoceanic routes.
Fiber
optics are hair-thin fibers of silica glass, which carry infrared
light generated by lasers. These lights blink on and off billions of
times per second, sending digital codes in which a pulse of light
represents a binary 1, and no pulse represents a 0.
There
are two types of submarine fiber optic systems: repeatered and
unrepeatered. Repeatered systems are required for high-density
routes such as transoceanic routes, or regional systems greater than
400 Km. Repeaters are installed at regular intervals on the fiber
optic cable, and boost the signal in order for it to reach the next
repeater. Unrepeatered systems are used to cover shorter distances,
and to link coastal cities, or islands and mainland for example.
They can also be used to link points across lakes and rivers.
Repeatered
Sub-Marine Fiber Optic Systems
and
Unrepeatered
Sub-Marine Fiber Optic Systems
are the industry’s essential reference documents, and include
comprehensive information on worldwide existing and planned systems,
technology, market opportunity, carriers,
suppliers, and installers.
The
increasing demand for submarine fiber optic systems with high
bandwidth capacity has pushed technological developments to new
heights. In 1956, the first transatlantic copper telephone cable was
installed and carried 36 conversations. Today, a single pair of
fibers carriers over 50,000 phone calls. Since 1988 alone, the
capacity of submarine fiber optic cables has doubled every year. In
1998, the first transatlantic fiber optic cable installed had a
capacity of 280 Megabytes; in the mid-1990s, the capacity of fiber
optic cables reached the Gigabyte level; today, fiber optic cables
have capacities over one terabyte (1 trillion bytes).
EXISTING AND PLANNED SUBMARINE SUBMARINE FIBER OPTIC SYSEMS
In
1998, there were 329,400 km of submarine fiber optic cable
installed, and another 520,700 km planned. To provide a scale of
what this represent, consider the following figures:
-
The
Atlantic ocean is approximately 6,000 km (Canada to France)
-
The
Pacific ocean is approximately 7,000 km (Canada to Japan)
-
The
circumference of the earth at the Equator is 48,000 Km.
The
following table provides a regional breakdown of existing and
planned systems worldwide:
REGION
|
NUMBER
OF EXISTING
SYSTEMS
|
NUMBER
OF PLANNED
SYSTEMS
|
Inter-Regional
|
2
(FLAG and SEA ME WE)
|
3
|
Atlantic
|
13
|
14
|
Pacific
|
14
|
21
|
Far East
|
28
|
26
|
Caribbean
|
8
|
5
|
South America
|
3
|
7
|
Africa and Middle
East
|
2
|
11
|
Europe
|
12
|
8
|
MAIN
PLAYERS IN THE FIELD OF SUB-MARINE FIBER OPTICS
The traditional role
of Carriers has evolved with the growth and deregulation of the
telecommunications industry. Traditional carriers, which include
Post, Telecommunications and Telegraph organizations (PTTs) (such as
British Telecom, France Telecom, AT&T)
own a significant portion of sub-marine fiber optic systems today.
However, they have allied with newer private organizations (MCI
Sprint for example). In recent years, a number of new generation
carriers have been created to specifically to own and/or manage
private sub-marine fiber optic systems. Such companies include CRT
Group (Oxygen system), FLAG
Telecom Ltd. (FLAG system), Global
Crossing (manages several systems, including Pacific Crossing,
Pan American Crossing, Atlantic Crossing, Mid-Atlantic Crossing).
Worldwide, there are
five suppliers of sub-marine fiber optic cables. They include: Alcatel
SN (belongs to Alcatel
Alsthom Group, France); KDD
Submarine Calbe System (KDD-SCS, Japan); Pirelli
(Italy); Simplex Technologies
and Tyco Submarine Systems
Ltd. (USA).
There are a number of
suppliers of sub-systems and components, including Corning, DSC Communications
Corp, Ericsson, Fujitsu,
Lucent Technologies, NEC,
NTT – Submarine Cable
Engineering Center, Siemens
and many others.
Finally, companies
which install the fibers in the botom of the oceans and seas General
Offshore, International Cableship Pte Ltd., KDD-SCS, Simplex Technologies,
SB Submarine Systems Ltd.
(SBSS) and TSSL. |
|