Transport aérien international cargo |
par Daniel
Allard Il faudra
donc ajouter un nom dans la prochaine édition du Guide
des ressources à l'exportation du Québec métropolitain de la SPEQM!
Les trois majuscules de BAX Global signifient, en fait, Burlington
Air Express, le nom sous lequel opérait la compagnie avant de prendre
une appellation plus internationale, en 1997, après 27 ans à titre de
filiale de la compagnie de chemin de fer Burlington
Northern. BAX Global
n'a donc rien d'une PME. Son siège social est à Irvine, en Californie,
d'où on coordonne un réseau de 510 bureaux et de 6 300 employés dans
121 pays. Les installations de la compagnie sont certifiées ISO-9002
dans 18 pays. Elle possède ses propres avions (22 DC-8 et 15 B727) lui
permettant d'effectuer 70 vols par jour. Cette flotte lui permet d'offrir
une capacité de transit (Hub
Capacity) de un million de livres - environ 455 000 kilos - à l'heure
sur l'Amérique du Nord. C'est en Ohio, à Toledo, qu'elle opère son site
"hub". BAX Global fait partie du groupe The
Pittston Company, qui est inscrit à la bourse de New York (NYSE:
PZX). Sa force est dans le transport aérien cargo, mais elle offre aussi
des solutions de transport intégré avec son réseau maritime. Au Canada,
BAX Global compte 11 bureaux. Pour l'instant, le nouveau bureau ouvert à
Québec, sur la rue Saint-Jean-Baptiste, demeure administrativement un
satellite de celui de Montréal, mais c'est une question de temps avant
que l'équipe de cinq personnes sous la direction d'Éric
Albert parle en YQB, plutôt qu'en YUL! DE YUL À YQB Originaire
de la Côte-Nord, Éric Albert a étudié cinq ans à Montréal pour
devenir un spécialiste des transports. Après deux ans avec une
importante firme de transitaire de Québec, il décide en 1991 de se
lancer un défi et offre ses services à BAX Global. Le bureau de Montréal
accepte et il se met aussitôt à "défricher" le marché de la
région de Québec. "Il y avait déjà une petite base de clientèle
avec des concessionnaires automobiles, mais il fallait presque partir de zéro.
C'est du sous-sol de ma maison que j'ai travaillé à développer notre
marché à Québec depuis 1991 jusqu'à août dernier" se
rappelle-t-il. "Des
entreprises comme Air Canada ou
Fed Ex font la même chose que
nous pour le petit colis, et dans le cas du premier, c'est un service aéroport-aéroport,
mais la spécialité de BAX Global, c'est le gros cargo aérien. La
limite, c'est l'espace dans l'avion! Si ça rentre, on peut le
transporter. Presque sans égard au poids... En matière de cargo aérien
- tout ce qui dépasse 10 livres, selon Éric Albert - BAX Global est la
seule entreprise à Québec qui offre un service porte-à-porte",
poursuit-il. Tous les
jours, trois camions aux couleurs de l'entreprise sont sur les routes du
grand territoire du bureau de Québec - théoriquement l'Est de la
province et l'Abitibi - pour servir la clientèle. À la fin de chaque
journée de travail, c'est le rendez-vous à l'entrepôt du bureau, au
1405 Saint-Jean-Baptiste, où un quatrième camion qui fait Québec-Montréal
quotidiennement les attend. "Actuellement,
le camion quitte pour Montréal-Dorval chaque jour vers 16h30. De Dorval,
la marchandise est chargée dans un container, qui reprend ensuite la
route par camion jusqu'à l'aéroport de Mirabel, d'où il s'envole dans
notre avion vers 22h00", explique Éric Albert. Le manège
Dorval-Mirabel n'affectera pas la clientèle de Québec encore bien
longtemps: "Pour l'instant, le système mondial de BAX ne connait pas
encore Québec! Nous sommes encore un prolongement du bureau de Montréal
et nous fonctionnons d'ailleurs sur le même budget, avec le code YUL.
Deuxièmement, la demande est déjà faite et nous attendons pour bientôt
notre licence d'entrepôt sous douane pour le bureau de Québec des
autorités fédérales. C'est un incontournable pour passer du code YUL au
code YQB. Avec notre code YQB, nous pourrons alors dédier un container
directement pour Québec et le camion pourra partir plus tard, vers 18h00,
et se rendre directement à Mirabel, pour charger l'avion qui décolle à
22h00. À l'inverse, le camion, directement de Mirabel, arrivera plus tôt
à Québec, dès 11h00 le matin. Tout ceci devrait fonctionner d'ici un
an", prévoit le gérant de district. PAS D'AVION À QUÉBEC Si le
volume de marchandises que gère actuellement le bureau de Québec
justifiera prochainement un container en propre pour Québec, la région
de la capitale ne verra pas de sitôt les avions de BAX Global utiliser
l'aéroport Jean-Lesage, même si la compagnie aime bien faire apparaître
dans sa publicité un avion avec ses couleurs dans le ciel de Québec.
"Les vols de BAX se font tous de Montréal. Et ce sera comme ça
encore longtemps", confirme Éric Albert. "Je
vais vous donner un seul exemple des coûts d'opération dans ce secteur
des transports et vous allez comprendre pourquoi: juste pour changer de
format d'avion, nous avons récemment augmenté nos frais de 350 000$ de
plus par mois, pour un seul avion", explique-t-il. Ce ne sera jamais
payant de faire venir un avion à Québec pour un ou quelques containers.
Le cargo aérien n'apparait donc pas parmi les créneaux d'avenir pour l'Aéroport
international Jean-Lesage! En
achetant, il y a quelques années, le système de communication ARGUS+, BAX Global s'est par ailleurs donné les outils pour gérer
efficacement tout ce qu'elle transporte partout où elle le fait, que ce
soit par camion, par avion ou par bateau. Grâce à BAXTRAX, elle offre un service qui retrace électroniquement en
temps réel les marchandises - un service de "tracking" - dont
elle est très fière. "L'engagement
de Richard Robitaille est aussi
un gros plus pour notre bureau de Québec. Richard connait très bien la
clientèle et est en mesure de donner le service attentionné qui fait
notre force", tient-il aussi à mentionner. Des pièces d'autobus,
aux animaux vivants, du haut parleur sophistiqué, au produit fini en
haute technologie, l'équipe d'Éric Albert doit s'ajuster, en fait, à ce
que le marché de Québec en plein développement représente. "Présentement,
pour six semaines, on transporte de Québec vers la Californie, à chaque
jour, les bobines d'un film IMAX
en tournage ici", raconte Richard Robitaille. "La
clientèle type, pour le "sortant", c'est les cas où il faut éteindre
un feu. Il arrive que des clients vont payer 200$ de transport pour livrer
une pièce qui vaut 50 cents! Mais c'est une question de service à la
clientèle. Parfois, c'est toute une ligne de production qui est en jeu à
l'autre bout. Pour le "rentrant", nos clients cherchent surtout
à mieux desservir leurs propres clients", conclut Éric Albert,
entre deux appels téléphoniques! |