Le Business
Intelligence et le commerce électronique Frédéric
Turcotte
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La
chronique précédente confirmait la recherche et le monitoring de
l’information électronique comme une première raison de croire que le BI
ne fera que gagner en importance dans la nouvelle économie liée à
lnternet. Terminons d’abord sur ce point, pour continuer sur d’autres
aspects. Les
chiffres du B-2-B (business to
business) illustrant la progression sont effarants, de 43 milliards $
en 1998, ils passeront à 1 trillion $ dans 3 ans, selon le Forrester
Research. Imaginez, le commerce au détail ne passera que de 7.8
milliards $ à 108 milliards $ durant la même période. Pour avoir une
confirmation de cette tendance, surveillez les achats de Noël; 2.3
milliards $ devraient passer par Internet d’ici décembre! Comme
nous l’avons vu, les entreprises sont immanquablement attirées dans
cette mouvance. Nous assistons à une « verticalisation » des
échanges dans le B-2-B et les intermédiaires que nous avons connus vont
disparaître pour faire place à des centres d’activités (hub)
qui vont réunir les acheteurs et les vendeurs. Ici encore, la
surveillance accrue de ce qui se vend à qui et à quel prix sera déterminante
pour les sociétés. La veille permettra de surveiller les compétiteurs
qui devront afficher leurs prix, ouvrir leur jeu sur les escomptes et leur
stratégie. Nous pouvons déjà voir les débuts de ces communautés avec
des sites tels : WorldWideShelf.com
pour les télécoms, e-chemicals.com
pour la chimie, paperexchange.com
pour les produits du papier, etc. Beaucoup d’autres existent sur le net
et verticalnet.com
est un leader dans ce domaine en regroupant plusieurs communautés. LE
COMMERCE ÉLECTRONIQUE EST BI-DIRECTIONNEL, LE BI
Y TROUVE UNE GRANDE UTILITÉ, VOICI POURQUOI: On
peut dire bien des choses sur Microsoft
et Bill Gates, mais cet homme
est un visionnaire de la trempe d’Alvin
Toffler (Le choc du futur,
et autres excellents ouvrages). Dans son dernier ouvrage, il traite
abondamment de la nouvelle ère dans laquelle nous sommes. Retenons deux
exemples qui illustrent comment le BI
devient un outil très bien adapté au B-2-B. Les sociétés qui ont une
longueur d’avance sur le net comme Marriott
et Dell utilisent avec beaucoup
de succès une procédure simple mais qui prend souvent beaucoup de temps
avant de livrer des résultats: prendre note des commentaires des clients
et détecter les signaux faibles. Le commerce électronique, comme nous
l’avons souligné précédemment, permet de raccourcir ces délais. Si
0.05 % de ceux qui mangent des McPoulet
chez Mc
Donalds répondent à quelques questions sur leur met préféré
et indiquent qu’ils aimeraient leur McPoulet
avec une mayonnaise légère qui aurait le même goût (exemple à titre
indicatif seulement !), après 2 ou 3 ans de compilation de ce petit 0.05
% de braves consommateurs qui remplissent une petite carte qu’ils vont déposer
dans la boite, etc nous pourrions peut-être dégager une tendance, un
signal qu’il est temps de proposer un nouveau produit, de devancer la
compétition sur cet aspect. Il y a peut-être là une tendance lourde des
baby boomers soucieux de leur santé, bref, nous avons là des données,
une analyse à compléter et une action à prendre. Cet exemple est
difficile à réaliser dans la réalité, et Mc
Donalds ne vend pas encore de poulet sur le web, mais avec des
milliers de consommateurs qui achètent sur votre site web, un simple clic
ou deux peuvent vous alimenter en impressions, commentaires et demandes.
Ces petits signaux, traités dans leur contexte, nous donnent des
indications précises sur comment les consommateurs veulent être servis.
Il s’agit là d’un puissant outil. Le data
mining donne des possibilités incroyables pour la compilation et le
traitement des données.[i]
L’intelligence d’affaires repose sur ces préceptes d’analyse de
l’environnement, de données éparses qui, analysées et traitées dans
un contexte, nous permet de prendre les bonnes décisions d’affaires.
Le commerce électronique business-to-custumer
nous permet donc de tirer un avantage évident de notre relation avec le
client. Nous
assistons progressivement à la naissance de la première industrie sur la
planète : l’information. Internet devient à la fois, la norme, le
réseau et le véhicule de cette société du savoir. Comme le souligne
efficacement Michel Cartier
dans son texte 2005
la nouvelle économie du savoir et son économie [ii]
« ces giga bits signifient des giga dollars ». La veille et
l’intelligence d’affaires seront intrinsèquement liés au succès et
même à la survie des entreprises. En partant du principe reconnu qu’un
tiers des sociétés ne seront plus là en 2005, celle qui auront survécus
utiliseront le BI et le traitement des données pour prendre des décisions éclairées.
La prochaine chronique poursuivra cette réflexion. [i] Voir à ce sujet une étude de PriceWaterhouseCoopers sur le E-Business Technology Forecast [ii] Incontournable référence pour comprendre le passage vers 2005 et les transformations qui nous attendent. Texte disponible sur: (http://www.mmedium.com/dossiers/2005/ |