Optosécurité
Un 2 M$ rentable pour le gouvernement du Canada
2009-05-21

Par Daniel Allard

« C'est la première fois que nous faisons ça, nous rendre dans une entreprise pour montrer l'impact de notre programme. Je compte bien pouvoir le refaire. Il faut démontrer aux entreprises canadiennes à quel genre de résultat ça peut conduire. » Ainsi s'exprimait Jean-Pierre Blackburn, à titre de ministre du Revenu national, le 21 mai 2009, en visite aux installations d'Optosécurité inc., une jeune entreprise parmi les fleurons du Parc technologique du Québec métropolitain.

« (...) Innover,
c'est arrêter d'avoir
une vieille idée. »

Le programme en question, c'est un programme fédéral d'encouragement fiscal, administré par l'Agence du revenu du Canada, qui encourage les entreprises canadiennes de toutes les tailles, et de tous les secteurs, à mener des activités de recherche et développement au Canada. Le Programme pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE) accorde aux demandeurs des remboursements en espèces et/ou des crédits d'impôt pour les dépenses qu'ils ont engagées dans des travaux admissibles effectués au Canada. « Et sur quelque 1,8 million d'entreprises canadiennes qui remplissent un rapport d'impôt annuellement, seulement 18 000 profitent de cette mesure », a révélé le ministre. Seulement 1%, mais pour lequel l'État engage tout de même environ 4 milliards $ par an en crédits remboursés.

Le ministre Blackburn n'était pas en mesure de donner des chiffres précis pour le Québec, mais il évalue que 40% des 18 000 entreprises et du 4 G$ impliquent des projets québécois. Pour les PME, le programme rembourse 35% des dépenses, contre 20% pour la grande entreprise. Avant, un long formulaire pouvait décourager les entreprises, mais le ministre a vanté ses dernières initiatives : un CD-ROM de 10 questions sur une page pour vérifier l'admissibilité et ensuite un nouveau formulaire beaucoup plus restreint.

Fondée en 2003, Optosécurité, qui emploie présentement une quarantaine de personnes, était heureuse d'annoncer, par la voix de son chef de la direction financière, Charles Laflamme, en présence du ministre, qu'elle a bénéficié de 2 226 000 $ en crédit d'impôt pour la RS&DE au cours de ses trois derniers exercices financiers. « Et vous pouvez compter que nous ferons à nouveau une réclamation cette année », a assuré l'homme d'affaires au ministre, en le remerciant de l'à propos de cette aide gouvernementale.

« Cette aide nous permet d'accélérer notre développement technologique en investiguant d'autres technologies prometteuses. Notre réussite ne serait guère possible sans ce soutien et ces encouragements financiers », déclare dans le communiqué de l'entreprise le PDG, Éric Bergeron. Tout en maintenant le cap sur la même niche technologique, c'est ainsi qu'Optosécurité entrevoit dorénavant des usages industriels à ses nombreux brevets - une soixantaine - à ce jour.

RENTABLE POUR TOUS
Le seul exemple de l'OptoScreener, dans sa facette de détection de liquides dangereux, démontre comment l'encouragement à la R&D peut projeter une entreprise canadienne au sommet du savoir mondial.

« Une multinational venue nous visiter, il y a environ un an, nous disait que nous visions l'impossible. Récemment de retour chez-nous, ces gens nous ont avoué, épatés, que pour nous rattraper, ils devraient mettre au moins 3 ans d'efforts et plus de 20 M$ d'investissements, tout en empiétant sur nos propres brevets, pour y arriver », raconte Louis Barbeau, V-P, ingénierie de l'entreprise. Autant dire que cette multinationale concède à jamais la position de leader à Optosécurité !

Pourtant, le premier chemin exploré pour solutionner la détection des liquides se révéla être un cul-de-sac. Mais plutôt que de s'avouer vaincue, la PME québécoise développera pas moins d'une soixantaines de nouveaux brevets et est maintenant capable de vendre son produit, sans pareil dans le monde.

En avril dernier, elle confirmait effectivement la vente de plusieurs unités de son système de détection OptoScreener à la centrale nucléaire Bruce Power Generating Power, située en Ontario, qui est la centrale nucléaire la plus importante en Amérique du Nord et la deuxième plus grande au monde en termes de puissance installée. Un marché périphérique, selon le plan d'affaires de la compagnie.

VITE, DES CERTIFICATIONS!
Très attendu sur le marché, le tout premier système de détection automatique de menaces dédié aux points de contrôle de sécurité de bagages à main au monde, développé par Optosécurité, permettant la détection d'armes à feux et de liquides dangereux pouvant être camouflés dans des effets personnels et sacs, est prêt. Véritable système d'aide à la décision, l'OptoScreener accroît les capacités des systèmes de détection à rayons X conventionnels, permettant aux agents de sûreté de travailler de façon plus efficace dans la détection et l'identification de menaces potentielles lors de l'inspection de bagages. Dans un avenir rapproché, cette technologie devrait même permettre aux passagers aériens d'apporter avec eux, à bord des appareils, les liquides et gels présentement bannis. Mais les ventes, surtout dans les aéroports, ne décolleront pas sans l'obtention de plusieurs certifications.

« Nous en sommes aux dernières étapes de la précommercialisation. Dans les douze derniers mois, plusieurs tests ont été faits pour obtenir des certifications. Notre objectif est de les obtenir d'ici la fin de 2009 », expliques M. Laflamme, qui précise que la première devrait être celle de l'Union européenne, qui changera d'ailleurs en date d'avril 2010. « Nous ferons des tests de préqualification à cet égard dès les prochaines semaines », assure-t-il.

Des questions de calendriers de mise à jour expliquent que ce ne sera pas le Canada qui sera le premier pays à accorder une certification à l'OptoScreener. Mais le ministre Jean-Pierre Blackburn a été bien sensibilisé à l'opportunité d'aller de vitesse, pour le cas exceptionnel de l'aéroport de Vancouver dans le contexte des Olympiques d'hiver de février 2010, histoire d'encourager les nombreux touristes étrangers à acheter de nouveaux les produits hors taxe des aéroports, en fortes baisses, avec les réglementations actuelles. Et surtout histoire d'offrir une vitrine technologique mondiale à une belle innovation canadienne.

« Innover, ce n'est pas d'avoir une nouvelle idée... Innover, c'est arrêter d'avoir une vieille idée », avait commencé à rappeler le ministre Blackburn, débutant sa visite chez Optosécurité en citant fièrement un certain Irwin. Souhaitons-lui de continuer d'appliquer aussi de bonnes idées, et rendez-vous en février, avec Optosécurité, à Vancouver, fièrement au cœur d'une olympienne opportunité.

http://www.optosecurity.com

Fait à Québec le 21 mai 2009.


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