Entrevue réalisée par Daniel Allard (CMQC)
Monsieur le ministre, il y a quinze mois à peine, des analystes qui
critiquaient la toute nouvelle Politique québécoise de l'inforoute parlaient d'un beau train...
sans conducteur! Qu'en pensez-vous? À ce titre, la priorité qui s'ajoute à ce que nous avons fait à ce jour, c'est le développement des transactions et du commerce électroniques..." (CMQC)
Avec
rang de ministre délégué, quelles sont vos moyens pour agir concrètement
sur le quotidien des Québécois? Depuis trois ans, on a beaucoup entendu
parler du FAI, mais que comptez-vous faire de plus? Concrètement,
concernant l'architecture, on travaille à vitesse grand V, et j'ai un
objectif très optimiste... idéalement nous aurions dans les mois qui
viennent, certainement dans la prochaine année, une législation
habilitante, c'est-à-dire, par exemple, qu'un commerçant qui voudrait
utiliser cette législation là pourrait assurer les gens avec qui il fait
transaction que des notions aussi fondamentales que le document et la
signature... ont un poids légal... Les deux éléments essentiels sur
lesquels nous travaillons en ce moment sont la signature et le document...
L'idée c'est que l'État donne... des possibilités d'utiliser des systèmes,
une architecture, qui ont un support légal. L'État ne vient pas contrôler
tout le commerce électronique. Mais l'État donne des outils. Il y a là-dedans
des questions d'accréditations, de clés d'accès, d'encryptage, on est là-dedans
actuellement, avec le Sertir (Serveur transactionnel d'information et de repérage), le serveur
transactionnel gouvernemental qui
éventuellement va encadrer toutes les transactions électroniques entre
le [gouvernement du] Québec et ses fournisseurs... Quand on
aura fait cela, ce que je prévois, c'est une explosion du commerce électronique
au Québec, au même titre que, en ce moment, nous sommes les champions au
monde des transactions bancaires par guichet électronique... Une
explosion qui nous permettra de rattraper, d'ici 4-5 ans, le retard, je ne
le nie pas, que nous vivons actuellement... Je
voudrais aussi rajouter un autre élément ici, que j'ai soumis au Forum et qui a fait consensus. Il faut également travailler avec
des multiplicateurs! Ce n'est pas évident, prenons un exemple, pour un
producteur de 2X4 à Sacré-Coeur au Saguenay, qu'il a avantage à avoir
un site de commerce électronique! Ce à quoi nous travaillons
actuellement - et l'utilisation du Fonds de l'Autoroute électronique
cette année va sans doute aller en grande partie là-dedans, je vous le
dis là, en honorant bien sûr tout ce qui a déjà été annoncé jusqu'à
maintenant - mais les ressources résiduelles, je vais les investir à développer
des trousses avec des
multiplicateurs pour développer des secteurs de l'économie... vers le
commerce électronique. Les secteurs avec lesquels on va travailler - car
il y avait déjà des trains en marche, mais on va mettre du charbon dans
la bouilloire pour accélérer la marche du train - sont:
L'idée, c'est d'avoir des trousses où quelqu'un expliquerait pourquoi le commerce électronique est avantageux pour eux, comment le faire, pour s'assurer que ces secteurs comprennent leur intérêt... Ensuite il y aura des success stories qui deviendront l'exemple, sinon la norme, et là ça va décoller et tout le monde va en vouloir des trousses comme ça." (CMQC)
Le milieu des PME du Québec, pour toutes sortes de raisons, semble
toujours hésitant à rentrer de plein pied dans le monde du commerce électronique.
On parle maintenant d'un retard important de deux ans. Avez-vous
l'intention d'intervenir sur ce plan? (CMQC)
Quel avenir réservez-vous au Fonds
de l'Autoroute de l'Information (FAI)? (CMQC)
Quelle
est votre position personnelle concernant la fiscalité, la taxation et le
Web? En ce qui
regarde de taxer, par exemple, les courriers électroniques, non, on n'est
pas là! Sauf qu'on s'attend à ce que les transactions électroniques
soient soumises aux mêmes règles de commerce pour la taxation. Pour
nous, je n'ai pas envisagé de taxer les courriels ou les transactions électroniques,
mais le fruit des transactions électroniques devra être traité comme
les autres réseaux de commerce et il faudra que les taxes habituelles se
perçoivent. On n'envisage pas de mettre de nouvelles taxes. Au contraire,
notre objectif, c'est de diminuer les taxes et les impôts des Québécois
et des entreprises. La fiscalité des entreprises, je le répète, elle est relativement bonne. Elles nous le disent, d'ailleurs, les entreprises... Si elles ont peur que l'on vienne chambarder ça... avec le Cheval de Troie de l'électronique, je vais être très clair avec elles, il n'en est pas question! Mais elles doivent cependant comprendre que l'État s'attend à ce que le commerce électronique soit soumis aux mêmes règles de droit fiscal que le commerce papier..." (CMQC)
Que pouvez-vous dire sur ce projet
d'un Centre mondial du commerce électronique
qui mijote, depuis janvier au moins, dans les bureaux du Groupe Vaugeois,
à Montréal? (CMQC)
Le premier ministre Bouchard avait
répondu: "Question de priorité", lorsqu'interrogé, il y a
environ un an, sur le projet de Zone
virtuelle de libre-échange incluant le Québec, l'Ontario et le Mid
West américain (les États des Grand-Lacs). Vous savez que la région de
Québec a tissé, depuis quatre ans, des liens étroits avec les gens
d'affaires du Maine, grâce particulièrement aux rencontres
Co-Entreprise. Partagez-vous l'analyse du premier ministre qui n'inclut
pas immédiatement les États de la Nouvelle-Angleterre dans ce projet de
zone de libre-échange? (CMQC)
Merci! |