Les leçons de Bordeaux! |
Même après un jumelage
solide de 37 années d'échanges divers, Bordeaux peut encore inspirer sa
jumelle d'Amérique! C'est un élément qui ressort du passage remarqué
d'une imposante délégation bordelaise de 37 personnes, pendant toute une
semaine, à Québec, début septembre. Le coup de projecteur ainsi permis
sur cette "ville TGV" - à moins de trois heures de Paris - a de
quoi inspirer les leaders régionaux de la capitale québécoise pour
dynamiser le prochain millénaire: - Bordeaux,
qui a environ 800 000 habitants et qui est donc sensiblement de la même
grosseur que Québec, est l'unique zone franche portuaire de France.
Comment a-t-elle arraché ce privilège? Son exemple peut sûrement servir
pour Québec. À l'heure où les autorités de l'Administration portuaire
de Québec commencent à dire haut et fort que le port va bientôt manquer
d'espace et réveillent lentement le projet d'expansion sur les battures
de Beauport, n'y a-t-il pas une opportunité à saisir en étoffant un
solide dossier "Zone franche" pour Québec? Un peu comme pour
l'industrie du multimédia, au CDTI de Québec ou dans la Cité du multimédia
de Montréal, la confirmation d'un ensemble d'avantages fiscaux qui
pourraient être accolés au territoire actuellement "liquide",
soit les quelque 45 hectares qui devraient être gagnés sur le fleuve
Saint-Laurent en face des battures de Beauport - en attente de développement,
pourrait représenter une condition gagnante majeure dans ce dossier. - Proche
de ce continent, Bordeaux c'est la base avancée des relations
Afrique-France. En s'investissant comme base avancée de la
francophonie nord-américaine (francophones hors-Québec au Canada,
francophones de la Nouvelle-Angleterre et de la Louisianne), la région de
Québec pourrait offrir un attrait commercial et culturel à valeur ajoutée
intéressante. Il y a déjà eu à Québec un Secrétariat permanent des
peuples francophones. Plus modestement, la capitale se contente
actuellement d'une Maison de la
Francophonie au rez-de-chaussée du 150, boul. René-Lévesque Est et
du bureau du Québec de l'Association des
communautés francophones et acadiennes du Canada (FCFA). Depuis un
an, le Forum Francophone des Affaires a aussi une petite antenne régionale.
Soyons créatif une seconde: imaginons que le gouvernement du Québec se
donne comme objectif de parrainer la candidature du Maine et de la
Louisianne comme membres-observateurs à partir du prochain Sommet de la
Francophonie! Ceux-ci verront alors sûrement d'un bon oeil l'idée
d'ouvrir à Québec des représentations officielles permanentes. C'est ça,
construire un poste avancé! - Bordeaux
et sa région, la Gironde, n'ont cependant pas, comme par exemple la région
du Poitou-Charentes, une personne en sol québécois payée et chargée de
représenter ses intérêts économiques au Québec. Effectivement, le
Conseil régional de Poitou-Charentes a trouvé des ressources pour
supporter à mi-temps le salaire d'une dame qui travaille aussi pour l'équivalent
de la SPEQM à Sherbrooke. Informé de cette initiative, le maire Alain
Juppé a expliqué que leur organisme, le B.R.A., était très jeune et
que les ressources manquaient encore. Un triangle Consulat français à Québec-SPEQM-B.R.A.
pourrait-il imiter le duo Sherbrooke-Poitou-Charentes? - Parlant Consulat français à Québec, n'est-il pas inconcevable qu'aucun "Service commercial" ne s'y trouve? Depuis des années, le Consulat général des États-Unis à Québec maintient un dynamique service commercial très rentable. Qui, à Québec, fait des représentations pour que la France - pourtant 3e partenaire commercial du Québec - croit économiquement à la capitale du Québec? Personne nous fera avaler que le travail fait de Montréal permet de bien couvrir Québec et l'Est du Québec! ***** QUEL AVENIR POUR LA SPEQM? Le gouvernement du Québec a alloué - un financement lié - 1,5M$ de plus sur trois ans pour appuyer le travail de la Société de promotion économique du Québec métropolitain. L'organisme, créé par loi il y a 10 ans cette année, n'a plus son mandat d'origine. Depuis trois ans, un volet d'aide à l'exportation en fait partie. Le Bureau du film de la région de Québec a aussi été intégré à la structure. La Politique concernant la capitale nationale et le Plan de diversification économique qui y était accolé l'an dernier misaient amplement, dans le discours, sur l'outil fantastique que représente la SPEQM. Depuis, rien de bien nouveau! Que prépare le gouvernement? Daniel
Allard |