AIESEC/Université Laval choisit le Chili

(CMQC) Après une mission comparable en Argentine en 1997, c'est au Chili que la MISSION COMMERCIALE AIESEC DE L'UNIVERSITÉ LAVAL aura lieu du 9 au 31 mai 1998. La contribution des entreprises a été fixée à 3 200$ par mandat. La délégation acceptera 15 mandats pour cette mission de trois semaines encadrée par le professeur de gestion internationale Gérard Verna.

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Marjorie Valcin
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Cuba vise deux millions de visiteurs en l'an 2 000
Grâce au tourisme, l'économie cubaine révolutionne à bon régime

par Daniel Allard

 

Première industrie du pays, la manne touristique a amené quelque1 200 000 visiteurs à Cuba en 97, dont 168 000 Canadiens. En 96, grâce à la venue d'un million de touristes, l'apport net de cette industrie à l'économie nationale avait déjà crû de 50%. Le mois dernier, entre les nouvelles du pape, la télévision d'État annonçait encore des constructions: cinq hôtels dans la région de Cienfuegos. Le pays, s'appuyant sur une étude de Price Waterhouse, est en route vers une cible alléchante de 2 000 000 de touristes en l'an 2 000 et veut faire passer le nombre de chambres disponibles de 28 000, actuellement, à 56 000.

Les Québecois sont responsables depuis des années d'une part significative du flot touristique à Cuba. De plus en plus, ils amènent leur entreprise dans la valise. Quatre petites heures d'avion, pour un pays au climat floridien de 11 millions d'habitants plein d'opportunités, sans la présence directe des concurrents américains: Cuba est à la mode!

Toutes les provinces du Canada y envoient d'ailleurs des missions officielles régulièrement et au Québec, une corporation de développement régionale a aussi pris cette initiative: "Nos gens d'affaires, qui reviennent de Cuba avec sept lettres d'intention, ont tous l'intention d'y retourner. Si on comprend qu'il y a des adaptations à faire et qu'on oublie le paiement-net-30-jours, Cuba est aussi valable qu'un autre marché étranger", affirme Éric Dequenne, qui arrive tout juste de cette première visite exploratoire, effectuée du 11 au 18 janvier, avec six gens d'affaires du Centre du Québec. Ce d.-g. de la Corporation de Développement International Drummond, Bois-Francs, Érable (CDI) avait été sensibilisé lors d'un séminaire organisé à Québec, en septembre. En trois mois, sa région s'est mobilisée pour envoyer sa propre délégation.

 

PORTE DES CARAIBES?

Pourquoi Cuba? Le moment est propice, c'est le temps de s'y positionner alors que les Américains y sont officiellement absents, argue-t-on. "L'embargo américain est une chose moribonde qui ne risque pas de prendre de l'ampleur. De leur côté, les Cubains opèrent depuis 93 des réformes significatives qui offrent beaucoup...", explique Jean-Guy Allard, qui agissait en tant qu'expert pour la mission du CDI. "Mais il faut très bien faire ses devoirs", ajoute celui qui est aussi journaliste à Québec et qui connaît Cuba pour y avoir vécu 18 mois - en plus d'y faire des séjours multiples depuis 1967 - et qui doit encore partir avec une mission "mini Équipe Canada" du Centre de promotion internationale canadien, du 14 au 21 mars prochain. (Lire le Guide pour les entreprises canadiens sur Cuba, réalisé par la Section des affaires commerciales de l'Ambassade canadienne est sans doute la meilleure chose à faire lorsqu'on commence à s'intéresser à ce marché. Ces 117 pages publiées en juillet 97 permettent d'évaluer la crédibilité d'une opération Cuba.)

La Loi 77 de 1995 sur les investissements étrangers et la Loi 165, encore plus récente, concernant les zones franches et les parcs industriels veulent vendre Cuba comme porte d'entrée pour les Caraïbes. "Le phénomène des zones franches est trop récent pour en tirer de véritables conclusions, mais les autorités cubaines se rendent compte que la barrière est un peu haute et qu'ils devraient se réajuster, car ici ils sont vraiment en face de la concurrence mondiale", explique J.-G. Allard, qui ajoute qu'il connaît tout de même une histoire à succès québécoise dans les nouvelles zones franches cubaines.

 

Tableau 1

Principaux irritants évoqués par les gens d'affaires connaissant le marché cubain

  • Obligation d'y avoir fait des affaires depuis au moins trois ans avant de pouvoir établir un bureau d'affaires officiel;
  • Obligation d'engager du personnel local imposé;
  • Insécurité quant aux protections accordées aux investissements étrangers;
  • Seulement 25% de la production des entreprises établies dans les zones franches cubaines peut être vendu sur le marché local;
  • Impossibilité d'acquérir la propriété des terrains et des bâtiments.

Faire voyager son entreprise sur ce territoire séduisant, qui fait le tiers de la superficie du Japon et qui vit en quasi "état de guerre" avec Washington, reste une décision très sérieuse. Face à cette situation, les gens d'affaires du Canada profitent d'une crédibilité et d'un avantage stratégique unique au monde, puisque la concurrence américaine y est en principe absente (malgré l'embargo, au moins 135 entreprises américaines y sont tout de même présentes par leurs filiales ou entreprises parentes). Mais ceux qui profitent d'un premier séjour pour s'emballer face à des opportunités, devraient aussi garder à l'esprit que les quelque 1 800 îles que gouverne l'équipe de Fidel Castro sont encore un marché difficile, qui demande beaucoup de patience; plus que partout ailleurs, disent des observateurs spécialistes. De plus, si les Américains n'y sont pas, leur dollar y est roi. Toute la rationalité des décisions d'affaires tient même en premier lieu à cette priorité nationale d'obtenir des devises fortes, surtout des US$.

 

POUR QUI CUBA?

Les grosses entreprises ou des PME très expérimentées; à partir de 10M$ de chiffre d'affaires, imagent des conseillers consultés sur place. A moins d'y vendre des compétences exclusives, comme le fait très bien, malgré son unilinguisme, un Québécois de Rivière-du-Loup devenu familier du lobby de l'hôtel Havana Libre depuis 2 ans.

La chute du bloc de l'Est a très durement frappé l'économie de ce pays, en lui assenant une diminution de son PIB évaluée à 44% *** entre 89 et 93. A un point tel que le Canada a délégué depuis un an et demi un représentant permanent de l'ACDI à La Havane, J.-J. Bastien. Depuis 93, d'importantes réformes ont été entreprises et malgré l'incertitude des statistiques sur Cuba, on constate un important rattrapage.

 

Tableau 2

Croissance du PIB à Cuba

(Sources: ***Economist Intelligence Unit, ** Centro de Estudios de la Economia Cubana et * Conseillers économiques rencontrés sur place)

1994** 0,7%
1995** 2,5%
1996** 8%
1997 *(à conf.) 4 à 5%
1998 *(prévu) 4%

Autre vent optimiste, les statistiques des 9 premiers mois de 97 montrent que les exportations du Canada vers Cuba étaient en hausse de 25% par rapport à 96. Pour les 6 premiers mois, les exportations québécoises étaient, elles, en hausse de 53% comparativement à la même période en 96 (34,8M$ contre 22,7M$). A Québec, on organise aussi des missions à chaque année depuis 1995. L'intérêt du député Gilles Baril pour Cuba est bien connu et Véronica Acuna, adjointe du chef du pupitre Cuba au MICST, Serge Paré, confirme que la prochaine mission, aussi du 14 au 21 mars 98, sera conjointe (MICST/MAPAC) et ciblera la biotechnologie, un secteur de pointe, et l'agro-alimentaire, un secteur en forte restructuration

     

 

A ne pas manquer, dans le #5 de COMMERCE MONDE, le 15 mai prochain, notre GRAND REPORTAGE: CUBA.