FSM5, le tournant de Mumbaï se
confirme
Par Renaud Blais
De retour du FSM5, membre de la délégation du
Collectif pour un Québec sans pauvreté
Au retour de Porto Alegre, le constat est clair. Le
tournant vécu par le FSM à Mumbaï l'an dernier se
confirme. Avant Mumbaï, les 3 premières éditions du FSM
tenues à Porto Alegre étaient un peu « guindées »,
surtout du point de vue de certains groupes de base qui
n'apprécient pas, ou se retrouvent mal dans des espaces
climatisés, bien encadrés, avec des invités vedettes
et/ou experts, etc. Ces groupes avaient très peu
participé aux trois premières éditions. Notez que depuis
les débuts du FSM, certains de ceux-ci participaient et
participent encore au Campement de la jeunesse qui lui,
depuis le début, fonctionne selon une formule beaucoup
moins formaliste que le FSM officiel. Le Campement de la
jeunesse pratique l'autogestion, et l'applique
rigoureusement. « Le slogan du FSM est : un autre monde
est possible. Ça, ce ne sont que des mots. Pour changer
le monde, il faut agir et mettre en pratique ces beaux
principes. Voilà le but du Campement jeunesse», explique
Colin Perrault, un Québécois participant à la
construction du campement. Il ajoute : «C'est clair
qu'il y a un collectif brésilien qui prépare le terrain
à l'avance dès le mois de mai. Jusqu'au 24 janvier, nous
étions moins de 1000 personnes qui préparaient un
campement pour 35 000 personnes, qui profitent ensuite
des installations déjà initiées. (...)L'autogestion
complète, c'est un idéal, il faut tendre vers.»
La formule de Mumbaï, je la résumerai simplement comme
suit: le Comité organisateur du FSM s'occupe de mettre à
la disposition des groupes des espaces et certaines
infrastructures et laissent les groupes organiser
eux-mêmes le contenu, la forme et le déroulement de
leurs activités. Le rôle du Comité organisateur se
limite à la réservation et à l'attribution de locaux
avec quelques fonctionnalités comme de l'équipement et
des bénévoles pour assurer la traduction... Les quatre
langues des colonisateurs européens sont légitimement
pratiquées, et en principe traduites, lors du FSM.
Prenez note que de décrire simplement le déroulement
d'un tel rassemblement de milliers d'activités n'est pas
facile et demande des efforts d'ouverture, d'adaptation,
de compréhension... et de sympathie pour le Comité
organisateur, que je leur offre, plutôt que de les
envier!
Cette année, le Comité organisateur avait proposé quatre
axes transversaux dont devaient s'inspirer les groupes
pour proposer des activités. Les quatre axes retenues
étaient les suivants :
1) Émancipation sociale et dimension politique des
luttes;
2) Lutte contre le capitalisme et le patriarcat;
3) Diversité et genre;
4) Lutte contre le racisme.
Le Comité organisateur s'est ainsi occupé de recueillir
les offres d'activités des groupes et de leur attribuer
un espace pour présenter leurs séminaires, ateliers,
panels ou autres. Plus de cinq kilomètres de littoral,
identifié géographiquement par des lettres de A à K qui
correspondaient aux 11 ESPACES THÉMATIQUES identifiés
comme tel. Évidemment chacun de ces espaces thématiques
comprenaient un nombre considérable de tentes de
multiples grandeurs. Voyez à la fin de ce texte (annexe
1) la liste détaillée de ces espaces thématiques. À ne
pas confondre avec les 13 TENTES THÉMATIQUES dont il
sera question plus loin. C'est très simplifié, mais vous
comprendrez qu'il y a une très grande différence entre
un comité organisateur qui met sur pied lui-même des
activités, reçoit des offres d'activités, les classent,
les choisissent et souvent les fusionnent et leur
attribue un moment pour tenir ces activités; et l'autre
formule, retenue depuis deux ans, à savoir que le Comité
organisateur prévoit simplement de mettre à la
disposition des groupes des lieux où ces organisations
sont responsables de la tenue et de l'organisation du
contenu de leurs activités. Le Comité organisateur avait
aussi tenté de recueillir les propositions
(insuffisantes) de bénévoles traducteurs qu'il avait
dirigés vers un lieu précis en fonction des besoins
imaginés, à partir des groupes qui proposaient
l'activité. Souvent, il a fallu s'auto organiser avec ou
sans équipement de son et surtout très peu d'équipement
de traduction. C'est souvent très frustrant pour les
participants qui ne comprennent pas plus d'une ou deux
langues.
Vous comprendrez que la méthode de l'autogestion
improvisée n'est pas à l'abris de difficultés de
dernières minutes quand vous n'avez aucun autre moyen
que la débrouille pour surmonter des inconvénients comme
des bénévoles traducteurs qui ne se présentent pas au
moment de tenir votre activité, ou qui n'avaient pas été
prévus pour cette activité, par exemple...
UN DÉBAT PERSISTANT
Je souhaite ici préciser le débat qui existe, au moins
depuis cinq ans, au Conseil international du FSM, et qui
demeure, à savoir si le FSM doit devenir une
organisation revendicatrice. Et l'autre point de vue
encore très majoritaire au Conseil international, à
savoir : « Le FSM n'est pas un événement mais une
mouvance qui regroupe et fait converger des mouvements
autonomes ». Il offre des lieux ponctuels pour une mise
en commun des idées, des revendications, des projets
d'actions et autres, etc. Ceci selon les termes de Chico
Whitaker, membre fondateur (propos entendus lors d'un de
ces exposés où j'étais présent).
Contrairement aux trois autres FSM de Porto Alegre,
cette année la grande marche a eu lieu au moment de
lancer le FSM et non pas à la fin. Cette marche de
lancement du FSM5, selon les calculs de la Police
militaire, regroupait 200 000 personnes, un record pour
ce type d'événement, a indiqué Prensa Latina qui a
identifié des participants du FSM, provenant de plus de
cent pays, comme les acteurs de l' « autre monde
possible », qui affrontent "un monde ou le
néolibéralisme fait avancer les guerres et les
inégalités".
Sans en organiser le contenu, le comité organisateur
avait installé 13 tentes thématiques où des groupes de
tous ordres et provenances pouvaient se retrouver en un
lieu précis pour organiser des activités sous une tente
thématique bien identifiée au sujet de leurs
préoccupations.
TREIZE TENTES THÈMATIQUES
Treize tentes autour de questions spécifiques. Espace
Puxirum (Autochtone), les mouvements
noirs, Tente de la solidarité – Já Bast (Ça suffit),
Tente “Maison de la Palestine”, Tente solidaire Cuba et
Venezuela, Tente de la Coalition oecuménique, Tente des
amis de la terre, Tente du monde du travail et des
mouvements sociaux (la Via campesina), Tente solidaire
de la réforme urbaine et le corporatisme, Planète
coopérative, Tente des enfants et des adolescents, et
finalement Tente de l'Afrique et Tente de l'Inde.
Ce sont les thèmes des organisations qui promeuvent des
débats permanents sur des questions sociales, raciales,
économiques et environnementales, entre autres. Aussi,
près de chacune de ces tentes était disposée une partie
de ce qui deviendra une grande muraille d'affichage où
des suggestions d'actions retenues durant les
délibérations devaient être inscrites. Il sera possible
de retrouver ceci prochainement sur le site :
www.memoria-viva.org. Voyez à la fin de ce texte
(annexe 2) les détails de présentation de ces Treize
TENTES thématiques.
Je ne parle pas de la programmation sauf pour dire que
les détails de la programmation pour les trois premiers
jours, soient les 26-27 et 28 janvier nous donnaient
droit à un tabloïde de 140 pages. Pour les trois autres
jours un autre même format « Journal de Qc ou Mtl » de
seulement 136 pages. De plus, nous avions droit à une «
Programaçào cultural » selon son titre unilingue
portugais tandis qu'à l'intérieur de ces 24 pages, ce
dernier catalogue était traduit dans les 4 langues
principales du FSM. Pour parler avec plus de détails de
ce qui se passait à Porto Alegre « autour » du FSM, il
faut ajouter bien des éléments.
Il y a de nombreuses activités qui avaient été
planifiées tout à fait en dehors du cadre
organisationnel du FSM, même si ces activités ont été
planifiées pour avoir lieu dans la même ville et en même
temps que le FSM. Parmi les activités très formelles, il
y avaient les grandes activités officielles de type «
show politique », comme : le lancement fait par Luiz
Inácio da Silva, dit Lula, président du Brésil, et
d'autres de L'Action globale contre la pauvreté (j'y
étais, j'y reviendrai), le Manifeste de Porto Alegre
solennellement lancé par : Ricardo Petrella, Bernard
Cassen, Ignacio Ramonet, Jose Saramago, Frederico Mayor
et Adolfo Perez Esquivel et d'autres, voyez plus loin
pour des détails. L'Initiative contre la production
d'armes lancée par l'Espagne d'abord mais qui a
recueilli bien des appuis; ce ne sont que quelques
exemples.
Ensuite, plusieurs des 13 Tentes thématiques ont publié
des textes rassembleurs autour de la question traitée.
Je prends seulement l'exemple de la tente du Travail et
des Mouvements sociaux qui a lancé L'appel des
mouvements sociaux incluant l'Action globale, le 19 mars
pour exprimer sa solidarité avec le peuple irakien
(voyez le texte intégral à l'annexe 3). Aussi, il ne
faudrait pas oublier qu'il y a près d'une QUINZAINE DE
FORUMS ALTERNATIFS ou autres qui se déroulent autour du
FSM. En plus, il existent aujourd'hui plus d'une DIZAINE
DE FORUMS THÉMATIQUES (la plupart de ceux-ci sont
permanents : éducation, santé etc.). Ceux-ci, la plupart
nés lors d'un FSM antérieur, tiennent aussi en même
temps, une ou l'autre de leur instance ou quelques jours
avant ou quelques jours après le FSM.
ACTION GLOBALE CONTRE LA PAUVRETÉ
Jeudi 27 janvier au matin, nous étions conviéEs pour
8H30 au stade Gigantinho. Dès l'approche des entrées,
nous avons constaté « l'effet de la sécurité » par la
présence d'un grand nombre de personnes qui s'alignaient
devant les entrées et ceci malgré le fait
qu'effectivement les portes étaient ouvertes. La
présence imposante du contrôle policier qui fouille à
fond les sacs de tout le monde. Craignant que nous les
utiliserions comme projectiles, ils nous confisquent
systématiquement nos bouteilles d'eau... Notez qu'à
8H30, il faisait 35 degrés et de 12H à 16H, il faisait
près de 40 degrés à l'ombre avec un soleil ardent qui
rendait le macadam souple sous nos pieds. Vers 10H, nous
sommes finalement assis dans ce stade qui finira de se
remplir. Une suite d'interventions officielles précédent
celle de Lula qui prend la parole vers 10H30. Lula a
donc lancé officiellement la campagne intitulée Action
globale contre la pauvreté. Cette campagne se focalise
sur quatre points : 1- l'annulation de la dette, 2- le
commerce équitable, 3- les nouvelles formes de
financement et 4- l'accroissement de la coopération
internationale. Lors de ce grand rassemblement nous
avons pu constater une présence, minoritaire mais
importante, d'un groupe d'extrême gauche (nouveau parti
formé par ceux qui ont quitté la grande coalition de
gauche (Parti des travailleurs PT) qui a permis à Lula
de gagner l'élection présidentielle). Une femme membre
de ce groupe, que j'ai interpellée, et qui pouvait me
répondre dans une des trois autres langues que le
portugais, me dit que le principal reproche fait à Lula
est « qu'il a vendu la moitié de l'Amazonie au FMI et à
la Banque mondiale »... ? Et il a renié sa parole sur la
réforme agraire...
MANIFESTE DE PORTO ALEGRE
Ce document est le résultat d'un processus de discussion
qui émane des ateliers tenus sous le thème du «
Quichotte: Utopie et politique » qui s'est tenu pour
souligner les 400 ans du Don Quichotte de Cervantes, au
début de 2005. Lors de ces activités, le prix Nobel Jose
Saramago, l'ancien directeur général de l'Unesco,
Frederico Mayor, et le directeur du Monde diplomatique,
Ignacio Ramonet, ont fait des présentations remarquables
suite auxquelles l'idée d'un manifeste s'est présentée.
Le lendemain du lancement officiel de ce manifeste,
durant le FSM5, certains membres de l'organisation du
FSM ont exprimé des réserves quant à la façon dont ce
manifeste a été lancé. Celui-ci s'est fait sans qu'il y
ait un processus de discussion ouvert dans lequel
l'apport des participants au FSM aurait pu se faire.
Quoiqu'il en soit, les 18 signataires du manifeste sont
des personnes très respectées au FSM, et ont énoncé des
points de vue qui sont sujet à controverses chez les
participants du Forum. Entre autres, on y trouve
certains points qui éloigneront de grosses organisations
plus réformistes. Malgré tout, ce manifeste devient de
fait un document de référence et qui devient une forme
de définition plus concrète de ce qu'est le FSM. Voyez
l'intégral du texte qui est à l'annexe 4.
DE MULTIPLE FORUMS ALTERNATIFS EN DÉTAILS
Parmi la multitude des forums alternatifs tenus cette
année durant ou autour du FSM5, a eu lieu le 1er Forum
mondial de l'information et la communication. Ce fut une
journée de réflexion organisée par la quinzaine de
groupes membres de la Campagne pour le droit de la
communication dans la société de l'information. Ceux-ci
ont lancé la Déclaration de Marrakech, portant sur le
droit aux communications. Celle-ci avait été élaborée
lors de la Table ronde sur le thème des médias
communautaires pour un développement durable qui a
finalisé ses travaux le 21 novembre 2004 à Marrakech,
Maroc. Cette table ronde a également servi de réunion
préparatoire à la deuxième phase du Sommet mondial sur
la société de l'information (WSIS) qui se tiendra en
Tunisie en novembre 2005. « Il est clair que la
démocratisation des communications est devenue un enjeux
majeur, si nous voulons renforcer l'influence de la
société civile et montrer qu'un autre monde est possible
», a indiqué Elizabeth Robinson, du Comité exécutif de
l'Association mondiale des radiodiffuseurs
communautaires (AMARC). L'objet de cette déclaration est
de considérer comme un réel droit l'accès aux
informations, avec une directe référence à la
concentration des médias et « la pensée unique » qui en
est le fruit. Un site Internet a été lancé pour aider
les membres de la société civile qui le souhaiteront à
se démerder devant cette pensée unique dans les grands
médias. Il s'agit de :
www.globalmediswatch.org. L'AMARC est une
organisation non-gouvernementale internationale au
service du mouvement de la radio communautaire. Elle
compte sur plus de 3000 membres dans plus de 110 pays.
Voyez à l'annexe 5 l'intégral de cette déclaration. Pour
plus d'informations consultez le site de l'AMARC
:
Aussi durant le FSM5, ce fut au moins le 3e Forum des
parlementaires, le 4e Forum des juges, le 5e Forum
mondial des paysanNEs, le 5e Forum des peuples, le 3e
Forum des autorités locales, le Forum permanent pour le
droit des femmes a tenu aussi des assises officielles.
De plus, il y eut un Forum africain, une rencontre
internationale de syndicats, le Forum social des
alternatives, le Forum social de la santé, les « NO VOX
» (sans voix) nous ont invités à les rencontrer, sans
oublier le 5e Campement de la jeunesse qui a réuni 35
000 personnes. Ça va pour l'énumération ?
Avant de terminer avec quelques décisions des
différentes composantes du Conseil international du FSM,
voici une citation sur un sujet très chaud pour les
prochaines années, la gestion PUBLIQUE ou PRIVÉE de
l'eau dans nos pays et ailleurs. Surtout en Europe,
plusieurs pays doivent renégocier des ententes avec le
privé qui viennent à échéance. Pour Yacuba M. Binele,
membre de la Coalition nationale contre la privatisation
de l'eau au Ghana, l'année s'annonce très difficile.
«Pour nous, les autorités en place ne servent que les
intérêts de la Banque mondiale, du Fond monétaire
international et de l'Organisation mondial du commerce.
C'est ce que j'appelle le virus du SIDA économique. Nous
savons que leur plan de privatisation prévoit un
ajustement des prix par rapport à la devise américaine,
ce qui signifie que lorsque notre devise va baisser, le
pourcentage que les familles pauvres consacreront à
l'eau va augmenter.»
Le FSM 2006 sera décentralisé
et le FSM 2007 se tiendra
en Afrique
Lors de la réunion du Conseil
international, mardi (25/01), a été décidé que le FSM
sera réalisé sous forme décentralisé, en différents
endroits du monde, en 2006. De cette manière, le FSM
assure le compromis avec la Charte de Principes,
cherchant à devenir un processus permanent de recherche
et de constructions d'alternatives, qui ne se réduit pas
aux événements auxquels il s'associe.
Les délibérations finales sur le FSM 2006 seront
décidées à la réunion du Conseil international en avril
2005. Le Conseil assure aussi que le FSM 2007 sera
réalisé en Afrique. L'organisation sera sous la
responsabilité des organisations africaines. Le Conseil
appuiera le processus de construction du Forum social
mondial en Afrique.
Les noms du Maroc et de l'Afrique du sud circulent...
Décision du Conseil international du processus, au
sujet du FSM 2006:
1 – Le FSM 2006 sera réalisé de manière déconcentrée,
dans différents endroits du monde. Cette décision vise à
élargir et enraciner le processus.
2 – Feront partie du FSM 2006, les événements réalisés
dans différentes régions et pays où des organisations se
proposent de partager les principes méthodologiques
construits en commun, en accord avec la charte de
Principes du FSM.
3 – Le processus FSM 2006 sera lancé par la réalisation
d'événements à la même date que le Forum de Davos.
4 – Les propositions d'événements pour le FSM 2006
devront être présentées avant le mois d'avril et
formulées en dialogue avec les instances d'organisations
du processus FSM.
5 – La décision finale sur les événements du FSM 2006
sera prise lors de la réunion du Conseil international
du FSM en avril.
6 – À la réunion d'avril, le Conseil définira
l'architecture du processus 2006, comprenant également
une description de la composition du secrétariat
international, un secrétariat adéquat aux nouveaux
défis.
7 – D'ici avril, le secrétariat international du FSM,
composé des parties brésilienne et indienne, continuera
à assumer son rôle.
8 – Les organisateurs des événements du processus FSM
2006 systématiseront et diffuseront leurs expériences
afin de les socialiser.
9 – Le Conseil international appuiera de manière
effective les processus régionaux et thématiques en
cours.
Réunion du Conseil international
Porto Alegre, 25 janvier 2005
Le Conseil international du processus, sur le FSM
2007:
1 – Le FSM 2007 aura lieu en Afrique.
2 – L'organisation du FSM 2007 sera de la responsabilité
des organisations africaines. Le Conseil international
partagera cette responsabilité.
3 – Les organisations africaines présenteront à la
réunion du Conseil international, le calendrier et le
programme de travail pour le Forum social mondial 2007.
4 – Le conseil international développera dès à présent
une solidarité active avec le processus FSM 2007 en
Afrique.
NOTE : Je dois reconnaissance, pour la recherche, au
site officiel du FSM, aux services d'« Indimedia » et à
Fannie Olivier, Vincent Larouche et Samuel Auger,
étudiants en journalisme du Carrefour international de
la presse universitaire francophone. À partir des sites
et dans la Marmite sociale de mars 2005, publié par les
étudiants des sciences sociales à l'Université Laval.
FSM :
www.forumsocialmundial.org.br
Annexe 1
11 espaces thématiques différents :
A) Pensée autonome, réappropriation et socialisation des
savoirs et des technologies
B) Défendre la diversité, la pluralité et les identités
C) Art et création : construire des cultures de
résistance populaire
D) Communication : pratiques anti-hégémoniques, droits
et alternatives
E) Assurer et défendre des biens communs de la Terre et
des peuples
- comme alternative à la marchandisation et à la
domination des entreprises transnationales
F) Luttes sociales et alternatives démocratiques -
contre la domination néolibérale
G) Paix, démilitarisation et lutte contre la guerre, le
libre-échange et la dette
H) Vers la construction d'un ordre démocratique
international et l'intégration des peuples
I) Économies souveraines pour et par les peuples -
contre le capitalisme néolibéral
J) Droits humains et dignité pour un monde juste et
égalitaire
K) Éthique, cosmovisions et spiritualité - Résistances
et défis pour un nouveau monde
Annexe 2
Les treize tentes en détail
Douze tentes traitent de questions spécifiques. Les
autochtones, les mouvements noirs, les palestiniens, le
monde du travail, la réforme urbaine et le corporatisme
sont quelques uns des thèmes des organisations qui
promeuvent des débats permanents sur des questions
sociales, raciales, économiques et environnementales,
entre autres.
En plus des deux mil activités programmées pour le FSM
2005, qui aura lieu du 26 au 31 janvier à Porto Alegre,
les mouvements sociaux, syndicats, ONGs et peuples
organisent des tentes, sous lesquelles seront débattues
des questions liées à leurs luttes. Au total, il y aura
douze tentes réparties sur tout le territoire du Forum
social mondial, qui s'étend de la Cais do Porto au
parque Marinha do Brasil. Les débats, rencontres,
manifestations artistiques, expositions de photos et
rencontres de coordination entre les différentes
entités, font partie de la programmation de ces espaces.
Les mouvements noirs, la question autochtone, le
travail, la ZLÉA (ALCA en espagnol), le blocus
économique sur Cuba et le Venezuela, les mouvements
urbains et l'environnement sont des thèmes qui seront
discutés en permanence, parmi d'autres. Toutes les
activités sont suggérées et organisées par les entités
membres.
La Tente solidaire du Mouvement noir
La Tente solidaire du Mouvement noir est un endroit de
référence, de rencontre et de dialogue entre les
personnes et organisations qui sont en lutte, dans
divers endroits du monde, contre le racisme et toutes
les formes de discrimination et de ségrégation. La tente
est une reproduction du Quilombo Milton Santos e Lélia
Gonzales, qui, lors de rencontres antérieures du FSM, à
été un centre de séminaires, de panels et d'ateliers
liés à cette thématique.
Espace Puxirum (Autochtone)
La culture et les luttes des peuples autochtones
d'Amérique latine seront représentées dans un espace
nommé Puxirum, qui signifie travail collectif en
Tupi-Guarani. Leur art, aspects de leur quotidien,
problèmes, savoirs et spiritualité seront montrés et
débattus par les plus de 400 autochtones présents,
représentant prés de 100 peuples. C'est la première fois
que les peuples autochtones viennent organisés au FSM et
participent à des activités spécifiques. Lors des
derniers Forums, leur participation était restreinte au
statut d'invités et orateurs lors de certains
évènements.
Tente de la solidarité – Já Bast (Ça suffit)
Cette tente sera un local de rencontre de tous ceux qui
luttent contre le libre échange, la dette, la
militarisation et la guerre. L'objectif des
organisateurs est que cet espace soit un centre de
référence des campagnes sur ces thèmes. Ils souhaitent
également que l'organisation de cet espace se fasse de
manière collective, autant en ce qui concerne la
répartition de l'espace que la programmation des
activités. Au-delà de petites réunions et rencontre, une
table collective se tiendra dans la tente pour que les
groupes et organisations diffusent leurs campagnes,
distribuent leur matériel ou le mettent en vente à des
prix solidaires.
Organisation: Grito dos excluídos/Campanha Continental
contra a ALCA/ Campanha Jubileu Sul Brasil/Alianza
Social Continental / Rede dos Movimentos Sociais.
Tente “Maison de la Palestine”
Avec comme objectif de rapprocher tous les mouvements
palestiniens actifs lors du Forum, cette tente sera un
espace de rencontre et de diffusion des idées et de la
cause de ce peuple. Des activités culturelles ainsi que
des spectacles folkloriques, présentés par des groupes
palestiniens, et une exposition de photos sur
l'occupation israélienne, du journaliste et photographe
brésilien Rogério Ferrari, sont quelques unes des
activités proposées. Sur la place de l'alimentation sera
fait un travail spécial autour de la gastronomie,
mettant de l'avant les aspects culturels de
l'alimentation.
Organisation: Confederação Árabe Palestina do Brasil
(Copal)
Tente solidaire Cuba et Venezuela
Cette tente a comme axe principal les concepts de la
Solidarité avec Cuba et le Venezuela, la souveraineté
des peuples, la paix et l'unité latino-américaine. Dans
sa conception, la présence cubaine et vénézuélienne sera
très réduite. Ainsi, cette tente sera intégrée à part
entière dans l'ensemble de la programmation du FSM 2005,
servant de scène pour le déroulement de diverses
activités liés au Forum. Des activités culturelles
musicales, cinématographiques, des vidéos, des livres,
des expositions, des rencontres d'intellectuels se
tiendront dans la tente.
Il sera aussi possible de voir des expressions de
mouvements de solidarité avec Cuba, du Brésil, tout
comme du reste du monde, ainsi que certains thèmes de
l'agenda des luttes: Blocus contre Cuba, la paix, les
luttes contre la guerre et la militarisation, en défense
de l'environnement, entre autres. Un panel sur le blocus
de Cuba et sur l'intégration du mouvement syndical
latino-américain est à l'ordre du jour. Une conférence
de présentation d'un plan bolivarien d'intégration pour
l'Amérique latine (ALBA) en contre proposition de la
ZLÉA est un autre point de la programmation.
Organisation: Membres du Conseil International du Forum
social mondial de Cuba et Associação Cultural José Marti/RS,
Comitê de Solidariedade à Venezuela do RS
Tente de la Coalition oecuménique
Un espace de 300 mètres carrés à été organisé par le
Conseil mondial des églises, l'Association protestante
des agences de développement (Aprodev), le Fórum
Oecumênico Brasil (FeBrasil), le Conselho Nacional de
Igrejas Cristãs (Conic) et le Grupo Intereligioso de
Porto Alegre. Cet espace à comme objectif d'être un
local de rencontres et de référence des entités
écuméniques et de droits humains qui seront présentes et
actives dans l'espace thématique “Étique, cosmovision et
spiritualité”.
Tente des Amis de la terre
Des débats, panels, ateliers, vidéos et expositions de
photos sur la problématique de l'environnement sont
prévus dans cette tente. Tous les jours, un prix sera
attribué aux personnes qui résistent aux corporations et
grandes entreprises, par exemple, par l'organisation
d'une manifestation contre les investissements qui
détériorent l'environnement. La tente sera décorée par
un dinosaure gonflable, représentant le pouvoir des
grandes entreprises. Une exposition de photos sur les
risques dus à la construction de l'usine de Barra Grande
pour la forêt Atlantique sera présentée.
L'optique est de montrer la destruction causée par les
multinationales et la manière dont elles influencent
systématiquement les politiques de l'Union Europénne et
des institutions internationales. Comptabilité
corporative, commerce, environnement et développement
durable, institutions financières internationales,
changements climatiques, organismes génétiquement
modifiés et eau sont les thèmes qui seront discutés.
Organisation: Amigos da Terra Brasil, Canadian Council
et l'Observatoire européen des entreprises
Tente du monde du travail et des mouvements sociaux
Cet espace est celui de la Centrale unique des
travailleurs (CUT) en collaboration avec ses
confédérations et fédérations, autres mouvements
sociaux, comme l'UNE (Union nationale des étudiants) et
la Via Campesina, et organisations non-gouvernementales
(ONGs) liées au monde du travail. Cet espace est destiné
à la coordination de politiques et à la promotion et
mise en avant des collaborateurs de la tente.
Salle de réunion, de presse et de conventions forment un
espace qui cherche à être une référence pour les
questions liées au monde du travail, qui seront
débattues dans différents espaces du Forum. Le 27
janvier, auront lieu trois grandes activités: l'une
d'elles implique la Confédération nationale des
travailleurs en alimentation (Contac), une autre sera un
panel avec Frei Betto et une autre avec l'ONG Démocratie
et monde du travail, qui amène à Porto Alegre
l'économiste Marcio Pochman.
Organisation: Central Única dos Trabalhadores(CUT)
Tente solidaire de la réforme urbaine
Espace des mouvements União de Moradia Popular, Central
de Movimentos Populares(CMP), Movimento Nacional de Luta
pela Moradia (MNLM), Confederação Nacional da Associação
de Moradores (Conam) e Fórum Nacional de Reforma Urbana
(FNRU). Des débats, séminaires et panels sur la question
urbaine, du logement, de l'environnement et des chemins
du mouvement communautaire auront lieu dans cet espace.
Les mouvements doivent aussi faire une observation des
habitations existantes à Porto Alegre et dans la région
métropolitaine et une tournée avec les responsables de
la question urbaines et du logement de l'Organisation
des Nations Unies.
Planète Coopérative
Promue par le Syndicat et organisation des coopératives
de Rio Grande du Sul (OCERGS) et par le Service national
d'apprentissage du coopérativisme (Sescoop/RS), cet
espace a comme objectif de mettre en avant l'importance
du coopérativisme pour le développement des communautés.
Dans ce but seront organisés un grand évènement public
avec des dirigeants de ce secteur et des ateliers sur
des thèmes spécifiques. Une des activités sera organisée
en collaboration avec le président de l'Alliance
coopérativiste internationale (ACI), Ivano Barberini. La
présence de membres de la direction de pays du Mercosur
et de 11 États brésiliens a été confirmée.
Organisation: Ocergs e Sescoop
Tente des enfants et des adolescents
Dans cet espace seront organisées des activités tournées
vers les jeunes jusqu'à 18 ans, du 18 au 30 janvier. Sur
un territoire de 400 mètres carrés, cette tente se
trouve dans le « Parque Marinha do Brasil face au
Milênio Flat ». Cet espace, mis en place par les
partenaires du Forum national de la défense des enfants
et adolescents, prétend familiariser les jeunes aux
débats qui n'étaient auparavant accessibles qu'aux
adultes. Les enfants doivent être accompagnées d'une
personne responsable pour pouvoir participer aux
activités récréatives, réalisées sous l'orientation des
éducateurs. La programmation comprend des activités
culturelles, tout comme des ateliers de danse, de
capoeira, de percussion, de prévention des maladies
sexuellement transmissibles, la production d'un journal
et de familiarisation au langage des sourds.
Organisation: Rede Marista de Solidariedade
Tente de l'Inde
Cet espace comprendra une programmation spécifique au
peuple indien et la programmation sera diffusée par la
délégation indienne qui n'est pas encore à Porto Alegre.
Tente de l'Afrique
Annexe 3
Appel des Mouvements sociaux
Appel des Mouvements sociaux À la mobilisation contre la
guerre, le néolibéralisme, l'exploitation et l'exclusion
pour un Autre monde possible
Nous sommes des mouvements sociaux réunis dans le cadre
du Ve Forum social mondial. La grande réussite en termes
de participation, plurielle et massive, au FSM, nous
donne la possibilité et la responsabilité de rendre plus
nombreuses et meilleures nos campagnes, pour étendre et
renforcer nos luttes.
Il y a quatre ans, le cri collectif et global UN AUTRE
MONDE EST POSSIBLE, a brisé le mensonge selon lequel la
domination néolibérale est inévitable, ainsi que celui
de la “normalité” de la guerre, des inégalités sociales,
du racisme, des castes, du patriarcat, de l'impérialisme
et de la destruction de l'environnement. À mesure où les
peuples s'approprient cette vérité, leur force devient
irrépressible et se matérialise en des faits concrets de
résistance, de revendication et de proposition.
En cela, notre époque innove par l'explosion et
l'extension des mouvements sociaux sur tous les
continents et leur capacité à construire dans la
diversité, des convergences nouvelles et des actions
communes au niveau global.
Ainsi, des dizaines de millions d'hommes et de femmes se
sont mobilisés partout dans le monde pour la paix,
contre la guerre et l'invasion menée par Bush II contre
l'Irak. Les sommets comme le G8, l'OMC, le FMI et la
Banque mondiale, où un petit nombre prétend décider pour
toutes et tous, ont été questionnés et délégitimés par
l'action des mouvements sociaux. Les luttes populaires
en défense de la nature, des droits des peuples et des
biens communs, contre leur privatisation, telles que les
luttes menées en Bolivie, en Uruguay et par d'autres
peuples, ont démontré la possibilité de mettre la
domination néolibérale en crise. Des nouveaux espaces de
lutte politique et sociale se sont ouverts.
Le néolibéralisme est incapable d'offrir un futur digne
et démocratique à l'humanité. Cependant, aujourd'hui il
reprend l'initiative, en répondant à sa crise de
légitimité par la force, la militarisation, la
répression, la criminalisation des luttes sociales,
l'autoritarisme politique, et la réaction idéologique.
Des millions d'hommes et de femmes souffrent chaque
jour. Nous voulons ici rappeler la guerre au Congo qui a
déjà fait quatre millions de victimes. Pour tout cela,
un autre monde non seulement est possible, mais il est
nécessaire et urgent.
Conscients du fait que le chemin à parcourir est encore
long, nous appelons tous les mouvements sociaux du monde
à lutter pour la paix, les droits humains, sociaux et
démocratiques, le droit des peuples à décider de leur
destin, et l'annulation immédiate de la dette externe
des pays du Sud, à partir du CALENDRIER que nous
partageons au sein du Ve Forum social mondial :
CALENDRIER DE LUTTE
1. Nous appelons toutes les organisations et mouvements
sociaux participant au Forum social mondial ainsi que
ceux qui n'ont pas pu être présents à Porto Alegre, à
travailler ensemble une campagne pour l'ANNULATION
IMMÉDIATE ET INCONDITIONNELLE DE LA DETTE externe et
illégitime des pays du Sud, en commençant par les pays
victimes du tsunami, et d'autres qui ont souffert de
terribles catastrophes et crises au cours des derniers
mois.
Nous appuyons les Mouvements Sociaux du Sud qui se
déclarent créditeurs des dettes historiques, sociales et
écologiques. Nous exigeons la reconnaissance
internationale de ces dettes pour en stopper
l'augmentation, et la restauration de nos écosystèmes et
l'indemnisation des peuples. Nous exigeons l'arrêt de
l'exécution de projets et « d'accords d'intégration »
qui facilitent le pillage des ressources naturelles dans
les pays du Sud.
Nous appuyons l'exigence des Mouvements sociaux de
paysans et pêcheurs des régions affectées par le
tsunami, afin que les ressources pour l'urgence et la
réhabilitation soient administrées directement par les
communautés locales, et ainsi éviter de nouvelles
dettes, colonisation et militarisation.
2. Deux ans après l'invasion de l'Irak, l'opposition
globale à la guerre est plus forte que jamais. Pour le
mouvement contre la guerre il est temps d'augmenter les
actions et de ne pas reculer.
Nous exigeons la fin de l'occupation de l'Irak. Nous
exigeons que les États-Unis en finissent avec les
menaces à l'encontre de l'Iran, du Venezuela et d'autres
pays. Nous nous engageons à établir davantage de
contacts avec les forces anti-occupation en Irak et au
Moyen-Orient. Nous renforcerons nos campagnes contre les
transnationales impliquées dans l'occupation, nous
soutenons les militaires qui refusent de participer à la
guerre, et nous défendons les activistes poursuivis pour
être contre la guerre.
Nous appelons les mouvements sociaux à se mobiliser le
19 mars lors d'une grande journée d'action globale, pour
exiger le retrait des troupes d'occupation en Irak. Plus
de guerres !
3. Nous appuyons toutes les campagnes pour le
désarmement et la démilitarisation, y compris la
campagne contre les bases militaires des États-Unis dans
le monde, les campagnes de désarmement nucléaire, pour
le contrôle du commerce des armes et pour la réduction
des dépenses militaires et pour la fin de la production
des armes.
4. Sous le prétexte du “Libre échange”, le capitalisme
néolibéral avance en affaiblissant les États, en
dérégulant les économies et en « légalisant » des
privilèges pour les corporations transnationales grâce
aux Traités de libre échange (TLB). Après l'échec de la
ZLÉA, grâce à la pression populaire, on oblige
aujourd'hui l'Amérique centrale et d'autres pays à se
soumettre à des Traités de libre échange bilatéraux, que
nous, les peuples, nous rejetons. En Europe, la
directive Bolkestein de l'Union Européenne veut imposer
la privatisation complète des services publics. Dans ce
contexte, nous appelons à ce que toutes et tous se
mobilisent pendant les Journées d'Action Globale, du 10
au 17 avril ; au Sommet des Peuples des Amériques, à Mar
de Plata, en Argentine, en novembre 2005, et face à la
VIe réunion ministérielle de l'OMC, à Hong Kong, en
Décembre 2005.
5. Nous appuyons la Marche mondiale des Femmes, qui
réaliseront une nouvelle campagne d'actions féministes
globales, en parcourant le monde, au départ de São Paulo
le 8 mars et pour arriver le 17 octobre au Burkina Faso,
afin de réaffirmer leur engagement dans la lutte contre
le néolibéralisme, le patriarcat, l'exclusion et la
domination. Nous convoquons tous les mouvements sociaux
à mettre en place durant cette période des actions
féministes contre le libre-échange, le trafic sexuel, la
militarisation et pour la souveraineté alimentaire.
6. Nous appuyons les efforts des mouvements sociaux et
organisations qui promeuvent la lutte pour la dignité,
la justice, l'égalité et les droits humains,
particulièrement les Dalits, les Afro-descendants, les
peuples indigènes, les Roms, les Burakumins et les
secteurs les plus opprimés et réprimés de la société.
7. Nous appelons à la mobilisation de masse contre le
sommet du G8 en Écosse du 2 au 8 juillet. Nous irons
dans les rues et nous participerons au contre-somment à
Édimbourg et Gloneagles. Nous exigeons que : la pauvreté
passe à l'histoire, que la guerre s'arrête, que la dette
soit annulée et que soit imposé un impôt global sur les
transactions financières pour financer le développement.
8. Nous protestons contre les politiques néolibérales et
les appuis militaires de l'Union Européenne vers
l'Amérique latine. Nous convoquons à une mobilisation
pour la solidarité entre les peuples à l'occasion du
Sommet des Présidents d'Amérique latine et de l'Union
Européenne en Mai 2006 à Vienne, en Autriche.
9. Nous luttons pour le droit universel à une
alimentation saine et suffisante. Nous luttons pour le
droit des peuples, des nations et des paysans à produire
leurs propres aliments. Nous nous manifestons contre les
aides à l'exportation qui ruinent les économies des
communautés rurales. Évitons le dumping alimentaire.
Nous rejetons tous les aliments transgéniques, car outre
le fait de mettre en danger notre santé et notre
environnement, ils sont l'instrument pour le contrôle
des marchés par cinq entreprises transnationales. Nous
rejetons les brevets sur toute forme de vivant, en
particulier sur les semences, car les breveter c'est
aussi prétendre s'approprier nos ressources et le savoir
qui y est associé.
Nous exigeons la Réforme Agraire comme stratégie qui
permette de garantir l'accès des paysans à la terre, et
qui soit la garantie d'une alimentation saine et
suffisante, et non que la terre soit concentrée entre
les mains de transnationales et de latifundistas.
Nous exigeons la fin des actions contre les paysans dans
le monde entier, la libération immédiate des paysans et
prisonniers politiques qui existent de par le monde, et
l'arrêt de la militarisation des zones rurales.
Nous appuyons la production durable basée sur la
préservation des ressources naturelles : sol, eau,
forêt, air, biodiversité, ressources aquatiques, etc.
Nous appuyons la promotion de la production biologique
et agro-écologique.
Nous appelons à la mobilisation le 17 avril, journée
mondiale des luttes paysannes, et le jour anniversaire
de la mort de Lee, le 10 septembre, contre l'OMC.
10. Nous appuyons les campagnes et les luttes en défense
de l'eau comme bien commun public, contre sa
privatisation et pour la reconnaissance de l'accès à
l'eau comme un droit humain, telle que la campagne ‘Non
à la Suez en Amérique latine'. Nous invitons à
participer au Forum International du 18 au 20 mars à
Genève.
11. Nous partageons l'exigence de construire une
alliance entre mouvements sociaux et réseaux pour un
“Contrat mondial pour le climat : un monde solaire est
possible”. L'énergie est un droit à la vie et un bien
commun. La lutte contre la pauvreté et le changement
climatique exige que l'énergie durable soit dans les
priorités des initiatives et campagnes du mouvement
social. Nous appuyons la marche internationale sur le
climat en novembre.
12. La “Responsabilité sociale des transnationales”
n'est pas parvenue à éliminer les abus et les crimes des
transnationales. C'est pourquoi elle doit être
sérieusement mise à l'épreuve. Les mouvements
travaillent ensemble pour retirer du pouvoir aux
transnationales, stopper leurs abus et leurs crimes. Les
communautés doivent être libres pour se protéger
elles-mêmes, leur environnement et la société de la
domination des transnationales.
13. Nous appuyons les campagnes contre les
transnationales qui violent les droits humains, sociaux
et syndicaux, telles que celles contre Nestlé et Coca
Cola en Colombie, Pepsi et Coca Cola en Inde.
14. Nous appuyons la lutte du peuple palestinien pour
ses droits fondamentaux et nationaux, y compris le droit
au retour, basés sur le droit international et les
résolutions de l'ONU.
15. Nous demandons à la communauté internationale et aux
gouvernements d'imposer des sanctions politiques et
économiques à Israël, y compris l'embargo sur les armes.
Nous appelons les mouvements sociaux à se mobiliser
également pour les désinvestissements et les boycotts.
Ces efforts ont pour objectif de faire pression sur
Israël pour qu'elle applique les résolutions
internationales et respecte l'avis de la Cour
internationale de Justice de stopper la construction et
détruire le mur illégal de l'apartheid et en finir avec
l'occupation.
16. Nous appuyons les activistes israéliens qui luttent
pour la paix, et les refusniks dans leur lutte contre
l'occupation.
17. Nous condamnons le blocus injuste contre Cuba et
demandons un jugement juste pour les cinq cubains
emprisonnés aux États-Unis. De même, nous exigeons le
retrait immédiat des troupes militaires étrangères en
Haïti.
18. Nous reconnaissons la diversité de choix sexuel
comme une expression d'un monde alternatif, et nous en
condamnons la marchandisation. Les mouvements sociaux
s'engagent à partager la lutte contre les exclusions
pour des raisons d'identité, de genre et d'homophobie.
Nous joindrons nos voix contre toutes les formes de
marchandisation du corps, des femmes et des personnes
GLBT.
19. Nous appuyons le processus de construction d'un
réseau global de mouvements sociaux engagés dans la
défense des migrants, des réfugiés et déplacés. Le
néolibéralisme et les politiques de “guerre contre la
terreur” ont conduit à l'augmentation de la
criminalisation des migrants, de la militarisation des
frontières, du nombre de clandestins, et de la
disponibilité d'une main d'oeuvre bon marché. Nous
appuyons la campagne pour la ratification de la
Convention des Nations Unies pour les droits des
migrants, qu'aucun gouvernement du Nord ne veut
accepter. Nous appuyons la campagne pour l'établissement
d'un organisme indépendant qui sanctionne les
gouvernements ne respectant pas la Convention de Genève
pour les réfugiés et les droits des migrants et
migrantes.
20. Nous appuyons les campagnes et les luttes pour les
droits des enfants, contre l'exploitation par le travail
et sexuelle, contre le trafic d'enfants et le tourisme
sexuel.
21. Nous appuyons l'appel des exclus, des sans-voix,
pour développer une campagne de solidarité active et
impulser une marche mondiale où les opprimé(e)s et les
exclu(e)s élèvent leur voix pour conquérir le droit à
une vie digne.
22. Du 14 au 16 septembre, à l'Assemblée Générale de
l'ONU, les chefs de gouvernements du monde entier ont
pris des décisions sur la réforme des Nations Unies, et
ont révisé leurs engagements pour éradiquer la pauvreté.
Ce sont eux les principaux responsables de la situation
critique actuelle de l'humanité. Nous appuyons l'appel
de réseaux internationaux qui invitent à se mobiliser de
façon globale le 10 septembre pour un nouvel ordre
mondial démocratique, contre la pauvreté et la guerre.
23. Nous appuyons l'appel pour une mobilisation le 17
novembre, jour international des étudiants, en défense
de l'éducation publique, contre la privatisation et la
transnationalisation de l'éducation.
24. En solidarité avec le Vénézuela, la jeunesse du
monde est appelée à participer au 16e festival mondial
de la jeunesse et des étudiants au Vénézuela, du 7 au 15
août.
25. La communication est un droit humain fondamental.
Nous appuyons l'appel pour les mobilisations dans le
cadre du Sommet Mondial de la Société de la
Communication, à Tunis, du 16 au 18 novembre. Nous
appuyons l'appel à une forte convention internationale
sur la Diversité Culturelle, et nous nous opposons à la
marchandisation de l'information et de la communication
par l'OMC.
26. Nous appuyons l'économie sociale comme expression
concrète d'une alternative de développement juste,
solidaire, démocratique et équitable.
27. En défense de la santé publique et contre sa
privatisation, nous appelons tous les peuples du monde à
une lutte permanente. Nous appelons à la mobilisation
dans le cadre de l'Assemblée Générale en Défense de la
Santé des Peuples, à Cuenca, Pérou, en 2005, et dans le
cadre du Forum mondial de la santé, lors du Forum social
mondial en Afrique en 2007.
Ceci est un petit échantillon des mouvements sociaux en
lutte.
GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L'ESPOIR !
movsoc@uol.com.br
/
www.movsoc.org, Traduction de Isabelle Dos Reis
Annexe 4
MANIFESTE DE PORTO ALEGRE :
DOUZE PROPOSITIONS POUR UN AUTRE MONDE POSSIBLE
Depuis le premier Forum social mondial tenu à Porto
Alegre en janvier 2001, le phénomène des Forums sociaux
s'est étendu à tous les continents, et jusqu'aux niveaux
national et local.
Il a fait émerger un espace public planétaire de la
citoyenneté et des luttes. Il a permis d'élaborer des
propositions de politiques alternatives à la tyrannie de
la mondialisation néolibérale impulsée par les marchés
financiers et les transnationales, et dont le pouvoir
impérial des Etats-Unis constitue le bras armé. Par sa
diversité et par la solidarité entre les acteurs et les
mouvements sociaux qui le composent, le mouvement
altermondialiste est désormais une force qui compte au
niveau mondial. Dans le foisonnement des propositions
issues des Forums, il en est un grand nombre qui
semblent recueillir un très large accord au sein des
mouvements sociaux. Parmi celles-ci, les signataires du
Manifeste de Porto Alegre, qui s'expriment à titre
strictement personnel et qui ne prétendent aucunement
parler au nom du Forum, en ont identifié douze qui,
réunies, font à la fois sens et projet pour la
construction d'un autre monde possible. Si elles étaient
appliquées, elles permettraient enfin aux citoyens de
commencer à se réapproprier ensemble leur avenir.
Ce socle minimal est soumis à l'appréciation des acteurs
et mouvements sociaux de tous les pays. C'est à eux
qu'il appartiendra, à tous les niveaux - mondial,
continental, national et local -, de mener les combats
nécessaires pour qu'elles deviennent réalité. Nous ne
nous faisons en effet aucune illusion sur la volonté
réelle des gouvernements et des institutions
internationales de mettre en oeuvre spontanément ces
propositions, même quand, par pur opportunisme, ils en
empruntent le vocabulaire.
1.- Annuler la dette publique des pays du Sud, qui a
déjà été payée plusieurs fois, et qui constitue, pour
les Etats créanciers, les établissements financiers et
les institutions financières internationales, le moyen
privilégié de mettre la majeure partie de l'humanité
sous leur tutelle et d'y entretenir la misère. Cette
mesure doit s'accompagner de la restitution aux peuples
des sommes gigantesques qui leur ont été dérobées par
leurs dirigeants corrompus.
2.- Mettre en place des taxes internationales sur les
transactions financières (en particulier la taxe Tobin
sur la spéculation sur les devises), sur les
investissements directs à l'étranger, sur les bénéfices
consolidés des transnationales, sur les ventes d'armes
et sur les activités à fortes émissions de gaz à effet
de serre. S'ajoutant à une aide publique au
développement qui doit impérativement atteindre 0,7 % du
produit intérieur brut des pays riches, les ressources
ainsi dégagées doivent être utilisées pour lutter contre
les grandes pandémies (dont le sida) et pour assurer
l'accès de la totalité de l'humanité à l'eau potable, au
logement, à l'énergie, à la santé, aux soins et aux
médicaments, à l'éducation et aux services sociaux.
3.- Démanteler progressivement toutes les formes de
paradis fiscaux, judiciaires et bancaires qui sont
autant de repaires de la criminalité organisée, de la
corruption, des trafics en tout genre, de la fraude et
de l'évasion fiscales, des opérations délictueuses des
grandes entreprises, voire des gouvernements. Ces
paradis fiscaux ne se réduisent pas à certains Etats
constitués en zones de non droit ; ils comprennent aussi
les législations de certains pays développés. Dans un
premier temps, il convient de taxer fortement les flux
de capitaux qui entrent dans ces « paradis » ou qui en
sortent, ainsi que les établissements et acteurs,
financiers et autres, qui rendent possibles ces
malversations de grande envergure.
4.- Faire du droit de chaque habitant de la planète à un
emploi, à la protection sociale et à la retraite, et
dans le respect de l'égalité hommes-femmes, un impératif
des politiques publiques, tant nationales
qu'internationales.
5.- Lutter, en premier lieu par les différentes
politiques publiques, contre toutes les formes de
discrimination, de sexisme, de xénophobie et de racisme.
Reconnaître pleinement les droits politiques, culturels
et économiques (y compris la maîtrise de leurs
ressources naturelles) des peuples indigènes.
6.- Prendre des mesures urgentes pour mettre fin au
saccage de l'environnement et à la menace de changements
climatiques majeurs dus à l'effet de serre et résultant
en premier lieu de la prolifération des transports et du
gaspillage des énergies non renouvelables. Exiger
l'application des accords, conventions et traités
existants, même s'ils sont insuffisants. Commencer à
mettre en œuvre un autre mode de développement fondé sur
la sobriété énergétique et sur la maîtrise démocratique
des ressources naturelles, en particulier l'eau potable,
à l'échelle de la planète.
7.- Promouvoir toutes les formes de commerce équitable
en refusant les règles libre-échangistes de l'OMC et en
mettant en place des mécanismes qui permettent, dans les
processus de production des biens et services, d'aller
progressivement vers un alignement par le haut des
normes sociales (telles que consignées dans les
conventions de l'OIT) et environnementales. Exclure
totalement l'éducation, la santé, les services sociaux
et la culture du champ d'application de l'Accord général
sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC. La
convention sur la diversité culturelle actuellement en
négociation à l'UNESCO doit faire explicitement
prévaloir le droit à la culture et aux politiques
publiques de soutien à la culture sur le droit du
commerce.
8.- Garantir le droit à la souveraineté et à la sécurité
alimentaires de chaque pays ou regroupement de pays par
la promotion de l'agriculture paysanne. Cela doit
entraîner la suppression totale des subventions à
l'exportation des produits agricoles, en premier lieu
par les États-Unis et l'Union européenne, et la
possibilité de taxer les importations afin d'empêcher
les pratiques de dumping. De la même manière, chaque
pays ou regroupement de pays doit pouvoir décider
souverainement d'interdire la production et
l'importation d'organismes génétiquement modifiés
destinés à l'alimentation.
9.- Interdire toute forme de brevetage des connaissances
et du vivant (aussi bien humain, animal que végétal),
ainsi que toute privatisation des biens communs de
l'humanité, l'eau en particulier.
10.- Garantir le droit à l'information et le droit
d'informer par des législations : - mettant fin à la
concentration des médias dans des groupes de
communication géants ; - garantissant l'autonomie des
journalistes par rapport aux actionnaires ; - et
favorisant la presse sans but lucratif, notamment les
médias alternatifs et communautaires. Le respect de ces
droits implique la mise en place de contre-pouvoirs
citoyens, en particulier sous la forme d'observatoires
nationaux et internationaux des médias.
11.- Exiger le démantèlement des bases militaires des
pays qui en disposent hors de leurs frontières, et le
retrait de toutes les troupes étrangères, sauf mandat
exprès de l'ONU. Cela vaut en premier lieu pour l'Irak
et la Palestine.
12.- Réformer et démocratiser en profondeur les
organisations internationales en y faisant prévaloir la
primauté des droits humains, économiques, sociaux et
culturels, dans le prolongement de la Déclaration
universelle des droits de l'homme. Cette primauté
implique l'incorporation de la Banque mondiale, du FMI
et de l'OMC dans le système et les mécanismes de
décision des Nations unies. En cas de persistance des
violations de la légalité internationale par les
États-Unis, transfert du siège des Nations unies hors de
New York dans un autre pays, de préférence du Sud.
Porto Alegre, 29 janvier 2005
Annexe 5
Déclaration de clôture de la Table ronde sur les médias
communautaires et le développement durable
L'Association mondiale des radiodiffuseurs
communautaires (AMARC) a émis aujourd'hui la Déclaration
de Marrakech, un document rédigé par les participants à
la première Table ronde sur le thème des médias
communautaires pour un développement durable qui s'est
tenu le 21 novembre à Marrakech, Maroc.
Le but principal des organisateurs de la table ronde
était celui de faciliter un dialogue ouvert parmi les
principaux acteurs des secteurs de la communication et
du développement en ce qui concerne la réalisation des
objectifs du millénaire pour le développement. Les
délibérations ont porté notamment sur la radio
communautaire en Afrique, en tenant également compte des
expériences de l'Amérique latine, de l'Asie et du
Moyen-Orient. L'initiative d'AMARC de créer un groupe de
travail menant à la constitution du fonds de
développement pour la radio communautaire en Afrique a
été aussi un des thèmes principaux de cette réunion.
Cette table ronde a également servi de réunion
préparatoire à la deuxième phase du Sommet mondial sur
la société de l'information (WSIS) qui se tiendra en
Tunisie en novembre 2005.
Marrakech, le 21 novembre 2004
Nous, pratiquants et acteurs dans le secteur des médias
communautaires, participant à la première table ronde
sur les médias communautaires et le développement
durable tenue à Marrakech le 21 novembre 2004 ;
Reconnaissant que les médias communautaires, c'est à
dire les médias indépendants, gérés par leurs
communautés et établis au sein de la société civile, ont
un rôle particulier à jouer afin de favoriser l'accès et
la participation de tous, en particulier, des plus
pauvres et des plus marginalisés à l'information et aux
communications ;
Notant la reconnaissance grandissante de la contribution
primordiale que les médias communautaires peuvent faire
dans la réalisation des objectifs de la Déclaration du
millénaire et que les médias communautaires peuvent être
de véritables facilitateurs d'information, de voix et
des capacités de dialogue ;
Reconnaissant que les cadres régulateurs, légaux et
politiques qui protègent et promeuvent les médias
communautaires sont particulièrement cruciaux pour
garantir l'accès à l'information aux groupes vulnérables
;
Faisons appel aux gouvernements pour garantir que le
cadre légal des médias communautaires soit non
discriminatoire et qu'ils attribuent une allocation de
fréquences équitable à travers des mécanismes
transparents et responsables ;
Demandons que des objectifs soient établis pour
l'ouverture de l'attribution des licences de
radiodiffusion afin que la radiodiffusion communautaire
puisse opérer là où il n'est pas encore permis de le
faire ;
Insistons que la planification et la régulation des
bandes de fréquences radioélectriques puissent garantir
une capacité suffisante de spectre et de bande, et des
standards techniques appropriés, pour que les médias
communautaires puissent se développer dans un
environnement analogue et digital ;
Faisons appel pour un partenariat entre les bailleurs de
fonds et la société civile pour investir et soutenir les
initiatives d'information et de communication dirigées
par les communautés, utilisant les médias traditionnels
et les nouvelles technologies de l'information, incluant
les projets qui font provision des communautés les plus
pauvres, pour la diversité culturelle et linguistique et
pour la participation égale des femmes et des filles ;
Proposons que celle-ci inclue : Un engagement de
l'expertise des médias communautaires dans la
planification d'un investissement dans les médias et les
TIC ayant trait au développement, l'intégration du
secteur des médias communautaires dans tous les
investissements dans les TIC, l'établissement d'un fonds
de développement pour les médias communautaires en
Afrique, l'appui à l'établissement de fonds au niveau
national pour un soutien
aux médias communautaires ; et acceptons d'établir un
groupe de travail sur le financement et la recherche de
ressources pour les médias communautaires afin de faire
avancer ces propositions et pour évaluer leur
réalisation.
Annexe 6
CÉRÉMONIE DE CLÔTURE FSM5
Cette cinquième édition du Forum social mondial a
commencé comme l'expression de la diversité planétaire,
polyphonie de voix qui se rencontrent dans les désirs
universels de tolérance, de justice, de paix et
d'égalité. Cette clôture est dans ce même esprit. Mais
ce forum a eu le défi d'être plus positif, d'avancer
dans les agendas communs et proposer des actions. Pour
cela, il a été complètement autogéré. Toutes les activés
ont été développées par les organisations participantes.
Dans les 13 Espaces thématiques, il y avait des panneaux
d'affichage pour recevoir des propositions fruit des
discussions et des assemblées. À ce moment, 352
propositions ont été affichées sur ces panneaux. Elles
seront diffusées pour que d'autres mouvements,
organisations et personnes puissent s'y intégrer.
Tout cela s'est passé dans une géographie propre : le
Territoire social mondial, situé au long de la bordure
du fleuve Guaíba, où nous avons discuté des propositions
et nous avons partagé cette expérience de vie. Avec les
contradictions et les conflits. Nous célébrons la vie
communautaire et la responsabilité commune dans un
espace ouvert, public, collectif et démocratique. Le
territoire du forum a été un laboratoire pour la
transformation de la vie. Il a été le lieu de
convergence de nombreuses initiatives. C'est la
rencontre entre la communauté du Forum et de Porto
Alegre, la ville dont le symbole est le coucher du
soleil au Guaíba, qui n'a pas un propriétaire, il n'a
pas été construit, il appartient à tous et à personne de
la même façon. C'était ce crépuscule qui, tous les
jours, a couper un territoire en mouvement, géographie
d'un monde en changement.
Sur le territoire du Forum, de nombreuses pratiques pour
le changement ont été vécues. La bio construction a
montré qu'une maison peut naître à partir d'un simple
arrangement rationnel de ce que la nature offre.
L'économie solidaire, avec des prix justes et une
consommation éthique, a été présente. Des pratiques qui
sont des défies, comme l'usage du logiciel libre, le
réseau de bénévoles pour la traduction et les nouvelles
formes de communication partagées ont été incorporés au
quotidien. Cela a exigé de l'apprentissage, de la
persistance, du travail. Mais pour ceux qui veulent
changer les choses, il existe un seul chemin : essayer.
Pour cela nous essayons, nous insistons, nous résistons
et nous persistons. C'est pour le moment une manière de
rendre l'Autre façon de construire le monde possible
selon la façon d'apprendre en le faisant ensemble.
Cette année, pour la première fois, le Campement de la
jeunesse a été incorporé à la géographie du Forum, en
innovant dans les pratiques communautaires et
d'autogestion et en radicalisant la défense des droits
de l'homme.
Cette année, l'autogestion s'est faite présente dans
toutes les pratiques, dès le premier moment. À la place
des événements avec des grandes conférences, il y a eu
une discussion horizontale, plurielle et démocratique
d'une multiplicité de sujets. Des activités qui ont
permis la rencontre de nombreuses organisations et
personnes, la construction d'un réseau, planification
des actions, permettant des nouvelles rencontres. Parce
que le Forum, ne commence ni ne finit dans cet espace.
Il est le moment pour la convergence de mouvements qui
luttent, se rencontre et qui continuent à lutter. De
nouvelles propositions d'action surgiront dans ce
processus.
Ce Forum s'est multiplié dans le coeur et dans l'action
de beaucoup de gens. Au total : 155 000 participants,
dont 35 000 qui ont été au Campement de la jeunesse et 6
880 étaient des communicateurs, originaires de 135 pays
et impliquées dans 2 500 activités. Et des gens qui font
de la bonne volonté, même pour résoudre des problèmes,
une inestimable base pour que ce Forum aient lieu : 2
800 bénévoles motivés par la conscience et par la
solidarité. Tout le monde a aidé à donner un sens à
l'esprit du Forum, qui s'éparpille partout sur la
planète. Des millions de personnes se sont connectées au
Forum par des formes variées de moyen de communication.
Il nous reste et aussi à tout le monde, un spectacle de
la diversité qui a commencé à la fin de l'après-midi du
26 janvier 2005 : 200 000 personnes qui marchaient pour
Porto Alegre. Là, ils étaient les malabars devant une
planète bleue supportés par de nombreuses mains. Les
mouvements sociaux et populaires, les syndicats, les
ONG. Et beaucoup des nuances et des visages. Vêtements
arabes, indiens, chinois, indigènes. Des yeux
asiatiques, des yeux bleus, des peaux blanches,
l'expression de la conscience d'être noir. Des drapeaux
arc-en-ciel. Une mer de gens plein de vie au coeur de la
ville.
Cette énergie se propage sur une planète en mouvement.
Le mouvement continue. Et ce Forum encourage de
nombreuses actions qui y sortent plus fortes et plus
organisées, avec des agendas pour toute l'année. Le
dialogue et la rencontre revigorent les perspectives,
ouvrent l'horizon. En 2006, le Forum social mondial sera
décentralisé, aura lieu en différents lieux du monde. En
2007, il sera en Afrique. Autogestionnaire,
participatif, démocratique, fait par les organisation,
entités et personnes qui veulent construire un nouveau
monde avec paix, justice et égalité. Le mouvement
continue. Avançons. Il faut agir, marcher, transformer,
vivre. Un autre monde possible dépend de nous.
Porto Alegre, 31 janvier 2005 |