Énergies
nouvelles
L'éolienne du futur n'est pas celle que
vous pensez !
Par Daniel Allard
Un groupe de gens d'affaires du Québec
est déterminé à offrir une alternative éolienne qui a un
très, très grand avantage : fini les pales géantes, que
plusieurs ne trouvent pas si belles que ça à voir
tourner, et tourner encore... et de plus en plus... dans
les cieux du Québec.
En lisant la presse quotidienne récemment, on pouvait
apprendre qu'une compagnie de Calgary propose un nouveau
type d'éolienne, lui aussi différent des éoliennes
familières qui ne sont guère plus que d'imposantes
hélices au bout de grands bâtons! Mais la société Clear
Power explique également qu'elle devra ouvrir un nouveau
centre de recherche le printemps prochain, dans le sud
de l'Alberta, près de Pincher Creek, où elle y réalisera
des essais sur trois versions de son éolienne (une
placée sur axe vertical et les deux autres sur des axes
horizontaux ; dans ce cas, le nouveau type d'éoliennes
ressemble à un hangar circulaire sur le sol).
Une éolienne placée sur axe vertical, c'est exactement
le concept, déniché en Finlande, pour lequel la
compagnie québécoise Exporalliance possède, depuis août
2004, une licence de distribution exclusive pour l'Est
du Canada (Québec/Maritimes), le Nunavut et le Chili. Et
dans leur cas, pas besoin de centre de recherche. C'est
plutôt la recherche de partenaires permettant
d'assembler les composantes de cette technologie, ici,
au Québec, qui occupe le gros de leur temps.
«
Notre première cible sera d'approvisionner le Grand Nord
québécois, pour des raisons purement économiques »,
expliquait Gilles Parent, Vice-président Énergie et
Direction Asie, lorsque nous l'avons rencontré au bureau
d'Exporalliance, dans un parc industriel de la ville de
Québec. « Toutes les tentatives passées ont été
lamentables, entre autres à cause des givres extrêmes et
de la force des vents. » Et l'homme sait de quoi il
parle, ayant lui-même séjourné à lqaluit, sur la Terre
de Baffin, de 1989 à 1992. « Mais là, j'ai trouvé une
technologie qui marche », assure-t-il.
La technologie Windside, dont il parle, a été développée
en 1979 par le finlandais Risto Joutsiniemi. En
production depuis 1982, elle a fait ses preuves et a été
livrée aux quatre coins du monde. Il faut savoir que
mondialement, le vent moyen prévalent est d'environ 3
m/s. La construction spéciale des aubes WS (abréviation
de Windside) permet d'utiliser des vents de 1-3 m/s,
soit des vitesses insuffisantes pour beaucoup d'autres
types d'éoliennes. L'éolienne WS fonctionne aussi par
tempête, testée à 60 m/s. Deux hauts-faits qui sont des
records mondiaux permettant de dire que « l'éolienne WS
produit, quand d'autres sont arrêtées, par une petite
brise estivale ou durant une dure tempête hivernale.
Elle produit quand d'autres sont gelées. Sur l'année,
l'éolienne WS produit au moins 50% plus d'électricité
que des éoliennes conventionnelles à hélices », soutient
le site Internet de la compagnie.
WS cumule deux records du monde:
démarrage au vent le plus faible (1-3m/s)
et résistance aux vents
les plus forts (60m/s)
« Windside fabrique toutes ses
composantes, incluant les génératrices, un élément très
important », tient à souligner Gilles Parent. « Et
toutes les grosseurs d'éoliennes sont possibles avec
cette technologie ; il ne s'agit que d'ajuster les
mesures pour faire varier la machine d'une capacité de
10 kW à 5 000 kW ».
L'homme
était évidemment ravi de constater qu'Hydro-Québec vient
d'accepter le principe du producteur individuel. En se
mettant ainsi au même niveau qu'une bonne dizaine
d'États américains et de l'Ontario, la société d'État
québécoise autorise donc sa clientèle à faire tourner le
compteur d'électricité à l'envers, si celle-ci s'équipe
pour être producteur individuel. Ravi parce que les
fiches techniques des 4 modèles de base de la
technologie Windside disponible dès maintenant
sur les marchés du Canada et du Chili montrent que
l'installation d'éoliennes domestiques en milieu urbain
est déjà du domaine du possible.
Bien que les éoliennes permettent la transformation du
vent, source d'énergie gratuite et indépendante, en
électricité, une telle production d'électricité est
influencée par les conditions climatiques, ainsi que la
vitesse, la turbulence et la direction des vents. Et la
forme unique des éoliennes Windside, une technologie
brevetée issue de l'ingénierie navale, permet de
contrôler ces influences et de produire de l'électricité
toute l'année durant et dans toutes sortes de
conditions, aussi extrêmes que celles des champs de
glace du Groenland et du désert du Sahara... mais
également sur un simple toit de bâtiment en plein
centre-ville. Son principe de turbine autonome verticale
tournant sur son propre axe a l'énorme avantage d'être
extrêmement silencieux et très sécuritaire. Même un
enfant peut l'arrêter ! Esthétique, elle peut être aussi
implantée en pleine zone urbaine.
Elle peut être implantée
en pleine zone urbaine
« Je suis davantage porté à défendre une
cause qui démocratise l'utilisation de l'énergie
éolienne », soutient Gilles Parent maintenant
distributeur d'éoliennes de petite, moyenne et grande
puissance, à axe vertical, dont les applications sont
aussi très diversifiées : alimentation d'appareils
fonctionnant sur le 110V ; dans les endroits où ne se
rend pas le réseau électrique (le désert, la montagne,
sur les océans, camps et chalets en zones éloignées ;
s'installe sur une tour ou un toit de bâtiment,
roulottes, bateaux, caravanes, etc. ; permet le pompage
d'eau, éclairage, ventilation, télécommunications,
portables, surveillance, radio, télévision.
Et quand les premières ventes se concrétiseront, pas
question de se lancer dans l'installation. Exporalliance,
qui est une firme de démarchage commercial en B2B
opérant principalement dans 4 secteurs d'activités, dont
celui des éoliennes, cherche plutôt à s'associer à des
réseaux d'installateurs déjà existants.
Le coût d'une éolienne domestique n'est pas encore à la
portée de tous au Québec. Si les efforts en recherche de
partenaires en assemblage des composantes de l'équipe d'Exporalliance
portent fruit, on pourrait voir apparaître d'ici
quelques années de plus en plus de toitures
résidentielles et commerciales fières de faire un clin
d'œil rentable à Éole autant qu'à Hydro-Québec.
Au Japon, la production d'énergie dite renouvelable
représente actuellement 1% du total (alors que la
filière nucléaire compte pour 14% du bilan énergétique
nippon) et nos premières recherches sur le sujet avaient
permis d'identifier que deux compagnies japonaises
étaient déjà actives dans les éoliennes domestiques:
Zephyr Corp et Shinto Electronics.
www.exporalliance.ca |
|