FUSION ET FOISON
L'HÉRITAGE DES JUMELAGES INTERNATIONAUX
POUR LA QUÉBEC NOUVELLE

 

Il y a des problèmes pires que cela! Il s'agit même d'un "heureux problème", en fait. Cet enjeu des fusions sur le territoire actuel de la Communauté urbaine de Québec impose l'obligation de se poser les bonnes questions et aussi toutes les questions. Savez-vous que la région de Québec, sous la formule de la nouvelle ville-unique que propose le maire Jean-Paul L'Allier, se retrouverait gonflée d'une bonne quarantaine de jumelages et d'ententes de toutes sortes avec des villes aux quatre coins de la planète?

Un problème? Oui et non! Dans la mesure ou le gouvernement du Québec favorise cette option, les nouveaux élus de la nouvelle ville auront évidemment des choix à faire. Dans l'état actuel des choses, si vous êtes à Namur, en Belgique, jumelle de Québec (Canada), et que vous prenez la route vers le sud pour moins de vingt minutes, la ville de Dinant vous saluera en affichant son jumelage avec Sainte-Foy (Canada)!

L'actuelle ville de Québec a les ressources pour entretenir correctement que quatre ou cinq jumelages en titre, pas davantage, soutient présentement Jean-Paul L'Allier. Que pourra faire la ville-unique? Que se permettra-t-elle de faire?

Il faudra également doter le nouveau territoire d'une équipe de fonctionnaires habilités à honorer dignement les engagements collectifs internationaux de toute la région et aussi d'en maximiser le potentiel pour notre développement et notre rayonnement international.

Mettre fin à un mariage international n'est pas chose simple, diplomatiquement parlant. Mais pourquoi un "quartier Sainte-Foy" ne garderait-il pas sa singularité d'échanger avec une ville comme Dinant? La façon actuelle de Jean-Paul L'Allier de bâtir la coopération internationale de la ville à partir de trois types, trois degrés, de relations  - pacte d'amitié, entente de coopération, jumelage - a l'immense avantage de donner beaucoup de souplesse.

Laisser autrement dormir un jumelage officiel, c'est aussi le faire mourir un peu! Comme le fait actuellement la ville de Québec avec la capitale de l'État de New York, Albany. Un jumelage des années 80, dont le maire ne parle même plus lorsqu'il doit énumérer ses villes jumelles à travers le monde.

Il y a des problèmes pires que cela... Redisons-le! Mais qui a réfléchi à cet éventuel imbroglio diplomatique international, jusqu'à maintenant?

Daniel Allard
Rédacteur en chef