Entrevue avec la secrétaire générale
intérimaire de l'OVPM
Secrétaire générale intérimaire de l'OVPM |
par Daniel Allard Après
Marcel Junius et Denis Ricard, c'est une femme qui a maintenant les commandes du secrétariat
général de l'Organisation des
villes du patrimoine mondial. De janvier 2000 à juillet 2001, c'est
à la Norvégienne originaire de la ville de Bergen, Siri Myrvoll, qu'a été confié l'intérim de la fonction, le temps
que Denis Ricard complète son mandat spécial à l'organisation du Sommet
des Amériques. Un événement majeur qui se tiendra à Québec, en
avril 2001. Siri
Myrvoll, Dr. Philos est d'abord
une archéologue de formation spécialiste des villes médiévales. Depuis
1993, elle dirigeait le service du Patrimoine de la ville de Bergen. C'est
depuis cette époque qu'elle est proche de l'OVPM, ayant largement
participé aux activités de l'organisation. Bien
que cette nomination constitue pour elle sa première expérience de
gestion au sein d'une organisation internationale, madame Myrvoll n'hésite
pas à se fixer plusieurs objectifs. Loin d'elle l'idée de tranquillement
tenir la barre pour dix-huit mois, en attendant le retour de Denis Ricard.
À travers son apparence plutôt réservée, on découvre que cette femme
nordique a clairement la détermination de laisser sa marque. S'OUVRIR DAVANTAGE SUR
L'ASIE ET L'AFRIQUE Avec
172 villes membres provenant de 67 pays, l'OVPM n'en reste pas moins une
organisation internationale largement euro-américaine, où le monde
occidental occupe beaucoup de place. Son secrétariat général est à Québec
et ses trois bureaux régionaux sont situés en Europe
- à Bergen et Budapest - et dans la ville mexicaine de Guanajuato.
"Pour rendre l'OVMP vraiment international, je me donne pour objectif
d'en ouvrir au moins deux autres; un bureau régional en Asie et un en
Afrique". A-t-elle
une priorité? «Non, je n'ai pas de priorité pour un continent par
rapport à l'autre. Il s'agira de saisir les opportunités»,
souligne-t-elle. MONTER EN GRADE À L'UNESCO "Nous
sommes aujourd'hui reconnu en tant qu'organisation internationale en bonne
partie grâce aux efforts de Denis Ricard", ne se gêne-t-elle pas de
dire. Tout en voulant à juste titre reconnaître les pas de géant que ce
gestionnaire de carrière a fait faire au jeune organisme dans le monde
complexe des organisations internationales, on sent très bien que, comme
scientifique, elle compte aussi mettre à profit son passage à l'OVPM.
"Je voudrais obtenir la même reconnaissance à l'UNESCO, que celle
que nous avons actuellement à l'ICCROM et à l'ICOMOS",
poursuit-elle. Le
Centre international d’étude
pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM)
a été fondé par l’UNESCO en 1956. Il est la seule organisation
intergouvernementale (avec plus de 90 États
Membres) chargée de la conservation de
tous les types de patrimoines, meubles ou immeubles et joue un rôle de
premier plan dans la conservation du patrimoine culturel dans le monde
entier. Le Conseil
International des Monuments et des Sites (ICOMOS) est
une organisation non-gouvernementale internationale de professionnels, qui
oeuvre à la conservation des monuments et des sites historiques dans le
monde. Le siège de l’ICCROM est à Rome, alors que celui de
l'ICOMOS est à Paris, comme celui de l'UNESCO. Siri
Myrvoll croit d'ailleurs que le choix qu'elle a fait de garder sa résidence
permanente en Norvège pour la durée de son intérim lui permettra de
faire avancer encore mieux ses dossiers auprès de l'UNESCO. "Je
participe souvent à des conférences et c'est plus facile de se déplacer
vers Paris lorsqu'on est déjà sur le continent." Grâce
au bagage scientifique qu'elle possède, elle compte également donner
encore plus de profondeur à l'OVPM en matière de gestion du patrimoine. Mariée,
elle n'a pas d'enfant, mais se fait un plaisir de vous présenter ses deux
chiens, qu'elle garde auprès d'elle même lorsqu'elle travaille de son
bureau de la rue Saint-Nicolas, à Québec, grâce à l'écran de son
ordinateur et la magie d'Internet. Elle aime aussi rappeler un souvenir de
l'époque où elle avait 14 ans, alors qu'elle admira Québec du pont du
navire à bord duquel elle traversa l'Atlantique, en partant de Rotterdam
pour joindre Montréal, en compagnie de son père. C'était en 1958 et
elle rapportera de belles photos de Québec prises du navire. Mais la
première fois qu'elle mettra les pieds dans la ville, c'est en 1998. D'ici
juillet 2001, au rythme d'une dizaine de jours chaque six semaines, elle
aura aussi l'occasion de poursuivre sa découverte de Québec, des Québécois
et de leur langue. |