Où vont le Québec et sa capitale?

Entrevue avec Louise Beaudoin, ministre des Relations internationales au Gouvernement du Québec

"Priorité: la santé... Aucune expansion du réseau du Québec à l'étranger en 2000, si ce n'est l'engagement déjà pris pour Chicago, qui est en train de se faire, comme on a fait tout dernièrement pour Boston."

                                                - Louise Beaudoin

 

Lorsqu'il a formé son nouveau gouvernement suite à sa victoire électorale de novembre 1998, le premier ministre Lucien Bouchard a demandé à Louise Beaudoin de quitter le ministère de la Culture pour lui confier la charge de ministre des Relations internationales. Après la Culture et les Communications, la responsabilité de la Loi 101, un poste à la Délégation générale du Québec à Paris et une longue expérience aux affaires inter-gouvernementales canadiennes, toutes des fonctions qu'elle a aussi occupées avec ferveur, Louise Beaudoin a maintenant charge de la "diplomatie " du Québec. À ce titre, elle est aussi le grand patron du réseau des représentations du Québec à l'étranger. C'est à ce titre qu'elle a accepté de nous accorder cette entrevue, le 21 janvier dernier, pour parler de l'avenir du Québec à travers le développement de son réseau de délégations générales, de délégations, de bureaux commerciaux,  d'immigrations ou de tourisme, d'antennes commerciales et de délégués non-résidents, ces derniers étant bénévoles et en fonction essentiellement à partir du Québec.

Entrevue réalisée par Daniel Allard

(CMQC) Madame la ministre, avant de parler de l'avenir, permettez une seule question sur le passé. Je sais que personne n'admettra l'erreur d'avoir fermé - je dis bien fermé - autant de délégations en 1996, mais ma question est de toute façon plus large. Vous en convenez, le mot clé en diplomatie, c'est "continuité". Et dans votre entrevue récemment publiée dans le quotidien Le Soleil, vous parlez de la fin du redéploiement du réseau. Or, on remarque que le Québec se retrouve effectivement plus ou moins à la case départ, c'est-à-dire la réalité d'avant les fermetures de 1996, face aux régions du monde à nouveau couvertes par son réseau. Si on part du principe que c'est rentable pour l'économie du Québec d'avoir un réseau à l'étranger, pourquoi avoir fermé pour ensuite réouvrir, à quelques exceptions près, aux mêmes endroits?
(L. B.) "Je ne sais pas si ce sont les mêmes aux mêmes places; pour vous dire franchement, je n'ai pas fait de score là-dessus, mais ce qui est certain, et il n'y a pas de secret là-dedans, c'est qu'il y avait l'objectif du déficit zéro. Il fallait que tout le monde y participe. C'est tout. C'est pas compliqué!..."

(CMQC) Donc, c'est pas rentable les délégations à l'étranger?
(L. B.) "Oui... Rentable...! C'est pas rentable...! Vous savez très bien qu'on ne peut pas faire un calcul genre il y a eu tant de missions à l'étranger, ...etc. ...C'est très difficile, on est dans l'impondérable. On ne peut pas faire une colonne de chiffres disant: avec une délégation générale versus une antenne commerciale; vous voyez très bien, on a fait toutes sortes de choix, avec des antennes commerciales, on a même des délégués itinérants. Alors ce type de calcul là, on ne peut pas être très précis. Donc, il est certain que c'est rentable. Il n'y a pas une autre province canadienne qui en a, en passant. L'Ontario et l'Alberta ont tout fermé. Eux, ils se fient aux ambassades! Nous, on pense qu'on a une valeur ajoutée à avoir des services économiques québécois, parce qu'on pense qu'historiquement on n'a été plus ou moins bien servi par le réseau des ambassades canadiennes.

Mais faire un vrai calcul économique. D'abord, moi je refuse de prétendre qu'il y a l'économie d'un bord, puis le reste de l'autre. L'économique, la culture, les affaires publiques, enfin etc... Le rayonnement international du Québec, tout ça, est extrêmement inter-relié et nos meilleurs ambassadeurs c'est souvent les culturels, plutôt que les économiques. Alors on ne peut pas faire ce type de calcul.

(Reprise après un téléphone important et rappel de la question.)

Oui, on a dû fermer des délégations, car tous les ministères devaient faire leur part. On n'avait pas le choix!"

(CMQC) C'était un choix politique de privilégier l'opinion immédiate de la population sur la scène québécoise, plutôt que de lui expliquer l'implication à plus long terme d'autant de fermetures. On a toujours le choix, en politique! Ne croyez-vous pas?
(L. B.) "Écoutez. Ici [au MRI], il y a eu des coupures de 10M$, je pense. Ce qui est vrai, c'est qu'y avait comme pas le choix, à partir du moment où le gouvernement, collectivement, avait décidé d'atteindre le déficit zéro. Alors, c'est ça [les fermetures de délégations], c'a été une conséquence de cela." 

(CMQC) Passons maintenant au futur. Je suis un homme d'affaires, disons de l'île d'Orléans, qui part à zéro en matière de politique et de commerce international. Les nombreux programmes d'incitation à l'exportation, autant fédéraux que du Québec, m'ont allumé. Que dois-je comprendre du réseau du Québec à l'étranger? De ce qu'il peut faire pour moi?
(L. B.) "Que ce soit une antenne, un bureau, une délégation générale... si c'est une antenne commerciale, il va y avoir deux personnes qui sont des recrutés [sur place]; si c'est une délégation générale, alors il y a un directeur du  bureau [service commercial], avec des adjoints - des Québécois - puis aussi des recrutés locaux. Là il y a une ampleur. C'est une question de degrés vous savez, pas de nature. Pour les services, en vrac, ce qui est le plus important pour les gens d'affaires, c'est de bien connaître l'économie, le marché du pays visé."

(CMQC) Permettez-moi de reformuler ma question. Par rapport au réseau, que devons nous comprendre, à savoir qui contrôle le volet économique. C'est vous ou Bernard Landry et le ministère de l'Industrie et du Commerce?
(L. B.) "TOUT!!! le réseau relève de nous! Écoutez, la preuve, c'est que tous ces fonctionnaires ou recrutés locaux, etc... sont dans nos effectifs. C'est la plus belle preuve, ils sont dans nos effectifs. Mais on travaille avec le MIC, c'est bien évident...

(CMQC) Justement, nous y sommes! Démêlez-nous ça?
(L. B.) "Tout ceux qui sont au service du Québec à l'étranger sont dans nos effectifs. Quand on va défendre nos crédits à l'Assemblée nationale, il y en a, écoutez, 300 à l'étranger. Trois cents!!!

(CMQC) Incluant les commerciaux?
(L. B.) "OUI!!! Même les commerciaux, même les gens de l'immigration dépendent de nous. Il y a une intégration du ministère. Un fonctionnaire de l'immigration, pendant le temps qu'il passe à l'étranger, il s'en vient chez-nous! Son poste relève de nous. Quant il revient, il retourne dans son ministère d'origine. Même chose pour le MIC. Même chose pour la culture..."

(CMQC) Est-ce que c'est comme ça depuis les changements qui ont séparé le commerce extérieur d'avec les relations internationales?
(L. B.) "Je ne le sais pas. Moi, lorsque j'était Déléguée générale du Québec à Paris, c'était comme ça  et c'est tout ce dont je me souviens... Écoutez, il y a une chose qui est claire, selon la loi - qui a été adoptée sous Sylvain Simard, je crois - c'est que les 300 fonctionnaires, bien qu'il y en a qui ne sont pas des fonctionnaires dans ce nombre parce qu'il inclut les recrutés locaux, mais bref, pendant leur séjour, qu'il soit de trois jours, quatre ans, cinq ans dans certains cas, ils sont tous des employés qui relèvent du MRI, pour qu'il y ait une intégration d'objectif, puis de mandat. Ils relèvent tous de notre ministère!"

(CMQC) Ils relèvent du MRI. Mais dans le "Day to day" ?
(L. B.) "Bien dans le "Day to day", bien évidemment, ils vont travailler avec leur ministère, avec le MIC... Mais ça change quoi? Il y a un chef de poste! À Paris, je l'ai été..., j'ai été chef de poste, mais j'avais un directeur du service économique, qui me faisait rapport, comme le directeur du service culturel, comme le directeur du service d'immigration, mais cela ne l'empêchait pas de travailler directement avec le MIC au besoin. Mais sur place, il y a UN chef et ça marche...

Il n'y a pas de formule idéale dans ce domaine. Écoutez, le commerce extérieur est là, les relations internationales on est ici. Le MRI, dans le fond, doit intégrer toutes les dimensions. Moi, ma job, c'est d'intégrer toutes les dimensions. Il y a une dimension immigration, exemple. J'y suis pas indifférente, je pense!  Il y a 30 000 immigrants qui viennent à Montréal. Et je suis en même temps responsable de l'application de la Charte [de la langue française], par dessus le marché! Alors, cela m'interroge... Ce sont tous des ministères sectoriels. La culture, j'en ai été responsable pendant trois ans et la projection de la culture québécoise me préoccupait beaucoup. Le MIC pour la projection économique et commerciale. L'immigration, bon, etc..., mais nous, notre job, c'est d'intégrer tout cela. Puis de dire: les intérêts du Québec dans le monde se résument, en quelque sorte, dans l'intégration faite dans notre ministère."

(CMQC) Supposons que la semaine prochaine, deux femmes d'affaires de l'Est du Québec ou de la région de Québec - c'est la même chose côté aéroport - vont à Dorval pour prendre un vol inter-continental quelconque. Elles s'en vont toutes les deux développer leur entreprise. Le hasard veut que l'une va trouver parmi les passagers Louise Beaudoin et l'autre Bernard Landry. Dans la mesure, évidemment, où elles ont toutes les deux le "guts" d'aller vous parler, laquelle est la plus chanceuse des deux par rapport à son objectif de développer son entreprise sur les marchés étrangers?
(L. B.) "Ca dépend... Écoutez, nous sommes complémentaires, on ne peut pas se mettre en opposition, nous sommes deux amis qui travaillons ensemble... Si c'est une entreprise culturelle, je lui recommanderais de venir me voir. La haute technologie, je connais cela assez bien aussi, car j'ai été  responsable de l'autoroute de l'information pendant trois ans et je connais ça... Mais dans le manufacturier, c'est peut-être plus Bernard...

(CMQC) Dans le quotidien, comment ça se passe? Avez-vous toujours le réflexe de déléguer au MIC? Vous êtes le boss du réseau, tout de même. Vous savez comment ça se passe. Quand on rencontre un ministre dans un avion, après on imagine que les choses vont pouvoir aller vite...
(L. B.) "Vous savez, ici c'est un ministère de coordination, horizontal. Ce n'est pas un ministère sectoriel. Ici, on coordonne. Il faut bien que vous compreniez cela... C'est un ministère horizontal, dont un des mandats est de faire que tous les secteurs internationaux de tous les ministères se développent optimalement. L'éducation, je ne peux pas leur dire ou faire leur job à leur place."

(CMQC) Donc, vous-êtes en train de me dire que les gens d'affaires vont être plus chanceux s'ils rencontrent Bernard Landry?
(L. B.) "C'est curieux votre question! Je refuse de faire ce genre de distinction, ça ne marche pas comme ça, justement... C'est sûr, je pourrais mener une mission économique. Je ne l'ai pas fait jusqu'à maintenant. Ce que je fais comme mission? Moi d'abord, je prépare les missions du premier ministre. Qu'elles soient économiques, qu'elles soient politiques... ou que ce soit comme lorsque nous sommes allés à Los Angeles, sur le multimédia, en octobre. Pourquoi c'est pas Bernard qui est allé, c'est moi, si votre question a du sens... Mais je n'irai pas cette année en Amérique latine avec monsieur Bouchard, parce que je suis en train de me concentrer sur le Maghreb, le Maroc, la Tunisie. Je vais cependant préparer sa visite en  Europe. Donc, c'est une division des tâches, en fonction, comme vous dites, des agendas et des forces de chacun."

(CMQC) Ce que je comprends, finalement, c'est que c'est un trio - vous, monsieur Landry et monsieur Bouchard - qui se partage le travail!
(L. B.) "Oui...!!! Absolument...!

(CMQC) Expliquez-nous ce qui s'en vient pour l'avenir du réseau des représentations? L'avenir, c'est quoi? Lorsqu'on regarde la carte du réseau, il semble qu'il y a des trous, en Afrique, par exemple?
(L. B.) "Mais l'Afrique, ce n'est pas une priorité bilatérale!!!

(CMQC) O.K. N'accrochez pas trop sur l'Afrique! En général, est-ce que le réseau va beaucoup changer dans les prochaines années?
(L. B.) "Non! Je ne peux pas vous dire pour dans cinq ans, mais cette année, pas de nouvelles ouvertures, c'est certain! Comme on l'a déjà annoncé, Boston [déjà en application] et Chicago [d'ici quelques mois] redeviennent des délégations plutôt que des bureaux, mais c'est tout! Je peux juste vous dire pour l'année qui vient. Pas plus! Et il n'y aura pas de nouvelles ressources pour le MRI. Tout va dans la santé..."

(CMQC) Pas question d'ouvrir, par exemple, des antennes en Californie (San Francisco, Silicone Valley, Seattle...)?
(L. B.) "Non! On n'a pas les moyens. S'il se passe quelque chose, ce sera peut-être en 2001, pas avant!"

(CMQC) Dernière question. Après le Printemps du Québec à Paris, il y aura donc en 2001 une opération semblable à New York. Le budget de cette seconde opération sera-t-il comparable ou plus important?
(L. B.) "Le budget, il sera sinon comparable, à tout le moins significatif. On avait alloué 10 millions $ à Paris. Oui, il sera du même ordre."

(CMQC) Croyez-vous que cela sera suffisant pour obtenir le même succès avec les Américains qu'avec les Français?
(L. B.) "Oui. Surtout si on concentre. On va peut-être concentrer sur seulement trois mois. Alors..."

(Note: les réponses aux questions qui suivent n'ont pas pu être obtenue de la bouche même de la ministre lors de l'entrevue comme telle. Elles furent obtenues après, par l'entremise de l'attaché de presse de madame Beaudoin.)

(CMQC) Le maire de Québec s'est posé en leader face à l'internationalisation des régions du Québec, en novembre 1998, à Hull, lors d'un important colloque sur le sujet. À ses yeux, ce "virage essentiel" passe entre autres par la création de fonds de développement international à créer dans toutes les régions du Québec n'en disposant pas actuellement (soit 16 sur 17). Que pensez-vous de cette idée?
(L. B.) "
Précisons au départ que M. L'Allier n'était pas présent au colloque et que cette déclaration, faite par le directeur du Bureau des relations internationales de la Ville de Québec, M. Luciano Dorotea, n'engage que son auteur. Le ministère avait, à l'occasion de ce colloque, pris des engagements envers les régions. J'ai informé dernièrement le président de l'Association des régions du Québec (ARQ) de mon désir de poursuivre la concrétisation de ces engagements.

Le ministère des Relations internationales est ainsi tout disposé à soutenir aux plans stratégique et logistique les régions qui veulent faire du développement à l'international. D'ailleurs, les régions du Québec sont invitées à se doter chacune d'une planification stratégique régionale, à la suite de laquelle une entente cadre est signée avec le gouvernement du Québec. Dans cette entente, les régions doivent cibler leurs objectifs et leurs activités, dont ceux touchant l'international, s'il y a lieu."

(CMQC) Est-ce que pour vous le gouvernement du Québec doit investir dans le développement d'un seul, de deux ou de dix-sept pôles d'importance à l'international sur son territoire?
(L. B.) "
Comme je le précisais à la question précédente, toutes les régions du Québec ont la possibilité de faire du développement à l'international, avec le soutien du gouvernement. Il est évident que les possibilités sont peut-être plus grandes pour les grands centres, mais dans chaque région on retrouve des individus, des entreprises, des institutions, des traditions et des connaissances sur lesquels on peut capitaliser pour se tailler une place sur la scène internationale. D'ailleurs, la libéralisation des échanges structure désormais l'économie internationale d'une manière qui a de moins en moins à voir avec les frontières des pays, ouvrant ainsi la voie à l'internationalisation des régions.

Le ministère des Relations internationales va incidemment remettre pour la première fois, ce printemps, le prix Hector-Fabre, doté d'une bourse de 25 000 $ et qui sera remis à l'organisme régional qui aura mis de l'avant le projet ayant le mieux permis le rayonnement international de sa région."

(CMQC) Des avenues, des outils telle une formule mixte du genre de Montréal International, rencontrent-elles vos attentes face l'avenir du rayonnement et du développement à international de la capitale?
(L. B.) "
Il existe à Québec un organisme qui a précisément le mandat de promouvoir la région de la capitale nationale à l'étranger et c'est le Groupe pour le rayonnement international de la région de Québec (GRI). Cet organisme répond à la spécificité de la région de Québec, qui est différente de celle de Montréal.

Outre l'appui financier et technique qu'il apporte au GRI, le ministère des Relations internationales a présenté, en octobre 1999, son plan d'action pour la capitale nationale, dans lequel il dévoile les grands axes d'intervention qu'il préconise pour mettre en valeur la capitale nationale afin d'en faire une véritable capitale internationale. Entre autres, le MRI a mis sur pied l'Office Québec-Amériques pour la jeunesse (OQAJ), à Québec, au coût de 1 250 000 $, lequel vise des échanges culturels, linguistiques et professionnels des jeunes de 18 à 35 ans des Amériques. Il contribuera également avec l'École nationale d'administration publique (ÉNAP) à la création de l'Institut international de gouvernance appliquée du Québec (IIGAQ), en y injectant une somme de 750 000 $. Le MRI veut de plus mettre en œuvre une stratégie dynamique d'attraction d'organisations et d'événements internationaux dans la capitale nationale au coût de 2 600 000 $. Si on ajoute à cela les opérations régulières du ministère (accueil de dignitaires et de personnalités, missions à l'étranger, promotion à travers le réseau du Québec, etc.), je crois que les éléments de base sont maintenant en place pour répondre aux besoins spécifiques de la région de la capitale nationale en ce domaine."

(CMQC) David Cliche, un de vos collègue au Conseil des ministres, alors qu'il avait la responsabilité du tourisme, accordait une grande importance au problème d'insuffisance de liens aériens internationaux reliant la capitale. Ce n'est pas un dossier facile, mais il est très stratégique pour la région. Avez-vous déjà évalué la possibilité de convaincre, par exemple, Air France de s'arrêter sur Québec, ne serait-ce que pour un ou deux de ses vols quotidiens en route vers Montréal ou Paris? Ou, autre exemple, Air Afrique, pour pousser jusqu'à Québec certains de ses vols Abidjan-Dakar-New York? 
(L. B.) "Ce sont normalement les forces du marché qui décident des endroits où les compagnies aériennes implantent des lignes. Sur ces forces, nous avons malheureusement bien peu de poids. Mais afin de favoriser l'établissement de liens internationaux avec Québec, le gouvernement et ses partenaires de la capitale nationale doivent agir en amont, en créant les conditions favorables, en soutenant l'internationalisation de Québec, ce que vise très précisément le plan d'action du MRI dévoilé en octobre dernier. Plus Québec devient internationale, plus elle deviendra incontournable pour les transporteurs."

(CMQC) La ville de Québec à elle seule a maintenant des relations officielles avec pas moins d'une douzaine de villes ou de régions dans le monde. Laissez-vous les municipalités du Québec agir complètement à leur guise à l'international?
(L. B.) "
Les relations internationales sont régies par des conventions et autres traités qui en délimitent les règles et usages. Dans ce cadre, le ministère des Relations internationales a, dans le respect de ce que permet la constitution actuelle, des prérogatives et des responsabilités qu'il exerce au nom du Québec. Cependant, dans les champs d'activités où elles ont la possibilité d'agir, les régions peuvent compter sur l'appui du ministère, que ce soit au Québec ou dans son réseau à l'étranger. Les missions d'expertise à l'étranger en sont un bon exemple."

(CMQC) Parlez-nous de vos actions récentes avec le Forum Francophone des Affaires (FFA), particulièrement le FFA-USA, le nouveau FFA-Atlantique, ainsi que du potentiel de réseautage sous la même forme avec la francophonie d'affaires dans le reste du Canada?
(L. B.) "
Premièrement, j'aimerais préciser que le Québec est membre du Forum francophone des affaires-Canada, installé à Montréal, et qui regroupe les gouvernements du Québec, du Nouveau-Brunswick et du Canada. À ce titre, nous participons activement. Nous avons ainsi renouvelé notre appui financier au secrétariat international du FFA, collaboré avec le FFA lors des concertations de l'automne en vue de la réunion de l'Organisation mondial du commerce (OMC), tenue à Seattle en décembre, et participé à l'assemblée générale annuelle du FFA-Canada, qui a eu lieu dernièrement à Montréal.

Autre précision, le FFA-Atlantiques est en fait le chapitre atlantique du FFA-Canada. Il ne s'agit pas d'une nouvelle organisation, mais de la section atlantique du FFA-Canada. Nous entretenons avec ces derniers de bonnes relations. Quant au FFA-USA, il s'agit d'un comité national faisant partie du réseau. C'est donc davantage le FFA-Canada qui entretient les relations avec celui-ci."

(CMQC) "Pouvez-vous nous nommer les noms des CEO de la liste FORTUNE 500 qui ont été rencontrés, en 1999, par le premier ministre Bouchard, par vous et par votre collègue Bernard Landry? Note: La ministre n'a pas donné de réponse à cette question.

(CMQC) Merci!